Centrafrique : F.A Touadéra réitère sa politique de main-tendue aux groupes armés
Le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra appelle les combattants des groupes armés « à déposer les armes et à revenir dans la République ». Appel lancé à l’occasion du déjeuner de presse, vendredi 2 août à Bangui. Dans cette interpellation, le président de la République propose à la fois la carotte et le bâton pour ceux qui ne marquent pas leur adhésion à son appel. Cet appel au désarmement intervient dans un contexte de division au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Alors que le chef militaire de ce mouvement rebelle, Ali Darassa, annonce la cessation des hostilités sur le territoire centrafricain, le coordonnateur général, l’ancien président François Bozizé, affirme que cette décision n’est pas la position de la CPC. Elle n’engage que son auteur. « Ils doivent rendre les armes » En lançant cet appel, le n° 1 centrafricain a une fois de plus réitéré son engagement dans sa politique de « main-tendue » envers les groupes armés. Selon Faustin Archange Touadera, des dispositions sont prises pour accueillir les combattants qui déposeront les armes. « Y en a qui ont constaté maintenant qu’ils ont fait fausse route et qui se sont désarmés volontairement, en rendant leurs armes. Nous avons pris des dispositions pour les accueillir. Maintenant qu’ils reviennent dans la République, nous allons les intégrer dans le programme de désarmement. Si vous voulez être des militaires, remplissez les conditions. Ceux qui veulent faire des activités économiques, et bien, on leur donne l’opportunité », a fait savoir le président de la République. Des mesures armées contre les réfractaires S’il a marqué sa bonne volonté d’accueillir les combattants des groupes armés qui ont manifesté leur désir de se faire désarmer, toutefois, Faustin-Archange Touadera prône une ligne contre ceux qui résisteraient à cet appel car, selon lui, ils feront face à l’armée. « Une fois, je leur demande de déposer les armes et de revenir dans la République. Ça ne sert à rien de continuer à faire la guerre. Je ne suis pas un va-t-en guerre, mais je dois protéger la population. Si vous restez là-bas avec des armes, je dois envoyer aussi des fils du pays pour protéger les plus faibles », a martelé Faustin Archange Touadéra. Depuis quelques mois, plusieurs combattants des groupes armés ont volontairement rendu leurs armes et ont intégré le processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Le dernier fait en date est celui de la ville de Kouango (préfecture de la Ouaka) où plus de 200 miliciens Anti-balaka ont remis leurs armes aux autorités centrafricaines pour être ainsi incorporés au sein des Forces de défense et de sécurité.
République Centrafricaine. Martin Ziguélé et Nicolas Tiengaye à Brazzaville
INDISCRETION. Lundi 15 octobre. Aéroport international de Douala. L’avion, de type Boeing, propriété de la compagnie Rwandair, fait vrombir ses réacteurs pour un decollage imminent à destination de Kigali via Brazzaville. Deux hommes. L’un est grand, fort et caustaud. L’autre, visage rond, taille moyenne. Les deux hommes font leur entrée dans l’avion. Je n’ai aucune peine à reconnaître Martin Ziguélé, ancien Premier ministre centrafricain (2001-2003) et président du Mouvement de Libération du Peuple centrafricain. Tout comme Nicolas Tiangaye, également ancien Premier ministre de la RCA(2013-2014), ancien avocat de Jean Bedel Bokassa et de François Bozizé. Quelle aubaine pour moi d’être voisin de siège d’un ancien Premier ministre centrafricain. S’établit tout de suite une sympathie entre lui et moi. Comment va la RCA ? » Le pays va mal. Nous éprouvons des difficultés de trésorerie. Je ne sais pas si nous allons tenir jusqu’en janvier… », s’inquiète t-il, le cou perclus d’humilité. Et Touadéra dans tout ça ? » Il devient une tête de mule en politique, d’autant qu’il s’est emmuré dans ses certitudes de troisième mandat… », rencherit-il, l’air grave. » Savez-vous que les mercenaires de Wagner sont tout sauf des russes. Il s’agit des mercenaires syriens, iraniens, afghans…souvent ivres, qui jouent au fou du roi à Bangui en se faisant payer sur le dos de la bête… », conclut-il, le regard perdu dans le hublot. Par A.Ndongo Journaliste économique et financier