Le déficit de la France dérape et s’évalue à 5,5 % du PIB en 2023

Le déficit de la France dérape et s’évalue à 5,5 % du PIB en 2023

La mauvaise nouvelle était dans les tuyaux depuis quelques jours, c’est maintenant officiel : le déficit public de la France a atteint 5,5 % du PIB en 2023, a dévoilé, mardi 26 mars, l’Insee. Soit bien plus que les 4,8 % de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9 % initialement prévus par le gouvernement pour 2023.  Ce dérapage s’explique notamment par des recettes qui « ralentissent nettement en 2023 », en progression de 2 % contre +7,4 % en 2022, expose l’Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.  Elles ont été « pénalisées par le ralentissement de l’économie, des mesures nouvelles sur les prélèvements obligatoires, et un recul des transferts reçus », précise l’institution, évoquant des impôts « quasi à l’arrêt », augmentant « seulement de 0,3 % (+2,8 milliards d’euros) après +7,9 % en 2022 ». Les recettes de TVA, notamment, « ralentissent nettement à +2,8 % après +7,6 % »… Lire la suite sur France24

Maroc. Le pouvoir d’achat des ménages a baissé de 2,5% en 2022

Maroc. Le pouvoir d’achat des ménages a baissé de 2,5% en 2022

Le produit intérieur brut (PIB) du Maroc s’est accru de 4,4% sur un an au titre de l’année 2022, a annoncé le Haut-commissariat au plan (HCP) dans une récente note relative aux comptes nationaux des secteurs institutionnels de l’année écoulée. A plus de 1330 MMDH, le PIB a par contre progressé de 4,4% au cours de la même année D’après les données publiées par l’organisme public, l’économie nationale a enregistré un PIB en valeur de 1330,2 milliards de DH au terme de l’année écoulée, correspondant à une augmentation de 4,4% par rapport à 2021. Premier producteur de la richesse nationale, le secteur des sociétés (financières et non financières) a affiché une légère amélioration de sa contribution au PIB, a indiqué le Haut-commissariat précisant qu’il est passé de 43,7% en 2021 à 45,3% en 2022. Toujours selon les chiffres de l’institution, la contribution des administrations publiques s’est établie à 16,1% du PIB à la fin de l’an dernier, tandis que celle des ménages et ISBLSM (Institutions sans but lucratif au service des ménages) s’est située à 28,9% du PIB au lieu de 30% une année auparavant. L’institution révèle en outre que « les impôts nets de subventions sur la production et les importations ont enregistré un recul de 0,6 point par rapport à 2021 pour atteindre 9,7% du PIB ». En se situant à 1436,1 milliards de DH, le revenu national brut disponible (RNBD) a enregistré une hausse de 5,4% au terme de l’année dernière, « due à la hausse de 4,9% du revenu brut disponible des sociétés (financières et non financières), de 5,3% pour les ménages et ISBLSM et de 6,2% pour les administrations publiques». Ainsi, poursuit le HCP dans sa note d’information, les contributions des secteurs institutionnels au RNBD se sont situées à 64,5% pour les ménages et les ISBLSM,      20,2% pour les administrations publiques et 15,4% pour les sociétés (dont 2,5% pour les sociétés financières). Les données recueillies font également état de l’accroissement de 5,2% du revenu disponible brut (RDB) des ménages qui s’est ainsi établi à 910,6 milliards de DH en 2022, contre une hausse de 9,2% enregistrée un an plus tôt. Selon l’analyse du Haut-commissariat, « la contribution de la rémunération des salariés à ce revenu a été de 46,5%. Le revenu mixte, y compris l’excédent brut du service de logement, a contribué au RDB des ménages à hauteur de 38,7%, les revenus de la propriété nets, les prestations sociales et autres transferts nets de 30,9%». L’institution souligne cependant que les impôts sur le revenu et le patrimoine et les cotisations sociales ont contribué négativement (16,1%) au cours de l’année dernière.  Il est à noter que la dépense de consommation finale des ménages, qui a  évolué de 8,3% en 2022 contre 11,7% une année auparavant, a absorbé 89,3% du revenu disponible brut des ménages, a-t-elle fait savoir déduisant ainsi que le taux d’épargne des ménages s’est situé à 11,2% en 2022, alors que les transferts sociaux en nature ont évolué de 9,8% contre 11% en 2021. Les données suggèrent en fin de compte que « la consommation finale effective des ménages a atteint 936,4 milliards de DH contre 863,4 l’année précédente ». Il est à souligner que par habitant, les chiffres publiés révèlent que « le revenu disponible des ménages a atteint 24.833 DH en 2022 au lieu de 23.845 DH en 2021 enregistrant ainsi une hausse de 4,1%. Selon l’analyse du HCP, l’évolution de 6,6% des prix à la consommation en 2022 a été telle que «le pouvoir d’achat des ménages s’est dégradé de 2,5 points après une forte hausse de 6,7 enregistrée en 2021». Alain Bouithy

Tunisie : l’endettement pourrait atteindre 83% du PIB en 2024-2025

Dans son tout récent rapport concernant la Tunisie, relayé samedi par la presse locale, l’agence internationale de notation Fitch Rating estime que la dette tunisienne serait de l’ordre de 83 % du PIB du pays en 2024-2025, contre 80 % en 2023. Fitch Rating explique cela par une éventuelle progression « modérée » du solde primaire outre la faible croissance : « la trajectoire de la dette reste assez sensible par rapport aux chocs budgétaires, et ce, dans un contexte de forte vulnérabilité à la volatilité des prix internationaux des matières premières, parallèlement à la dépréciation de la monnaie tunisienne (dinar) ». Fitch Rating confirme la note de défaut de l’émetteur (IDR) à long terme en devises de la Tunisie au niveau (CCC-). D’après les analystes de cette agence de notation, plusieurs facteurs ont été pris en considération dans l’élaboration des hypothèses concernant les actions de notation relatives à la Tunisie. En effet, parmi les facteurs figure un certain « dérapage » budgétaire, puisque le gouvernement tunisien a révisé le budget de 2023, ce qui a favorisé l’impulsion du déficit à 6,8 % du PIB contre un objectif initial autour de 5 %, et contre un déficit de 6,7 % en 2022. Dans ce sens, Fitch Rating évoque le fait que le budget révisé « inclut bon nombre de charges au titre des dépenses. Le déficit serait de l’ordre de 6,4 % en 2024 et 5,7 % en 2025 ». D’autres facteurs se présentent tels que des risques élevés de financement. A ce niveau, Fitch Rating estime que la notation (CCC-) de la Tunisie ne fait qu’illustrer un constat d’incertitude quant à la capacité du gouvernement tunisien à satisfaire ses besoins de financement budgétaire. Par ailleurs, le gouvernement devrait faire face à des besoins amplifiés de financement budgétaire : « Nos prévisions tablent sur une courbe ascendante du niveau de financement budgétaire, soit égal ou supérieur à 16 % du PIB du pays, l’équivalent de plus de 8 milliards de dollars par an en 2023-2025, contre 14% (environ 6 milliards de dollars) en 2022. Les perspectives limitées de financement extérieur entrent également en jeu pour déterminer la notation de la Tunisie, indique Fitch Rating. « Nous prévoyons que le financement externe sera de l’ordre de 2 milliards de dollars d’ici la fin de l’ année en cours (…) Nous ne nous attendons pas à ce que la Tunisie accède à un financement du FMI lors de l’exercice 2024, d’où la limitation des perspectives de financement extérieur », précise l’agence de notation. Il serait aussi question de saturation du marché intérieur partant de l’hypothèse que le gouvernement tunisien devrait convertir environ 12 % du PIB en financement intérieur lors de l’exercice 2023-2024 afin de pouvoir combler le déficit de financement.

Ce secteur va rapporter 168 milliards de dollars au PIB du continent africain

Le tourisme peut créer plus de 18 millions d’emplois en Afrique et rapporter 168 milliards de dollars au PIB du continent au cours de la prochaine décennie, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme. La croissance pourrait même être plus importante à condition de lever certains freins. Au cours des dix prochaines années, la filière touristique devrait croître de 5,1% par an, soit deux fois plus vite que l’économie africaine dans son ensemble, stipule un rapport réalisé par le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC). Grâce à cette croissance, l’industrie touristique va ajouter 168 milliards de dollars au PIB du continent et générer des emplois pour plus de 18 millions de personnes, selon le rapport de WTTC cité par l’agence Ecofin… Lire la suite sur Sputniknews

Maroc. Les disparités économiques régionales font ressortir des écarts significatifs

Maroc. Les disparités économiques régionales font ressortir des écarts significatifs

Quatre régions ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale au titre de l’année 2021, a indiqué le Haut-Commissariat au plan (HCP) notant que l’économie nationale a enregistré, cette année-là, un PIB en volume de 1244,9 milliards de DH avec une croissance de 8 %.   Dans une récente note relative aux comptes régionaux de l’année 2021,  l’organisme public précise qu’il s’agit de la région de Fès-Meknès (12,7%), de Béni Mellal-Khénifra (10,4%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,7%) et de Marrakech-Safi (8,5%). Quatre régions ont affiché un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale (8%), selon le HCP Selon les données publiées par le HCP, «les huit régions restantes ont enregistré des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale (8%); allant de 4,2% dans la région de Guelmim-Oued Noun à 7,9% dans la région de Casablanca-Settat ». S’agissant de la contribution régionale à la création du PIB en valeur, les chiffres montrent en outre qu’aux prix courants, la région de Casablanca-Settat a créé presque un tiers (32,2%) du PIB national au cours de la même année. Toujours selon le HCP, les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont créé un peu plus d’un quart (26,4%) de la richesse nationale, avec 15,9% et 10,5% respectivement. Le Haut-Commissariat indique également dans sa note que cinq régions ont généré un autre tiers (33,5%) du PIB, à savoir la région de Fès-Meknès avec 8,2%, la région de Marrakech-Safi avec 7,9%, la région de Souss-Massa avec 6,2%, la région de Béni Mellal-Khénifra avec 5,9% et la région de l’Oriental avec 5,3%. Quant aux trois régions du sud et la région de Drâa-Tafilalet, les chiffres suggèrent qu’elles n’ont contribué qu’à hauteur de 7,7% à la création du PIB en valeur, avec 4,8% et 2,8% respectivement, a fait savoir l’institution relevant ainsi une accentuation des disparités régionales quant à la création de la richesse. Pour preuve,  «l’écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 66,4 milliards de DH en 2020 à 71,8 milliards en 2021», a fait remarquer le HCP dans sa note. Selon le document, qui présente également les dépenses de consommation finale des ménages de l’année 2021 selon la base 2014 des comptes nationaux, les activités primaires (agriculture et pêche) ont constitué 12% du PIB au niveau national en 2021 et leur contribution à la création de la richesse a dépassé, dans la majorité des régions, cette moyenne nationale. Les chiffres montrent en effet que ces activités ont contribué « pour 25,3% au PIB de la région Fès-Meknès, 24,5% au PIB de la région de Drâa-Tafilalet, 18,7% au PIB de la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab, 18,4% au PIB des  régions de Béni Mellal-Khénifra et de Souss-Massa, 15,4% au PIB de la région de Marrakech-Safi et 14,3% au PIB de la région de l’Oriental».  En revanche, la région de Casablanca-Settat a   affiché la part la plus faible avec 4,8%, a indiqué le Haut-Commissariat dans sa note. En ce qui concerne les activités secondaires (industrie manufacturière, mines, électricité, eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution, et bâtiment et travaux publics), les données montrent qu’elles ont représenté 25,8% du PIB au niveau national en 2021. Dans sa note, le HCP relève que quatre régions ont affiché des parts supérieures à cette moyenne, à savoir  Casablanca-Settat (37,4%), Laâyoune-Sakia El Hamra (34%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33,3%) et Béni Mellal-Khénifra (29,5%). Quant aux activités tertiaires (services marchands et non marchands), elles ont créé plus de la moitié de la richesse nationale en 2021 (51,9%), selon les données recueillies. Lesquelles montrent que les régions de Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Rabat-Salé–Kénitra et Marrakech-Safi ont présenté «des structures économiques dominées par les activités des services, avec des parts largement supérieures à celle réalisée au niveau national, respectivement de 73,2%, 65,2%, 64% et 67,9% », apprend-on.  Des chiffres relatifs aux comptes nationaux de 2021, il ressort par ailleurs que les activités du secteur primaire restent l’apanage d’un nombre limité de régions. En effet, sept régions ont créé plus de quatre cinquièmes de la valeur ajoutée du secteur. Il s’agit des régions de Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa et Béni Mellal-Khénifra qui ont contribué pour 83,8% à la création de la valeur ajoutée nationale du secteur primaire contre 80,9% en 2020. Concentrées dans les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les activités du secteur secondaire ont, pour leur part, participé pour 60,4% à la valeur ajoutée nationale au lieu de 61,7% en 2020. A souligner que 57% de la richesse créée par les activités tertiaires sont imputés aux régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Notons enfin que les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM), au niveau national, ont atteint 751,5 milliards de dirhams et que les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) de ces dépenses, avec 25,3%, 14,7% et 11,6%, respectivement. Alain Bouithy

Maroc. Le déficit budgétaire devrait s’établir à 5% du PIB en 2024

Maroc. Le déficit budgétaire devrait s’établir à 5% du PIB en 2024

Le déficit budgétaire devrait légèrement s’accentuer en 2024, passant de 4,8% en 2023 à 5% du PIB après 5,2% en 2022, selon les prévisions du Haut-commissariat au plan (HCP). Cette évolution interviendrait après une atténuation attendue cette année du déficit budgétaire, « suite à la bonne tenue des recettes et à la baisse des dépenses de compensation », comme l’a récemment indiqué l’organisme public dans son Budget économique exploratoire 2024. En effet, selon les explications du HCP, « l’amélioration du rythme de croissance de l’économie nationale en 2024 et la baisse prévue des cours des matières premières devraient contribuer à limiter l’accentuation du déficit budgétaire ». D’après le document, en raison notamment de l’accroissement des recettes fiscales de 4,4%, les recettes ordinaires devraient s’inscrire en hausse au titre de l’année prochaine. La même source prévoit que « les impôts directs devraient augmenter de près de 4,7% contre seulement 2,7% une année auparavant, bénéficiant de la reprise des recettes de l’IS ». Bénéficiant de la dynamique soutenue de la demande intérieure prévue en 2024, les recettes tirées de la TVA devraient afficher une hausse au cours de cette même année. En ce qui concerne les dépenses ordinaires, le Haut-commissariat prévoit qu’elles devraient marquer un ralentissement de leur rythme de croissance à 4,3% atteignant ainsi 21,2% du PIB au lieu de 21,4% l’année précédente. Pour l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, « cette tendance devrait être attribuable au recul des dépenses de la compensation qui devraient atteindre 2,2% du PIB en 2024 au lieu de 2,7% du PIB en 2023, bénéficiant de la poursuite de l’atténuation des prix des matières premières à l’échelle mondiale ». Les dépenses d’investissement devraient pour leur part atteindre 6,2% du PIB au lieu de 6,5% du PIB en 2023, selon les prévisions du HCP basées sur l’hypothèse que les mesures budgétaires mises en vigueur durant l’année 2023 seront reconduites et que les efforts de soutien de l’économie seront poursuivis. D’après les économistes de l’organisme public, les indicateurs de l’endettement national devraient s’inscrire en baisse sur fond de la poursuite de l’allégement du besoin de financement, de l’amélioration du rythme de la croissance économique et du ralentissement plus lent que prévu de l’inflation. A ce propos, le Haut-commissariat estime que « le ratio de la dette extérieure garantie devrait se situer à 13,6% du PIB après 13,8% en 2023 ». Aussi,  compte tenu d’une légère hausse du ratio de la dette du trésor à 72,9% du PIB, le ratio de la dette publique globale devrait afficher une accentuation à 86,5%, après 85,8% du PIB attendu en 2023. Il est important de noter que les projections des agrégats monétaires en 2024 prennent en considération les prévisions de la croissance économique et de l’inflation, ainsi que les flux extérieurs nets qui devraient maintenir leur évolution tendancielle bénéficiant de l’amélioration des conditions économiques internationales, comme l’a précisé l’institution dans son Budget économique exploratoire 2024. Ainsi que le prévoit le Haut-commissariat, « les réserves nettes en devises devraient garder un niveau presque similaire à celui de l’année précédente, pour couvrir 5,2 mois d’importations ». En ce qui concerne les créances nettes sur l’administration centrale, les économistes du HCP estiment qu’elles devraient poursuivre leur tendance haussière, affichant une progression à deux chiffres. Cette évolution refléterait dès lors le recours du Trésor au marché domestique pour assurer ses engagements en matière de relance économique. Par conséquent, sachant qu’une légère décélération des crédits bancaires est prévue, « la création monétaire devrait avancer de 5,5%, en ralentissement par rapport à 7,2% prévu en 2023 », selon les prévisions du HCP.   Alain Bouithy

Le Maroc enregistre un flux d’IDE équivalant à 2,5% du PIB en 2021

Le Maroc enregistre un flux d’IDE équivalant à 2,5% du PIB en 2021

En 2021, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont dépassé leurs niveaux d’avant crise, à l’échelle mondiale, selon le wali de Bank al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. «Les IDE ont connu un net redressement avec une progression de 77% à 1.647 milliards de dollars, soit un niveau supérieur à celui observé avant la pandémie», a précisé Bank Al-Maghrib dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière -Exercice 2021. Selon le document, présenté samedi 30 juillet devant Sa Majesté le Roi par le wali de Bank al-Maghrib, le raffermissement des IDE à l’échelle internationale s’est également reflété au niveau national par l’amélioration des recettes relatives aux investissements directs étrangers équivalant à 2,5% du PIB. En effet, en dépit du contexte d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de la Covid-19, «les recettes au titre des investissements directs étrangers ont enregistré une hausse de 22,7% à 31,9 milliards, soit l’équivalent de 2,5% du PIB contre 2,3% en 2020 et une moyenne de 3,3% au cours des 5 années précédant la crise», a indiqué la Banque centrale dans son rapport. Selon le même document, les dépenses au même titre se sont parallèlement quasiment stabilisées à 12,6 milliards après un recul de 30,2%, le flux net des IDE ressortant ainsi en expansion de 43,6% à 19,4 milliards. Il est à préciser que cette amélioration a concerné l’ensemble des secteurs avec notamment des progressions des flux de 11,6% à 8,8 milliards vers les industries manufacturières et de 14,5% à 6,6 milliards à destination de l’immobilier, les services financiers et d’assurance et l’« agriculture, sylviculture et pêche» ayant attiré des montants respectifs de 3,3 milliards et 1,2 milliard, comme l’a relevé l’institution publique dans ledit rapport. Au titre toujours de l’exercice écoulé, il ressort du rapport de Bank al-Maghrib que 2,7 milliards ont été drainés par l’«hébergement et restauration», 1,6 milliard par le secteur du «transport et entreposage» et 7,8 milliards ont bénéficié à diverses activités. Soulignons que la répartition par pays d’origine montre que plus de la moitié des IDE provient des trois principaux investisseurs étrangers au Maroc. A savoir : la France, les Emirats Arabes Unies et la Grande Bretagne. Restons dans cette rubrique pour préciser que «les entrées émanant de la France ont atteint 9,5 milliards, celles des Emirats Arabes Unis 4,3 milliards et la Grande Bretagne a été à l’origine d’un flux de 3,4 milliards». Il est important de relever également un des nombreux enseignements de ce rapport, celui portant sur que les investissements directs des Marocains à l’étranger. Selon les données recueillies par Bank al-Maghrib et après analyse, il apparait que ceux-ci ont connu «une évolution significative avec des hausses à 18,2 milliards pour les dépenses et à 13,6 milliards pour les cessions après 7,6 milliards et 3,2 milliards de dirhams respectivement un an auparavant». La banque centrale en déduit que le flux net est ressorti en accroissement de 4,5% à 4,6 milliards contre une moyenne de 7,6 milliards au cours des cinq années précédant la crise. Selon BAM, «plus de la moitié des dépenses, soit 9,4 milliards, a été réalisée dans les industries manufacturières et 6,6 milliards dans les activités financières et d’assurance». Autre enseignement de son analyse sur ce sujet, et non des moindres: L’Afrique reste l’une des principales destinations avec une part de 44,1% en 2021 et de 60,5% en moyenne entre 2018 et 2020. Signalons enfin, qu’hormis la France qui a drainé un flux exceptionnel de 8,4 milliards soit 46,5% du total, les montants des investissements en direction des autres destinations classiques sont restés bien en deçà des niveaux d’avant crise, a conclu la Banque centrale. Alain Bouithy

Maroc. Pour le FMI, les besoins de financement substantiels découlant des réformes liées au NMD ne seront pas satisfaits par une croissance plus rapide du PIB

Maroc. Pour le FMI, les besoins de financement substantiels découlant des réformes liées au NMD ne seront pas satisfaits par une croissance plus rapide du PIB

« Le Nouveau Modèle de Développement (NMD) contient plusieurs recommandations utiles pour renforcer la compétitivité des entreprises marocaines, améliorer la gouvernance, dynamiser le capital humain et construire une société plus inclusive », a salué le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur le Maroc rendu public en février dernier. Dans ce document publié au titre de l’article IV, l’organisation internationale va plus loin en soutenant que « la mise en œuvre des réformes structurelles proposées dans le rapport NMD pourrait produire un modèle économique plus développé et plus inclusif ». Dans son analyse, le FMI est revenu à maintes reprises sur un mot cher à l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui en a d’ailleurs fait un de ses chevaux de bataille : Réformes. Et d’estimer qu’« une mise en œuvre prudente des réformes sera essentielle à leur succès ». Sauf que et, quand bien même les réformes déjà en cours et celles suggérées dans le rapport sur le nouveau modèle de développement auraient le potentiel de créer une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive et durable pour le Maroc, le Fonds monétaire reste dubitatif quant à la réalisation des objectifs visés par le NMD. Etant donné les besoins de financement potentiellement importants associés à ces réformes, l’impact incertain sur la production potentielle et l’étroitesse de l’espace budgétaire, le FMI estime qu’« une conception et un ordonnancement soigneux sont nécessaires, sur la base d’un plan de financement adéquat et dans un cadre macroéconomique cohérent et stable ». Une inquiétude à peine masquée et des orientations que partage à bien des égards l’USFP qui n’a eu de cesse d’attirer l’attention du gouvernement en place sur certains aspects de ces questions. Le parti de la Rose, qui ne manque aucune occasion de fustiger toutes déviations pouvant mettre à mal la faisabilité des objectifs fixés par le Nouveau modèle de développement, a très tôt soutenu que « l’instauration du nouveau modèle de développement est une question stratégique qui exige de nous l’audace dans l’exposé, la créativité dans les moyens et le renouvellement dans l’approche » (Mémorandum présenté à la Commission spéciale sur le modèle de développement). Il faut dire que l’USFP est resté « attaché au modèle qui traite des grands disfonctionnements et qui puise sa force dans les principes majeurs de la social-démocratie, fondés sur l’incitation de la cadence économique compétitive, l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyennes et citoyens et le renforcement de la tendance régionale », comme cela a été rappelé dans un document politique élaboré par la Commission préparatoire du 11ème Congrès national de l’USFP. Dans ce document, le parti de la Rose a expliqué que ces objectifs ne sauraient être atteintes que « dans le cadre d’un contrat économique à portée sociale et avec une nouvelle génération de réformes de toutes les politiques publiques en cours ». A propos toujours des réformes, il est important de rappeler que l’USFP avait explicitement appelé dans son Mémorandum présenté à la Commission spéciale sur le modèle de développement à « des réformes audacieuses pour que l’économie et les investissements soient au service de la production et l’industrialisation, tout en se focalisant sur  les investissements permettant la création de postes d’emploi, et ce dans le but de créer une dynamique économique à même de promouvoir le développement ». Dans ce même document, la formation politique estime qu’il est « nécessaire d’apporter des changements radicaux dans de nombreux domaines, tels que la mise en place d’un nouveau système fiscal plus juste et plus équilibré, l’encouragement des petits et moyens investissements avec des incitations réelles et concrètes, l’abolition de la spéculation, du monopole, le profit illicite et la concurrence déloyale et d’autres mesures qui entraîneraient des changements réels dans les domaines de la fiscalité, de la finance et de l’investissement ». Dans le même objectif, l’USFP soulignait également l’importance primordiale de réformer, d’étendre et de développer les systèmes de protection sociale. Le parti de la Rose estime au final qu’« il est nécessaire et même urgent de prendre des initiatives audacieuses ». Ce qui semble loin d’être le cas avec le gouvernement actuel.  Pour revenir sur le rapport de l’organisation internationale, « le principal défi politique du Maroc est de trouver le juste équilibre entre le maintien de la reprise, le financement des réformes structurelles et la réduction de la dette publique », comme l’avait laissé entendre le FMI dans son dernier rapport. Cependant, quand bien même la mise en œuvre effective de ces réformes puisse considérablement stimuler la croissance potentielle du Maroc, le FMI constate que « l’ampleur et le calendrier de leur impact économique sont entourés d’une grande incertitude et les besoins de financement substantiels découlant des réformes ne seront probablement pas satisfaits par une croissance plus rapide du PIB ».Le Fonds préconise ainsi que des mesures budgétaires structurelles soient conçues pour créer l’espace budgétaire nécessaire pour financer ces réformes et préserver la viabilité budgétaire. L’institution affirme qu’« une réforme fiscale globale qui élargit l’assiette fiscale, améliore la progressivité du système et explore de nouvelles taxes telles qu’une taxe sur le carbone ou de nouvelles formes d’imposition de la richesse, ainsi qu’un examen des dépenses publiques qui hiérarchise et rationalise les dépenses seraient des éléments clés de cette stratégie ». Comme le rappelle le FMI, le rapport commandé par Sa Majesté Le Roi propose un projet global de réformes visant à doubler la PIB par habitant d’ici 2035, réduisant la part des emplois informels de 70 % actuellement à 20 %, doublant le taux de participation des femmes au travail à 45 % et l’augmentation des énergies renouvelables de moins de 10  à 40 % de la consommation d’énergie. Tout en approuvant pleinement les réformes en cours du système de protection sociale, les entreprises publiques et le système éducatif, le rapport « souligne également la nécessité de profondes réformes des cadres de gouvernance et de réglementation qui éliminent les goulots d’étranglement et les distorsions limitant la concurrence sur les marchés de produits, qui conduisent à entraver la compétitivité internationale du Maroc, encourager l’informel  et réduire la confiance dans le secteur public et le système judiciaire ». Mais au-delà des objectifs très ambitieux fixés dans ledit rapport,