TRIBUNE. Les corps sociaux, au Congo, n’en peuvent plus. Ils survivent, à peine, étranglés par les souffrances. Au compte de ces corps sociaux, figurent les ex travailleurs de l’Office National des Postes et Télécommunications. Entreprise d’État, liquidée, il y a quelques années.
11 ans, que durent leurs peines, revendiquent ces ex agents, dans un reportage vidéo, circulant sur les réseaux sociaux. Peines dues au non versement par l’Etat à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de leurs droits de fin d’activité.
Le concert des casseroles et d’autres objets métalliques, au centre ville de Brazzaville, auquel se livrent ces ex agents pour attirer l’attention du gouvernement n’a jamais eu d’effet.
Les syndicats traditionnels qui, en situation normale, devraient soutenir les luttes ouvrières, se sont autodétruits. Ils contournent les difficultés des personnels. Et sont devenus, dans les faits, par leur impuissance patentée, des alliés objectifs du pouvoir.
Incompréhensible. Douloureux, à la fois, de suivre la vidéo sur les récriminations de ces plaignants de l’ONPT qui, font ils observer, sont régulièrement aperçus par le Premier Ministre Clément Mouamba et, à certaines occasions, par le Président Sassou Nguesso, lors du passage des cortèges officiels de ces deux autorités, sur la voie où campent ces ex travailleurs pour se faire entendre par le tintamarre de leur concert.
L’ on sait que les ex agents de l’ONPT ne sont pas les seuls dans cette situation de précarité. Ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Qu’au moins, les signes de bonne volonté, à leur égard, soient marqués.
Les 41 mesures du FMI, en recommandation de la relance socio-économique du Congo, comptabilisant, également, le paiement de la dette intérieure, elles incluent l’apurement des droits des travailleurs des entreprises publiques liquidées.
Nous sommes nombreux à avoir perdu un parent, ex travailleur ou retraité de l’ONPT, qui a laissé, derrière lui, des avoirs jamais recouvrés. Plongeant les familles de ces disparus dans l’ncertitude totale.
A quand le dégel social au Congo? Les supplices perdurent. Et pourtant, les institutions de la République ne sont pas en arrêt, faute de budget de fonctionnement. Les missions officielles n’ont jamais été suspendues. Le train de vie de l’Etat, jamais revu à la baisse. Le PCT vient de tenir un congrès qui, par son organisation et son décor, a dû coûter des sommes élevées.
D’où vient-il alors que ce qui existe pour les uns ne peut l’être pour les autres, même en minima, au nom de la République que les Congolais ont en partage. Également pour la cohésion et la solidarité nationales.
Paris le 22 février 2020
Ouabari Mariotti Membre de l’UPADS