Congo.  Plainte contre X pour détournement et pillage présumés des fonds réservés aux générations futures

Congo.  Plainte contre X pour détournement et pillage présumés des fonds réservés aux générations futures

JUSTICE. La Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo, qui regroupe plusieurs organisations de la société civile, a animé une conférence de presse au cours de laquelle elle a informé l’opinion publique du dépôt de la plainte contre x pour détournement des fonds des générations futures. Pour les orateurs, cette plainte fait suite à la disparition de 14.000 milliards de franc CFA, soit environ 25 milliards de dollars américains, issus des recettes excédentaires des revenus pétroliers réservés pour les générations futures. Cette plainte est la réponse raisonnable de ces organisations, et de la société civile, qui ont la capacité juridique d’ester en justice pour exiger des poursuites judiciaires contre les crimes économiques et financiers, ont-ils précisé. Parfait MOUKOKO, président du conseil d’administration de l’Observatoire congolais des droits de l’homme a ainsi annoncé : « la coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo vient de déposer devant le juge d’instructions près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville avec constitution de partie civile pour détournement et pillage des fonds réservés aux générations futures ». Il a par la suite pris la peine de rappeler que « le 12 août 2006, le Président de la République annonçait devant le parlement réuni en congrès, l’ouverture d’un compte de stabilisation domicilié à la Banque des Etats de l’Afrique centrale afin de déposer pour le compte des générations futures les recettes excédentaires issues de l’augmentation de la production pétrolière et du fait de la forte hausse des cours du pétrole sur le marché internationale ». Il se trouve que « le compte qui a toujours été alimenté avait engrangé au cours des dix premières années un dépôt estimé à 14.000 Milliards de franc CFA, soit environ 25 milliards de dollars américains. Or, à ce jour, cette épargne destinée aux générations futures serait portée disparu sans même que les générations présentes ne soient informées ni rassurées de sa bonne gestion… » Pour les orateurs, tout congolais conscient de ses droits civiques et des exigences de la gouvernance de la chose publique est censé signer la pétition lancée le 20 mai 2023. Laquelle pétition sera transmise auprès de toutes les autorités compétentes avec toutes les signatures collectées. Citant le journal Les Echos de Brazzaville du 29 juin 2006, les orateurs ont précisé que le ministre des Finances de l’époque avait déclaré sur les antennes de la télévision nationale ceci : « … il apparait qu’une partie de cet argent aurait déjà été utilisée pour le maintien à l’équilibre des finances publiques en adéquation avec le fonctionnement et les réalisations du gouvernement… » Si ces fonds ont été effectivement détournés ou font l’objet d’un pillage, cela léserait manifestement les citoyens congolais, affirment les orateurs. Notons que cette coalition regroupe plusieurs organisations dont l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH), le Mouvement pour la Culture Citoyenne (MCC), le Ral bol et bien d’autres. Sekola Fresnel de Lauryolh

Les forces tigréennes assassinent, violent et pillent lors d’attaques contre des civil·e·s

Les forces tigréennes assassinent, violent et pillent lors d’attaques contre des civil·e·s

Les combattants affiliés au Front populaire de libération du Tigré (FPLT) ont délibérément tué des dizaines de personnes, violé en réunion des dizaines de femmes et de jeunes filles – parfois âgées de 14 ans seulement – et pillé des biens publics et privés dans deux secteurs de la région Amhara, dans le nord de l’Éthiopie, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport. Ces atrocités ont été perpétrées à Chenna et Kobo et aux alentours, fin août et début septembre 2021, peu après que les forces tigréennes ont pris le contrôle de ces zones en juillet. Les attaques ont souvent été marquées par d’autres actes de violence et de cruauté, des menaces de mort, et des insultes et propos dénigrants à caractère ethnique. À Kobo, les forces tigréennes se seraient déchaînées contre la population civile à titre de représailles face à la résistance accrue de milices locales et d’habitants armés. « Les forces tigréennes font preuve d’un mépris flagrant à l’égard des règles fondamentales du droit international humanitaire, que tous les belligérants sont tenus de respecter. Les éléments de preuve pointent des pratiques des forces tigréennes consistant à commettre des crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité, dans les zones sous leur contrôle dans la région Amhara, dès juillet 2021. Cela inclut des faits répétés de viols, d’exécutions sommaires et de pillages généralisés, notamment dans les hôpitaux », a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs à Amnesty International.  Exécutions sommaires à Kobo À Kobo, ville du nord-est de la région Amhara, les combattants tigréens ont délibérément tué des civils non armés, semble-t-il pour se venger des pertes au sein de leurs rangs imputables aux milices et paysans armés Amharas. Amnesty International a interrogé 27 témoins et victimes, dont certains avaient aidé à aller chercher et enterrer les cadavres. Dix habitants de Kobo ont déclaré à Amnesty International que dans l’après-midi du 9 septembre 2021, les combattants tigréens ont tué sommairement leurs proches et leurs voisins, devant chez eux. « Ils ont commencé par tuer mon frère Taddese. Il est mort sur le coup. Mon autre frère et mon beau-frère ont tenté de s’enfuir et ont tous les deux été abattus d’une balle dans le dos. Ils m’ont touché à l’épaule gauche. Je suis resté à terre et j’ai fait le mort », a raconté un survivant. Douze autres habitant·e·s de Kobo ont déclaré avoir trouvé les cadavres d’habitants et de fermiers du coin, tués dans le cadre d’homicides apparentés à des exécutions : ils ont reçu une balle dans la tête, la poitrine ou le dos, parfois en ayant les mains liées derrière le dos. « Les premiers cadavres que nous avons vus se trouvaient le long de la palissade de l’école. Une vingtaine de corps, allongés en sous-vêtements, faisant face à la palissade, et trois autres dans l’enceinte de l’école. La plupart se sont fait tirer dans la nuque et quelques-uns dans le dos. Ceux qui avaient reçu une balle dans la nuque n’étaient pas identifiables, parce qu’une partie de leur visage avait été emporté », a déclaré un témoin. L’analyse des images satellite par le Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises d’Amnesty International montre de nouveaux sites d’inhumation sur les terres des églises Saint George et Saint Michael, où les habitants ont déclaré avoir enterré les victimes le 9 septembre. Les homicides délibérés de civils, ou de combattants capturés, blessés ou qui se sont rendus, constituent des crimes de guerre et possiblement des crimes contre l’humanité. Violences sexuelles à Chenna À partir de juillet 2021, à Chenna, un village au nord de Bahir Dar, la capitale de la région Amhara, ainsi qu’aux alentours, les forces tigréennes ont violé des dizaines de femmes et de jeunes filles, parfois âgées de 14 ans seulement, souvent dans leur propre maison, après les avoir obligées à leur donner de la nourriture et à cuisiner pour eux. Les violences sexuelles s’accompagnaient de niveaux de cruauté choquants, notamment de coups, de menaces de mort et d’insultes à caractère ethnique. Sur les 30 victimes interrogées par Amnesty International, 14 ont déclaré avoir été violées collectivement par de multiples combattants tigréens, parfois sous les yeux de leurs enfants. Sept des victimes étaient des jeunes filles âgées de moins de 18 ans. Lucy, élève en cinquième âgée de 14 ans, et sa mère ont toutes deux été violées par des combattants tigréens dans leur maison, à Did-Bahr. Elle a raconté : « J’étais chez moi avec ma mère et ma grand-mère, lorsque deux jeunes hommes armés de fusils sont arrivés chez nous dans la matinée, vers 11 heures. L’un d’entre eux portait un uniforme militaire et l’autre des vêtements civils. Ils parlaient un mélange de tigrinya et un peu d’amharique. Ils ont dit :  » Nos familles ont été violées, maintenant à notre tour de vous violer.  » L’un d’eux m’a violée dans la cour, tandis que l’autre s’occupait de ma mère à l’intérieur de la maison. Ma mère est très malade depuis, elle est très déprimée et désespérée. Nous ne parlons pas de ce qui s’est passé, c’est impossible. » Salam, âgée de 29 ans, a raconté que quatre combattants tigréens ont enfermé ses parents âgés dans une pièce séparée et l’ont violée en réunion pendant 15 heures. La plupart des victimes ont subi des préjudices physiques et psychologiques graves et durables. Dix ont dû rester hospitalisées pendant trois mois après avoir été violées. Les médecins qui prodiguent des soins aux victimes de viols ont déclaré que deux d’entre elles ont dû être soignées pour des lacérations probablement causées par les baïonnettes de fusils insérées dans leurs parties génitales. Amnesty International a déjà recensé des pratiques similaires de combattants tigréens violant des femmes et des filles Amharas à Nifas Mewcha, et a reçu des informations crédibles sur des viols commis dans d’autres secteurs de la région Amhara. Ces atrocités constituent des crimes de guerre et, potentiellement, des crimes contre l’humanité. Pillage de biens civils À Kobo et dans le secteur de Chenna, les habitants ont déclaré que les combattants tigréens ont volé des biens dans

RCA: de plus en plus désertée, la ville de Bangassou soumise au pillage

La ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture du Mbomou, passée sous contrôle des groupes rebelles depuis le dimanche 03 janvier 2021, est toujours sinistre. Seulement quelques habitants sont restés dans la ville. Même si les casques bleus de la Minusca effectuent des patrouilles, alors que les rebelles occupent les points stratégiques, des cas de pillages sont enregistrés presque quotidiennement. D’après des sources locales, les locaux des ONG Oxfam, Médecins d’Afrique et Acted ont été pillés dans la nuit du jeudi 7 janvier par les hommes armés. Les mêmes sources affirment que les rebelles ont même transformé la base de l’ONG Acted en leur caserne militaire. Dans la nuit du même jeudi, quelques coups de feu ont été entendus dans la ville. Ces détonations d’armes ont poussé une partie de quelques habitants restés dans la ville à traverser de l’autre côté de la rive pour trouver refuge au village Ndu en République démocratique du Congo. Dans ce village, les réfugiés centrafricains sont estimés à plus de 15.000. Cependant, moins d’un millier se trouve sur un site de déplacés à la périphérie Nord du village, une partie chez des familles d’accueil et une grande majorité passe la nuit au bord de la rivière Mbomou, ou dans les champs. Même si l’ONG Médecins Sans Frontières a installé un centre de santé et quelques points d’eau en faveur de ces personnes déplacées, la situation humanitaire reste préoccupante. Ndu étant un petit village, les besoins dépassent aujourd’hui les productions. Les prix des denrées alimentaires ont galopé sur le marché. L’alimentation et les maisons d’habitation restent un souci pour ces réfugiés. Selon le HCR, en République centrafricaine, 185 000 personnes, originaires d’au moins 25 localités, ont fui dans la brousse et les forêts depuis le 15 décembre, principalement à titre préventif. Quelque 113 000 d’entre elles sont retournées dans leur lieu de résidence, selon les estimations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), mais environ 62 000 personnes sont toujours déplacées.