Pr Lohata Tambwe : La RDC s’enfonce dans la dictature et le sous-développement
TRIBUNE. La République démocratique du Congo (RDC) « s’enfonce dans la dictature et le sous-développement bien que les fanatiques applaudissent au lieu de réagir contre la destruction de ce qui nous est commun », déplore le Professeur Lohata Tambwe okitokosa Paul René dans la tribune ci-dessous. De violation du droit en violation du droit, le cas Franck Diongo est une illustration de la supériorité des hommes sur les institutions en RDC. Ce qui veut dire que l’on s’enfonce dans la dictature et le sous-développement bien que les fanatiques applaudissent au lieu de réagir contre la destruction de ce qui nous est commun. Mon peuple a péri à cause de l’ignorance. Tenez, la constitution congolaise et le code pénal garantissent le droit de la défense, la convocation ou l’invitation avant le mandat d’amener, la durée de garde à vue. Mais rien de tout ça n’est respecté s’agissant de détention, en fait enlèvement de Diongo et l’on prétend que nous sommes dans une république. A quoi sert d’avoir de beaux textes dont l’application ne suit pas. C’est un décor juridique et judiciaire stérile. L’enseignement dans les facultés de droit en RDC éloigne les étudiants de la réalité. Le pouvoir arrête le pouvoir, principe doctrinal vulgarisé par Montesquieu en souffre énormément. En lieu et place d’un État de droit, c’est la jungle. Le Fatshisme a rattrapé le retard qui le séparait de kabilisme Avec les arrestations arbitraires comme celles d’Honorable Franck Diongo, le Fatshisme a rattrapé le retard qui le séparait de kabilisme. Il ne reste que de regrouper le PPRD avec l’UDPS pour rééditer l’exploit informe du parti unique comme le MPR. Mais je doute fort que cela réussisse aujourd’hui, étant donné que l’héritage d’avril 1990 est encore frais pour qu’une mésaventure de cet ordre réussisse. Nous devons sans nous en fatiguer, continuer à socialiser politiquement la population pour développer l’esprit de résistance non violente. Nous y reviendrons. Professeur Lohata Tambwe okitokosa Paul René.
Les PMA plongent dans le sous-développement
La pauvreté concentrée dans un groupe de 48 pays, selon un rapport du CNUCED Un aveu d’échec de la communauté internationale. Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la pauvreté se concentrerait de plus en plus dans un groupe de 48 pays considérés comme les moins avancés (PMA) à l’échelle mondiale. Ces derniers seraient de plus en plus à la traîne du reste du monde sur le plan du développement économique. Une situation d’autant plus inquiétante que ce groupe de pays, à de rares exceptions près, peinent à changer de statut. En d’autres termes, rares sont ceux qui pourraient accéder au rang de pays en développement. Dans ce document intitulé « Rapport 2016 sur les pays les moins avancés – Le processus de reclassement et au-delà : tirer parti de la dynamique », les experts de la CNUCED ont averti que l’objectif mondial consistant à réduire de moitié le nombre de pays classés dans ce groupe ne sera pas atteint si la communauté internationale ne prend pas de nouvelles mesures. En effet, il est frappant de constater que depuis un quart de siècle (1990), la proportion de pauvres dans ce groupe de pays a plus que doublé à l’échelon mondial pour atteindre plus de 40 % et la part de ceux qui n’ont pas accès à l’eau a fait de même durant la même période pour s’établir à 43,5 %. Selon le CNUCED, ces pays représentent désormais la majorité (53,4 %) de 1,1 milliard de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité. Autre constat tout aussi frappant : « le taux d’extrême pauvreté se situe entre 70 et 80 % dans six PMA et entre 50 et 70 % dans 10 autres. Il n’y a que quatre autres pays dans le monde où ce taux est supérieur à 30 % mais ne dépasse pas 50 % », a relevé cette institution. Pourtant, on se souvient qu’il y a un an, la communauté internationale s’était engagée à « ne laisser personne de côté ». Un an après, « c’est exactement ce qui arrive aux pays les moins avancés (PMA) », a déploré le secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi en avertissant que « c’est dans ces pays où la bataille mondiale en faveur de l’élimination de la pauvreté sera gagnée ou perdue ». Les conséquences de cet abandon, qui les empêche de parvenir au développement durable indispensable à la réduction de la pauvreté, n’ont pas tardé à se faire sentir. « De nombreux PMA sont ainsi pris au piège de la pauvreté, cercle vicieux dans lequel celle-ci se traduit par une mauvaise alimentation, une détérioration de la santé, un manque d’accès à l’éducation, aboutissant à une baisse de la productivité et de l’investissement », a relevé la CNUCED. Mais tout n’est pas perdu pour autant. Dans ce rapport, les experts assurent que ces pays peuvent sortir de ce cercle vicieux en bénéficiant de mesures internationales d’appui dans les domaines financier, commercial et technologique. « Les pays sortent de la catégorie des PMA lorsqu’ils répondent à un ensemble complexe de critères économiques et sociaux. Mais seuls quatre d’entre eux ont été reclassés depuis quarante-cinq ans que cette catégorie existe », ont-ils souligné. Pour rappel, en 2011, la communauté internationale s’était fixé comme objectif de faire sortir la moitié des PMA de cette catégorie d’ici 2020. Cinq ans plus tard, la CNUCED reconnaît que cet objectif semble déjà hors de portée. Et pour cause, « seul un pays (Samoa) a été reclassé depuis 2011; alors que trois autres pays devraient l’être (Guinée Equatoriale, Vanuatu et Angola) dans les prochaines années », a-t-elle noté. Au total, 13 pays sur les 21, qui étaient censés être reclassés d’ici à cette date, répondront aux critères requis d’ici à 2021. Mukhisa Kituyi avertit toutefois que « le reclassement n’est pas la ligne d’arrivée d’une course dont le but de s’échapper de la catégorie des PMA, mais la première grande étape d’un marathon dont l’objectif est de parvenir à un développement durable à long terme. La manière dont un pays est reclassé est donc tout aussi importante que la date de son reclassement », a-t-il expliqué.