Tunisie : le Groupe de la Banque africaine de développement débloque 87 millions de dollars pour augmenter la production céréalière

La Tunisie recevra sous peu un prêt de 87,1 millions de dollars du Groupe de la Banque africaine de développement pour intensifier sa production céréalière qui a chuté de façon drastique ces dernières années du fait des changements climatiques, notamment de la sécheresse. Le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, Samir Saïed et la directrice générale adjointe du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord, Malinne Blomberg, ont signé l’accord de prêt mercredi 19 juillet 2023, à Tunis. Au cours de la dernière décennie, la Tunisie a récolté en moyenne 1,5 million de tonnes de céréales, alors que la consommation nationale s’élève à 3,4 millions de tonnes. Le financement du Groupe de la Banque va permettre au gouvernement de mettre en œuvre le Projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière en Tunisie (PADIDFIC). Le projet vise à améliorer la production et la productivité céréalières, à réhabiliter et moderniser les capacités de stockage des céréales. Il vise en outre à soutenir le transport céréalier par voie ferrée, à sécuriser l’approvisionnement céréalier et renforcer les capacités des acteurs, en vue de consolider la résilience face aux chocs extérieurs et aux changements climatiques. La mise en œuvre du projet va permettre à la Tunisie d’augmenter sa production supplémentaire de blé dur de 1,6 million de quintaux, d’orge (1,2 million de quintaux), d’huile végétale (18 000 quintaux) et de tourteau pour bétail (42 000 quintaux). En outre, le pays pourra diminuer les pertes post-récoltes et celles liées au stockage et réaliser ainsi des gains de 115 000 quintaux de céréales. « Le projet dont nous avons signé le protocole d’accord aujourd’hui va consolider les activités du Projet d’appui d’urgence à la sécurité alimentaire, approuvé dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence en octobre 2022. Il s’inscrit dans les activités prévues dans le cadre du pacte national pour la production alimentaire et agricole défini par la Tunisie en janvier 2023 lors du Sommet Dakar 2 « Nourrir l’Afrique », a déclaré Mme Blomberg lors de la cérémonie de signature. Soulignant l’importance particulière du projet, en termes d’investissements inclusifs et durables en amont et en aval de la filière céréalière, le ministre Saïed a ajouté : « Le projet permettra d’augmenter les capacités de stockage stratégique de céréales, pour passer de deux à trois mois de couverture des besoins, et ce à travers la réhabilitation et la modernisation des silos portuaires de Radès et de Bizerte, la création d’un nouveau silo à Djebel Djelloud et la relance du transport céréalier par voie ferrée. » Comme de nombreux pays, la Tunisie fait actuellement face à la crise alimentaire due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a provoqué un enchérissement des prix des céréales sur le marché mondial, notamment du blé. La mise en œuvre du projet aura un impact réel sur la sécurité alimentaire, en particulier celle des populations vulnérables dont l’alimentation est basée essentiellement sur les produits à base de céréales. Le projet aura des retombées bénéfiques pour les acteurs de la chaîne de transformation (minoteries, boulangeries, pâtisseries, etc.), mais aussi pour l’alimentation du cheptel et la production animale Mme Blomberg a exprimé l’entière disponibilité du Groupe de la Banque à accompagner le projet et à soutenir sa mise en œuvre, au regard de l’impact escompté sur la sécurité alimentaire de la population. La Tunisie bénéficie d’appuis multiformes du Groupe de la Banque pour développer son secteur agricole. En octobre 2022, le Groupe de la Banque a approuvé un financement de 80 millions de dollars d’appui d’urgence à la sécurité alimentaire. Le Projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière en Tunisie s’appuie sur cette expérience pour approfondir le partenariat entre le gouvernement tunisien et la Banque africaine de développement et soutenir la complémentarité avec l’intervention d’autres bailleurs de fonds, notamment la Banque européenne d’investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque mondiale. Celles-ci soutiennent la filière céréalière en Tunisie à travers le cofinancement du Projet d’appui au développement inclusif et durable de la filière céréalière en Tunisie.
La production céréalière mondiale se dirige vers un niveau record en 2023

Les nouvelles prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquent que la production céréalière mondiale devrait atteindre un niveau record en 2023/2024. Selon le dernier bulletin Cereal Supply and Demand Brief, la production céréalière mondiale pour 2023 devrait s’élever à 2.819 millions de tonnes, soit une augmentation de 1,1% par rapport à l’année précédente. «La production céréalière mondiale en 2023 a été augmentée de 5,9 millions de tonnes (0,2%) en juillet par rapport au mois précédent, s’établissant désormais à 2 819 millions de tonnes, soit 1,1% de plus d’une année sur l’autre et atteignant un niveau record», a en effet fait savoir l’agence onusienne. Selon son constat, «la prévision plus élevée reflète presque entièrement de meilleures perspectives pour la production mondiale de blé, désormais fixée à 783,3 millions de tonnes, soutenue par l’amélioration des perspectives dans plusieurs pays, dont le Canada, le Kazakhstan et la Turquie». En dépit de cette évolution, l’agence onusienne prévoit toutefois que la production mondiale de blé devrait toujours chuter de 2,3% en dessous de la production de la saison dernière. D’après le bulletin, publié récemment, «la production mondiale de céréales secondaires pour l’année devrait maintenant augmenter de 2,9% par rapport à 2022 pour atteindre 1.512 millions de tonnes». Fixées à 1.512 millions de tonnes, les prévisions de production mondiale de céréales secondaires en 2023 ont été légèrement abaissées ce mois-ci, alors qu’elles sont toujours supérieures de 2,9% à celles de 2022. Selon la FAO, «la révision à la baisse comprend des révisions à la baisse des prévisions de production de maïs pour les pays d’Afrique de l’Est, en raison de distribution des précipitations qui a réduit les potentiels de rendement». Il faut cependant noter que ces réductions compensent largement une augmentation des prévisions de production mondiale d’orge, reflétant en grande partie les estimations officielles de la Turquie qui indiquent une récolte plus importante que prévu initialement, a fait remarquer l’organisation. En parallèle, la production mondiale de riz en 2023/24 devrait de son côté augmenter de 1,2% par rapport au niveau réduit de 2022/23, pour atteindre 523,7 millions de tonnes. S’agissant de l’utilisation mondiale de céréales au cours de la campagne à venir, l’agence s’attend à ce qu’elle augmente de 0,9% pour atteindre 2.805 millions de tonnes, sous l’impulsion de l’utilisation accrue prévue de céréales secondaires, en particulier de maïs pour l’alimentation animale. La Fao précise qu’«une révision à la hausse de 2,3 millions de tonnes de l’utilisation du blé, principalement en raison d’une utilisation fourragère plus élevée que prévu, a porté les prévisions d’utilisation totale du blé pour 2023/24 à 783 millions de tonnes, soit 0,3% de plus qu’en 2022/23». A noter que les prévisions de la FAO concernant l’utilisation totale de céréales secondaires en 2023/24 sont pratiquement inchangées depuis juin. Fixées à 1.503 millions de tonnes, elles indiquent toujours une augmentation de 1,6 % par rapport au niveau de 2022/23, avec une augmentation prévue de l’utilisation du maïs, en particulier pour l’alimentation animale, représentant l’essentiel de la croissance. Quant à l’utilisation mondiale de riz en 2023/24, elle « reste prévue à 520 millions de tonnes, essentiellement inchangée par rapport au niveau de 2022/23 », selon l’organisation internationale. En ce qui concerne les stocks céréaliers mondiaux, l’agence onusienne annonce avoir relevé ses prévisions concernant d’ici la fin des saisons 2023/24 à 878 millions de tonnes, soit quelque 2,3% de plus que la saison précédente. La FAO prévoit dès lors que «le ratio stocks céréaliers mondiaux/utilisation resterait inchangé à 30,6%». Ce qui indique des perspectives d’approvisionnement confortables pour la nouvelle saison. Comme le rappelle la FAO dans un communiqué, les dernières prévisions de l’organisation concernant le commerce mondial des céréales en 2023/24 montrent une contraction probable de 0,9% par rapport à 2022/23, avec des volumes de blé en baisse par rapport à des niveaux record. Alain Bouithy
Recul attendu de la production mondiale de blé cette année

ECONOMIE. « Les dernières prévisions au sujet de la production mondiale de blé en 2023 sont restées quasiment inchangées par rapport aux chiffres précédents publiés en avril », a annoncé récemment l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon les prévisions de l’agence onusienne, la production mondiale en 2023 devrait se situer autour de 785 millions de tonnes, atteignant ainsi son deuxième plus haut niveau jamais enregistré. « En Afrique du Nord, la sécheresse a restreint les potentiels de rendements du blé en Algérie, en Tunisie et au Maroc et l’on s’attend à des récoltes en dessous de la moyenne en 2023 », a estimé l’organisation internationale. Au Maroc, la production céréalière devrait atteindre 55,1 millions de quintaux au cours de la campagne 2022/2023 contre 34 millions pendant la campagne précédente, selon les prévisions du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. « La production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de la campagne agricole 2022/23 est estimée à près de 55,1 millions de quintaux contre 34 millions de quintaux en 2021/22 », a en effet indiqué le Département de l’agriculture. Bien qu’en dessous des 75 millions de quintaux envisagés dans le projet de loi de Finances pour 2023, il s’agit d’une hausse considérable de l’ordre de 62% par rapport à la campagne précédente, a-t-il toutefois fait savoir. D’après la même source, « cette production est issue d’une superficie semée en céréales principales de 3,67 millions d’hectares contre 3,57 millions hectares en 2021/22, soit une hausse de 2,8% ». Par espèce, la production du blé tendre devrait atteindre 29,8 millions de quintaux, celle du blé dur s’établirait à 11,8 millions de quintaux tandis que l’orge se situerait à 13,5 millions de quintaux. Il est à noter que l’Indice FAO des prix des céréales a affiché une valeur moyenne de 136,1 points en avril, à l’échelle mondiale, a indiqué l’Organisation des Nations unies dans son dernier rapport. Ce qui marque « une baisse de 2,4 points (1,7%) depuis mars et un niveau inférieur de 33,5 points (19,8%) à sa valeur d’il y a un an », a indiqué l’agence onusienne. L’organisation internationale affirme toutefois qu’« une baisse mensuelle des prix mondiaux de toutes les principales céréales a compensé une hausse des prix du riz sur la même période ». S’agissant des prix internationaux du blé, la FAO annonce qu’ils ont cédé 2,3% en avril et sont tombés à leur niveau le plus bas depuis juillet 2021, principalement sous l’effet de l’abondance des disponibilités exportables en Fédération de Russie et en Australie. Selon les explications de l’organisation, « les conditions de culture favorables en Europe, ainsi que la conclusion, fin avril, d’un accord permettant aux céréales ukrainiennes de transiter par les pays de l’Union européenne qui avaient imposé des restrictions à l’importation de céréales en provenance d’Ukraine au début du mois, ont également contribué à l’assouplissement général des marchés ». D’après le Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales, les prix mondiaux du maïs ont également accusé une baisse en avril dernier, de 3,2%. Ce recul s’explique, en grande partie, par « la hausse saisonnière des disponibilités en Amérique du Sud, où les récoltes se sont poursuivies et les perspectives favorables laissent envisager une production record au Brésil », a indiqué l’agence. Quant aux autres céréales secondaires, les données recueillies montrent que « les prix mondiaux de l’orge et du sorgho ont eux aussi fléchi, respectivement de 4,3 et 0,3%, du fait d’une demande mondiale en berne et des répercussions de la faiblesse des marchés internationaux du maïs et du blé », peut-on lire. Dans son rapport, il ressort que les ventes aux acheteurs asiatiques ont fait remonter en revanche les prix internationaux du riz au mois d’avril, « inversant ainsi la tendance à la baisse des cours du riz à l’exportation enregistrée en mars 2023 ». A titre de rappel, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a enregistré un léger rebond en avril dernier. Il s’est établi en moyenne à 127,2 points, soit 0,8 point (0,6%) de plus qu’en mars et 31,2 points (19,7%) de moins que sa valeur enregistrée au même mois l’année dernière. Selon les explications de la FAO, ce léger rebond « est dû en premier lieu à une nette hausse de l’indice des prix du sucre, ainsi qu’à une remontée de l’indice des prix de la viande, tandis que les indices des prix des céréales, des produits laitiers et des huiles végétales ont continué à reculer ». Alain Bouithy
Maroc: La production céréalière nationale accuse une forte baisse à 32 millions de quintaux

La production céréalière au titre de la campagne agricole 2019-2020 connaît une forte baisse, selon les données publiées par le ministère l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. La production définitive des trois céréales principales (blé tendre, blé dur, orge) est estimée à 32 millions de quintaux, a récemment annoncé la Direction de la stratégie et des statistiques du département de l’Agriculture. Selon les résultats d’une enquête téléphonique qu’elle a réalisée sur les rendements des céréales, la production céréalière a baissé de 57% en comparaison avec une année moyenne sous Plan Maroc Vert (75 millions de quintaux). Les données recueillies montrent également qu’elle a baissé de 39% par rapport à la campagne précédente qui, rappelons-le, était une année moyenne pour la production des céréales (52 millions de quintaux). L’enquête, qui a permis de collecter près de 6400 observations sur les rendements des champs de céréales dans les différentes régions du Royaume et de calculer la production céréalière au titre de la campagne 2019-2020, révèle par ailleurs que la superficie céréalière semée au titre de cette campagne est de 4,34 millions Ha, a souligné le ministère l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Selon un communiqué du Département d’Aziz Akhannouch, par espèce, la production céréalière a atteint 17,7 millions Qx de blé tendre, 7,9 millions Qx de blé dur et 6,4 millions Qx d’orge. Cette contre-performance s’explique par plusieurs facteurs. Elle est notamment imputable à la baisse de la pluviométrie et à sa mauvaise répartition temporelle qui a provoqué une diminution marquée de la superficie récoltée. En effet, comme le rappelle le ministère de l’Agriculture de même source, « la pluviométrie au cours de la campagne agricole 2019-2020 à fin mai 2020 s’est limitée à 239 mm, ce qui représente une baisse de 31% par rapport à la moyenne de 30 ans (348 mm) et de 19% par rapport à la campagne précédente (295 mm) à la même date ». Poursuivant ses explications, il attire l’attention également sur le fait que la pluviométrie de cette campagne a également été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle. Ainsi, fait-il remarquer, « seul le stade de levée des céréales a bénéficié d’une pluviométrie convenable, tandis que le tallage et la montaison ont souffert de périodes sèches, respectivement de 20 et 40 jours, ce qui s’est traduit par une baisse de la superficie récoltée. Le ministère de l’Agriculture fait savoir également que les faibles rendements des superficies ayant résisté au déficit pluviométrique contribuent également au recul de la production céréalière au cours de cette saison. Dans son communiqué, il est enfin précisé que si «les pluies tardives qui ont sévi durant les mois d’avril et mai ont favorisé localement le remplissage des grains dans les zones de montagne», celles-ci ont été «sans effet significatif pour les grandes zones céréalières, dont le cycle de production a été déjà achevé». A propos de l’enquête téléphonique réalisée par la Direction de la stratégie et des statistiques du département de l’agriculture, il est important de préciser qu’elle a été effectuée en adaptation avec les mesures de limitation des déplacements mises en place par les autorités nationales pour limiter la propagation du coronavirus. A l’échelle mondiale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a revu à la baisse ses prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2020 de 25 millions de tonnes (0,9%) par rapport au mois de juillet. Dans un rapport publié en début de mois de septembre, l’agence onusienne assure qu’« en dépit de ce fléchissement des perspectives, la production céréalière mondiale devrait s’établir à 2.765 millions de tonnes, soit 58 millions de tonnes de plus que le résultat de 2019, ce qui constitue un record historique». Selon l’organisation, cette révision est imputable au recul des prévisions mondiales relatives aux céréales secondaires, qui s’établissent maintenant à 1 496 millions de tonnes, soit une baisse de 23,5 millions de tonnes par rapport aux estimations de juillet. La FAO note toutefois que «la plus grande partie de ce recul s’explique par la révision à la baisse de 26,3 millions de tonnes des prévisions concernant la production de maïs aux Etats-Unis d’Amérique, où les semis, pourtant toujours en hausse en glissement annuel, sont moins importants que prévu et où les dégâts causés par la tempête qui a touché récemment le Midwest ont provoqué des pertes de récoltes et ont altéré les perspectives de rendement». Mais ce n’est pas tout. Les prévisions ont également été revues à la baisse dans l’Union européenne et en Ukraine. Et pour cause, «les conditions météorologiques défavorables ont tiré les perspectives de rendement vers le bas». Tout comme en Indonésie «où les estimations de production historiques, ainsi que les prévisions pour 2020, ont été revues à la baisse, à la suite de la publication récente des statistiques officielles», selon les analystes de la FAO. Alain Bouithy
Maroc: La production céréalière nationale au plus haut

Les premiers résultats de la campagne agricole 2017/2018 s’annoncent favorables, particulièrement pour la production céréalière nationale qui est estimée à 98,2 millions de quintaux, avait relevé récemment la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Selon l’organisme public, la production céréalière devrait connaître une hausse de 3% de par rapport à la campagne précédente et de 20,4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Une bonne nouvelle pour le secteur agricole et des prévisions encourageantes que le chef du gouvernent, Saad Eddine El Othmani, a confirmé lors de la séance plénière de la Chambre des représentants consacrée à la politique générale. En effet, le chef de l’Exécutif a expliqué que cette performance a pu être réalisée grâce à un rendement moyen record de 21,8 Qx/ha, en augmentation de 23% par rapport à la campagne précédente, rapporte la Map. En effet, comme l’avait relevé la DEPF, compte tenu d’une superficie emblavée de 4,5 millions d’hectares, le rendement moyen de cette récolte est estimé à 21,8 quintaux/hectare, contre 17,7 quintaux/hectare il y a une année (soit une progression de +23,2%) et 16,3 quintaux/hectare en moyenne sur les cinq dernières années (+33,7%). Dans sa note de conjoncture n°255 du mois en cours, la Direction précisait que, par type de céréales, la production de blé tendre devrait se situer à 48,1 millions de quintaux, celle de blé dur à 22,8 millions de quintaux et celle d’orge à 27,3 millions de quintaux. Selon ce département, relevant du ministère de l’Economie et des Finances, « cette performance a bénéficié, particulièrement, de la bonne tenue des conditions climatiques, caractérisées par l’abondance, la régularité et la bonne répartition dans l’espace et dans le temps de la pluviométrie observée pendant la période décembre-avril, et ce en dépit d’un début de campagne difficile marqué par un retard des pluies d’automne ». Dans sa note, la DEPF avait ainsi estimé que l’actuelle campagne a tiré profit d’un cumul pluviométrique de 370 mm (+16% par rapport à une année normale), conjugué à des chutes de neige importantes dans plusieurs provinces, renforçant les réserves de leurs barrages et nappes phréatiques. Dans sa note, l’organisme public avait souligné, en outre, que « les importantes améliorations enregistrées au niveau de la mécanisation, de l’utilisation des intrants agricoles et leur disponibilité ainsi que l’utilisation de techniques et de technologies avancées ont permis la valorisation de la goutte de pluie et la protection sanitaire des champs ». Dans le registre de bonnes nouvelles, la DEPF avait noté, du côté des échanges extérieurs du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, que « la valeur de ses exportations s’est améliorée de 2,6% à fin avril 2018, impulsée par l’accroissement des ventes à l’étranger de l’industrie alimentaire (+3,9%) et de celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+1,2%) ». Répondant à question sur la commercialisation et la valorisation des produits agricoles, Saad Eddine El Othmani a indiqué que ce volet avait été pris en compte dans le Plan Maroc Vert et que celui-ci lui accordait une grande importance. A propos, le chef du gouvernement a affirmé qu’une stratégie a été adoptée pour développer la commercialisation des produits et que celle-ci est basée sur la mise à niveau du marché national, l’encouragement des producteurs, en l’occurrence les petits et les moyens en vue de les organiser en coopératives, la réforme globale du marché du gros en réduisant le nombre de marchés de 38 à 32 tout en assurant une couverture équilibrée au niveau territoire national, relève la Map. Cette stratégie intégrerait aussi la modernisation des infrastructures, la mise en place d’un modèle de gestion efficient et le codage des produits agricoles, ainsi que l’adoption du regroupement agricole, pour assurer l’approvisionnement régulier d’unités valorisées avec des produits de haute qualité, ajoute l’agence. Elle reposerait, également, sur la création des pôles agricoles à Meknès, Berkane, Tadla, Gherb, Haouz et Souss qui constitueront une nouvelle génération des stations industrielles intégrées disposant d’un espace pour la conversion, la collecte, le stockage et la valorisation des produits agricoles avant leur commercialisation à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, a-t-il soutenu. Saad Eddine El Othmani a, par ailleurs, rappelé que plusieurs mesures avaient été prises pour protéger le produit national et réglementer son encadrement et sa commercialisation afin d’assurer un revenu rentable pour encourager les producteurs à continuer d’investir dans la production céréalière. Alain Bouithy