CAN Total énergies/Cameroun 2021 : Les chantiers de la discorde

Le mastodonte français du BTP, présent au Cameroun depuis 1948, se trouve dans une situation financière bien difficile. Magil, la canadienne chargée de la construction du stade d’Olembe à Yaoundé, et l’État du Cameroun, lui doivent plus de 50 milliards de FCFA.

Selon des informations obtenues à bonne source, Razel cameroun, sous-traitant de Magil dans la construction du stade d’Olembe à Yaoundé, où se dérouleront les cérémonies d’ouverture et de clôture de la Can Total Énergies Cameroun 2021 ainsi des matchs de la poule A, est d’attente lasse pour entrer en possession des 10 milliards de FCFA à lui dus par Magil, l’entreprise canadienne chargée de la construction de cet important ouvrage de 60.000 places.

La société Razel, selon nos sources, s’est notamment occupée de tous les travaux de réseaux, de réservoirs d’eau, tunnels sous les tribunes, bétonnage, bâtiment principal, de l’hôtel, des charpentes, des annexes, pistes d’athlétisme(sans tartan), parkings, héliport, VRD extérieurs …

Franck Mathière, le directeur général de Magil, un ancien militaire français à la retraite, reconverti en homme d’affaires en Afrique – de mauvaises langues disent qu’il est un passionné des cigares et du luxe, surtout depuis qu’il aurait localisé Magil à Dubaï -, entretiendrait des relations tendues avec Razel, qu’il accuserait, à mots à peine voilés, de n’avoir toujours pas joué la montre à son rythme chaque fois que l’État du Cameroun retardait les paiements de ses factures. Il semble que Razel refusait souvent d’observer les grèves, en guise de solidarité pour de défaut de paiement des factures de Magil par le Cameroun. Vrai ou faux, toujours est-il que Razel faisait avancer les travaux de construction d’Olembe contre parfois la volonté de Franck Mathière, qui se comporte sur ce chantier comme un bon militaire français en terre africaine, confie un proche du dossier.

Selon certaines indiscrétions, n’eût été la française Razel, le match d’inauguration du stade Cameroun-Malawi, voire la Can Total Énergies Cameroun 202, n’auraient pas pu se jouer à Olembe, surtout que Magil et ses travailleurs y avaient improvisé un mouvement de grève.

Au-delà du stade d’Olembe, l’entreprise française réclame à Magil plus de 25 milliards de FCFA pour des factures non soldées sur la Pénétrante Douala et stade de la Réunification. Il faut y ajouter les plus de 30 milliards d’impayés de facture de l’État du Cameroun pour différents chantiers abandonnés par des chinoises et amateurs en Btp agissant souvent sous la protection des puissants et intouchables de la République qui gouvernent Yaoundé.

Il semble, aux dernières nouvelles qu’une grève des travailleurs de Razel, sur ce chantier, en cours de finition, aurait été déclenchée hier pour exiger de leur employeur le paiement de leurs salaires en cette période de fin d’année.

Toutes nos tentatives visant susciter les réactions des responsables de Razel Cameroun et Magil ont été infructueuses.

Par Alphonse Ndongo

Journaliste économique et financier -Brazzaville (Fb)

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