Moussa Mara : « Des changements de mentalité sont nécessaires au sein des décideurs français »

Moussa Mara : « Des changements de mentalité sont nécessaires au sein des décideurs français »

L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a réagi à une sortie du Chef d’État-major général de l’armée française, qui imputait les problèmes au Mali et dans le Sahel à l’incapacité des Maliens du Nord et du Sud à se réconcilier. Moussa Mara estime que cette lecture ethniciste de la crise malienne est erronée et dangereuse. L’ancien Premier ministre malien appelle donc les décideurs français à changer de paradigme s’ils veulent faire partie un jour des solutions et du futur sahélien.

Maroc: Le monde des affaires veut s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale

Maroc: Le monde des affaires veut s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale

Ainsi que l’avait promis la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la première édition de son Université d’été organisée les 28 et 29 septembre dernier sur le campus de l’ISCAE à Casablanca, a constitué un moment fort pour le monde de l’entreprise marquant d’une pierre blanche la rentrée du monde des affaires. Inscrit dans une perspective annuelle, ce nouveau rendez-vous a tenu son pari en réunissant autour d’un thème invitant au défi, « Une entreprise forte, un Maroc gagnant », des intervenants de renom à l’instar des anciens premiers ministres Dominique de Villepin (France), Nika Gilauri (Géorgie) et Moussa Mara (Mali). Deux jours durant, des chefs d’entreprise ont échangé avec les décideurs publics, des universitaires ainsi que de nombreux experts et chercheurs nationaux et internationaux reconnus qui se sont succédé sur l’estrade du campus de l’ISCAE livrant réflexion, analyses et regards sur des thématiques en lien avec l’entreprise. Mais pas que, puisque cet espace d’intenses et riches échanges s’est aussi intéressé au capital humain, à l’évolution technologique, au nouveau rapport au travail, à l’internationalisation ou encore à la responsabilité sociétale dont on a beaucoup parlé ces derniers temps. L’Université d’été de la CGEM a braqué également ses projecteurs sur les enjeux économiques et sociaux auquel le Maroc devait faire face pour formuler les solutions les plus adéquates du moment. Elle a permis, en outre, de sonder les intervenants sur les pistes que les entreprises devront bâtir pour s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale et tirer profit des nouvelles opportunités qu’elle offre. Par ailleurs, au cours de leurs échanges, les participants ont aussi décliné le chemin à suivre pour mobiliser les forces et offrir des « perspectives économiques fortes» au profit d’un Maroc que la confédération veut gagnant. C’est dire que « par les temps qui courent, compte tenu des bouleversements que traverse le monde, avoir un espace d’échanges et de partage comme celui-ci pour l’entreprise marocaine est une nécessité. D’autant plus que tout le monde se pose les mêmes questions. Les opérateurs ont besoin d’un tel cadre qui les aide à mieux comprendre les changements que vit le monde et les évolutions qu’il connaît de sorte à orienter leurs prévisions », a d’emblée souligné le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar lors de la séance inaugurale de cette première. Le monde est dans l’incertitude. Ce qui, a-t-il estimé, « nous interpelle aujourd’hui en tant que chefs d’entreprise, citoyens, décideurs politiques, partenaires sociaux, responsables territoriaux, mais également en tant que partenaires internationaux. » Pour le patron de la puissante organisation patronale, il ne fait aucun doute que le secteur privé marocain a grandi, qu’il s’est diversifié et qu’il « joue un rôle fondamental dans l’accompagnement de la croissance, de l’emploi et des réponses aux problématiques sociales ou éducatives ». Compte tenu de sa maturité, «ce secteur a besoin aussi de s’affirmer», a indiqué Salaheddine Mezouar. Et d’ajouter que si «nous sommes déjà dans l’avenir, on ne s’en rend même pas compte du fait qu’on n’a pas la capacité d’apporter des réponses adéquates avec des méthodes, des schémas et des interrogations du passé pour réadapter tout cela », affirmant que telle est l’ambition de la CGEM à travers cette première édition de son Université d’été. S’il est apparu que tout semble bien aller pour le moment, l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin pense qu’il vaut mieux se préparer à la suite d’autant plus qu’« il n’est pas sûr qu’il y ait que de bonnes nouvelles devant nous dans ce monde interdépendant, changeant et confronté à des crises ». A l’entendre, le contexte dans lequel nous avançons a profondément évolué et que nous sommes dans un temps d’effondrement des grands repères qui avaient organisé le monde après la Deuxième Guerre mondiale. « Ce temps d’effondrement nous conduit soit à un pessimiste qui ne serait pas de bon aloi, soit à voir la réalité du monde d’aujourd’hui. Car, ce qui se cache dernière cet effondrement des repères du monde, c’est une transition, un changement dans l’organisation du monde et de la puissance chinoise. C’est une rebipolarisation ». A propos des crises, le conseiller spécial en chef du Premier ministre et directeur général du Bureau de prospection économique du Sénégal, Boubarack Lo, craint que la prochaine crise soit le fait des politiques. Répondant à une question sur les risques à venir, ce dernier a affirmé que le politique déclenchera la prochaine crise, citant des éléments précurseurs: les comportements, la tentation de protectionnisme ou encore la guerre commerciale. « A mon avis, nous avons là des éléments très précis qui vont annoncer une grande crise si on n’y prend pas garde », a-t-il dit. Pour Jean François Copé, ce n’est pas tant la question des menaces que celle des défis qui dérange. Pour le maire de Meaux et ancien ministre français du Budget, « ce qui est capital, c’est qu’il y a une transformation majeure en cours, qui est celle de l’intelligence artificielle, du Blockchain et du Big Data, qui conduit à des opportunités considérables et nécessitent de nouvelles initiatives et de nouvelles organisations ». Adapter l’économie nationale aux mutations du monde et favoriser le développement humain. Deux orientations qui conviennent au chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani. Mais pour ce dernier, le contexte impose aussi que les secteurs public et privé travaillent ensemble dans le cadre d’un véritable partenariat afin de soutenir une croissance forte à même d’élever le pays et résoudre un tant soi peu l’épineuse question du chômage des jeunes. Des jeunes notamment entrepreneurs qui auraient toute l’attention de la CGEM, selon son président assurant qu’ils constituent «l’un des axes majeurs du mandat qui est le nôtre. A travers cette Université d’été et des différentes initiatives que nous allons prendre en faveur des jeunes entrepreneurs, des start-up et de l’écosystème, on va contribuer à créer, faire en sorte que ce formidable vivier dont on dispose puisse s’exprimer et véritablement trouver sa place dans cette dynamique ». « Le monde change ! Et nous », « L’Etat de l’Etat : nouveau

Présidentielle malienne: Moussa Mara se retire au profit du Dr Cheick Modibo Diarra

Présidentielle malienne: Moussa Mara se retire au profit du Dr Cheick Modibo Diarra

Membre de la « Convention des bâtisseurs », l’ancien premier ministre Moussa Mara a décidé de se retirer de la course à la présidentielle du 29 juillet prochain au profit du Dr Cheick Modibo Diarra. Nous publions ci-dessous l’intégralité de sa déclaration de retrait au profit de l’ancien Premier ministre de la Transition. Maliennes et Maliens, Mes chers compatriotes de l’intérieur et de la Diaspora, Il y a deux mois je me suis porté devant vous pour déclarer ma candidature à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain et je vous ai présenté ma démarche, mes ambitions et les principes que j’entends imprimer à l’action étatique si vous portez votre choix sur ma personne. Mon équipe et moi, depuis quelques semaines occupons le terrain avec nos idées et selon une méthode de communication qui vous ont permis d’apprécier la pertinence de nos propositions et la crédibilité de notre candidature. Il y a six mois, le Congrès de notre parti, YELEMA le changement, indiquait clairement notre volonté de rassemblement permettant de réaliser le changement profond auquel nous aspirons et souhaité par tous les Maliens. Le parti prit à ce titre la décision historique de s’engager à soutenir toute candidature de rassemblement, même si celle-ci ne venait pas de ses rangs en se disant prêt à se sacrifier pour le pays. Depuis le mois de novembre 2017, nous n’avons jamais cessé de caresser cette idée et nous nous sommes engagés dans plusieurs directions pour la réaliser en ne mettant jamais en avant notre candidature et en ayant à cœur de réussir à rassembler les forces du changement. Nous avons poursuivi ces démarches, y compris après notre déclaration de candidature et avons toujours proclamé cela dans nos interventions publiques. Nous sommes en passe de réaliser ce rassemblement, grâce à l’intervention salutaire de nombreuses organisations de la société civile, à travers une plateforme constituée autour du Premier ministre Cheick Modibo DIARRA. En conséquence, suivant en cela les résolutions de notre congrès et soucieux de donner une grande chance à l’avènement du vrai changement au Mali, j’ai l’honneur de vous informer que je retire ma candidature à l’élection présidentielle. Je m’engage à participer pleinement à l’animation de l’équipe en constitution autour du Dr DIARRA pour redresser notre pays et lui donner une nouvelle route vers l’unité, la sécurité, la justice et la prospérité. Mon équipe se mettra entièrement à la disposition de la cause commune et emploiera toute son énergie, son imagination et sa conviction à cela. L’ensemble des dirigeants, cadres, élus, militants du parti YELEMA également ! J’exhorte toutes les organisations qui me soutiennent, tous les sympathisants, tous les citoyens qui ont animé notre campagne jusque-là à apporter leur soutien à l’équipe constituée autour du Premier ministre Cheick Modibo DIARRA. Je demande à l’ensemble des Maliens de se joindre à ce groupe qu’ils ont tant souhaité lors des milliers de rencontres que j’ai eues avec eux ces dernières années. Ensemble nous allons réussir à sortir notre nation du gouffre ! Pour moi, aucun sacrifice n’est vain pour le Mali. Dans ma vie politique, de la commune IV de Bamako au sommet de l’Etat où j’ai servi, j’ai toujours été animé de cette foi et je me suis évertué à poser des actes dans ce sens. Je continuerai à le faire. Que Dieu bénisse le Mali ! Bamako le 15 juin 2018 Moussa MARA