C’en est trop pour les Marocains
Alors que les pressions inflationnistes ne donnent toujours pas de signes de détente, le moral des ménages continue de se dégrader. Et cela s’est à nouveau ressenti au premier trimestre de 2023. En effet, les résultats de l’enquête permanente de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP) auprès de ces derniers « montrent qu’au premier trimestre de 2023, le moral des ménages continue sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008 », a indiqué le HCP. Ressenti d’une forte détérioration du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, selon le HCP Selon le constat du Haut-commissariat, « l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 46,3 points, au lieu de 46,6 points enregistrés le trimestre précédent et 53,7 points une année auparavant». Le ressenti des ménages est préoccupant à bien des niveaux. A commencer par celui d’une forte détérioration du niveau de vie observée par 85,3% d’entre eux au cours des 12 derniers mois. Précisons que seuls 10,9% déclarent un maintien au même niveau et 3,8% une amélioration. Ainsi, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à moins 81,5 points en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 78 points et à moins 66,9 points respectivement », a conclu le HCP dans sa récente note d’information. Pessimistes, les ménages ne savent toujours pas à quel saint se vouer La même source révèle que 50,7% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 37,4% à un maintien au même niveau et 11,9% à une amélioration. Le Haut-commissariat en déduit que «le solde d’opinion sur l’évolution future du niveau de vie est resté négatif à moins 38,8 points, contre moins 43 points au trimestre précédent et moins 21,5 points au même trimestre de l’année passée ». Autre préoccupation et non des moindres : le niveau du chômage. D’après le HCP, au premier trimestre de 2023, 85,8% des ménages déclarent s’attendre à sa hausse au cours des 12 prochains mois. Après analyse, il apparaît ainsi que « le solde d’opinion est resté négatif à moins 81,4 points contre moins 79,6 points un trimestre auparavant et à moins 82,8 points un an auparavant». Troisième préoccupation, la conjoncture que d’aucuns jugent peu propice à l’achat des biens durables. En effet, au « premier trimestre de 2023, 79,0% contre 9,2% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables ». Le ressenti est tel que le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif avec moins 69,8 points contre moins 70,3 points au trimestre précédent et moins 66,7 points au même trimestre de l’année précédente. Analysant l’évolution de la situation financière, au premier trimestre de 2023, les ménages font état d’une détérioration continue. S’ils sont plus de la moitié (51,2%) à estimer que « leurs revenus couvrent leurs dépenses, 45,4% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3,4% affirment épargner une partie de leur revenu », indique le Haut-commissariat. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 42 points contre moins 42,1 points le trimestre précédent et moins 43,3 points une année auparavant. Commentant l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 61,2% contre 4% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de moins 57,2 points contre moins 53 points au trimestre précèdent et moins 50,9 points au même trimestre de l’année précédente. Pour les 12 prochains mois, 18,9% des ménages contre 24,1% s’attendent à une amélioration de leur situation financière, indique le HCP rapportant ainsi que le solde d’opinion de cet indicateur s’est établi à moins 5,2 points contre moins 7,7 points un trimestre auparavant et 8,3 points un an auparavant. Dans sa note d’information, le Haut-commissariat évoque également la perception des ménages sur leur capacité à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires. Ainsi, sur la capacité future à épargner, les données fournies par l’enquête font état de « perceptions toujours pessimistes » au premier trimestre de 2023. En effet, seuls 12% contre 88% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Sans surprise, « le solde d’opinion est resté négatif, à moins 76 points au lieu de moins 77,7 points au trimestre précédent et moins 72,2 au même trimestre de l’année passée ». Au cours de la même période, l’enquête révèle un ressenti d’une forte augmentation des prix des produits alimentaires. Il faut dire que « la quasi-totalité des ménages (98,7%) déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois », comme le révèle l’enquête. L’évolution est telle que le solde d’opinion est resté négatif, à moins 98,7 points, après avoir été de moins 98,8 points un trimestre auparavant et moins 97,9 points une année auparavant, note le Haut-commissariat. Soulignons enfin que 74,5% des ménages s’attendent à ce que les prix des produits alimentaires continuent à augmenter, au cours des 12 prochains mois, contre 4,7% à leur baisse. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 69,8 points contre moins 71,8 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 74,1 points une année auparavant. Alain Bouithy
Les ménages marocains tirent leur revenu de trois sources
Les salaires et les revenus agricoles constituent les principales sources de revenu des ménages marocains, indique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans une note intitulée « Sources de revenu des ménages : Structure et inégalité ». Selon le document rendu public mardi 18 mai, à l’échelle nationale, 38% des revenus des ménages proviennent des salaires, 44% en milieu urbain et 23% en milieu rural. La même source précise que « cette proportion est de 26,6% pour les 20% des ménages les moins aisés, 38% pour les 60% des ménages intermédiaires et 39,2% pour les 20% les plus aisés ». Deuxième source de revenus des ménages marocains, en termes d’importance, les transferts contribuent à hauteur de 20% au revenu global, indique l’institution publique soulignant qu’ils proviennent d’institutions publiques (49%), des ménages (40%) et d’institutions privées (11%). Dans son analyse, établie à partir des données issues de l’enquête nationale sur les sources de revenu réalisée parle HCP en 2019, le HCP relève en outre qu’«ils représentent 22% des revenus des ménages citadins et 14% des revenus des ménages ruraux ». Il ressort également de l’étude que, par tranche de revenu, les transferts constituent 28% du revenu des 20% des ménages les moins aisés, 21,2% de celui des ménages intermédiaires et 18,5% des ménages aisés. L’autre enseignement qui ressort de cette analyse, est que « le revenu mixte provenant de l’emploi indépendant non agricole, où participent le travail et le capital, constitue 18% des revenus des ménages (20% en milieu urbain et 12% en milieu rural) », indique le Haut-commissariat. Précisons que, par tranche de revenu, cette composante représente 10,4% du revenu des 20% des ménages les moins aisés, 17,9% des intermédiaires et 18% des ménages aisés. Marquée par une mauvaise campagne agricole, l’année 2019 s’est soldée par un revenu agricole global de 10% au profit des ménages(36,7% en milieu rural et 0,7% en milieu urbain), note le HCP. Ainsi, le revenu agricole constitue 8,1% du revenu des 20% des ménages les moins aisés et 7,3% de celui des ménages intermédiaires, alors que les revenus agricoles contribuent à hauteur de 12,9% au revenu des 20% des ménages les plus aisés. Selon la note, « au total, le revenu agricole représente, en milieu rural, plus de la moitié des revenus des 20% des ménages les plus aisés (54,4%), 19% de ceux des ménages intermédiaires et 9% de ceux des moins aisés ». Concernant le nombre moyen de sources de revenu, la note du Haut commissariat conclue que les ménages marocains vivent avec près de 3 sources de revenu, 2,7 en milieu urbain et 3,5 en milieu rural. Aen croire le Haut-commissariat, « ce nombre moyen est de 3,2 parmi les 20% des ménages les moins aisés, de 2,9 parmi les 60% des ménages intermédiaires et de 2,7 parmi les 20% des ménages aisés ». Dans l’ensemble, le HCP note qu’une majorité des ménages(près de 96%) dispose d’au moins deux sources de revenu (99,8% en milieu rural et 94% en milieu urbain), près de la moitié (41,7%) dispose de trois sources, moins d’un tiers (29,6%) de deux sources et près d’un quart (20,2%) de quatre sources. Il ressort aussi de cette étude que la part des ménages disposant d’au moins quatre sources de revenu est plus élevée en milieu rural (47,1%) qu’en milieu urbain (14,2%), précise-t-on. Le dernier enseignement à tirer de cette analyse concerne les inégalités sociales dont les salaires seraient les grands contributeurs. En effet, le revenu salarial des 20% des ménages les plus aisés étant 14,1 fois celui des 20% des ménages les moins aisés, l’écart est de 25,9 fois entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% les moins aisés. Le HCP en déduit que «les inégalités salariales contribuent pour 40% aux inégalités du revenu global mesurées par l’indice de Gini», mais ajoute cependant que les revenus provenant de l’emploi indépendant non agricole présentent les écarts les plus prononcés. A noter que les 20% des ménages les plus aisés détiennent 16,5 fois le revenu des 20% des ménages les moins aisés. Selon le HCP, cet écart est de 38,4 fois entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% des ménages les moins aisés. Pour l’institution, les inégalités inhérentes à cette source de revenu expliquent 20,2% des inégalités du revenu global des ménages, 21,7% en milieu urbain et 14,2% en milieu rural. Alain Bouithy
Maroc. Les ménages en galère: Entre absence de revenus, sentiment de claustrophobie et autres troubles et phobies
Il ne fait aucun doute que le confinement, imposé par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) pour réduire un tant soit peu l’impact économique et social de la crise sanitaire au Maroc, a constitué une perte de sources de revenus pour bon nombre de ménages marocains. Selon une enquête que vient de réaliser le Haut-commissariat au plan (HCP) sur l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages, plus d’un tiers d’entre eux (34%) affirme n’avoir aucune source de revenus en raison de l’arrêt de leurs activités au temps de confinement. « Cette proportion est légèrement plus élevée parmi les ruraux (35%) que parmi les citadins (33%). Elle s’élève à 44% parmi les ménages pauvres, à 42% parmi les ménages de l’habitat précaire, à 54% parmi les artisans et ouvriers qualifiés, à 47% parmi les commerçants, et à 46% parmi les ouvriers et manœuvres agricoles », a souligné l’institution publique. Quatre jours après la présentation des scénarios de sortie du confinement, initialement prévue pour le 20 mai dernier et reportée au 10 juin prochain, le Haut-commissariat livre cette fois-ci les résultats d’une enquête qu’il a réalisée, du 14 au 23 avril 2020, auprès des ménages et qui en dit long sur l’adaptation du mode de vie des ménages sous la contrainte du confinement. L’enquête, qui « a pour objectif d’appréhender, notamment, le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au Covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques », nous éclaire aussi sur la situation financière actuelle de ces derniers. Il apparaît ainsi que « pour 38% des ménages, le revenu couvre juste les dépenses, 39% en milieu urbain et 35% en milieu rural, 22% puisent de leurs épargnes (20% en milieu urbain et 26% en milieu rural), 14% recourent à l’endettement (12% en milieu urbain et 17% en milieu rural) », a relevé le HCP ajoutant que 8% comptent sur les aides de l’Etat pour couvrir leurs dépenses quotidiennes, 9% en milieu urbain et 5% en milieu rural. A propos justement des aides publiques accordées aux ménages pour perte d’emploi, l’enquête a montré qu’« un ménage sur cinq (19%) a reçu une aide de l’Etat pour compenser la perte d’emploi : 13% dans le cadre du programme RAMED et 6% dans le cadre du programme d’aide aux salariés formels (CNSS) ». Le HCP rapporte en outre que près de la moitié des ménages (49%) affirme qu’au moins un de leurs membres actifs occupés a été contraint d’arrêter son activité et que 40% d’entre eux ont reçu une aide de l’Etat ou de la part de l’employeur. Selon la source d’aide, il ressort que « 31% des transferts reçus proviennent de l’Etat à travers le programme d’aide aux salariés formels (CNSS), 34% en milieu urbain et 16% en milieu rural », a poursuivi le Haut-commissariat. Ainsi rapportée à l’ensemble des ménages marocains, la part des ménages bénéficiaires de ce programme d’aide s’élève à 6% à l’échelle nationale, 8% en milieu urbain et 2% en milieu rural, a-t-il ajouté. Quant à l’aide de l’Etat à travers le ciblage du programme RAMED, elle a été évoquée par 67% des ménages bénéficiaires, 63% en milieu urbain et 81% en milieu rural. Signalons qu’à l’échelle nationale, « cette proportion s’élève à 13%, 15% en milieu urbain et 9% en milieu rural. Elle atteint 22% pour les ménages dirigés par des ouvriers et manœuvres agricoles, 19% par des ouvriers et artisans qualifiés, et 16% par des commerçants ». Notons par ailleurs que 18% des ménages n’ayant pas perdu leur emploi disent avoir également bénéficié de l’aide de l’Etat, 13% en milieu urbain et 26% en milieu rural ; ce qui représente 3,6% des ménages marocains. Mais attention, ils sont près de trois ménages sur quatre (72%) bénéficiaires de l’aide de l’Etat à penser que ces aides ne sont pas suffisantes pour compenser la perte des revenus, 75,9% en milieu urbain et 55,7% en milieu rural. Abordant les difficultés d’accès aux aides publiques, l’enquête a révélé que « 60% des ménages ayant un membre qui a perdu son emploi ont des difficultés d’accès aux aides publiques. 59% d’entre eux affirment qu’ils sont enregistrés mais non encore bénéficiaires, 54,5% en milieu urbain et 68% en milieu rural », a fait savoir le HCP notant que ces pourcentages, rapportés à l’ensemble des ménages marocains, s’élèvent à 21% à l’échelle nationale, 19% en milieu urbain et 26% en milieu rural. Quant aux autres raisons ayant empêché cet accès, on note que 7% n’ont pas encore formulé leur demande au moment de l’enquête mais comptent le faire, 11% ne sont pas affiliés à la CNSS, 9% ne sont pas adhérents au RAMED et 3% estiment qu’ils n’ont pas besoin de l’aide. S’il paraît que les ménages apprécient diversement cette situation, l’enquête a toutefois montré qu’un tiers des Marocains se sont auto-confinés avant la décision officielle de l’état d’urgence sanitaire. En effet, « 34% des ménages marocains se sont confinés avant même l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, 54% ont commencé le confinement depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire, et 11% depuis la promulgation du décret-loi relatif à la déclaration de l’état d’urgence », a noté le HCP. S’agissant des règles du confinement, près de huit ménages sur dix (79%) affirment les respecter entièrement, 83% en milieu urbain et 69% en milieu rural. 21% reconnaissent les respecter que partiellement, 17% en milieu urbain et 29% en milieu rural. Concernant les autres aspects abordés dans cette étude, à savoir : l’état de l’approvisionnement des ménages en produits de consommation et d’hygiène, les rapports au système d’enseignement et de formation, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques, les résultats de l’enquête apportent également de riches enseignements. On y apprend, par exemple, que « pour 93% des ménages, les produits alimentaires de base (farine, huile, sucre, légumes, légumineuses, etc.) sont disponibles
La situation économique du pays n’est pas faite pour rassurer les Marocains
Les ménages marocains n’ont toujours pas confiance en la situation économique du pays. La persistance des craintes liées aux perspectives du chômage, du coût de la vie et de l’épargne a continué de plomber le moral de ces derniers au quatrième trimestre 2019, selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP). S’il s’est légèrement amélioré par rapport au trimestre précédent, le moral des ménages s’est, en effet, dégradé par rapport au même trimestre de l’année précédente « à travers la persistance du pessimisme relatif aux perspectives du chômage, du coût de la vie et de l’épargne », a souligné l’institution publique. « Ce ressenti négatif est constaté aussi au niveau de l’évolution, entre 2018 et 2019, de la situation des droits de l’Homme, de la protection de l’environnement et de la qualité des services sociaux », a expliqué le HCP dans une note d’information sur les résultats de l’enquête de conjoncture qu’il a menée auprès des ménages au terme de l’année 2019. En effet, l’indice de confiance des ménages (ICM) qui synthétise cette confiance s’est établi à 77,8 points, au lieu de 74,8 points enregistrés le trimestre précédent et 79,8 points une année auparavant. Les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages montrent que l’indice de confiance des ménages continue sa tendance baissière entamée depuis le premier trimestre de 2018. Selon les données du HCP, au cours du quatrième trimestre de 2019, près de la moitié des ménages (43,0%) ont déclaré une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, plus d’un tiers (34,0 %) un maintien au même niveau et moins d’un quart (23,0%) une amélioration. « Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 20,0 points, contre moins 20,2 points au trimestre précédent et moins 13,3 points au même trimestre de l’année passée », a noté le Haut-commissariat. Soulignons que l’enquête du HCP a révélé que moins d’un tiers des ménages (28,8%) a déclaré s’attendre à une dégradation du niveau de vie, près de la moitié (44,5%) à un maintien au même niveau et 26,7% à une amélioration.Il ressort ainsi que le solde d’opinion relatif à cet indicateur est passé à moins 2,2 points au lieu de moins 3,7 points le trimestre précédent et 9,0 points le même trimestre de l’année 2018. Dans le même temps, l’enquête de conjoncture a fait apparaître qu’une majorité des ménages, soit 79,5%, s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois et que seuls 7,9% sont plus optimistes. La perception par les ménages de l’évolution du chômage est telle qu’il est ressorti de l’enquête que le solde d’opinion est resté négatif à moins 71,6 points contre moins 71,8 points un trimestre auparavant et moins 70,0 points un an auparavant. L’érosion de la confiance des ménages a été aussi perceptible en ce qui concerne les achats des biens durables. En effet, au quatrième trimestre de 2019, plus de la moitié d’entre eux (55,6%) ont considéré que le moment n’est pas opportun de les effectuer. Ils n’étaient que 26,3% à croire que la conjoncture est au contraire favorable.Ainsi, pour le Haut-commissariat, « le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif, passant à moins 29,2 points contre moins 37,7 points le trimestre précédent et moins 36,7 points le même trimestre de l’année 2018 ».A l’inverse de ce qui a été jusque-là observé au titre du quatrième trimestre 2019, l’enquête du HCP a relevé qu’une proportion assez importante des ménages (65,6%) a estimé que ses revenus couvrent ses dépenses au cours de ce trimestre, alors que 30,4% d’entre eux ont déclaré s’endetter ou puiser dans leur épargne tandis que 4,0% ont affirmé épargner une partie de leur revenu.Après analyse, « le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 26,4 points contre moins 29,5 points le trimestre précédent et moins 28,4 points une année auparavant », a relevé le Haut-commissariat.Concernant l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, il apparaît que 31,4% contre 9,3% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée.Ainsi que l’a souligné le HCP, cette perception est restée négative, « avec un solde d’opinion de moins de 22,1 points en amélioration par rapport au trimestre précédent où il enregistrait moins 26,0 points et en dégradation par rapport au même trimestre de l’année précédente où il enregistrait moins de 20,7 points ».Quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, l’enquête de conjoncture a fait apparaître que 27,6% contre 11,7 % des ménages, s’attendent à une amélioration de leur situation financière.Dans ces conditions, « le solde d’opinion de cet indicateur enregistre 15,9 points contre 12,8 points un trimestre auparavant et 19,1 points un an auparavant », a fait savoir le Haut-commissariat. Analysant l’évolution d’autres indicateurs trimestriels de la conjoncture, notamment sur la perception des ménages relative à d’autres aspects des conditions de vie dont la capacité des ménages à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires, l’enquête apporte beaucoup d’enseignements. Ainsi, il apparaît que la perception de la capacité future des ménages à épargner est restée pessimiste, que 17,8% contre 82,3% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Sur ce point, « le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif, à moins 64,5 points au lieu de moins 64,4 points au trimestre précédent et moins 63,0 points au même trimestre de l’année passée ». Toujours selon le HCP, 85,2% des ménages déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois contre une proportion minime des ménages (0,1%) qui ressentent leur diminution. La perception est telle que « le solde d’opinion est ainsi resté négatif, à moins 85,1 points, après avoir été de moins 83,7 points le trimestre précédent et de moins 90,3 points une année auparavant ». Pour 82,7% des ménages, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter au cours des 12 prochains mois, contre 0,5 %
99,8% des ménages équipés en téléphones mobiles (Maroc)
En 2018, l’usage du smartphone a connu un fort engouement au sein de la société marocaine, révèle une enquête de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Selon les résultats de l’enquête annuelle de collecte des indicateurs TIC qu’elle a menée auprès d’un échantillon de près de 5400 ménages et individus, 99,8% des ménages sont équipés en téléphonie mobile tant en milieu urbain que rural. Et parmi eux, « 75,7% possèdent un smartphone, soit un total de 22,5 millions d’individus. Ce qui correspondant à un accroissement de près de 1,2 million sur une année. Si l’évolution a été moins importante qu’en 2017, l’ANRT note cependant que l’équipement en smartphones marque, sur 7 ans, une croissance annuelle moyenne de 26%. D’après cette enquête, menée en étroite collaboration avec plusieurs institutions nationales, la catégorie d’âge de 5 à 39 ans est celle la plus équipée en smartphones avec des taux d’équipement allant de 80% à 88%. Tandis qu’une grande partie des individus équipés en smartphones utilisent des applications mobiles (94,7%). « Cet usage concerne aussi bien les individus résidant en milieu urbain que rural », souligne l’agence notant que les jeunes âgés de 12 à 24 ans utilisent à 97% des applications mobiles. Par ailleurs, l’étude indique que le nombre moyen des individus équipés en téléphone mobile dans un même ménage ressort à 3,9 tandis que l’équipement en téléphonie mobile concerne 92,4% des individus âgés de plus de 5 ans. Inscrit dans le cadre de ses missions de suivi des technologies de l’information et de la communication (TIC) au Maroc, l’étude a porté également sur l’équipement en téléphonie fixe qui reprendrait chez les ménages avec un taux de 21,8%. Une évolution observée notamment en milieu urbain, fait savoir l’ANRT. Dans ce volet, il apparaît aussi que l’accès à Internet demeurerait la motivation principale pour l’équipement des ménages en téléphonie fixe (93%), selon les données de l’enquête. En ce qui concerne l’équipement en ordinateurs, l’ANRT fait état de la dominance de l’ordinateur portable, indiquant que près de 4,9 millions des ménages (60,6%) sont équipés en ordinateurs/tablettes. Sur 8 ans, précise l’Agence, cela représente un taux de croissance moyen annuel de l’ordre de 7,5%. A noter également que « 50% des ménages seraient équipés en ordinateurs portables », selon le régulateur national du secteur télécoms qui fait état, par ailleurs, de la hausse de 11,5% de l’équipement en ordinateurs chez les individus. Sur ce sujet, l’agence note un écart selon le milieu et le genre, ajoutant que « les jeunes de 9 à 24 ans sont les plus équipés en ordinateurs ». Soulignant un fort engouement pour l’accès à l’Internet mobile chez les ménages, l’ANRT révèle que l’équipement des ménages en accès Internet s’élève à 74% (soit près de 6 millions de ménages). Selon le régulateur, huit ménages sur dix sont équipés en accès Internet en milieu urbain contre six sur dix en milieu rural. Autres enseignements relevés dans ce volet : l’équipement en Internet mobile domine avec sept (7) ménages sur dix (10) qui en sont équipés ; le divertissement (réseaux sociaux et jeux) et l’accès aux actualités représentent les principaux usages tandis que quatre ménages sur dix affirment que leurs enfants âgés de moins de 15 ans utilisent Internet. Soulignons également que « 73% des parents déclarent contrôler les usages de leurs enfants sur Internet bien que 64% reconnaissent ne pas être outillés pour orienter les usages de leurs enfants de l’Internet », selon l’étude ajoutant que pour près de six ménages sur dix, l’éducation des enfants à l’usage de l’Internet incomberait à l’école. Alors que deux tiers de ceux-ci estiment que l’Internet aurait un impact positif sur leurs enfants. L’enquête, qui a adopté une méthode d’échantillonnage probabiliste, arrêtée en concertation avec le HCP en vue d’assurer la fiabilité des résultats, révèle que 20,1 millions d’individus participent aux réseaux sociaux. « Cette utilisation est généralisée, indépendamment de l’âge et du genre », note l’ARNT indiquant que WhatsApp arriverait en tête des réseaux sociaux utilisés et que près de huit internautes sur dix utilisent les réseaux sociaux quotidiennement. Par ailleurs, les jeunes âgés entre 12 et 24 ans sont ceux qui fréquentent massivement les réseaux sociaux quotidiennement et près de la moitié des internautes passent plus d’une heure par jour sur les réseaux sociaux. Quant aux achats en ligne, tout porte à croire que le e-commerce continue sa progression, en augmentant de près de 21,3% entre 2016 et 2018. L’ARNT fait observer que près d’une personne sur cinq recourt au e-commerce dans le milieu urbain. Près de la moitié des individus ayant effectué des achats en ligne en 2018 l’auraient fait entre deux et cinq fois. Alors que les vêtements (70% des individus ayant acheté en ligne en 2018) arriveraient en tête des produits achetés sur Internet. Alain Bouithy
HCP: les ménages marocains s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois
Les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent, globalement, que l’indice de confiance des ménages continue sa tendance baissière entamée depuis le premier trimestre de 2018. L’indice de confiance des ménages (ICM) s’est ainsi établi à 79,1 points, au lieu de 79,8 points enregistrés le trimestre précédant et 87,3 points une année auparavant. Evolution des composantes de l’ICM • Perceptions négatives de l’évolution du niveau de vie Au premier trimestre de 2019, 43,2% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 28,6 % un maintien au même niveau et 28,2% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 15 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport à une année auparavant où il était à moins 13,3 points et à moins 6,2 points respectivement. Au cours des 12 prochains mois, 26,5% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 37,0% à un maintien au même niveau et 36,5% à une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur passe à 10 points au lieu de 9 points le trimestre précédent et 16,6 points le même trimestre de l’année 2018. • Anticipation d’un chômage en hausse Au premier trimestre de 2019, 82,5% contre 7,0% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à moins 75,6 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent où il a enregistré moins 70,0 points que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 54,5 points. • Pour les ménages, la conjoncture toujours peu favorable aux achats de biens durables Au premier trimestre de 2019, 58,8% contre 22,5% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif, passant à moins 36,3 points contre moins 36,8 points le trimestre précédent et moins 27,2 points le même trimestre de l’année 2018. • Situation financière des ménages : sentiment d’une dégradation Au premier trimestre de 2019, 63,6% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 32,6% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3,8% affirment épargner une partie de leur revenu. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 28,9 points contre moins 28,4 points au trimestre précédent et moins 25,2 au même trimestre de l’année précédente. Quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 32,8% contre 11,6% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée. Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de moins 21,2 points au lieu de moins 20,7 points enregistré un trimestre auparavant et moins 18,1 points un an auparavant. S’agissant de l’évolution de leur situation financière au cours des 12 prochains mois, 33,0% contre 12,4 % des ménages, s’attendent à une amélioration de leur situation financière. Le solde d’opinion de cet indicateur enregistre 20,7 points au lieu de 19,1 points un trimestre auparavant et 25,9 points un an auparavant. 2. Evolution d’autres indicateurs trimestriels de la conjoncture. • Capacité future à épargner : opinions pessimistes Au premier trimestre de 2019, 18,5% contre 81,5% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur a gardé son niveau du trimestre précédent (moins 63,0 points) et s’est dégradé par rapport au même trimestre de l’année précédente (moins 54,5 points). • Attente d’une hausse des prix des produits alimentaires Au premier trimestre de 2019, 88,3% des ménages déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois au moment où seuls 0,2% ressentent leur diminution. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, à moins 88,1 points, après avoir été de moins 90,3 points le trimestre précédent et de moins 86,7 points une année auparavant. Au cours des 12 prochains mois, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter selon 87,6% des ménages contre 0,1% qui s’attendent à leur baisse. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à moins 87,5 points, au lieu de moins 86,6 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 82,9 points une année passée.
Maroc: Les ménages retrouvent le moral
Les ménages marocains anticiperaient-ils une embellie de leur situation ? A en croire les conclusions de l’enquête de conjoncture menée par le Haut-commissariat au plan (HCP), le moral de ces derniers s’est amélioré au premier trimestre 2017. Selon la même source, l’indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi à 78,2 points, au lieu de 73,5 points un trimestre auparavant et de 71,6 points le même trimestre de l’année précédente. Le Haut-commissariat a, en effet, relevé une évolution positive des composantes de l’ICM, à savoir la perception des ménages de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables et de leur situation financière ; et d’autres indicateurs trimestriels de la conjoncture (capacité des ménages à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires). D’après lui, les ménages anticipent une forte amélioration de leur niveau de vie. Le solde d’opinion sur l’évolution du niveau de vie a atteint un niveau positif qu’il n’a pas enregistré depuis le deuxième trimestre de 2012. Il est passé à 5,7 points, au lieu de moins 2,4 points le trimestre précédent et moins 14,2 points une année auparavant, a-t-il noté. En détail, le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 12 points, au lieu de moins 17,5 points le trimestre précédent et de moins 22,9 points une année auparavant. Selon l’enquête, 42,7% des ménages ont globalement déclaré une dégradation du niveau de vie et 30,7% une amélioration. « Au cours des 12 prochains mois, 27,6% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 39,0% à un maintien au même niveau et 33,4% à une amélioration », a noté l’institution publique. D’où le solde positif. En ce qui concerne le chômage, la perception des ménages a été moins négative selon le HCP qui a relevé qu’au cours des trois premiers mois de l’année, 74,5% contre 9,6% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Ainsi, « le solde d’opinion est resté négatif, à moins 64,9 points, en amélioration toutefois par rapport au trimestre précédent où il était à moins 66,8 points et par rapport au même trimestre de l’année précédente où il a enregistré moins 67,7 points », ont expliqué les analystes du HCP. Bien qu’elle se soit améliorée, l’opinion des ménages sur l’opportunité d’achat de biens durables est toujours réservée. L’analyse des données réunies fait ressortir que 59,5% contre 19,5 % des ménages considéraient que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables au premier trimestre. « Le solde d’opinion relatif à cette composante est resté négatif, passant à moins 40 points, après avoir été de moins 40,2 points le premier trimestre de 2016 et moins 43 points le trimestre précédent », a noté l’organisme public. Soulignons que les ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière. Le HCP a noté un solde d’opinion resté positif à 13,4 points. Ce qui représente une nette amélioration aussi bien par rapport au trimestre précédent où il était à 6,5 points que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il a enregistré 1,2 point. Notons qu’au premier trimestre, 57,5% des ménages ont estimé que leurs revenus couvraient leurs dépenses, 35,1 % ont déclaré qu’ils s’endettaient ou puisaient dans leur épargne alors que 7,4 % ont affirmé qu’ils épargnaient une partie de leur revenu. « Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à moins 27,8 points, en amélioration par rapport au quatrième trimestre de 2016 et en détérioration par rapport au premier trimestre de l’année dernière où il était respectivement de moins 28,7 points et de moins 27,2 points », a expliqué le HCP. Signalons que 37,4% contre 10,7% des ménages ont aussi considéré que l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois s’est dégradée. « Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de moins 26,8 points, au-dessus des moins 33,3 points et moins 27,4 points enregistrés respectivement au trimestre précédent et au premier trimestre de 2016 », a indiqué le Haut-commissariat. En revanche, leur regard sur l’avenir de la situation financière des mêmes ménages demeurait optimiste. En effet, 27,5% contre 14,1% des ménages, s’attendent à une amélioration de leur situation financière au cours des 12 prochains mois. S’agissant de la capacité des ménages à épargner, la perception de ceux-ci est moins pessimiste. En effet, au premier trimestre de 2017, seuls 17,9% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. « Le solde d’opinion est resté ainsi négatif, à moins 64,1 points, après avoir été de moins 68,7 points le trimestre passé et de moins 69,7 points une année auparavant », a relevé le HCP. En ce qui concerne l’évolution des prix des produits alimentaires, les ménages disent s’attendre toujours à une hausse. A ce niveau, on notera que le solde d’opinion est resté négatif, se situant à moins 77,7 points, au lieu de moins 77,3 points enregistrés un trimestre auparavant et moins 79,3 points une année passée. Et pour cause : au premier trimestre, 87,4% des ménages estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois au moment où seuls 0,6% ont ressenti une diminution. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif, à moins 86,8 points, après avoir été de moins 87,3 points le trimestre précédent et de moins 85,5 points une année auparavant. Par ailleurs, 79,1% des ménages ont estimé que les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter au cours des 12 prochains mois. Seuls 1,4% s’attendent à une baisse des prix de ces derniers.