Le Congo Brazzaville, Terre des Légendes : Mr Levy Charles Ngoma-Mby, une légende de la communication
RETRO. Par lui est arrivée Télé Congo. Deuxième télévision d’Afrique Francophone, après celle de l’Algérie, en 1962, sous le gouvernement du Président Fulbert Youlou. Sa vie durant, la brillante carrière de journaliste de Mr Levy Charles Ngoma-Mby, à différents postes, lui a collé à la peau. Avec l’avènement de la démocratie au Congo, il sera désigné par ses paires Président du Haut Conseil audio-visuel. Talentueux communiquant, Mr Levy Charles Ngoma-Mby rayonnait par ses qualités d’expression. Il était le type de journaliste-reporter, avec une forte présence de terrain. Toujours au coeur de l’action où il enquêtait, étudiait et révélait des informations exclusives sur des sujets sensibles. Dans l’exercice de son métier, Mr Levy Charles Ngoma-Mby soignait la curiosité, l’écoute et l’élégance dans les mots qu’il employait. Savait capter l’attention des auditeurs en jouant sur le rythme et le ton de ses interventions. D’esprit ouvert, Mr Levy Charles Ngoma-Mby était lui-même. Jamais, il n’essayait d’imiter ou d’être comme les autres journalistes. Rigoureux dans ses méthodes d’investigation, en vérifiant ses sources, mais également dans la retransmission des faits. Travailleur acharné, consacrant beaucoup de temps à son métier et à être disponible à tous moments. Au delà de sa carrière, Mr Levy Charles Ngoma -Mby était un homme cultivé. De grande humilité, chef respecté d’une large famille, bon vivant, d’accès facile et attaché aux valeurs essentielles que partagent les Congolais, épris de paix et de justice, travaillant au progrès de leur pays. Jusqu’au soir de sa vie, bien apprécié des Ministres congolais de la Communication qui se sont succédé et des milieux de l’information qu’il a fréquentés. En mémoire de Mr Levy Charles Ngoma-Mby qui nous a quittés, le 11 avril 2020, en région parisienne, le Ministre Benoit Koukébéné, son frère, et la famille de l’illustre disparu organisent un culte d’action de grâce, le samedi 7 août 2021, à l’Eglise Protestante Evangélique de Champs-Val-Maubuée, dans la ville de Champs Sur Marne. Mr Levy Charles Ngoma- Mby qui est provisoirement inhumé dans un cimetière de l’Ile de France, depuis sa disparition, avait, en dernières volontés, émis le voeu d’être mis en terre à Dolisie, sur ses terres natales de la région du Niari. Puisse cette volonté de Mr Levy Charles Ngoma-Mby être respectée aux fins qu’il repose, pour l’éternité, auprès des siens qui l’ont précédé. A sa patrie, le Congo, de lui devoir reconnaissance, pour loyaux services rendus à la nation. Contre la mort, point de remède. Mais, légende de la communication, Mr Levy Charles Ngoma-Mby demeure pour son pays. Par Ouabari Mariotti Paris 6 août 2021
Elle confond la télévision publique et la sienne…
A force de vivre sous les lambris du Palais et d’être la conseillère en communication de son père, Claudia Sassou-Nguesso se croit tout permis. Elle peut au besoin blâmer sans vergogne, un ministre, demander le limogeage ou la suspension d’un journaliste moins docile. Avec elle, le ministre de la communication n’est qu’une marionnette qu’elle utilise à sa guise, un « chien de guerre »; les journalistes doivent sans cesse sortir des clous de la déontologie. Claudia Sassou confond la télévision publique et la sienne. Elle ne s’amuse pas quand elle veut faire un malheur. Le Congo va mal. Lorsque la guerre de 1997 est terminée, beaucoup de journalistes du service public manquaient à l’appel, ils étaient pour la plupart, retranchés à Pointe-Noire. Ils redoutaient les règlements de compte. François Ibovi, alors ministre de la communication avait dû se rendre à Pointe-Noire pour les rassurer qu’ » aucun mal ne leur sera fait, ils devaient reprendre le boulot ». Jean Claude Kakou, Joseph Diéllé, Jeanne Sama Toyo, Lucienne Tsoumou et bien d’autres avaient regagné Brazzaville. Mais seules, les deux femmes avaient été autorisées à passer à l’antenne, à présenter le JT de 20 heures. Jean Claude Kakou, pourtant meilleur présentateur du JT, a été mis sur la touche. C’était une punition comme l’on donne à un enfant qui s’est mal comporté. Pour qu’il comprenne ce qu’il fait. Cette mise au placard, évidemment, a fait réfléchir et rentrer dans les rangs, le brillant présentateur. Comme un soldat, il devait se soumettre. Jean Claude Kakou, a gardé les stigmates de la blâme. Ce journaliste très alerte, est resté stoïque en 2015, après que Remy Ayayos a déclaré dans son émission »le Chemin d’Avenir », « être devenu riche, parce qu’il est l’ami d’Edgar Nguesso, le neveu du chef de l’Etat ». J.C Kakou, n’a jamais pu demander, à Remy Ayayos: « Comment peut-on être riche d’être l’ami du neveu du Président? ». Mais le pire n’est pas là, le pire est dans l’aveu complet de l’ami du neveu : » Il y a aussi le DG du Trésor Public, Albert Ngondo qui est très gentil avec moi, et qui me dépanne de temps en temps ». Cet aveu, sous d’autres cieux, aurait conduit tout droit à l’ouverture d’une enquête judiciaire. Un militaire congolais, milliardaire, Remy Ayayos a confié à un journaliste en direct à la télévision nationale, « se faire donner de l’argent par le DG du Trésor public, un fonctionnaire », le journaliste met une sourdine. Joseph Bitala Bitemo, un des meilleurs de la presse audiovisuelle a été coopté à la presse présidentielle, à des tâches plus à l’ombre, parce qu’il a servi Pascal Lissouba. On veut qu’il soit moins visible. Mais qu’il travaille comme un robot pour sa patronne, Claudia Ikia Sassou-Nguesso. Edmond Philippe Gali, autre talent du micro, ancien directeur de la presse présidentielle sous Pascal Lissouba, a pour sa part eu moins de chance. Il est mort, empoisonné. Adrien Wayi, n’est plus dans les arcanes du pouvoir à cause d’un « Zoom » qu’il avait réalisé sur Mathias Ndzon. Justine Pambou a dû se trouver un créneau, dans l’agriculture à travers les » Echos des champs ». Un simple coup d’œil à la télé suffit pour comprendre que malgré ses nombreux efforts, ce confrère ne va pas bien. Joachim Mbanza, chevalier de la Plume, ancien rédacteur en chef et directeur de publication de l’hebdomadaire catholique « La Semaine Africaine », a dit en 1998 que : « Les journalistes d’Etat sont des enfants du pouvoir. Ils n’obéissent qu’à la voix de leur maître. Conséquence: ils n’ont pas de liberté d’expression », on sait très bien ce qui lui est arrivé, par la suite. Il est tombé dans les mœurs de la république bananière. Avec sa plume. Incompris, alors qu’il avait initié, » Pacifica », une émission de débat et de contradiction qui a augmenté l’audimat de Télé-Congo, Jean Obambi, qui avait succédé à Ekia Akoli, est parti avec, parce qu’en l’accusait de faire un peu trop la part belle aux opposants. Et d’aborder des sujets « tabous ». Thierry Moungalle est tout simplement resté baba: « Le Dg sortant de Télé-Congo a annoncé sa volonté de mettre fin à son émission hebdomadaire Pacifica en quittant ses fonctions. C’est dommage. C’était une émission de débats ». Christian-Martial POOS, directeur de l’information de Télé-Congo a été éjecté après avoir d’interviewé Alain Mabanckou. Ces fortunes diverses des journalistes symbolisent tout à fait l’état d’esprit qui règne dans les médias publics . La suspension de Rocil Otouna, qui a juste demandé « où sont les malades du Covid-19 », vient s’y ajouter. Le même Rocil Otouna qui s’est offusqué, lorsqu’en 2015, j’ai écrit à l’ouverture du dialogue sans exclusive, » A Sibiti, ils travailler à la mort de la Nouvelle République »: « Même toi, Toukasse, tu écris maintenant contre Sassou, j’ai du mal à le croire ». Comme s’il fallait foncer les yeux bandés devant une dérive totalitaire. On a pris « 500 Congolais sur 4 millions d’habitants. Desquels l’on a pris le soin de « sucrer » la diaspora et l’opposition intérieure, la vraie. Le pouvoir a montré qu’il était son propre adversaire On voulait d’une Nouvelle République, « mort-née ». L’on a cru que l’on pouvait entuber le monde, alors que même les médias étrangers : RFI et Libération ont fouiné et compris qu’il y a eu, en fait qu’un monologue ». J’ai toujours suivi à la lettre, la pensée de Michel Audiard : « La vérité n’est jamais amusante, sans cela, tout le monde la dirait ». Rocil Otouna et moi, n’avons plus jamais échangé depuis juillet 2015. Les enfants du président de la république, mêlés à tous les maux que les Congolais reprochent au régime, occupent le-devant de la scène pour parler de la « Nouvelle République », coordonnent presque entièrement le dialogue de Sibiti, j’étais convaincu qu’il y n’aurait pas de baroud d’honneur dans le cadre de ce mandat, tant convoité. Lorsqu’un président ne peut imposer