Congo. Dzon conteste, UDH YUKI appelle le juge à annuler

TRIBUNE. La direction politique de l’Union des démocrates humanistes (UDH-YUKI), le parti de Guy Brice Parfait Kolelas, a rejeté mercredi en fin d’après-midi les résultats provisoires de l’élection présidentielle publiés mardi à Brazzaville par le ministre de l’Intérieur, Raymond Mboulou.

Ces résultats donnent Denis Sassou N’Guesso vainqueur du scrutin avec 88,57%. Son challenger Guy Brice Parfait Kolelas, décédé juste après le vote, n’a obtenu que 7% des voix.

Malgré le deuil qui les frappe, ses partisans se sont retrouvés mercredi en fin de journée pour rejeter « énergiquement et dans sa globalité » tous ces résultats.

Faisant les totaux des résultats publiés par le gouvernement, les membres de l’UDH YUKI ont constaté que la somme était à 100,02%, et non 100% net. Ils déduisent, mathématiquement, qu’il y a eu manipulation frauduleuse des chiffres, et affirment que c’est « une injure à la science ».

L’UDH YUKI a appelé le juge constitutionnel à annuler le vote, soupçonnant des fraudes massives.

Selon Cyr Rodrigue Mayanda, directeur de campagne de Kolelas, UDH YUKI avait déjà décelé des fraudes le jour même du vote, et avait fait détruire des urnes bourrées à Mbandza Ndounga, lycée Mfilou ou au PK Mfilou.

Une autre tentative avait échoué à Terinkyo à Brazzaville, suite à une intervention musclée et à effet dissuasif de la brigade BESIR de la police.

C’est pour la première fois depuis la tenue du scrutin que les partisans de Guy Brice Parfait Kolelas appellent à l’annulation du vote. Contrairement aux premiers appels lancés par certains Congolais, les membres de l’UDH YUKI n’ont pas directement souligné l’article 70 de la constitution.

De son côté, l’opposant Mathias Dzon qui a obtenu 1,88% selon les résultats provisoires officiels, avait appelé depuis mardi à l’annulation de ce vote dont les résultats sont « une vraie catastrophe pour notre pays ».

Il avait également appelé les Congolais à « rejeter simplement ces résultats ». Dans une conférence de presse tenue mercredi dans la capitale, Mathias Dzon a promis déposer « dès demain » son recours à la cour constitutionnelle où il espère entendre dire le droit.

Sans recours physiquement déposé à la Cour constitutionnelle, le juge ne se prononcera pas, à défaut d’être saisi. Il faut donc réunir un dossier complet, ne serait-ce que pour faire éclater « la vérité des urnes ».

Par Arsène SERVRIN -Journaliste (FB)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *