Congo Brazzaville/Ecair. Une relance renvoyée aux calendes congolaises
TRANSPORT. Annoncée pour mars-avril puis reportée en juin-juillet, la relance d’Ecair est à nouveau entrain de glisser. Pourquoi? Explications. Selon nos bonnes sources, les moteurs du TN-AJI immobilisé depuis 2021 à l’aéroport international Maya Maya à Brazzaville ont bien été extraits et déposés. Ils y sont encore à cause des problèmes d’intendance. En effet, « Ethiopian exige le paiement en totalité de la facture des frais de révision avant que les deux moteurs de l’avion de type Boeing ne lui soient envoyés à Addis-Abeba », confie notre source proche du dossier. Au delà de l’argent, c’est surtout la dégradation de la signature d’Ecair qui inquiète. À quoi ont donc servi tous les différents décaissements destinés à la relance d’Ecair? La directrice générale de la compagnie, en vacances à l’étranger, aurait le vague à l’âme, surtout en ces temps où ses agents ( Congolais et étrangers) n’ont toujours pas perçu leurs rémunérations du mois de juin. Il semble que le ministre des finances devrait débloquer de l’argent pour qu’ils soient payés. Une attente qui devient bien pénible pour les experts étrangers. Selon certaines indiscrétions, il semble que l’ex argentier du Congo, Rigobert Roger Andely, souhaitait relancer la compagnie Ecair en misant sur un nouveau top management… Par A.Ndongo Journaliste économique et financier, Brazzaville Congo.
Congo Brazzaville. Ecair pourrait relancer ses vols en mai-juin 2023
Les dernières informations obtenues à bonne source confirment l’arrivée imminente des techniciens d’Ethiopian, chargés du contrôle technique. Passé cette étape, les phases 3 et 4 de certification de transporteur aérien (CTA), en cas de conclusion positive, pourraient déboucher sur une probable relance dans 2 voire 3 mois. Nos deux dernières publications, sur les retards observés dans le process de certification d’Ecair, ont-elles amené le ministère des transports et de l’aviation civile, et le top management d’Ecair, à donner un coup d’accélérateur à ce dossier? Les techniciens d’Ethiopian, qui doivent remettre en état l’avion de type Boeing, notamment le TN-AJI immobilisé à Maya Maya depuis 2021, sont attendus à Brazzaville le 25 mars 2023. » Il en auront pour 1 mois et demi », croît savoir, sous couvert d’anonymat, un exégète en matière d’aviation civile. Comment a t-on agi avec un amateurisme bien dommageable, alors que l’on aurait pu stocker ou préserver cet avion étant donné que la relance de la compagnie n’était pas d’actualité, faute d’argent? Une telle hypothèse, renchérit notre expert, aurait pu être moins couteuse en termes de temps- quelque 10 jours- pour la mise à jour de l’avion. Préservation : mode d’emploi Pour la petite histoire, la pandémie à coronavirus a conduit les compagnies aériennes à stocker et à préserver leurs avions. C’est une obligation réglementaire que les compagnies ont vis-à-vis des avionneurs( Airbus et Boeing) et motoristes. Un extrait d’ article du quotidien Ouest- France, paru le 30 avril 2020, nous édifie davantage sur le mode d’emploi de la préservation des avions. Faut-il noter, selon les experts en aéronautique, qu’un avion qui ne vole pas s’use. D’où la nécessité de la préservation. « …Pour éviter cette usure, 150 heures de travail sont nécessaires sur chaque appareil. Aussitôt que l’avion est parqué, les équipes de maintenance commencent à boucher tous les orifices pour éviter que des insectes voire des oiseaux s’y introduisent. Ils sont obturés par des caches rouges. Pourquoi rouge? Pour ne pas oublier un seul quand il faudra les retirer. Un minimum de carburant est laissé dans les réservoirs, pour éviter que les joints ne sèchent. Les trains d’atterrissage et des éléments de voilure sont soigneusement graissés. Le principal ennemi, c’est l’humidité qui peut provoquer de la corrosion. « L’humidité ambiante ne doit pas dépasser 60 %. S’il le faut, des déshumidificateurs sont placés dans la cabine. » Une fois par mois, les roues sont soulevées avec un cric, puis tournées, pour éviter qu’elles ne se déforment sous le poids de l’avion. Régulièrement, les réacteurs sont remis en route pour les faire tourner au ralenti. Les techniciens activent également les commandes de vols, afin de s’assurer que les éléments mobiles, comme les ailerons et la dérive, fonctionnent parfaitement. Dès la reprise des vols, les techniciens procéderont à la depréservation… » Ce que le TN-AJI aurait dû subir auprès d’Ethiopian. Faut-il noter que la première compagnie africaine pratiquait, en 2018, le prix de 100.000 USD pour le service de préservation voire de dépréservation. Le Congo ne pouvait-il pas trouver 100.000 USD en 2018 pour préserver cet avion? Selon nos informations, Ethiopian aurait demandé 150. 000 USD, soit 95 millions de fcfa. Silence de cimetière de Brazzaville. Que représentait cette somme par rapport à la valeur estimée de cet avion de type Boeing, entre 15 et 18 millions USD, c’est-à-dire entre 9 et 11 milliards de fcfa? Par A. Ndongo Journaliste économique et financier.
La BAD appuie le Maroc pour déployer sa vision stratégique, renforcer sa résilience climatique et soutenir la relance
ECONOMIE. « Dans un contexte de relance post-Covid-19 et de sécheresse de grande ampleur, nous nous tenons aux côtés de notre premier partenaire, le Maroc. Plus d’un milliard de dollars seront mobilisés sur les deux prochaines années pour appuyer les secteurs de l’eau, de l’agriculture, de l’inclusion sociale, du développement humain et des infrastructures », a déclaré au terme d’une visite de travail dans le Royaume, Beth Dunford vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement en charge de l’Agriculture et du Développement humain et social. Au cours de son séjour au Maroc, Beth Dunford a eu plusieurs rencontres de haut niveau avec des membres du gouvernement marocain. Lundi, elle s’est notamment entretenue avec Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, ainsi qu’avec le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. Plusieurs responsables de la Banque figuraient dans sa délégation dont Mohamed el Azizi, directeur général pour l’Afrique du Nord, Toda Atsuko, directrice du Département du financement agricole et du développement rural, Martin Fregene, directeur du Département de l’agriculture et de l’agro-industrie et Achraf Hassan Tarsim, représentant résident de la Banque au Maroc. Les discussions avec les autorités marocaines ont été l’occasion de passer en revue les différents volets du partenariat. Beth Dunford a souligné l’excellente qualité des relations entre la Banque et le Royaume du Maroc. « Avec le Maroc, nous sommes liés par un partenariat historique depuis plus d’un demi-siècle, a rappelé Beth Dunford. Plus de 12 milliards de dollars ont été mobilisés pour plus de 170 opérations ». « Notre relation avec la Banque africaine de développement est particulièrement importante. Nous souhaitons renforcer notre partenariat pour développer des infrastructures stratégiques et accélérer la dynamique de développement économique et sociale du Maroc », a souligné Nizar Baraka, le ministre de l’Équipement et de l’Eau. Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki, s’est félicité du « partenariat historique avec la Banque qui a contribué à faire évoluer le secteur agricole d’une logique de productivité à celle de la transformation à haute valeur ajoutée ». Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a, quant à lui, salué « l’appui précieux et constant que la Banque africaine de développement apporte au Maroc pour la mise en œuvre de réformes structurelles essentielles ». Beth Dunford a salué « la gestion exemplaire par le Royaume, des répercussions économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 ainsi que sa capacité à réussir la sortie de crise ». Les échanges ont mis en lumière la convergence de vues entre le gouvernement marocain et la Banque, notamment autour d’une des grandes priorités de la Banque : « Nourrir l’Afrique », à laquelle fait écho la stratégie agricole « Green Generation 2030 » du Maroc qui vise le développement de l’agriculture et de l’agro-industrie. Les discussions ont également mis en évidence la volonté partagée de soutenir une gestion plus durable et plus efficiente de l’eau, particulièrement en période de sécheresse qui a vu la mise en place d’un plan anti-sécheresse exceptionnel de plus d’un milliard de dollars. « Cette relation, nous voulons la porter encore plus loin. Notre objectif est d’accélérer, approfondir et élargir notre partenariat historique », a déclaré la vice-présidente aux membres du gouvernement, évoquant tour à tour les enjeux de résilience climatique de l’agriculture marocaine, l’efficience hydrique, l’attractivité des territoires et la compétitivité. À mars 2022, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement totalise près de 4 milliards de dollars répartis dans les secteurs du développement social et humain, de l’eau et de l’assainissement, de l’agriculture, de l’énergie, des transports et du secteur privé.
Le Maroc et la Banque africaine de développement signent deux accords de prêt de 138 millions d’euros pour renforcer l’inclusion financière, sécuriser l’accès à l’eau potable et soutenir la relance
La Banque africaine de développement et le gouvernement marocain ont signé, mardi à Rabat, deux accords de prêt d’un montant total de 138 millions d’euros pour renforcer l’inclusion financière et sécuriser l’accès à l’eau potable. La cérémonie de signature de l’accord a réuni la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, le responsable-pays de la Banque africaine de développement pour le Maroc, Achraf Hassan Tarsim et le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Abderrahim El Hafidi. Les financements de la Banque sont destinés à mettre en œuvre le Programme d’appui à l’inclusion financière, à l’entreprenariat et aux très petites et moyennes entreprises ainsi que le Projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau. « Je voudrais souligner le rôle important de la Banque africaine de développement en tant que partenaire de référence dans l’accompagnement des réformes entreprises par le Royaume du Maroc dans différents secteurs prioritaires, en particulier le secteur financier, les transports, l’énergie, l’eau potable, l’éducation et la santé, a déclaré la ministre. Nous invitons la Banque à renforcer davantage son appui aux efforts du gouvernement visant à mettre en œuvre, sous les hautes orientations de Sa Majesté le Roi, ses différents chantiers et réformes stratégiques, la poursuite de la gestion de la crise sanitaire et de la relance économique ainsi que l’opérationnalisation du nouveau modèle de développement. » « Ces deux opérations destinées à deux secteurs distincts partagent les mêmes mots d’ordre : l’inclusion et la relance, a affirmé le représentant de la Banque, Achraf Tarsim. La relance, nous la soutenons à travers l’appui à l’inclusion financière, à l’entreprenariat et aux très petites et moyennes entreprises mais également en sécurisant l’accès à l’eau potable pour des millions d’habitants dans les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Beni Mellal. » Pour le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Abderrahim El Hafidi, « le partenariat avec la Banque africaine de développement est historique et exemplaire avec un important niveau d’engagement. Ce financement additionnel vient renforcer les systèmes d’accès à l’eau potable dans plusieurs régions du Royaume ». D’un montant de 120 millions d’euros, le premier accord de prêt vise à aider les entreprises en difficulté à redémarrer leur activité et à préserver les emplois. Il appuiera les réformes en matière d’inclusion financière afin de faciliter l’accès au financement pour les ménages et les très petites et moyennes entreprises. Il contribuera également à diversifier leurs sources de financement en renforçant le caractère inclusif du marché des capitaux. Le programme soutiendra aussi l’écosystème d’appui à l’entrepreneuriat et contribuera à améliorer le climat des affaires à travers la simplification des procédures administratives. Le second accord, d’un montant de 18 millions d’euros, constitue un financement additionnel qui s’ajoute aux 112 millions d’euros mobilisés en 2018 pour financer le Projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau. Son objectif est de contribuer à sécuriser l’accès à l’eau potable dans les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Beni Mellal. La Banque africaine de développement intervient au Maroc depuis plus de cinquante ans. Les financements couvrent la santé, l’agriculture, l’énergie, l’eau, les transports, le développement humain et le secteur financier.
Maroc. La RSE, moteur de résilience et de relance
Véritable révélateur des engagements RSE des entreprises, la pandémie marque également un tournant dans la responsabilité sociale des entreprises. Plus que jamais, la RSE est une nécessité. C’est une des leçons dégagées du dernier webinaire de la Chambre de Commerce Britannique, ce jeudi 15 juillet 2021, intitulé «RSE face à la crise : L’heure de vérité». Encore peu généralisée au sein des PME marocaines, la RSE va s’inviter dans les débats dans les prochains mois. Face au réchauffement climatique et aux préoccupations croissantes des clients et consommateurs sur les enjeux sociaux et sanitaires, la RSE s’impose progressivement comme une obligation. Selon Mme Radia Cheikh Lahlou, experte en RSE et Directrice Générale de Déclic, « les entreprises étrangères -notamment européennes – imposent de plus en plus des chartes ou contrats avec des engagements RSE aux entreprises marocaines ». Mais si la RSE n’est pas encore une obligation législative comme en France, sa mise en pratique apporte des résultats non négligeables. Pour les PME, c’est l’assurance d’être au cœur des préoccupations des clients. Pour les grandes entreprises, c’est une assurance d’impacts sur les cours des actions et les performances des entreprises. « Aux Etats-Unis, Bank of America a révélé que les entreprises ayant un meilleur bilan en matière de gouvernance sociale et environnementale que leurs paires produisent des rendements plus élevés sur trois ans », déclare Mme Radia Cheikh Lahlou. Un constat partagé par Mme. Soumia Bahi, Responsable RSE Gouvernance et Développement du Groupe Bank Of Africa. Engagé depuis 20 ans dans une politique de RSE, Bank Of Africa a été notamment la première banque à lancer une initiative de réduction de son empreinte carbone. Une initiative qui impacte l’ensemble des départements de la banque, allant de la construction à la valorisation des déchets. Une politique qui s’étend même à l’octroi de crédits. « La politique RSE de banque a donc un véritable impact, y compris dans l’économie nationale ». De son côté, Pr. Tarik El Malki, Président de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises au Maroc a rappelé les missions de l’observatoire. Créé en 2018, son rôle est de mettre au profit des entreprises les bonnes pratiques et ressources nécessaires à la mise en place de politiques RSE ». Selon Pr. Tarik El Malki, « la RSE est une nécessité en temps de crise. Les entreprises marocaines sont confrontées à de nombreux défis à l’avenir : taxe carbone, réchauffement climatique, normes environnementales… ». Seule la RSE peut permettre de tirer par le haut la productivité et la profitabilité.
Madagascar a besoin de réformes audacieuses pour une relance forte et durable après la crise du COVID-19
La dernière édition des Cahiers économiques de Madagascar estime que l’économie s’est contractée de 4,2 % en 2020 en raison des perturbations du commerce international et de l’activité domestique liées à la pandémie de COVID-19. L’intensité de la récession est donc comparable à celle de la crise politique de 2009 et a été principalement due à une forte baisse des recettes d’exportation et des investissements privés. Selon les Perspectives économiques de Madagascar, Tracer la voie de la reprise, un arrêt brutal de l’activité économique a entraîné une augmentation significative de l’extrême pauvreté, en particulier pour les populations vulnérables des zones urbaines. La Banque mondiale estime que près de 1,4 million de personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté (fixé à 1,90 $ par jour) en 2020, ce qui porte le taux de pauvreté à 77,4 %, son niveau le plus élevé depuis 2012. Au cours du premier semestre 2020, 64 % des ménages ont signalé une perte de revenus et 97% des entreprises une baisse de la demande de leurs produits et services. L’effondrement des recettes fiscales associé à la crise et l’augmentation des dépenses publiques ont entraîné une aggravation du déficit budgétaire, qui a atteint 5,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020. Les risques de surendettement ont augmenté ces derniers mois mais restent modérés grâce à la prudence budgétaire observée durant les années précédentes et aux sources de financements largement concessionnels. Le secteur financier a été touché par l’augmentation des risques de crédit, mais la solvabilité des banques reste généralement saine. « Au-delà des répercussions de la crise, la croissance économique reste structurellement entravée par le manque de capital humain, la forte prévalence de l’informalité et de l’agriculture de subsistance, le manque d’infrastructures et leur mauvais entretien, ainsi que la faiblesse de la gouvernance. En l’absence de réformes ambitieuses, la crise risque d’exacerber ces contraintes et de freiner durablement le développement du pays », souligne Marc Stocker, économiste senior à la Banque mondiale pour Madagascar et auteur du rapport. Les conséquences économiques de la pandémie continueront de se faire sentir en 2021. Dans ce contexte, la croissance devrait se redresser graduellement pour atteindre 2 % en 2021, avant de rebondir plus sensiblement à 5,8 % en 2022. Le taux de pauvreté restera bien supérieur à son niveau d’avant la crise, ne diminuant que modérément pour atteindre 76,6 % en 2022. Les projections sont particulièrement incertaines, dans un contexte où une deuxième vague de la pandémie ou d’autres chocs économiques et climatiques pourraient encore retarder la reprise. « Le retour à une croissance durable va largement dépendre de la capacité de l’État à mobiliser des ressources intérieures pour les investissements prioritaires dans le capital humain et les infrastructures, ainsi que des réformes d’envergure pour stimuler l’investissement privé et la création d’emplois, accélérer le passage à l’économie numérique, stimuler la productivité agricole, et renforcer la sécurité alimentaire », conclut Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar.