L’économie marocaine atteindrait un taux de croissance de 4,1%, selon le CMC
Les principaux facteurs d’anticipation de l’activité économique permettent d’envisager un redressement du cycle des affaires Le taux de croissance de l’économie marocaine devrait s’établir à 4,1% en 2017, soit légèrement au-dessus de 4% annoncé par la Banque mondiale, a relevé le Centre marocain de conjoncture (CMC). Le CMC se base sur les hypothèses portant sur les principaux facteurs d’anticipation de l’activité économique relevant aussi bien de l’environnement interne qu’externe. Ces facteurs présentent des «configurations en constante amélioration», a-t-il noté dans son dernier numéro d’Info-CMC. Cette perspective implique une nette inflexion dans le sentier de croissance par comparaison à la situation de baisse d’activité qui a marqué l’exercice précédent, ont indiqué les analystes du CMC. Dans ce numéro, intitulé «Perspectives de reprise du cycle de production en 2017, hausse prévisible du PIB de 4,1%», ces derniers ont également indiqué que l’année 2016 devrait enregistrer l’une des plus faibles performances au cours des dernières années tant au niveau de la production que de la demande et des revenus avec un taux de croissance qui ne dépasserait guère 1,2%. A propos des perspectives de l’année 2017, il ressort que la configuration sectorielle de la nouvelle dynamique de croissance fait apparaître une contribution assez différenciée selon les branches d’activité. Ainsi, selon les prévisions du CMS, la valeur ajoutée agricole afficherait sur la base d’une récolte céréalière atteignant le niveau moyen des cinq dernières années une progression estimée à 7,6 % en termes réels. De son côté, le secteur des industries manufacturières progresserait à un rythme légèrement plus soutenu que celui de l’exercice précédent, soit un taux de croissance en volume de 3,2 %. Les activités du bâtiment et travaux publics devraient consolider la dynamique de reprise engagée ces derniers mois avec la reprise de l’habitat social et la poursuite des programmes d’investissements en matière d’infrastructures de base. «La valeur ajoutée de ces activités devrait enregistrer une progression de 2% au terme de l’année 2017. Il en est de même des secteurs du transport, des télécommunications et des autres services marchands dont les niveaux d’activité seraient tirés par une demande de consommation plus vigoureuse ainsi que par le développement des activités des industries de transformation, du bâtiment et du tourisme », a précisé le CMC. Selon toute vraisemblance, le secteur du commerce devrait évoluer au cours de l’année 2017 dans des conditions plus favorables et réaliser une croissance de 5,3%. Le CMS a aussi relevé un dynamisme accru des principales composantes de la demande, indiquant que l’investissement augmenterait en valeurs nominales de 4,8% à la faveur d’une reprise prévisible des flux de capitaux étrangers doublée de la tendance au redressement de l’investissement privé et de certains programmes d’équipements publics. La consommation des ménages montrerait plus de vigueur en enregistrant un accroissement en valeurs courantes de 2,8%. Cette progression se traduirait, compte tenu d’une évolution des prix qui demeure encore modérée, par une progression de la consommation réelle de 2%. Dans la même perspective, le CMC a estimé que les échanges extérieurs devraient contribuer positivement à la croissance. « Les flux des importations poursuivraient selon toute probabilité leur évolution tendancielle; le taux d’accroissement de cet agrégat en valeurs courantes escompté pour l’année 2017 serait de l’ordre de 4,1 %. Les exportations connaîtraient, quant à elles, un léger redressement à la faveur de la reprise de l’activité économique dans les principaux pays partenaires du Maroc ». ainsi, poursuit-il, le taux de progression des exportations en valeurs nominales pourrait atteindre 6,2% environ au terme de l’année 2017. Les prix à la consommation devraient connaître un accroissement plus soutenu que l’exercice précédent avec un taux d’inflation de l’ordre de 1,9%. Ces développements conjoncturels devraient par conséquent induire une certaine détente sur le marché du travail sans pour autant traduire une inversion même temporaire de la courbe du chômage. «Le redressement de l’activité résultant principalement d’une reprise des activités primaires, dominées par le secteur agricole, se révèlerait d’un faible impact sur l’emploi», précise le CMC. A l’échelon international, le CMC note que l’activité économique ne cesse d’afficher des signes de consolidation pour le troisième trimestre consécutif, soulignant que la croissance de l’économie mondiale devrait connaître un raffermissement sensible pour atteindre un taux moyen de 3,4% au terme de l’année 2017, selon les dernières projections du FMI. Ce qui représente une hausse de 0,3 point par rapport à l’exercice précédent. «Cette perspective résulterait d’un redressement du cycle conjoncturel dans la plupart des pays industrialisés, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou au Japon», a expliqué le CMC ajoutant que le redressement progressif de la situation économique serait, par ailleurs, soutenu par la consolidation attendue du rythme de croissance dans les pays émergents. En l’occurrence, le groupe de pays les plus dynamiques en Asie, en Amérique latine et en Afrique. «L’amélioration prévisible de la croissance à l’échelon international devrait par ailleurs induire une intensification des échanges commerciaux dont le volume global enregistrerait une progression pouvant atteindre 3,8% au terme de l’année qui commence».
Afrique subsaharienne : une croissance à son plus bas niveau depuis plus de vingt ans
Le taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait descendre à son plus bas niveau depuis plus de deux décennies, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI) Dans la dernière édition du rapport sur « les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne », l’institution financière indique que le taux de croissance moyen devrait tomber à 1.4 % en 2016, niveau inférieur à la moitié de celui de l’année précédente et très loin des 5 % enregistrés sur la période 2010–14. Les experts de l’organisation ajoutent que le PIB par habitant devrait aussi se contracter pour la première fois depuis 22 ans. Le ralentissement spectaculaire était dû à deux facteurs principaux, a expliqué le Directeur du Département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie. Le premier concerne l’environnement extérieur, qui se serait détérioré pour beaucoup de pays de la région, « notamment parce que les cours des produits de base sont à leur plus bas niveau depuis plusieurs années et les conditions financières se sont sensiblement durcies », précise-t-il. Le deuxième facteur est en lien avec le grand nombre des pays les plus touchés par ces chocs. Abebe Aemro Selassie pense que « les autorités ont réagi avec beaucoup de retard et de façon parcellaire, ce qui a eu pour effet de décourager l’investissement privé et d’empêcher de nouvelles sources de croissance de se développer.» D’après les auteurs dudit rapport, l’Afrique subsaharienne connaît en réalité une croissance à plusieurs vitesses, les chiffres globaux masquant une diversité considérable des trajectoires économiques des pays de la région. Ils constatent que les pays peu tributaires des exportations de produits de base continuent d’enregistrer de bons résultats et affichent des taux de croissance d’au moins 4 %. « Ces pays bénéficient de la diminution de leur facture pétrolière, de l’amélioration du climat des affaires et du niveau élevé des investissements d’infrastructure. Ainsi, des pays tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Sénégal et la Tanzanie devraient encore enregistrer des taux de croissance de plus de 6 % au cours des deux prochaines années », expliquent-ils. Ce n’est pas le cas pour la plupart des pays exportateurs de produits de base qui subissent de graves tensions économiques. « C’est le cas en particulier des pays exportateurs de pétrole, comme l’Angola, le Nigéria et cinq des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, dont les perspectives à court terme se sont considérablement dégradées ces derniers mois malgré la légère remontée des cours du pétrole », notent-ils. Selon les auteurs du rapport, les répercussions du choc initial dans ces pays se propageraient désormais au-delà du secteur pétrolier et touchent l’ensemble de l’économie, et le ralentissement de l’activité risque de se pérenniser. Autre enseignement souligné dans ce rapport : les pays exportateurs de produits de base autres que le pétrole continuent aussi de connaître des conditions difficiles, en particulier l’Afrique du Sud, où l’expansion de la production devrait marquer le pas cette année. La situation est quasiment la même en République démocratique du Congo, au Ghana, en Zambie et au Zimbabwe où la croissance accuse un ralentissement considérable ou reste molle. Plus généralement, le FMI assure que dans plusieurs de ces pays, toutes ces difficultés ont été amplifiées par les effets d’une grave sécheresse touchant une bonne partie de l’Afrique orientale et australe. Pour le FMI, l’ajustement des politiques publiques est le moyen de raviver la croissance. Il assure que « la croissance économique pourrait remonter à près de 3 % en 2017 si les autorités, en particulier dans les plus grands pays de la région, prennent des mesures décisives au cours des prochains mois ».
CEMAC : Le taux de croissance estimé à 5% en 2015, selon la BEAC
La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a annoncé dans un communiqué récemment diffusé que le taux de croissance dans les pays de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) en 2015 sera de 5% et connaîtra une légère hausse contrairement à l’année 2014. La banque rapporte que le taux de croissance sera maintenu autour de 5% grâce au dynamisme du secteur non pétrolier, la baisse des tensions inflationnistes à 2,7%, la stabilisation du taux de couverture extérieure de la monnaie autour de 95,5%, la détérioration du solde budgétaire, base engagement, hors don à moins 3,9% du Produit Intérieur brut et une augmentation du déficit extérieur courant à moins 13,8%. La BEAC avertit toutefois que de nombreux facteurs de risques pourraient en outre influencer ces perspectives, à savoir, une baisse prononcée des cours du pétrole brut, une reprise plus lente dans la zone euro, le ralentissement de la demande des pays émergents, la menace du groupe terroriste Boko Haram à l’extrême Nord du Cameroun et la persistance de la crise centrafricaine. Après examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et en tenant compte de ces analyses, la BEAC a décidé de maintenir inchangé son principal taux directeur à 2,95%.