RD Congo. Belobi Ng’ekerme « Meridjo » : Un des plus grands batteurs de la musique congolaise s’en est allé

RD Congo. Belobi Ng’ekerme « Meridjo » : Un des plus grands batteurs de la musique congolaise s’en est allé

DISPARITION. « MERIDJO », génial batteur et créateur du style « Machine ya Kauka » est décédé le jeudi 27 août 2020 au CHU de Liège, en Belgique. Egalement auteur compositeur, il était l’un des meilleurs batteurs africains grâce à sa technique irréprochable et son style flamboyant. Il était une référence pour les amateurs des « Drums », car le rythme marqué par lui était essentiel dans la création, la délimitation, le façonnage et découpage du temps musical. Lequel a d’ailleurs donné naissance au rythme « Cavacha ». Les hommages affluent du bassin du Congo, de l’Afrique et de l’Europe. Qui était « MERIDJO » ? A l’état civil Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, alias « Meridjo » (Jean-Marie, ou « Mary Jo » traduit en anglais) Né d’un père mécanicien et ingénieur à ONATRA (office nationale des transports fluviaux), Meridjo fait ses études primaires à l’école Saint Jean Berkmanns au Camp Citho, l’actuel Camp Kauka à Kinshasa. Après ses études secondaires, son père l’inscrit à l’institut des Techniques Appliquées en sigle ISTA, dans l’espoir de le voir un jour cadre de l’Onatra. Mais, peine perdue. Après quelques mois de fréquentation, il abandonne tout pour se consacrer à la musique. A 18 ans et en 1971, il intègre le groupe Zaiko Langa Langa comme batteur suppléant. Le drumeur titulaire étant Bimi Ombale. Lorsque ce dernier est élevé au rang des chanteurs, Meridjo devient le drumeur incontournable de Zaiko. Il bénéficie de toute la confiance et l’admiration de DV Moanda, le fondateur de Zaiko « Langa Langa » en 1969. Le plus grand mérite de MERDJO, c’est d’avoir crée un style de jouer aux drums tout à fait particulier : le style « Machine ya Kauka » et l’inspiration lui est arrivé en 1971 au cours du tout premier voyage de Zaiko à l’extérieur du pays et plus précisément au Congo-Brazza, en train Brazzaville – Pointe-Noire. En effet, dans le train et pendant que les musiciens se donnaient à cœur joie à chanter et à danser, MERIDJO lui était émerveillé par les tintements des roues motrices du train qui reproduisaient un genre de rythme tout à fait particulier, au point de le reproduire sur une batterie et de lui attribuer l’appellation « Machine ya Kauka ». « Kauka » est particulièrement relatif au bateau et au code fluvial. On peut également attester que c’est de ce style « Machine ya kauka » qu’est né le rythme « Cavacha » et expérimenté à travers les grands succès de Zaiko comme « Eluzam », « Mbeya Mbeya » et autres. A son actif, des compositions à grand succès comme « Elango songa » (Les Casques Bleus), « Nyongo ekeseni », « Kwiti-Kwiti », « Ben Betito », « 77 X 7 fois », « Bolingo aveugle », « Matondo », « Zizita » … Notons que MERIDJO est demeuré musicien de Zaiko « Langa Langa » de 1971 à 1999, soit 28 ans des précieux services rendus à cet orchestre légendaire. Depuis quelques années MERIDJO s’était installé à Liège en Belgique. Paix à son âme ! Clément OSSINONDE