Ebola: la mobilisation s’accélère contre l’épidémie en RDC
Une réunion de coordination et de mobilisation des ressources auprès des partenaires techniques et financiers a été organisée à l’OMS pour faire face à l’épidémie d’Ebola à Likati dans la province du Bas-Uélé, située au nord de la République démocratique du Congo (RDC). Le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Allarangar Yokouidé a réuni les partenaires techniques et financiers (PTF) dans la salle de conférence de l’OMS le samedi 20 mai 2017 pour échanger avec eux sur le processus de la riposte en cours. Au cours de cette réunion, il a tenu à présenter le budget proposé par le Ministère de la Santé Publique à toutes les parties-prenantes pour obtenir l’engagement des uns et des autres en vue d’appuyer les efforts de lutte du Gouvernement contre le très mortel virus hémorragique. Pour rappel, le Ministère de la Santé publique a finalisé son plan de riposte à l’épidémie de la maladie à virus Ebola (MVE) qui sévit à Likati, avec un budget associé à ce plan chiffré à 14,7 millions de dollars américains. A noter que l’épidémie a déjà fait, à la date du 20 mai 2017, un total de 34 cas suspects avec 4 décès (taux de létalité : 11,76%) dans la zone de santé de Likati (Province du Bas-Uélé, à plus ou moins 1400 kilomètres plus au nord de la RDC). A cette occasion, le Dr Allarangar a indiqué que le but de la réunion entre partenaires techniques et financiers était de ‘‘nous organiser de manière à ce que nous soyons complémentaires dans la réponse en cours et que la contribution de toutes les parties-prenantes soit la plus efficace, coordonnée et transparente possible face à cette urgence sanitaire’’. Il s’agit d’une première réunion entre les PTF depuis la déclaration de l’épidémie de la maladie à virus Ebola par le Ministre de la Santé Publique, le Dr Oly Ilunga Kalenga le 12 mai 2017. ‘‘Les besoins urgents et les défis sont énormes. Qu’il s’agisse de la logistique pour le déploiement des personnels et des équipements et matériels ainsi que des intrants sur le terrain, la recherche active des cas suspects, le suivi des contacts dans des aires de santé éloignées et d’accès difficile, une coordination efficace et transparente par rapport à tout ce que nous apportons en réponse à cette urgence sanitaire est plus que jamais nécessaire dans de telles circonstances,’’ a-t-il ajouté. Il a invité les partenaires à s’impliquer davantage dans les différentes commissions mises en place par le Comité National de Coordination (CNC) piloté par le MSP, ‘‘afin que nos propositions soient à la fois constructives et prises en compte’’. ‘‘Il est très crucial que ce plan de réponse soit le plus cohérent possible, dans un esprit de responsabilité partagée, avec des détails précis concernant par exemple qui fait quoi, dans quelle aire de santé, avec quels moyens et budget, de telle sorte que chaque partenaire peut bien définir son intervention pour ne pas dupliquer les efforts sur le terrain,’’ a insisté pour sa part M. Daniel Carter, Conseiller en santé de DFID en RDC. Dans la foulée, plusieurs propositions ont été formulées par les partenaires. L’UNICEF se dit prêt par exemple à fournir des motos qui sont dans son entrepôt de Goma (Nord-Kivu) pour renforcer la mobilité des mobilisateurs sociaux travaillant dans la communication pour le développement et l’engagement des communautés, mais aussi les équipes qui travaillent dans la recherche active des cas suspects et le suivi des contacts. La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), le PAM (UNHAS), l’Union européenne (UE) se disent également disponibles et prêts à renforcer la logistique en termes de pont aérien avec des aéronefs pour relier les aires de santé enclavées et faciliter les différentes rotations des personnels et matériels. ‘‘Les trois avions d’ECHOFlight ne peuvent pas assurer l’évacuation médicale, mais la Protection civile peut activer le dispositif d’urgence permettant de renforcer le transport des équipes et des kits médicaux sur le terrain’’, a indiqué pour sa part M. Thomas Dehermann-Roy, Chef de Bureau, ECHO en RDC. ‘‘Les Etats-Unis sont également prêts à fournir la logistique nécessaire en aviation sur zone, pour désenclaver les localités touchées, mais une meilleure cartographie des pistes et leur capacité à accueillir le type d’aéronefs adaptés à ce genre de crise sanitaire,’’ a précisé de son côté M. Raimi Ewetola, Directeur-Pays de CDC en RDC. Parlant à son tour, M. Viviane Nzeusseu de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a offert l’engagement de son organisation à travailler en étroite collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC, plus particulièrement sur les aspects de la sensibilisation et des enterrements sécurisés en cas de décès des malades d’Ebola; tandis que la Banque Africaine de Développement (BAD) pourra de son côté apporter le cas échéant, son soutien financier dans certaines interventions sanitaires qui restent encore à préciser au cours de cette épidémie. Le Représentant de l’OMS a demandé que le Dr Ernest Dabiré, Coordonnateur du Cluster Santé en RDC assurant le rôle de Gestionnaire des incidents, puisse canaliser toutes ces propositions et suggestions afin de les mettre en commun de manière conjointe avec le Directeur de cabinet du Ministre de la Santé Publique, désigné comme Gestionnaire des incidents côté Ministère de la Santé Publique, pour une réponse efficace à l’épidémie en cours. Avec l’OMS