Un livre en mémoire du chanteur congolais Papa Wemba

Un livre en mémoire du chanteur congolais Papa Wemba

Vibrant hommage à Papa Wemba, disparu il y a plus d’un an, le 24 avril 2016 à Abidjan (Côte d’Ivoire) où il s’est écroulé en plein concert. Un livre vient de lui être dédié : « Papa Wemba : A travers les ferveurs des pleurs et des fleurs « , sous la coordination de Herman Bayo (journaliste-écrivain), Jean-Paul B.Ilopi Bokanga (écrivain, journaliste, biographe officiel de Papa Wemba) et François Médard Mayengo (poète-philosophe). Une actualité dense accompagne ce livre, témoignant d’une envie partagée de découvrir « le chef coutumier du village Molokaï », notamment à travers les riches contributions de Joseph Ndundu Kiviula (professeur, dramaturge et DG honoraire de l’INA/Kinshasa), Clément Ossinondé (chroniqueur musical et opérateur culturel), François Médard Mayengo Kulonda (poète, philosophe, et critique d’art), Kä Mana et Tshiunza Mbiye (professeurs), Olivier Sangi Lutondo (Poète de la paix, chercheur au CERVA et à l’Institut national des travailleurs sociaux /INTS), Don de Lomela (Séraphin Otshudi -officier militaire, écrivain/poète), Herman Bangi Bayo (journaliste-écrivain) et Jean Claude Diyongo Pululu (Animateur culturel à l’Institut National des arts/INA). Dans sa préface, le professeur Kä-Mana (Directeur de recherche à l’Institut interculturel dans la région des Grands Lacs où il anime le programme « Université alternative pour l’éducation à la transformation sociale ») trouve ce livre comme étant une première sonde que les chercheurs lancent dans l’œuvre de Papa Wemba depuis la disparition de l’artiste en avril 2016. Il s’inscrit dans un vaste projet d’interroger la vie, le destin et l’œuvre d’un homme dont le peuple congolais a découvert la vraie dimension après sa mort brutale et inattendue. Jusqu’au jour fatidique où il s’est effondré en plein spectacle à Abidjan, en Côte d’Ivoire, on savait qu’il était un chanteur de talent dont la musique ressortissait à l’ordre de ce que les milieux populaires aiment comme mélodies pour les circonstances mondaines et pour la fulmination des émotions alimentées par les harmoniques multiples du vécu quotidien. On l’écoutait chanter, on dansait, on admirait les postures et les polémiques innombrables dont sa personne enchantait les multiples sphères de la société et la galerie des mélomanes fascinés ou agacés par ce que la musique congolaise charrie et colporte dans le fleuve de ragots de Kinshasa, cette ville où Wemba a grandi et dont il a fortement façonné l’imaginaire. Avec le retour inopiné de l’homme chez les ancêtres, le peuple congolais et l’Afrique entière découvrent qu’un gouffre immense de l’absence s’ouvre dans la vie de nos sociétés et que le manque ressenti par tous nos peuples, et bien au-delà de nos frontières africaines, a un sens qui pousse à situer la vie et l’œuvre de Papa Wemba dans une autre sphère de la réalité : la sphère de la pensée et de la réflexion. C’est cette sphère que le présent livre ouvre et donne à découvrir. Derrière l’émotion que la mort de Papa Wemba a suscitée, il cherche à creuser le message de la vie et de l’œuvre de l’artiste dans leurs dimensions profondes. Derrière la chaleur des rythmes populaires et les innovations musicales qui ont hissé cet homme vers les sommets de la musique africaine et de la musique mondiale, il cherche à découvrir le sens d’une destinée. Il nous fait pénétrer dans un univers musical où sont posées les questions qui taraudent les consciences et les esprits des hommes et des femmes bien au-delà des liesses et des exubérances populaires. On cherche ici à savoir ce que Papa Wemba donne à penser. Trois dimensions s’ouvrent et forment la trame des réflexions que les chercheurs déploient ici. Il y a d’abord la découverte de l’homme Wemba dont les grandes étapes de la vie sont interrogées depuis l’enfance jusqu’à la tragique aube du 24 avril 2016 où le souffle de l’artiste fut rendu au souffle, plus vaste, de l’éternité mystérieuse. Sur quelles valeurs cette existence a-t-elle été fondée ? Quelles quêtes a-t-elle portées et pour quel sens ultime des réalités qu’elle a fécondées ? Il y a ensuite l’abondante œuvre musicale qui a fait la célébrité de l’artiste. Que dit-elle ? Que cache-t-elle ? Que révèle-t-elle de la vie et du monde ? Quel horizon de sens ouvre-t-elle ? Il y a enfin la stature de l’homme et de l’œuvre dans la conscience de notre société congolaise et de toute l’Afrique. Quel héritage Wemba est-il désormais dans l’esprit du monde ? Que dvons-nous faire de la grandeur et des splendeurs de cet héritage ? On l’aura compris : nous disposons avec ce livre d’une première approche de la philosophie existentielle de Papa Wemba, sur la base de toute sa discographie que l’on interroge ici après les hommages publics et les discours noyés de larmes dont les plus émouvants ont été évoqués ou repris ici, pour l’Histoire. Après ce premier pas, d’autres pas suivront pour constituer autour de l’héritage de Wemba toute un courant de recherche et une discipline philosophique dont se nourriront les générations futures. Quand une nation a enfanté un homme de la dimension de celui auquel ce livre est consacré, elle ne peut pas se satisfaire de la tristesse et des évocations circonstancielles que le temps d’un deuil produit. Elle doit rendre sensible et visible la profondeur du destin qui a fait de cet homme un mythe national. Le présent ouvrage cisèle ce mythe et s’adresse aux jeunes pour qu’ils voient comment un enfant venu du fin fond d’un village congolais a construit sa propre légende au point d’incarner à lui seul l’esprit d’une ville comme Kinshasa et de s’élever à la gloire mondiale à laquelle rien ne le préparait. Je souhaite, conclu Kä Mana, que ce mythe devienne le limon de toute notre nation et contribue à l’invention d’un nouvel esprit congolais : l’ambition de faire de notre pays le centre d’un rayonnement mondial, comme disait Lumumba, dans un souffle dont l’horizon africain sera lumineux, forcément lumineux, selon le mot de Wolé Soyinka. Pratique : Editions : Atelier Beaudley

Amazone, veuve de Papa Wemba : que les autorités congolaises fassent quelque chose pour poser la pierre tombale

Amazone, veuve de Papa Wemba : que les autorités congolaises fassent quelque chose pour poser la pierre tombale

Marie-Rose LUZOLO SHUNGU dit Amazone, veuve de Papa Wemba, a demandé aux autorités congolaises (RDC) de se souvenir de toutes les promesses faites dans leurs discours lors des obsèques de cette grande légende de la musique africaine. Il va faire une année depuis que Papa Wemba est décédé. « Certainement, il y aura beaucoup d’étrangers ainsi que d’autres personnes qui viendront de partout pour s’incliner devant sa tombe. Est-ce qu’il est normal qu’on trouve la tombe d’une grande star comme Papa Wemba dans son état actuel ? C’est regrettable …Très triste! », a-t-elle fustigé dans un entretien accordé à notre confrère La Prospérité. Pour Amazone, qui a fait six enfants avec Shingu, « mon plus grand souci est que les autorités congolaises fassent quelque chose pour poser la pierre tombale. Ce sera une meilleure façon pour le pays de lui rendre hommage comme d’autres pays l’ont élevé… » Signalons que beaucoup de pays africains se préparent pour célébrer la date de la mort de la star congolaise qui est désormais la journée africaine de la musique, comme l’a décidé l’Union Africaine (UA). Cela dit, la veuve Wemba a assuré qu’elle n’irait nulle part. Et pour cause : « Je préfère procéder au retrait de deuil de mon mari à ma manière avec ceux qui seront avec moi à Kinshasa », a-t-elle expliqué. Amazone a précisé qu’elle se rendra avec la famille le matin à sa dernière demeure à la nécropole entre Terre et Ciel, à N’sele, pour le dépôt des gerbes de fleurs. « Et, l’après-midi, nous irons à la paroisse Saint –Joseph, à Matonge, où une messe d’action de grâce sera dite en sa mémoire. Tout le monde y est convié ! », a-t-elle ajouté. La veuve salue toutefois l’initiative du gouvernement ivoirien qui, à travers le FEMUA, s’est engagé à commémorer avec faste l’an 1 de la disparition de Papa Wemba. Elle a notamment remercié les autorités ivoiriennes pour tout ce qu’elles ont fait et continuent à faire pour honorer la mémoire de son mari. « Les Ivoiriens nous ont envoyé une invitation collective dans laquelle ils invitent le groupe Viva-la-Musica, à participer à la 10ème édition du FEMUA (festival d’Anoumabo), où l’artiste s’est écroulé en pleine scène à Abidjan », a confié Amazone soulignant que cette édition est placée sous le signe d’hommages à Papa dans le cadre de la commémoration d’une année de sa mort. « C’est une délégation constituée de 18 membres de l’orchestre qui vont quitter Kinshasa pour Abidjan. Ils sont très attendus pour prester le 24 avril à la veille du lancement du festival prévu pour le 25 avril prochain. Et, à cette occasion, les autorités ivoiriennes vont débaptiser officiellement le site qui abrite le FEMUA, au nom de Papa Wemba », a-t-elle affirmé. En ce qui concerne l’avenir de Viva la Musica, qui se trouve sous sa gestion, la veuve de la star congolaise a demandé aux personnes de bonne volonté, aux hommes de bon cœur de leur offrir les équipements (instruments de musique) pour garantir l’avenir du groupe. « Qu’ils viennent nous prêter mains fortes afin que le groupe continue à exister », a lancé Amazone. Car, a-t-elle poursuivi, « je me bats seule avec mes propres moyens pour faire évoluer les choses ». Amazone promet : « je ne baisserai pas les bras. Je ferai de tout mon mieux pour que le nom de Papa Wemba ne disparaisse ». Par ailleurs, comme elle le fait constaté, « je me suis divisée en mille morceaux, pour lancer, à titre posthume, sa dernière œuvre sur le marché. J’ai réussi à placer les affiches de Papa Wemba sur 80 métros parisiens. C’est un record qui n’a jamais été réalisé dans la musique congolaise à Paris ».

Rudy Yaone sur son dernier shooting avec Papa Wemba : J’ai redécouvert l’artiste autrement, en tant que père et ami

Rudy Yaone sur son dernier shooting avec Papa Wemba : J’ai redécouvert l’artiste autrement, en tant que père et ami

Auteur de la superbe photo des funérailles de Papa Wemba, exposée du 2 au 4 mai dans le hall central du Palais du peuple, Rudy Yaone est revenu sur son dernier shoot avec Papa Wemba dans un entretien aux Dépêches de Brazzaville. « Je dirais que c’était une découverte de la personne. Je le connaissais depuis très longtemps mais là, j’avais l’occasion de passer du temps avec lui. La photographie a sa magie, c’est un art qui amène à découvrir certaines facettes d’une personne que l’on ne soupçonne pas », a confié le photographe. « J’ai redécouvert l’artiste autrement, en tant que père et ami. Il y a eu un rapprochement entre nous pendant ce shoot photo. C’est visible dans la vidéo, le making-of que nous avons réalisé pendant cette longue séance de travail » a poursuivi le jeune photographe autodidacte. Et d’ajouter : « pour moi, ce moment a été une bénédiction car il m’a dit : « Petit poisson deviendra grand ». Il m’a toujours encouragé depuis le début, je rappelle que mon tout premier billboard portait sur ses 60 ans, et il m’a incité à aller de l’avant, c’est une bénédiction, une sorte d’héritage qu’il m’a laissé ».    

Décès du chanteur Papa Wemba, victime d’un malaise sur la scène du ‎FEMUA à Abidjan (+vidéo)

Décès du chanteur Papa Wemba, victime d’un malaise sur la scène du ‎FEMUA à Abidjan (+vidéo)

La scène musicale africaine est en deuil. Le grand Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba dit Papa Wemba est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Abidjan en Côte d’Ivoire. Victime d’un malaise, le chanteur, auteur-compositeur et acteur à succès s’est écroulé en pleine prestation sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA –Edition 2016), initié par le groupe Magic Système. Considéré à juste titre comme une des légendes de la musique africaine, le Roi de la rumba et de la sape quitte ce monde à 66 ans. Nous reviendrons plus longuement sur cette disparition dans quelques heures.

Africanités sur TV5: L’histoire de la Rumba congolaise avec Papa Wemba et Sam Mangwana

Africanités sur TV5: L’histoire de la Rumba congolaise avec Papa Wemba et Sam Mangwana

Pour sa dernière émission de la saison, « Africanités » a raconté aux téléspectateurs de TV5 l’histoire de la rumba congolaise qui s’enracine dans le Bassin du Congo, en Afrique centrale. Aux côtés de Papa Wemba, l’invité fil rouge – surnommé le « Rossignol du Kassaï », et considéré aujourd’hui comme le chanteur de rumba congolaise le plus connu au monde -, les animateurs de l’excellent magazine mensuel dédié au continent africain et à tous les Africains ont remonté aux origines de cette magnifique musique. D’où vient-elle ? Qui en sont les pionniers ? Où a-t-elle été créée, à Kinshasa ou à Brazzaville ? Quelle place y occupent les femmes ? Comment s’est-elle répandue à travers le monde ? Voilà quelques-unes des questions que les animateurs Amobé Mévégué, Lise-Laure Etia et Christian Eboulé ont posé à leurs invités du jour. Outre le grand chanteur et musicien d’origine angolaise Sam Mangwana, Anicet Mobe (chercheur en sciences sociales, journaliste et spécialiste de la rumba congolaise), David-Pierre Fila (réalisateur franco-congolais du Congo Brazzaville et auteur du documentaire « Sur les chemins de la rumba », MJ30 (chanteuse congolaise, RDC), Chebli Msaïdie (chanteur et producteur comorien) et Olivier Tshimanga (chanteur et musicien congolais, en RDC).

Album « Maître d’école »: Papa Wemba termine le tournage de deux clips avec Barbara Kanam et Nana Kouyaté

Album « Maître d’école »: Papa Wemba termine le tournage de deux clips avec Barbara Kanam et Nana Kouyaté

Des nouvelles fraîches du côté du boss et parrain de la rumba congolaise. Papa Wemba vient de terminer le tournage de deux clips notamment avec Barbara Kanam (Triple option) et Nana Kouyaté (Africain comme toi), apprend-on sur le site de la star africaine. « La date de sortie du dvd des clips de l’album Maître d’école (déjà sur le marché depuis le 20 juin dernier) vous sera communiquée très bientôt », peut-on lire dans la rubrique news. En attendant, poursuit le site, le Roi de la rumba devait être de retour à Kinshasa à la fin de la semaine. A propos de l’intitulé de son nouvel album Maître d’école, voici ce que Papa Wemba a confié récemment à RFI: « Ça fait référence à mon histoire personnelle : il y a plus de quarante ans que je trône au-dessus d’une institution qui s’appelle Village Molokai – Viva La Musica, qui a vu passer un bon nombre d’artistes congolais. Ils sont passés par cette école-là ». Sans commentaire.