Journée mondiale de la femme : l’urgence d’agir pour les femmes et les filles face au VIH/SIDA en AOC

Journée mondiale de la femme : l’urgence d’agir pour les femmes et les filles face au VIH/SIDA en AOC

Le 8 mars est une journée de célébration, mais aussi de mobilisation. Cette année, elle est célébrée sous le thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Pendant que nous rendons hommage aux contributions des femmes à nos sociétés, nous devons impérativement rappeler une réalité alarmante : en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), le VIH/SIDA continue de toucher de manière disproportionnée les femmes et les filles. Les chiffres sont préoccupants. Dans cette région AOC), les jeunes femmes et les adolescentes représentent près de 60 % des nouvelles infections au VIH. Les inégalités de genre, la pauvreté, la violence basée sur le genre (accentué par les conflits dans notre région et les changement climatiques) et l’accès limité aux services de santé accentuent leur vulnérabilité. Trop souvent, elles n’ont pas le pouvoir de négocier des relations sexuelles sécurisées, d’accéder aux services de prévention ou de poursuivre un traitement sans crainte de stigmatisation et de discrimination. La Journée internationale des droits des femmes est une occasion de revendiquer des actions concrètes adaptées aux réalités de l’Afrique de l’Ouest et du Centre : – Accélérer l’accès à la prévention et aux soins : Les moyens outils de prévention comme la prophylaxie pré-exposition (PrEP) doivent être accessibles à toutes les femmes et les filles qui en ont besoin. L’intégration du dépistage et du traitement du VIH dans les services de santé sexuelle et reproductive est essentielle pour renforcer la riposte. – Lutter contre les violences faites aux femmes : La violence basée sur le genre, y compris les mariages précoces et forcés, est une des causes majeures de l’exposition des jeunes filles au VIH. Il est urgent de renforcer les lois et les mécanismes de protection pour garantir la sécurité et les droits des femmes et des filles. – Investir dans l’éducation et l’autonomisation : En Afrique de l’Ouest et du Centre, des millions de filles sont déscolarisées, limitant ainsi leurs opportunités d’autonomie et augmentant leur vulnérabilité face au VIH. Un accès équitable à une éducation complète sur la sexualité et les droits des femmes est essentiel pour leur permettre de prendre en main leur santé et leur avenir. – Soutenir le leadership féminin : Les femmes vivant avec le VIH doivent être au centre des décisions qui les concernent. Leur voix, leur expérience et leur résilience sont indispensables pour une réponse efficace et inclusive. – Mobilisation de ressources dans le but de maintenir les acquis en matière de prévention et de traitement du VIH : la situation actuelle du financement de la santé appelle à plus de progrès dans le financement domestique pour la lutte contre le VHI en général et la féminisation du VIH en particulier. Notons que ce 8 mars, engageons-nous à renforcer la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. L’égalité ne sera réelle que lorsque la santé et les droits de toutes seront une priorité absolue. La rédaction/ONUSIDA et ONUFEMMES

La vision des filles pour l’avenir : Un appel à l’action pour la prévention du VIH et l’égalité des sexes

La vision des filles pour l’avenir : Un appel à l’action pour la prévention du VIH et l’égalité des sexes

TRIBUNE. Alors que nous célébrons la Journée internationale de la fille de cette année sous le thème « La vision des filles pour l’avenir », nous nous rappelons l’immense potentiel que possèdent les adolescentes et les jeunes femmes pour façonner un monde meilleur. Cette journée s’inscrit dans la foulée du Sommet du futur, offrant une occasion opportune de réfléchir à ce qui doit être fait pour assurer un avenir plus sain et plus équitable, en particulier dans la lutte contre le VIH. Malgré les progrès réalisés à l’échelle mondiale, les adolescentes et les jeunes femmes restent touchées de manière disproportionnée par le VIH. Nos dernières données révèlent un défi persistant : seuls 52 % des programmes combinés de prévention du VIH parviennent à ceux qui en ont besoin, bien en deçà de l’objectif de 90 % fixé pour 2025. La voie à suivre exige des actions audacieuses et stratégiques, non seulement de la part de l’ONUSIDA, mais aussi de la part des gouvernements, de la société civile et de tous les partenaires de développement. Donner la priorité à la prévention du VIH Il est essentiel d’adopter une approche systématique de la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes. Nos efforts de prévention doivent être adaptés aux réalités spécifiques des différentes communautés, en reconnaissant que les taux d’incidence du VIH varient considérablement. Pour protéger les plus vulnérables, nous devons intensifier les programmes là où l’incidence est la plus élevée et veiller à ce que ces programmes soient complets. Cela comprend l’élargissement de l’accès aux interventions biomédicales, comportementales et structurelles, l’accès à la PrEP orale et injectable à action prolongée, l’accès à l’anneau vaginal, aux préservatifs et à la Dapivirine. Mais la prévention ne consiste pas seulement à offrir des options, mais aussi à offrir des choix. Nous devons adopter une approche différenciée, centrée sur les personnes, qui tient compte des divers besoins des adolescentes et des jeunes femmes. Cela signifie qu’il faut leur offrir, ainsi qu’à leurs partenaires masculins, des options de prévention accessibles et rentables, dans un langage clair et approprié, qui leur permet de prendre des décisions éclairées concernant leur santé. Le Pouvoir des Données et de la Coordination Une prévention efficace nécessite une coordination solide, une prise de décision fondée sur des données et une allocation stratégique des ressources. L’ONUSIDA et ses partenaires exploitent les données pour renforcer la collaboration, en veillant à ce que les adolescentes et les jeunes femmes soient prioritaires dans les efforts de prévention du VIH. Cela est particulièrement important surtout si nous avons choisi de concentrer nos efforts et nos ressources autour des populations les plus à risque. Le fait d’allouer des ressources pour la santé des adolescentes et des jeunes femmes ne doit pas être considéré comme un investissement facultatif, mais comme un pilier essentiel de notre riposte mondiale au VIH. Les financements domestiques sont essentiels, si nous voulons avoir des programmes durables et efficaces. Avec un financement à long terme, les gouvernements peuvent préserver l’avenir des jeunes, et s’assurer que les efforts de prévention sont pris en compte et sont bien adaptés aux contextes locaux. Éducation et Autonomisation L’éducation est le fondement de toute stratégie de prévention du VIH réussie. L’éducation sexuelle complète (ECS) permet aux jeunes d’acquérir les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour se protéger du VIH, tout en abordant des questions plus larges d’égalité des sexes et d’autonomisation. Pourtant, de nombreux pays sont encore loin d’offrir un accès universel à l’ECS. Nous devons plaider en faveur d’une augmentation du financement de l’éducation afin que chaque fille ait accès à une éducation sexuelle complète, et inclusive. Cette éducation doit également aborder les intersections entre le VIH, la violence basée sur le genre (VBG) et les contextes fragiles, où les filles sont particulièrement vulnérables. S’attaquer aux Normes Sur le Genre qui sont Néfastes Au cœur de la riposte au VIH on retrouve la nécessité de mettre en place en urgence, des programmes transformateurs en matière de genre qui remettent en question les normes de genre néfastes et les masculinités toxiques. Trop souvent, les filles et les femmes sont privées de l’autonomie et de la capacité d’agir dont elles ont besoin pour protéger leur santé et faire des choix concernant leur avenir. Nous devons soutenir les programmes qui non seulement autonomisent les filles, mais engagent également les garçons et les hommes si nous voulons démanteler les dynamiques de genre néfastes. Il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes de l’inégalité entre les sexes, si nous voulons briser le cycle de transmission du VIH. En s’attaquant à des problèmes comme les violences basées sur le genre (VBG) et en promouvant l’égalité des sexes, nous pouvons créer un environnement où les filles sont habilitées à prendre le contrôle de leur santé et de leur vie. Une Vision pour l’Avenir En cette Journée internationale de la fille, nous réaffirmons notre engagement envers les adolescentes et les jeunes femmes. Leur vision de l’avenir, est une vision où elles sont libres de la menace du VIH, libres de poursuivre leurs rêves et capables d’amener le changement. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que cette vision devienne réalité. La riposte au VIH n’est pas seulement une question de traitements et de programmes, c’est aussi une question d’équité, de dignité et de justice pour toutes les filles. Continuons à travailler ensemble pour faire de cette vision une réalité, car lorsque les filles réussissent, le monde réussit. À mesure que nous avançons, nous devons prendre des mesures urgentes pour accroître la visibilité des questions transversales telles que celles soulevées par Education Plus et d’autres initiatives mondiales. Nous devons veiller à ce que la prévention du VIH soit prioritaire, financée et intensifiée, et à ce que nous nous attaquions aux facteurs structurels du VIH, notamment les inégalités entre les sexes et les normes sociétales néfastes. Les adolescentes et les jeunes femmes ne méritent rien de moins que notre engagement total envers leur santé, leurs droits et leur avenir. Par Mme

Santé : Education Plus, une bouée de sauvetage pour les adolescentes au Bénin et en Afrique

Santé : Education Plus, une bouée de sauvetage pour les adolescentes au Bénin et en Afrique

TRIBUNE. Chaque semaine en Afrique subsaharienne, 3.100 filles contractent le VIH. Les inégalités croisées telles que : la discrimination, les privations, les mariages et les grossesses précoces ainsi que l’abandon scolaire, sont autant de facteurs qui mettent les jeunes femmes en danger et augmentent les risques auxquels elles sont confrontées. Pour autant, nous savons ce qu’il faut faire pour que les jeunes filles soient en sécurité et autonomes. Le maintien d’une fille à l’école secondaire peut réduire son risque de contracter le VIH jusqu’à 50 %. En plus d’un certain nombre de mesures nécessaires à l’achèvement de la scolarité, il est essentiel de fournir une éducation sexuelle holistique, de garantir l’accès aux services de la santé et de la reproduction, de lutter contre les violences basées sur le genre et de permettre l’autonomisation des jeunes filles. Toutes ces mesures nous permettront de réduire les taux d’infection à VIH, les grossesses précoces et d’assurer ainsi un avenir meilleur à nos chères filles – et à notre continent. C’est dans cet optique que l’initiative Education Plus, qui rassemble les forces et les compétences de cinq agences des Nations Unies – ONUSIDA, ONU Femmes, UNICEF, UNESCO et FNUAP – de la société civile et des partenaires internationaux, a été lancée pour soutenir les pays d’Afrique. Le Bénin a été l’un des premiers pays à adopter cette initiative, et à démontrer son impact. Ma visite au Bénin en septembre dernier, a été une source d’inspiration. J’ai pu en effet constater les gains extraordinaires déjà obtenus grâce à l’initiative Education Plus dans le pays, et surtout j’ai pu personnellement apprécier ce qu’il reste à faire pour que nous puissions continuer à avancer ensemble. En 2020, le gouvernement du président Patrice Talon a pris des mesures audacieuses pour intégrer les principes de l’initiative Éducation Plus dans la politique nationale –, et les premières études montrent déjà les bénéfices obtenus. Le nombre de filles qui terminent leurs études secondaires a augmenté de plus de 15 %, et ces filles peuvent s’attendre à une augmentation de 18 % de leurs revenus. Nous espérons que le fait de savoir qu’elles auront ainsi un meilleur avenir et un revenu plus élevé, incitera les filles et leurs familles à rester à l’école. Au Benin, à travers Education Plus, le gouvernement a élaboré un programme technique qui mobilise sept ministères, pour répondre aux besoins éducatifs et socioculturels des adolescentes et des jeunes femmes, en mettant l’accent sur l’éducation, l’emploi, la lutte pour les droits des femmes et des filles, et la lutte contre les violences sexistes. Le gouvernement met en œuvre des réformes, notamment des lois visant à empêcher les relations sexuelles entre enseignants et élèves. Il s’est engagé à garantir la disponibilité des financements nécessaires aux programmes, notamment en créant une ligne dédiée à la riposte au VIH à partir de 2026. Il s’agit d’augmenter la collaboration intersectorielle afin de répondre aux besoins éducatifs, sociaux et sanitaires des filles de manière globale. Au cœur des progrès réalisés au Bénin, il faut noter le plaidoyer fait par les femmes pour les femmes. En effet, les femmes parlementaires se sont mobilisées pour faire un plaidoyer en faveur des lois visant à lutter contre la violence et la stigmatisation des filles liée au VIH. La Première dame pour sa part, s’est mobilisée pour l’amélioration de l’accès des filles à l’information sur la santé et la reproduction. Les résultats obtenus jusqu’ici, mettent en évidence le lien intrinsèque qui existe entre l’éradication du sida et l’égalité des sexes. Et si nous sommes tous conscients et fiers des progrès réalisés, nous sommes aussi conscients des efforts qu’il reste à faire au Bénin, et dans la sous-région Afrique de l’Ouest et du Centre, pour qu’aucune fille ne soit laissée pour compte. Tous les partenaires (gouvernement, société civile, etc.) ont rappelé qu’il subsiste encore des normes culturelles qui limitent les aspirations des filles. Il s’agit entre autres du mariage précoce et de l’exploitation des enfants et des femmes en tant que « vidomégon » (enfants-esclaves). Ils rappelé que les réformes juridiques, bien que vitales, sont insuffisantes, et qu’il est nécessaire de renforcer les campagnes communautaires, pour lutter contre ces pratiques néfastes. Ils ont rappelé que le fait que des jeunes s’engagent auprès d’autres jeunes est crucial, notamment pour la sécurité des jeunes. En effet, les jeunes représentent aujourd’hui 31 % des nouvelles infections à VIH (63 % chez les filles). Des études récentes ont montré que les connaissances en matière de prévention du VIH au Bénin en dix ans, ont diminué de 61 % à 11 %. On note aussi une nette diminution de l’utilisation du préservatif durant cette même période. Pour y remédier, il est essentiel d’augmenter les campagnes de prévention du VIH menées par les communautés. Nous pouvons mettre fin au sida. Les progrès réalisés au Bénin et les projets visant à maintenir et accélérer ces progrès, doivent être une source d’inspiration pour les autres pays de la sous-région. Les ministres de l’éducation des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre se sont engagés l’année dernière à œuvrer pour une région où tous les jeunes ont un accès libre aux soins de santé, à l’éducation et à l’égalité des sexes. Avec une collaboration audacieuse, cette vision peut devenir réalité, et ainsi les filles ne seront plus freinées par les inégalités, mais pourront réaliser leur plein potentiel. Par Winnie Byanyima Directrice Exécutive de l’ONUSIDA

Transmission mère-enfant du VIH : la couverture en ARV des enfants représente 27% en Afrique de l’Ouest et du Centre

Transmission mère-enfant du VIH : la couverture en ARV des enfants représente 27% en Afrique de l’Ouest et du Centre

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé le vendredi 14 juin 2024, un webinaire sur le Thème : « Elimination de la transmission mère enfant du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre, et si on en parlait ? », avec comme panelistes les docteurs Fodé Simaga et Éric Verschueren de l’ONUSIDA. Plus de cinquante journalistes membres du Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont échangé au cours d’un webinaire avec les docteurs Fodé Simaga, Directeur de la science, des services et des systèmes pour tous au siège de l’ONUSIDA à Genève et le Dr. Éric Verschueren, Directeur pays ONUSIDA au Benin et au Togo sur la problématique de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, mais aussi des défis à relever pour atteindre cette élimination d’ici à 2030, comme le suggère l’ONUSIDA. Il s’avère que la lutte contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) reste un enjeu majeur de santé en Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest et du Centre, où le taux de dépistage du VIH chez les femmes enceintes et le traitement des enfants aux antirétroviraux demeurent insuffisants, selon les experts de l’ONUSIDA. Selon le Dr Fodé Simaga, « l’Afrique de l’Ouest et du Centre représente 50% des femmes enceintes qui ne sont pas sous traitement. Il a ajouté que la couverture ARV des enfants globalement dans le monde est de 52 %, en Afrique de 37%, mais en Afrique de l’Ouest et du Centre est de 27 %. “ Cela signifie que seulement un enfant sur quatre (1/4) est traité par les ARV. Il y a environ 40% de nouvelles infections des enfants soit environ 51 000 sur 130 000 au total”, a-t-il ajouté. Pour les défis à relever, le Dr Fodé Simaga, met l’accent sur la sensibilisation de proximité afin d’identifier les femmes enceintes et les stimuler à se faire dépister. « Nos systèmes de données ne sont pas très performants dans la région. Il faut vraiment les améliorer pour pouvoir savoir, là aussi sont les femmes enceintes géographiquement et leur nombre. Il faut des campagnes de sensibilisation avec de nouveaux outils (réseaux sociaux, téléphone, sms, etc.) pour sensibiliser les femmes et on doit y arriver. Parce que je ne pense pas qu’aucun d’entre nous ici supportera voir nos enfants qui meurent à ce niveau-là, alors que tous les traitements et le technologie ». Environ 40% de nouvelles infections des enfants Selon le docteur Éric Verschueren, « un enfant sur deux qui n’a pas le traitement quand il est testé positif meurent avant l’âge de deux ans et quatre enfants sur cinq qui n’ont pas le traitement meurent avant l’âge de cinq ans. Ce sont des enfants qu’on peut donc sauver en donnant des ARV, aussi bien au niveau de la prévention des infections chez les mamans enceintes qu’au niveau du traitement des enfants qui ont attrapé le VIH lors de la grossesse ou lors de la période d’allaitement. Il y a beaucoup de travail à faire. D’où la création de l’Alliance mondiale qui est, certes limitée à quatre pays dans notre région, mais les principes et les actions qu’on doit mener sont les mêmes au-delà de ces quatre pays et devaient être suivis partiellement au moins dans la plupart des pays de la sous-région ». D’avis de deux experts, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre doivent adhérer à l’Alliance mondiale si les dirigeants veulent réellement arriver éradication de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.Notons que la création de l’Alliance mondiale par l’ONUSIDA, les réseaux de personnes vivant avec le VIH, l’UNICEF et l’OMS ainsi que les partenaires techniques, le PEPFAR et le Fonds mondial va permettre de faciliter l’accès aux soins des enfants vivant avec le VIH et éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant d’ici à 2030. Par ailleurs, ces pays doivent aussi focaliser leurs actions à la sensibilisation et au dépistage des femmes enceintes pour sauver des enfants issus des mères atteintes du VIH-SIDA pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Wilfrid Lawilla D.

VIH : Plusieurs personnalités plaident en faveur d’une baisse de tarif pour un traitement prometteur

VIH : Plusieurs personnalités plaident en faveur d’une baisse de tarif pour un traitement prometteur

SANTE. Depuis 2022, l’approbation de ce traitement a été obtenue auprès des autorités sanitaires des États-Unis et de l’Europe et commercialisé sous le nom Sunlenca et ne nécessite que deux injections par an chez les personnes infectées par le virus. Mais son prix est un frein pour les pays africains. Des personnalités du monde ont appelé les laboratoires pharmaceutiques compétents à rendre plus accessible un traitement jugé prometteur dans la lutte contre les infections au VIH. Le Sulnenca, développé à partir de la molécule lenacapavir, pourrait « changer la donne » dans la lutte contre le VIH, responsable du sida, selon la lettre ouverte publiée, lundi 27 mai, par la People’s Medecines Alliance, qui regroupe des ONG.Le courrier a notamment été signé par d’anciens chefs d’Etat, comme l’ex-présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, des personnalités de la culture, comme les comédiennes Sharon Stone et Gillian Anderson, et des chercheurs, tels que Françoise Barré-Sinoussi, Co-découvreuse de ce virus dans les années 1980. Approuvé depuis 2022 par les autorités sanitaires américaines et européennes, ce traitement est jugé particulièrement prometteur, car il ne nécessite que deux injections par an chez les personnes infectées par le virus. Cela en fait un espoir majeur pour les personnes « qui n’ont pas accès à un système de soin d’un bon niveau ». Les signataires plaident pour notamment les habitants de pays pauvres ou en cours de développement, en particulier en ceux du continent Africain, où vivent deux tiers des personnes infectées par le VIH dans le monde. D’après les signataires, le sida pourrait cesser d’être un problème de santé publique d’ici 2030 si l’accès à ce traitement est élargi. Mais ils jugent que les prix pratiqués en l’état actuel empêcheront au lenacapavir d’être accessible aux patients des pays pauvres. Ils demandent donc au laboratoire d’ouvrir les droits du traitement auprès du Medecines Patent Pool, une organisation liée aux Nations Unies, et via laquelle des versions génériques d’un médicament peuvent être développées. Wilfrid Lawilla D

VIH: l’ALCS appelle à mettre fin aux inégalités de genre pour éradiquer l’épidémie (Maroc)

VIH: l’ALCS appelle à mettre fin aux inégalités de genre pour éradiquer l’épidémie (Maroc)

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) rappelle que près d’une personne sur deux vivant avec le VIH est une femme. Cette féminisation de l’épidémie exige une riposte sensible aux inégalités de genre. Le constat dressé en cette Journée internationale des droits des femmes est particulièrement inquiétant. Au Maroc, 43% des personnes vivant avec le VIH sont des femmes. Une proportion en augmentation constante depuis le début des années 1990 où ce pourcentage était inférieur à 18%. Cette surreprésentation des femmes fait que le VIH/sida est devenu la première cause de mortalité des femmes âgées de 15 à 49 ans à l’échelle mondiale[1]. Les inégalités de genre et la violence à l’égard des femmes alimentent l’épidémie Aujourd’hui, il est largement admis que les inégalités hommes – femmes et l’épidémie du VIH sont inextricablement liées. Or, en 2019 le Maroc se classait au 111ème rang sur 162 de l’indice d’inégalité de genre[2], indice composite développé par les Nations Unies, mesurant le déficit de progrès dans trois dimensions du développement humain. Ce classement peu élogieux pointe du doigt les normes de genre inégales qui, en étouffant la voix des femmes et des filles marocaines et en entravant leur accès à l’éducation et aux ressources économiques, les rendent plus vulnérables au risque d’infection par le VIH. Par ailleurs, la vulnérabilité anatomique et physiologique des femmes face au VIH les expose à deux fois plus de risque d’être infectées par le virus que les hommes. Celle-ci est amplifiée par leur vulnérabilité socio-économique qui les rend bien souvent dépendantes économiquement et psychologiquement de leurs partenaires, et constitue de ce fait un obstacle à l’adoption d’un moyen de prévention. C’est ainsi que 70% des femmes infectées par le VIH ont été contaminées par leur conjoint[3].  le lien entre les violences à l’égard des femmes et l’infection au VIH est solidement documenté. Au Maroc, selon l’enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes réalisée en 2019 par le Haut-Commissariat au Plan[4], la prévalence de la violence à l’égard des femmes est de 57.1%. Par ailleurs, cette même étude montre que les formes de violence sexuelle ont enregistré des augmentations notables de l’ordre de 5 points entre 2009 et 2019, passant de 9% à 14%. À cet égard, les conséquences relevées par ONUSIDA sont particulièrement éloquentes : dans certaines régions du monde, les femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ont 1.5 fois plus de risques de contracter le VIH que les femmes qui n’ont pas subi de telles violences. Pour une riposte adaptée aux inégalités de genre En septembre 2021, des résultats préliminaires de l’évaluation genre de la riposte nationale au VIH 2019/2020 menée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale avec le soutien d’ONUSIDA ont été publiés. Cette évaluation recommande la mise en œuvre d’une stratégie transformatrice sur le genre et la mise en œuvre de réformes législatives et réglementaires destinées à mettre fin aux discriminations dont sont victimes les femmes notamment. Alors que l’ALCS se mobilise en cette Journée internationale des droits des femmes dans toute leur diversité et leurs capacités, elle appelle le ministère de la Santé ainsi que l’ensemble des acteurs institutionnels concernés à: Publier en urgence l’intégralité du rapport de l’évaluation genre de la riposte nationale au VIH 2019-2020; Mettre en oeuvre sans plus attendre la stratégie transformatrice sur le genre recommandée; Former les prestataires de services de santé en matière de genre, de droits humains et de non-discrimination; Concevoir en concertation avec la société civile et les représentantes communautaires  un plan d’action précis et budgétisé; Généraliser en concertation avec les ministères concernés un programme d’éducation sexuelle sensible au genre. [1]https://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/pressreleaseandstatementarchive/2020/march/20200305_weve-got-the-power [2] https://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2020_overview_french.pdf [3] Ministère de la santé et de la protection sociale, PNLS, Etude sur les modes de transmission, 2013. [4] https://www.hcp.ma/Note-sur-les-violences-faites-aux-femmes-et-aux-filles_a2627.html

Selon l’OMS, l’accès aux médicaments contre le VIH est gravement perturbé par la COVID-19 alors que la riposte au sida ne progresse plus

Selon l’OMS, l’accès aux médicaments contre le VIH est gravement perturbé par la COVID-19 alors que la riposte au sida ne progresse plus

Selon une nouvelle enquête de l’OMS menée avant la conférence de l’International AIDS Society, 73 pays ont signalé qu’ils risquaient de connaître des ruptures de stock d’antirétroviraux (ARV) en raison de la pandémie de COVID-19. Vingt-quatre pays ont indiqué que leur stock d’ARV était extrêmement faible ou que l’approvisionnement pour ces médicaments vitaux était perturbé. Cette enquête fait suite à une modélisation effectuée par l’OMS et l’ONUSIDA en mai, selon laquelle une interruption de six mois de l’accès aux ARV pourrait entraîner un doublement du nombre de décès liés au sida en Afrique subsaharienne pour la seule année 2020. On estime qu’en 2019, 8,3 millions de personnes bénéficiaient d’ARV dans les 24 pays qui connaissent actuellement des pénuries. Cela représente environ un tiers (33 %) des personnes qui prennent un traitement contre le VIH à l’échelle mondiale.  Bien qu’il n’existe aucun traitement curatif contre l’infection à VIH, les ARV permettent de maîtriser le virus et de prévenir sa transmission sexuelle. Il ressort de l’enquête que l’incapacité des fournisseurs à livrer des ARV à temps et la fermeture des services de transport terrestre et aérien, associées à un accès limité aux services de santé à l’intérieur des pays en raison de la pandémie, sont parmi les causes de ces perturbations. « Les conclusions de cette enquête sont très préoccupantes », dit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Les pays et les partenaires qui œuvrent en faveur du développement doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que ceux qui ont besoin d’un traitement contre le VIH continuent d’y avoir accès. Nous ne pouvons pas laisser la pandémie de COVID-19 réduire à néant les avancées obtenues de haute lutte dans la réponse mondiale contre cette maladie », a-t-il ajouté. Aucun nouveau progrès Selon les données publiées aujourd’hui par l’ONUSIDA et l’OMS, le nombre de nouvelles infections à VIH a diminué de 39 % entre 2000 et 2019. Le nombre de décès liés au VIH a baissé de 51 % au cours de la même période et les traitements antirétroviraux ont permis de sauver quelque 15 millions de vies. Toutefois, les progrès vers les objectifs mondiaux sont au point mort. Au cours des deux dernières années, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a atteint un plateau de 1,7 million et il n’y a eu qu’une légère baisse du nombre de décès liés au VIH, qui est passé de 730 000 en 2018 à 690 000 en 2019.  Malgré les progrès constants réalisés dans l’intensification de la couverture par les traitements – plus de 25 millions de personnes ayant besoin d’ARV en ont reçu en 2019 – les principaux objectifs mondiaux pour 2020 ne seront pas atteints. Les catégories qui en ont le plus besoin ne bénéficient pas des services de prévention et de dépistage de l’infection à VIH. Il sera essentiel de mieux cibler les services de prévention et de dépistage qui ont fait leurs preuves pour relancer la riposte mondiale contre le VIH. Orientation de l’OMS et mesures prises par les pays La COVID-19 risque d’aggraver la situation. L’OMS a récemment élaboré des orientations à l’intention des pays sur la façon d’assurer en toute sécurité l’accès aux services de santé essentiels pendant la pandémie, y compris pour toutes les personnes vivant avec le VIH ou autrement touchées. Ces orientations incitent les pays à limiter les perturbations de l’accès au traitement contre l’infection à VIH en délivrant des traitements pour plusieurs mois, suivant une politique selon laquelle les médicaments sont prescrits pour de plus longues périodes, allant jusqu’à six mois. À ce jour, 129 pays ont adopté cette politique. Les pays atténuent également l’impact des perturbations en maintenant les vols et les chaînes d’approvisionnement, en faisant participer les communautés à la livraison de médicaments contre le VIH et en collaborant avec les laboratoires pour surmonter les difficultés logistiques. Nouvelles possibilités de traitement de l’infection à VIH chez les jeunes enfants Lors de la conférence de l’International AIDS Society, l’OMS montrera qu’il est possible de faire baisser plus vite le nombre de décès liés au VIH dans le monde en renforçant le soutien et les services aux populations touchées de manière disproportionnée par l’épidémie, y compris les jeunes enfants. En 2019, on estime qu’il y eu 95 000 décès liés au VIH et 150 000 nouvelles infections chez les enfants. Environ la moitié (53 %) seulement des enfants qui avaient besoin d’un traitement antirétroviral en bénéficiaient.  Le manque de formulations pédiatriques appropriées pour les médicaments optimaux est depuis longtemps un obstacle qui empêche d’obtenir de meilleurs résultats pour les enfants vivant avec le VIH. Le mois dernier, l’OMS s’est félicitée de la décision de la Food and Drug Administration des États-Unis d’Amérique d’approuver une nouvelle formulation de dolutégravir à 5 mg pour les nourrissons et les enfants de plus de quatre semaines et pesant plus de 3 kg. Cette décision permettra à tous les enfants d’avoir rapidement accès à un médicament optimal qui, à ce jour, n’est disponible que pour les adultes, les adolescents et les enfants plus âgés. L’OMS s’est engagée à accélérer la préqualification du dolutégravir comme médicament générique afin qu’il puisse être utilisé dès que possible par les pays pour sauver des vies.  « Grâce à la collaboration de plusieurs partenaires, des versions génériques du dolutégravir seront probablement disponibles pour les enfants d’ici au début de l’année 2021, ce qui permettra de faire baisser rapidement le coût de ce médicament », a déclaré la Dre Meg Doherty, Directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS. « Cela nous donnera un nouvel outil pour soigner les enfants vivant avec le VIH afin qu’ils restent en vie et en bonne santé », a-t-elle ajouté. Lutte contre les infections opportunistes De nombreux décès liés au VIH sont dus à des infections consécutives à l’affaiblissement du système immunitaire. Il s’agit notamment d’infections bactériennes, comme la tuberculose, d’infections virales, comme l’hépatite et la COVID-19, d’infections parasitaires, comme la toxoplasmose et d’infections

SIDA: 18,5 millions de personnes vivant avec le VIH attendent un traitement

SIDA: 18,5 millions de personnes vivant avec le VIH attendent un traitement

Le sida figure toujours parmi les principales causes de décès à travers le monde, a affirmé Helen Clark, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Dans un message rendu public à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du sida, le 1er décembre de chaque année, elle a ajouté que « malgré les progrès accomplis ces 15 dernières années, et si près de 50 % des personnes vivant avec le VIH ont aujourd’hui accès à la thérapie antirétrovirale, 18,5 millions d’autres personnes attendent toujours un traitement ». Dans son message, la patronne du PNUD a aussi fait observer que le taux de nouvelles infections chez les adultes stagne, voire augmente dans certaines régions. Elle en veut pour preuve qu’en 2015, près de 7.500 jeunes femmes de 15 à 24 ans ont contracté le VIH chaque semaine, soulignant que « ces tendances indiquent que les efforts en matière de prévention de l’épidémie restent insuffisants ». Selon Helen Clark, « les programmes fondés sur les droits de l’homme continuent de pâtir d’un manque de financements pour lutter contre les cadres juridiques répressifs, la stigmatisation et la discrimination ainsi que les autres obstacles qui empêchent souvent les personnes, notamment les plus marginalisées, d’accéder aux services de santé ». L’administrateur assure toutefois que les personnes vivant avec le VIH et les organisations de la société civile occupent une place centrale dans la riposte contre le sida. Le PNUD, dit-elle, est déterminé à collaborer avec elles ainsi qu’avec ses différents partenaires à travers le monde pour redoubler d’efforts afin de mettre un terme aux inégalités qui alimentent les nouvelles infections et entravent l’accès aux services de santé ».