Maroc/Journée Mondiale de l’Enfant : les droits des enfants impactés par le tremblement de terre promus à travers l’art
En prévision de la Journée mondiale de l’enfant célébrée le 20 novembre de chaque année, l’UNICEF et la Fondation Hiba entament les célébrations au Maroc. Une manifestation artistique dédiée à la promotion des droits des enfants impactés par le séisme de septembre 2023 est prévue le samedi 16 novembre à Rabat. Les enfants et jeunes, y compris des sites affectés, y prendront la parole. L’Art au service des droits de l’enfant est l’approche retenue par l’UNICEF au Maroc et la Fondation Hiba pour entamer la célébration de la journée mondiale de l’enfant cette année en offrant un espace d’expression artistique aux enfants et jeunes de différentes régions du Royaume. Le thème central retenu est celui des droits des enfants impactés par le tremblement de terre de septembre 2023. La présentation des œuvres développées dans ce sens dans le cadre du projet « Camp’ART » porté par la Fondation Hiba et l’UNICEF aura lieu samedi 16 novembre au Cinéma Renaissance à Rabat à partir de 16h30. Cette opération est déployée dans le cadre de la célébration mondiale de cette journée ayant pour thématique « Ecoutons l’avenir ». Un sujet retenu par l’UNICEF pour toutes les manifestations au niveau international en 2024. L’objectif de cette approche est de mettre en valeur les perspectives et opinions des enfants en relation avec les sujets impactant leurs vies et droits. « UNICEF Maroc s’inscrit dans cette orientation et considère la semaine du 20 novembre comme une opportunité pour faire entendre davantage la voix des enfants de différentes perspectives. Le choix de la promotion des droits des enfants impactés par le séisme à travers l’art est innovateur », explique Marc Vincent, Représentant de l’UNICEF au Maroc. Conduit pour la deuxième année consécutive, Camp’ART a offert cette année à 27 enfants et jeunes âgés de 15 à 19 ans, dont plusieurs proviennent des provinces touchées par le séisme d’Al Haouz, un espace unique pour explorer leur vécu face à cette tragédie et faire entendre leurs voix à travers différentes formes telles que le théâtre, les arts visuels et le podcast documentaire. « Ce projet permet aux jeunes de s’exprimer autour de l’impact du séisme sur leurs droits fondamentaux, notamment le droit au développement et à l’épanouissement. Cela en intégrant la créativité dans la réflexion des jeunes et l’art comme moyen d’expression. Cela met en relief l’importance de la culture et des arts dans le développement humain » souligne Younes Boumehdi, Président de la Fondation Hiba. La résidence Camp’ART a débuté à Al Haouz en août 2024, où 27 enfants et jeunes ont été invités à explorer leur expérience du séisme du 8 septembre 2023 à travers plusieurs formes: théâtre, arts visuels et podcast documentaire. Cet environnement a permis aux jeunes de trouver une forme pour exprimer leur vécu autour de cet événement marquant sous la direction d’artistes formateurs reconnus : Mme Fatima Zahra Lahouitar pour l’atelier théâtre, Monsieur Amine Ait Hammou pour l’atelier arts visuels et Mme Yasmine Mahjoubi pour l’atelier podcast. La résidence a également permis d’aborder des thèmes essentiels tels que l’accès au développement, le droit aux loisirs et à l’épanouissement. Une approche qui met en exergue l’importance de la culture et de la créativité dans le développement humain des jeunes et la défense de leurs droits en période de crise. En octobre 2024, les jeunes participants se sont réunis de nouveau à Bouknadel pour un bootcamp intensif dédié à la finalisation de leurs œuvres entamées à Al Haouz. Encadrés par des mentors et des artistes spécialisés, ils ont travaillé en ateliers pour préparer les créations qui seront présentées lors des célébrations ce 16 novembre.
Mettre fin à la pauvreté des enfants est un choix politique
ECO. « Moins d’un enfant sur dix dans les pays à faible revenu a accès aux allocations familiales », constatent l’Organisation internationale du travail (OIT) Save the Children et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), alors qu’elles constituent une forme essentielle de protection sociale, destinée à promouvoir le bien-être à long terme de ces enfants. D’après les nouvelles données publiées par ces trois organisations, « 1,4 milliard d’enfants, âgés de moins de 15 ans, ne bénéficient d’aucune forme de protection sociale ». La couverture des prestations pour enfants en Afrique du Nord est passée de 22,7% à 32,5%, entre 2009 et 2023 L’absence de protection sociale est préoccupante dans ce sens que cela «les rend vulnérables aux maladies, aux lacunes en matière d’éducation, à une mauvaise alimentation, à la pauvreté et aux inégalités », ont indiqué les trois agences dans un récent rapport. Versées en espèces ou sous forme de crédits d’impôt, les allocations familiales sont essentielles pour réduire la pauvreté et permettre aux enfants d’accéder aux soins de santé, à la nutrition, à une éducation de qualité, à l’eau et à l’assainissement. Cependant, il se trouve que « de nombreux enfants sont privés des ressources et des services de base dont ils ont besoin pour échapper à la pauvreté et sont donc exposés à l’impact durable de la faim, de la malnutrition et d’un potentiel non réalisé », soulignent les trois organisations rappelant que ces prestations soutiennent en outre le développement socioéconomique, en particulier en période de crise. Le document rendu public mercredi 14 février note toutefois une modeste augmentation globale de l’accès aux allocations familiales sur une période de 14 ans. En effet, les données montrent qu’elles sont passées de 20% en 2009 à 28,1% en 2023, mais que les progrès sont inégaux. Il est à noter que les taux de couverture restent extrêmement bas, aux alentours de 9%, dans les pays à faible revenu tandis que, dans le même temps, 84,6% des enfants des pays à revenu élevé sont couverts. Les données recueillies suggèrent aussi que les taux de couverture des enfants dans les pays très vulnérables à l’impact du changement climatique sont inférieurs d’un tiers à ceux des pays qui ne sont pas classés comme étant à haut risque, comme le rapportent les trois agences. Pour Natalia Winder Rossi, directrice de la politique sociale et de la protection sociale à l’UNICEF, « il est essentiel d’étendre la couverture de la protection sociale des enfants dans la lutte contre la pauvreté, notamment par la mise en place progressive d’allocations familiales universelles ». Trop d’enfants sont encore laissés pour compte De l’avis de cette dernière, «mettre fin à la pauvreté des enfants est un choix politique» et cela devient urgent d’autant plus que 333 millions d’enfants vivent dans l’extrême pauvreté dans le monde, « luttant pour survivre avec moins de 2,15 dollars par jour, et près d’un milliard d’enfants vivent dans une pauvreté multidimensionnelle ». C’est dire qu’« il est urgent d’élaborer des politiques efficaces pour nous aider à combler les lacunes en matière de protection », comme le suggère Shahra Razavi, directrice du département de la protection sociale de l’OIT, rappelant que « c’est une crise qui concerne près d’un milliard d’enfants qui ne sont pas couverts par des prestations et pour les pays dans lesquels ils vivent ». Les prestations pour enfants sont essentielles pour construire des économies inclusives et résilientes Si les prestations pour enfants permettent aux familles de mieux se nourrir, de mieux se soigner, de mieux s’éduquer et de mieux se protéger, et donc essentielles pour construire des économies inclusives et résilientes pour l’avenir, force est de constater que « de nombreux pays n’ont pas donné la priorité à l’investissement dans la protection sociale », déplore pour sa part David Lambert Tumwesigye, responsable mondial de la politique et du plaidoyer en matière de pauvreté infantile, Save the Children International. Face à cette situation, l’OIT, Save the Children et l’UNICEF exhortent les décideurs politiques et les donateurs à prendre des mesures décisives pour parvenir à une protection sociale universelle pour tous les enfants. Ces trois organisations appellent ainsi à construire des systèmes de protection sociale fondés sur les droits, sensibles au genre, inclusifs et réactifs aux chocs ; combler le « déficit de financement » ; fournir une gamme complète de prestations pour enfants par le biais de systèmes nationaux de protection sociale qui relient également les familles à des services sociaux et de santé essentiels ; garantir un financement durable des systèmes de protection sociale en mobilisant les ressources nationales et en augmentant les investissements publics en faveur des enfants ainsi qu’à renforcer la protection sociale des parents et des personnes qui s’occupent des enfants en garantissant l’accès à un travail décent et à des prestations adéquates. Alain Bouithy
Les enfants sont les premières victimes de la stagnation des progrès en matière de réduction de la pauvreté dans le monde, alertent l’UNICEF et la Banque mondiale
333 millions d’enfants dans le monde, soit 1 sur 6, vivraient dans une extrême pauvreté, d’après une nouvelle analyse publiée aujourd’hui par l’UNICEF et la Banque mondiale. Examinant pour la première fois l’évolution de l’extrême pauvreté chez les enfants, le rapport Global Trends in Child Monetary Poverty According to International Poverty Lines révèle que malgré une baisse du nombre d’enfants vivant avec moins de 2,15 dollars É.-U. par jour, lequel est passé de 383 à 333 millions entre 2013 et 2022 (soit une diminution de 13 %), les incidences économiques de la pandémie de COVID-19 ont entraîné une stagnation des progrès durant trois ans, progrès dont auraient pu bénéficier, selon les prévisions, 30 millions d’enfants supplémentaires s’il n’y avait pas eu les perturbations liées à la crise sanitaire. Publié en amont de la Semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies (du 18 au 22 septembre), durant laquelle les dirigeants mondiaux se réuniront pour analyser, notamment, l’examen à mi-parcours des objectifs de développement durable (ODD), ce rapport alerte sur le fait qu’au rythme actuel de la réduction de la pauvreté, l’ODD consistant à éliminer l’extrême pauvreté chez les enfants d’ici à 2030 ne sera pas atteint. « Il y a sept ans, le monde a fait la promesse d’éliminer l’extrême pauvreté chez les enfants d’ici 2030. Nous avons réalisé des progrès, qui montrent qu’avec suffisamment de volonté et d’investissements, il est possible de sortir des millions d’enfants de la pauvreté, qui constitue souvent un cercle vicieux », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Cependant, la conjugaison des crises provoquées par les effets de la COVID-19, des conflits, des changements climatiques et des chocs économiques a enlisé les progrès et laissé des millions d’enfants dans une situation d’extrême pauvreté. Nous ne pouvons pas abandonner ces enfants. L’élimination de la pauvreté infantile est un choix politique. Nous devons redoubler d’efforts pour que tous les enfants puissent avoir accès aux services essentiels, notamment à l’éducation, à la nutrition, aux soins de santé et à la protection sociale, tout en remédiant aux causes profondes de l’extrême pauvreté. » D’après le rapport, l’Afrique subsaharienne compte la plus grande proportion d’enfants (40 %) vivant dans une extrême pauvreté, laquelle a connu l’augmentation la plus importante enregistrée durant la dernière décennie, passant de 54,8 % en 2013 à 71,1 % en 2022. Cette forte hausse est due à une croissance démographique rapide, à des mesures limitées en matière de protection sociale et aux problèmes planétaires générés par la pandémie de COVID-19, les conflits et les catastrophes climatiques. Parallèlement, dans l’ensemble des autres régions du monde, à l’exception du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les taux d’extrême pauvreté ont régulièrement diminué. À l’échelle mondiale, plus de la moitié des personnes vivant dans une extrême pauvreté sont des enfants, alors qu’ils ne représentent qu’un tiers de la population du globe. Ils sont deux fois plus susceptibles que les adultes – 15,8 % contre 6,6 % – d’être issus de ménages très pauvres et de ne pas avoir accès à la nourriture, aux installations d’assainissement, à l’hébergement, aux soins de santé et à l’éducation dont ils ont besoin pour survivre et s’épanouir. « Un monde où 333 millions d’enfants vivent dans une extrême pauvreté, qui non seulement ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires mais les prive également de dignité, de perspectives et d’espoir, est tout simplement intolérable », déclare Luis Felipe Lopez-Calva, Directeur mondial du pôle Pauvreté et équité de la Banque mondiale. « Il n’a jamais été aussi crucial de sortir résolument tous les enfants de la pauvreté, en leur offrant un accès équitable à une éducation, à une nutrition, à des soins de santé et à une protection sociale de qualité, ainsi qu’à la sûreté et à la sécurité. Ce rapport doit nous rappeler qu’il n’y a pas de temps à perdre dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités, et que nous devons axer prioritairement nos efforts sur les enfants. » Les enfants les plus vulnérables, tels que ceux vivant en milieu rural ou au sein de ménages où le chef de famille n’est pas ou peu instruit, sont sensiblement plus touchés par l’extrême pauvreté. D’après le rapport, 1 enfant sur 3 vivant dans un pays fragile ou touché par un conflit est issu d’un ménage très pauvre, contre 1 enfant sur 10 dans les pays non fragiles. Afin d’éliminer l’extrême pauvreté et compenser les effets de la pandémie, l’UNICEF et la Banque mondiale appellent les gouvernements et leurs partenaires à :
Nokia, l’UNICEF et la Fondation Orange s’associent pour renforcer l’autonomie des jeunes au Maroc
Nokia a annoncé aujourd’hui son partenariat avec l’UNICEF et la Fondation Orange pour donner aux jeunes marginalisés, en particulier aux filles, au Maroc, les moyens d’acquérir des compétences numériques, entrepreneuriales et environnementales. Ce projet est une extension de la relation existante entre Nokia et l’UNICEF dans d’autres pays à travers le monde. Le programme UPSHIFT donnera aux jeunes les moyens de devenir des citoyens résilients qui s’engagent plus activement au sein de leurs familles, de leurs écoles, dans la vie quotidienne et dans l’économie du pays. Il vise également à permettre aux jeunes de soutenir et s’impliquer dans leurs communautés, tout en devenant plus productifs grâce à un emploi ou à l’entreprenariat. Le programme UPSHIFT pour l’innovation sociale et l’entreprenariat figure parmi les solutions préconisées par la Banque Mondiale pour l’intégration socio-économique des jeunes. À la fin du programme, au moins 1 400 jeunes, dont un minimum de 60% de filles, auront reçu une formation sur des compétences transférables telles que le travail en équipe, l’estime de soi, la créativité et la communication. Ils seront également soutenus dans le développement de compétences numériques et dans la sensibilisation aux défis du changement climatique. Au moins 500 jeunes bénéficieront du programme d’innovation sociale , tandis qu’environ 250 jeunes seront assistés dans le lancement de leurs projets et initiatives. Orange Maroc, à travers sa Fondation, mobilisera ses forces pour former les jeunes inscrits au programme UPSHIFT. Ses collaborateurs contribueront également aux différentes étapes du programme dans des domaines sélectionnés tels que les compétences numériques. Le projet sera mené en étroite collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports (programme des écoles de la deuxième chance) et le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication (maisons des jeunes et foyers féminins). Naseem Awl, Représentant Ad-Interim à l’UNICEF Maroc, a déclaré : « Ce programme montre la valeur des différents partenaires – tant publics que privés – qui s’unissent pour soutenir les jeunes et le développement de leurs compétences. Nokia apporte un financement important mais s’engage aussi directement, par le biais de ses employés, en plus de ceux d’Orange Maroc, auprès des jeunes en partageant leur temps, leur expertise et leur mentorat. Pour nous, à l’UNICEF Maroc, c’est un exemple concret de programmes durables ,enracinés dans les stratégies nationales, et renforçant l’innovation et l’engagement communautaire, pour un impact plus durable. » Hendrick Kasteel, CEO, chez Orange Maroc, a exprimé : « La Fondation Orange est fière de se joindre à ce programme aux côtés de l’UNICEF et de Nokia dans le but de développer des compétences et de promouvoir l’intégration professionnelle des jeunes marocains marginalisés à travers le numérique et vers le numérique. Convaincus de notre expérience pour les aider à développer leur savoir-faire professionnel, nous allons former ces jeunes porteurs de projets aux compétences digitales indispensables à la conception de leurs projets, et les accompagner pour atteindre leurs objectifs avec l’aide des collaborateurs d’Orange en mécénat de compétences. » Pierre Chaume, VP Nord-Ouest et Afrique, chez Nokia, a déclaré : « Nous avons confiance dans le pouvoir de la collaboration pour soutenir le développement, et nous sommes fiers d’être le partenaire de l’UNICEF pour le déploiement de son programme phare UPSHIFT au Maroc. En se concentrant ensemble sur l’innovation sociale et l’esprit d’entreprise des jeunes, nous donnerons aux jeunes défavorisés les moyens d’agir et les doterons de compétences numériques, entrepreneuriales et écologiques. »
S’endetter plutôt qu’éduquer et soigner ?
Les gouvernants du monde seraient-ils plus enclins à s’acquitter du service de la dette qu’à former, soigner et protéger leurs concitoyens ? C’est ce que laisse penser le rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) sur la Covid-19 et la crise imminente de la dette. Ce document, rendu public récemment, mérite qu’on s’y attarde vu qu’il éclaire sur la place réelle des questions sociales dans l’agenda politique de plusieurs gouvernants du monde. En effet, selon les données d’avant la pandémie de Covid-19, un pays sur huit consacre un budget plus important au service de la dette qu’à l’éducation, à la santé et à la protection sociale réunies. Comme pour souligner la gravité de la situation, l’étude montre que « 25 pays du monde – dont la plupart ploient déjà sous le poids de la pauvreté et des privations – ont consacré au service de la dette en 2019 une part plus importante de leurs dépenses publiques qu’à l’éducation, à la santé et à la protection sociale réunies ». Le rapport note qu’avant la pandémie, certains pays comme la Gambie, Haïti, le Soudan du Sud et le Tchad consacraient au moins 3 dollars américains à la dette pour chaque dollar alloué aux services sociaux essentiels, alors qu’ils ont les niveaux les plus élevés de service de la dette. Les auteurs dudit rapport relèvent en outre qu’un quart des pays à revenu faible ou intermédiaire – où vivent 200 millions d’enfants – sont actuellement surendettés ou risquent de l’être. Le problème, comme le fait remarquer la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, c’est que « les enfants vivant dans des pays lourdement endettés qui n’ont pas beaucoup de ressources à allouer à la protection sociale, à l’éducation et à la santé ont peu de chances de s’affranchir un jour de la pauvreté et des privations ». Ce n’est pas tout. Elle relève également que « cette situation a d’énormes coûts sur les plans personnel et public et laisse aux enfants, à leur communauté et à leur pays peu d’espoir d’un développement économique et social durable». Pour les auteurs de cette étude, il est donc impératif que des mesures soient prises à l’échelle mondiale pour protéger les dépenses sociales et, en particulier, le droit de chaque enfant à la sécurité sociale, à l’éducation et aux services de santé. Comme le préconise le rapport pour protéger les droits des enfants dans le sillage de la Covid19, « il est crucial d’adopter un nouveau système international de restructuration de la dette, qui se caractérise par un appui concessionnel plus important aux pays pauvres lourdement endettés, une plus grande transparence de la dette dans le cadre des processus budgétaires nationaux et une action concertée de la part des créanciers ». Pour Henrietta Fore, « il est essentiel d’alléger et de restructurer en profondeur la dette pour assurer une reprise qui soit à la fois inclusive et durable et éviter aux enfants de subir un double fardeau : la réduction des services sociaux aujourd’hui et l’accroissement de la dette à l’avenir ». Mais pour cela, il faut encore que les organisations internationales, les créanciers et les gouvernements unissent leurs efforts pour réduire le fardeau de la dette et affecter les économies ainsi réalisées à des investissements sociaux pour tous, a-t-elle expliqué. Si les pays du G20 ont adopté une Initiative de suspension du service de la dette allant d’avril 2020 à juin 2021, l’Unicef regrette que seul le tiers des pays pouvant en bénéficier y participent véritablement. Par ailleurs, bien que cette initiative ait contribué à maintenir le niveau des dépenses de santé et de protection sociale dans les 46 pays participants, force est de constater que les dépenses d’éducation ont déjà été réduites au cours des 12 derniers mois. Plus grave encore, le rapport déplore le fait que « les pays endettés ont revu à la baisse les budgets consacrés à la protection de l’enfance, à la nutrition et aux services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène». Vu que la pandémie a entraîné une catastrophe mondiale en matière d’éducation, «il est urgent d’y remédier pour éviter que la génération de la Covid-19 ne soit une génération perdue», a rappelé la DG de l’Unicef. Ceci d’autant plus que, du fait de la pandémie et du fardeau de la dette pesant sur bien de pays, «nous observons déjà un recul des budgets consacrés à l’éducation à l’heure où les pays doivent pourtant investir en faveur de l’amélioration des écoles et des systèmes éducatifs». Alain Bouithy
Ericsson et l’UNICEF lancent un partenariat mondial pour cartographier la connectivité internet des écoles
L’initiative sur trois ans visant à identifier les lacunes en matière de connectivité dans 35 pays est une première étape essentielle pour connecter chaque école à internet Ericsson et l’UNICEF annoncent aujourd’hui un partenariat mondial pour aider à cartographier la connectivité des écoles dans 35 pays d’ici la fin 2023. Cartographier la connectivité internet des écoles et des communautés environnantes est une première étape essentielle pour permettre à chaque enfant d’accéder aux opportunités de l’apprentissage numérique. Cet effort conjoint s’inscrit dans le cadre de l’initiative Giga qui a été lancée l’année dernière et menée par l’UNICEF et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT). Giga vise à connecter chaque école à internet. Ericsson est le premier acteur du secteur privé à s’engager à hauteur de plusieurs millions de dollars dans cette initiative et cela en tant que partenaire mondial d’UNICEF for School Connectivity Mapping. Selon l’UIT, 360 millions de jeunes n’ont actuellement pas accès à internet. Cela engendre une exclusion, moins de ressources pour apprendre et des possibilités limitées pour les enfants et les jeunes les plus vulnérables de développer leur potentiel. L’amélioration de la connectivité augmentera l’accès à l’information, les opportunités et les choix, permettant ainsi à des générations d’écoliers de participer à la construction de leur propre avenir. « L’aggravation de la fracture numérique est l’une des nombreuses inégalités que la pandémie COVID-19 a mises en évidence », a déclaré Charlotte Petri Gornitzka, directrice générale adjointe des partenariats de l’UNICEF. « Les fermetures d’écoles, associées à des possibilités limitées ou inexistantes d’apprentissage à distance, ont bouleversé l’éducation des enfants dans le monde entier. Notre partenariat avec Ericsson nous permettra d’offrir à chaque enfant et jeune l’accès aux opportunités de l’apprentissage numérique ». En plus du financement, Ericsson allouera des ressources supplémentaires pour l’ingénierie des données et la science des données afin d’accélérer la cartographie de la connectivité des écoles. Plus précisément, Ericsson aidera à la collecte, la validation, l’analyse, le suivi et la représentation visuelle des données de connectivité scolaire en temps réel. Les données de connectivité en temps réel générées par la cartographie permettront aux gouvernements et au secteur privé de concevoir et de déployer des solutions numériques qui favorisent l’apprentissage des enfants et des jeunes. Ericsson fera également appel à son vaste réseau de clients pour faire progresser les objectifs de l’initiative Giga. « Ericsson occupe une position unique en tant que partenaire clé dans la résolution de ce problème important, grâce à son expertise technologique, à sa dimension mondiale, à ses décennies d’expérience dans les partenariats public/privé et à ses résultats probants dans la mise en relation des étudiants et des éducateurs », a déclaré Heather Johnson, vice-présidente en charge du développement durable et de la responsabilité d’entreprise chez Ericsson. « Travailler en collaboration avec des partenaires comme l’UNICEF et l’UIT amplifie l’impact potentiel de la connectivité des écoles et constitue une première étape concrète pour aider à réduire la fracture numérique au niveau mondial ». « L’UIT apporte une connaissance historique des politiques technologiques et une expertise en matière de réglementation à la mission qui consiste à connecter toutes les écoles du monde », a déclaré Doreen Bogdan-Martin, directrice du bureau de développement des télécommunications de l’UIT. « Nous sommes ravis qu’Ericsson se joigne à Giga et aide à construire les outils cartographiques nécessaires pour faire de la connectivité de chaque école une réalité ». Le partenariat UNICEF/Ericsson contribue également au projet Generation Unlimited Global Breakthrough concernant la connectivité numérique qui vise à offrir aux jeunes des compétences digitales afin qu’ils puissent participer pleinement et utilement à l’économie numérique. Il s’agit d’un partenariat mondial multisectoriel visant à répondre au besoin urgent d’élargir les possibilités d’éducation, de formation et d’emploi pour les jeunes. De plus, ce partenariat soutient le récent programme d’action COVID-19 de l’UNICEF, dans le cadre duquel l’organisation appelle à une action mondiale pour que les enfants continuent à apprendre, ce qui nécessite de donner la priorité à la connectivité internet dans les zones rurales et isolées.
Un enfant de moins de 15 ans meurt toutes les 5 secondes dans le monde
Quelque 6,3 millions d’enfants de moins de 15 ans sont morts en 2017, la plupart de causes évitables, selon les nouvelles estimations sur la mortalité juvénile publiées par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Division de la population des Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale. Ce chiffre équivaut à 1 décès toutes les 5 secondes. La vaste majorité de ces décès (5,4 millions) est survenue durant les 5 premières années de vie et la moitié concernait des nouveau-nés. «Si nous n’agissons pas immédiatement, 56 millions d’enfants de moins de 5 ans, dont la moitié seront des nouveau-nés, mourront d’ici à 2030», indique Laurence Chandy, Directeur de la division des données, de la recherche et des politiques de l’UNICEF. «En dépit des progrès remarquables que nous avons accomplis depuis 1990, des millions d’enfants continuent de mourir en raison de qui ils sont et de l’endroit où ils sont nés. Il suffit de solutions simples, telles que des médicaments, de l’eau salubre, de l’électricité et des campagnes de vaccination, pour changer cette réalité pour chaque enfant.» En 2017, 50% des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde ont eu lieu en Afrique subsaharienne et 30%, en Asie du Sud-Est. Un enfant sur 13 meurt avant son cinquième anniversaire en Afrique subsaharienne. Dans les pays à revenu élevé, ce chiffre chute à un enfant sur 185. «Il est impensable que des millions de bébés et d’enfants continuent de mourir chaque année parce qu’ils n’ont pas accès à l’eau, à des services d’assainissement, à une alimentation correcte ou à des services de santé de base», déplore le Dr Princess Nono Simelala, Sous-Directrice générale chargée du Groupe Famille, femmes, enfants et adolescents de l’OMS. «Il est de la plus haute priorité de fournir à chaque enfant un accès universel à des services de santé de qualité, en particulier à la naissance et durant les premières années de vie, afin que chaque enfant dans le monde ait la meilleure chance possible de survivre et de s’épanouir.» La plupart des décès d’enfants de moins de 5 ans surviennent de causes que l’on peut éviter ou traiter – complications à la naissance, pneumonie, diarrhée, septicémie néonatale et paludisme, entre autres exemples. En revanche, dans la tranche d’âge des 5-14 ans, davantage de décès surviennent à la suite de blessures, principalement occasionnées par des noyades et des accidents de la route. Des différences régionales sont également observées dans cette même tranche d’âge, les enfants d’Afrique subsaharienne ayant 15 fois plus de risques de mourir que les enfants européens. «Le fait que plus de 6 millions d’enfants meurent avant leur quinzième anniversaire représente un coût que nous ne pouvons simplement pas supporter», indique Timothy Evans, Directeur principal chargé du pôle Pratiques mondiales Santé, nutrition et population du Groupe de la Banque mondiale. «Il est fondamental de mettre un terme aux décès évitables et d’investir dans la santé des jeunes si nous voulons développer le capital humain des pays, et stimuler ainsi leur croissance et leur prospérité futures.» Le premier mois de vie est la période la plus dangereuse pour les enfants, et ce, partout dans le monde. En 2017, 2,5 millions de nouveau-nés sont morts durant le premier mois de leur vie. Cependant, un bébé né en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud-Est avait neuf fois plus de risques de mourir dans le mois suivant sa naissance qu’un bébé né dans un pays à revenu élevé. Les progrès accomplis depuis 1990 pour sauver les nouveau-nés ne sont pas à la hauteur des progrès réalisés pour les enfants de moins de 5 ans. Des disparités continuent en outre d’être observées au sein des frontières nationales. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans les zones rurales est, en moyenne, 50% plus élevé que le taux de mortalité des enfants dans les zones urbaines. Par ailleurs, les enfants dont la mère n’a pas été scolarisée font face à un risque plus de deux fois plus élevé de mourir avant leur cinquième anniversaire que les enfants dont la mère a fait des études secondaires ou supérieures. Malgré tout, moins d’enfants meurent dans le monde chaque année. Le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans a considérablement diminué, passant de 12,6 millions en 1990 à 5,4 millions en 2017, et la même tendance a été observée pour la tranche des 5-14 ans, dans laquelle le nombre de décès est passé de 1,7 million à moins d’un million au cours de la même période. «Ce nouveau rapport souligne les progrès remarquables accomplis depuis 1990 pour réduire le taux de mortalité des enfants et des jeunes adolescents», déclare M. Zhenmin Liu, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l’ONU. « Il est essentiel de réduire les inégalités en venant en aide aux nouveau-nés, aux enfants et aux mères les plus vulnérables si nous voulons atteindre la cible des objectifs de développement durable d’éliminer les décès évitables d’enfants et garantir que personne n’est laissé pour compte».
UNICEF: les attaques contre les enfants prennent des proportions alarmantes dans les zones de conflits
Selon les observations du Fonds des Nations unies pour l’enfance est une agence de l’Organisation des Nations unies (UNICEF), les attaques contre les enfants ont pris des proportions alarmantes tout au long de l’année 2017. Dans un rapport publié dernièrement, l’UNICEF a constaté que les parties aux conflits bafouent de façon flagrante les dispositions du droit international visant à protéger les plus vulnérables. Selon l’UNICEF, partout dans le monde, les enfants ont été directement pris pour cible, utilisés comme boucliers humains, tués, mutilés et recrutés pour combattre. Les viols, les mariages forcés, les enlèvements et l’esclavage sont devenus des tactiques courantes dans les conflits en Iraq, en Syrie et au Yémen aussi bien qu’au Nigéria, au Soudan du Sud et au Myanmar, a relevé l’organisation dans son rapport. Comme l’a fait observer le Directeur des programmes d’urgence de l’UNICEF, Manuel Fontaine, « les enfants sont pris pour cible et exposés à des attaques et des actes de violence chez eux, à l’école et sur leurs terrains de jeu ». C’est à un point tel qu’il craint que « cette violence devienne la norme. » Il faut rappeler que dans certains cas, les enfants enlevés par des groupes extrémistes subissent des sévices supplémentaires à leur libération lorsqu’ils sont détenus par des forces de sécurité. Le rapport a en outre noté que des millions d’autres pâtissent indirectement de ces conflits, en étant victimes de malnutrition, de maladies et de traumatismes alors qu’ils sont privés de services de base – y compris l’accès à l’alimentation, à l’eau, aux installations sanitaires et aux soins de santé – ou que l’infrastructure correspondante est endommagée ou détruite dans les combats, a souligné l’UNICEF sur son site web officiel.