Maroc: Le monde des affaires veut s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale

Alain Bouithy

 

Ils ont dit

Salaheddine Mezouar, président de la CGEM
Le Maroc a besoin d’une entreprise forte, engagée et à l’écoute de la société
«Nous sommes interpellés par les changements et les évolutions du monde. Il est donc fondamental d’avoir un espace d’échange et de partage entre chefs d’entreprise marocains et partenaires internationaux pour appréhender ces évolutions, comprendre où l’on va et, face aux progrès technologiques, savoir ce que l’entreprise doit faire pour s’y adapter.
Nous sommes un pays qui a beaucoup d’atouts et qui a toujours relevé des défis. Nous traversons une période un peu particulière qui est intéressante pour nous et le secteur privé doit l’appréhender et s’impliquer d’une manière forte car le Maroc a besoin d’une entreprise forte, engagée, à l’écoute de la société, des consommateurs, mais aussi d’un pays fort. Nous voulons faire partie de tous ces acteurs qui travailleront pour que le Maroc soit toujours un pays gagnant, ambitieux qui donne de l’espoir et le meilleur de lui-même. Ce que nous sommes collectivement et solidairement capables de réaliser».
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français :
Nous sommes dans un temps d’effondrement de grands repères
«Pour que nous mesurions l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés, il faut comprendre que nous subissons trois chocs historiques: le choc du 20ème siècle et des extrêmes avec la montée d’un certain nombre d’idéologies notamment l’extrême droite qui se cumulent avec le choc charnière entre le 18ème et le 19ème siècles qui a été l’avènement du nouvel ordre social et politique avec un troisième siècle qui a été celui des grandes découvertes et grands mouvements tectoniques entre le 15ème et 16ème siècles.
Tous ces chocs constituent la vraie nature de notre monde en mouvement et les désirs sont nombreux avec la montée du populisme, des extrêmes, du sécessionnisme, du séparatisme et du souverainisme ainsi que de l’unilatéralisme».
Jean François Copé, ancien ministre français du Budget :

Les nouvelles technologies offrent aux jeunes de belles opportunités

«C’est une très belle initiative que des entrepreneurs marocains organisent des forums en invitant des personnalités marocaines et étrangères pour partager des cas de retour d’expérience.
Je pense que ce siècle est, en réalité, celui des jeunes. Parce que les technologies qui sont aujourd’hui disponibles permettent, grâce aux outils du numérique, de rencontrer des projets, des perspectives, de diffuser largement l’information et ainsi de changer complètement l’équilibre entre les générations. Et pour les jeunes, c’est une très belle opportunité».

Boubarack Lo,
Conseiller spécial en chef du Premier ministre sénégalais

La prochaine crise sera politique

«La prochaine crise, c’est le politique qui va la déclencher et nous avons aujourd’hui des éléments précurseurs: les comportements, la tentation de protectionnisme, la guerre commerciale. A mon avis, nous avons là des éléments très précis qui vont annoncer une grande crise si l’on n’y prend pas garde».

Jean Staune, fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris:

Une véritable crise conceptuelle

«Plus il y a d’interactions, plus le monde est complexe et instable. Plus il est volatil, à la baisse comme à la hausse, plus il y a de règles du jeu qui s’appliquent mais qui sont loin des règles du jeu classiques qu’on peut planifier. C’est dire qu’il y a une véritable crise conceptuelle. Le plus grave, c’est qu’on n’a pas les bons outils pour comprendre le monde aujourd’hui, encore moins celui de demain. Car, ce monde a déjà changé. Il y a une véritable crise conceptuelle: nous sommes en train de changer de civilisation et on n’a pas forcément les bons outils pour manager et diriger notre monde».

Propos recueillis par A. B.

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