Élections présidentielles au Cameroun : pourquoi une révolution populaire avant le scrutin est irréaliste
1. Un contexte défavorable
L’idée d’une révolution populaire pour renverser le gouvernement Biya avant l’élection est presque irréalisable dans le contexte actuel.
Les divisions ethniques, politiques et sociales sont trop profondes pour permettre une mobilisation unifiée. Ce type d’initiative a déjà été tenté après l’élection de 2018, sans succès. Une révolution populaire repose sur une prise de conscience collective et une cause partagée par une majorité. Or, au Cameroun, cette unité n’existe pas encore.
Certains défendent leurs intérêts ethniques, même s’ils sont eux-mêmes victimes du système. D’autres refusent de s’engager pour des raisons individuelles. Trop de fractures empêchent une action concertée.
2. Le risque d’une guerre interethnique
Le Cameroun est déjà fragilisé par des tensions ethniques. Ces tensions ne sont pas seulement verbales : elles se traduisent par des actes concrets.
• Certains Camerounais ont été interdits d’entrer dans certaines régions à cause de leur ethnie.
• D’autres ont été expulsés de villes où ils n’étaient pas considérés comme autochtones.
Ces événements sont autant de signaux alarmants. Une révolution risquerait d’attiser ces tensions et de provoquer un conflit interethnique généralisé.
3. L’élection, une alternative à défaut de mieux
Même si les élections au Cameroun sont souvent biaisées, elles restent, pour l’instant, l’unique alternative pour éviter un chaos incontrôlable. Elles offrent un cadre, aussi imparfait soit-il, qui peut permettre, à terme, d’éveiller une conscience collective et de poser les bases d’un véritable changement.
Teddy Patou
Journaliste et animateur radio.

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