RDC/Ituri : au moins 15 personnes tuées par des rebelles ADF dans le territoire de Mambasa en deux jours

Au moins 15 personnes ont été tuées par des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) depuis mercredi 14 août, dans les localités de Bana Congo, Limba, et Mayana, situées dans le territoire de Mambasa (Ituri). La Nouvelle société civile de Mambasa rapporte que parmi les victimes, huit ont perdu la vie lors d’une double attaque survenue jeudi 15 août, ayant également provoqué le déplacement de nombreux agriculteurs. Le bilan reste provisoire, car le sort d’une vingtaine d’autres personnes, enlevées par ce groupe armé, demeure inconnu. L’attaque qui s’est déroulée jeudi 15 août dans le village de Mayana, situé dans la chefferie de Babila Babombi, a fait cinq morts. Les victimes étaient des agriculteurs surpris dans leurs champs. Plus tard dans la journée, un autre groupe de rebelles ADF a attaqué la localité de Limba, tuant trois civils. La Nouvelle société civile rapporte également qu’une attaque menée par les ADF mercredi 14 août à Bana Congo, près de Mungamba, a fait sept morts, et qu’au moins 25 personnes ont été emmenées de force dans la brousse. La situation sécuritaire dans la région a poussé de nombreux habitants à fuir vers Lolwa, tandis que les activités agricoles, principale source de subsistance pour la population locale, sont complètement paralysées. Les acteurs de la société civile de Mambasa appellent le Gouvernement à organiser des opérations militaires pour traquer ces rebelles, à l’image des actions menées dans le Nord-Kivu, afin de démanteler ce groupe armé qui continue de semer la terreur dans la région.
RDC. État de siège : Le Président Félix Tshisekedi a échangé avec le caucus des parlementaires du Nord-Kivu et de l’Ituri

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a échangé ce mercredi 13 octobre 2022 dans la soirée, à la cité de l’Union Africaine, avec une délégation du caucus des Parlementaires du Nord-Kivu et de l’Ituri au sujet de l’État de siège qui prévaut dans les deux provinces. Au cours de cette entrevue de près de trois heures élargie aux Présidents des commissions défense et sécurité de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi qu’aux autorités civiles et militaires concernées par cette question, il a été procédé à l’évaluation de l’état de siège dans les provinces précitées. Les discussions, à en croire le Ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, se sont cristallisées autour de la perspective d’une table ronde qui décidera du maintien, de la requalification ou carrément de la levée de l’État de siège à la lumière du rapport de mission qu’avait effectuée sur terrain le Premier Ministre, Sama Lukonde, il y a quelques mois. Aussi, la réunion de ce mercredi était-elle considérée comme préparatoire à cette Table ronde qui associera les membres de la société civile pour trouver des réponses idoines à la problématique sécuritaire dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri. A travers cet échange citoyen, a précisé le porte-parole du Gouvernement, il sera question, pour le Chef de l’État, de s’en remettre auprès des populations locales via leurs représentants avant de décider de la suite à réserver à leur requête portant sur la levée de l’état de siège. Au cours de leur entrevue avec le Chef de l’Etat qui s’est mis à leur écoute, les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri lui ont fait part du ras-le-bol des populations locales au regard des retombées néfastes de l’état de siège sur leur vécu quotidien avec, à la clé, des tracasseries et autres déviations. Qu’à cela ne tienne. Tout en exhortant les communautés locales à faire taire leurs antagonismes pour privilégier l’amour et l’entente, le Chef de l’Etat a, néanmoins, rassuré ses interlocuteurs sur la tenue des élections dans cette partie du pays ainsi que sur l’exécution du projet de 145 territoires, spécifiquement dans les provinces en proie à l’insécurité.
RD Congo : Déclaration sur le meurtre de dizaines de personnes déplacées dans le camp de Plaine Savo, en Ituri
Le Conseil norvégien pour les réfugiés condamne dans les termes les plus forts le massacre de dizaines de civils dans la soirée du 1er février 2022 par un groupe armé dans le camp de déplacés de Plaine Savo près de Bule, dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC). « C’est la dernière d’une série d’attaques brutales en Ituri. Plaine Savo est peuplée de familles – des familles vulnérables – qui ont fui des violences similaires avec leurs enfants et qui ne demandent que le droit de vivre en paix », a déclaré Caitlin Brady, directrice du Conseil norvégien pour les réfugiés en RDC. « Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais aucune justification pour les attaques contre les civils. Les responsables doivent être tenus de rendre des comptes. » Les premiers rapports indiquent que 59 civils ont été tués et 40 autres blessés. Le directeur d’une école de la région, soutenue par le Conseil norvégien pour les réfugiés, a indiqué que deux de ses élèves figuraient parmi les morts. Les assaillants ont utilisé des armes à feu et des machettes pour attaquer les occupants du camp. Les blessés ont été emmenés dans un établissement de santé local pour y être soignés. Le camp de Plaine Savo abrite plus de 24 000 personnes qui ont fui les violences dans le territoire de Djugu en 2019. Elles ont une nouvelle fois été contraintes de fuir et ont trouvé refuge à la base de la mission de maintien de la paix des Nations unies (MONUSCO). On observe une forte recrudescence des attaques délibérées et ciblées des groupes armés contre les personnes déplacées en Ituri. En plus de l’attaque la plus récente, environ 68 personnes ont été tuées dans des attaques contre cinq camps différents dans la même zone depuis novembre 2021. Ces attaques ont déclenché de nouvelles vagues de déplacements massifs et plongé des populations déjà vulnérables dans un climat de terreur. « Nous exhortons les autorités congolaises à redoubler immédiatement d’efforts pour assurer la protection des civils et à prendre des mesures concrètes pour s’attaquer aux moteurs du conflit dans l’est du pays », a déclaré Mme Brady.
Ituri : les FARDC lancent des offensives contre des rebelles de la coalition FPIC et CODECO

Les Forces armées de la RDC ont lancé, mardi 4 janvier, des offensives dans des points de cachette des miliciens de la coalition FPIC et CODECO dans la région de Lipri et Ngongo, à près de 35 km à l’Ouest de Bunia (Ituri). Selon le porte-parole militaire de l’armée dans cette province, le lieutenant Jules Ngongo, l’objectif est de pourchasser ces rebelles qui tentent de se réorganiser dans cette zone. « Pour mener à bien ces offensives, le gouverneur militaire et commandant général des opérations, le lieutenant-général Luboya demande à sa population de demeurer vigilante et redynamiser la collaboration en cette période où les FARDC sont engagées dans ces opérations », a affirmé le lieutenant Jules Ngongo. En effet, des combats à l’arme lourde et légère sont signalés à Lipri et Ngongo. Le bilan n’est pas encore disponible et le gouverneur Luboya encourage l’armée à détruire ces forces négatives et imposer la paix et la tranquillité en Ituri. Le gouverneur de l’Ituri demande aussi aux FARDC de protéger « de mieux en mieux » la population de sa province.
RD Congo. Nord-Kivu & Ituri : Il faut lever l’état de siège maintenant!

TRIBUNE. Le 06 Mai 2021, le président Felix Tshisekedi a instauré un état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri en vue, selon lui, de mieux protéger les civils et neutraliser les groupes armés négatifs qui y sèment la terreur. Au lendemain de la déclaration du Président de la République de déclarer l’état de siège, notre mouvement avait soulevé des inquiétudes sur le manque d’une évaluation préalable de la situation avec toutes les parties prenantes et d’une préparation conséquente de l’état de siège. Trois mois après la déclaration de l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, la violence venant des groupes armés négatifs et des éléments de l’armée s’est intensifiée, les droits des citoyens sont de plus en plus piétinés et l’administration locale est complètement à l’arrêt. En effet, depuis l’instauration de l’état de siège le 06 Mai 2021, au moins 533 personnes ont été tuées dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri soit une moyenne de 6 civils tués par jour. Les FARDC, toujours rongées par ce que nous dénonçons chaque jour : l’affairisme de certains de ses membres ainsi que le manque de soutien logistique et financier conséquent de la part du gouvernement, n’ont fait qu’assister impuissamment aux tueries des civils et les voir s’étendre aux zones géographiques qui étaient jadis calmes. C’est le cas de la localité de Kalunguta en territoire de Beni qui a subi sa toute première attaque meurtrière le 15 Juillet 2021 depuis le début des tueries de Beni en octobre 2014 ou encore la ville de Beni qui a à nouveau été attaquée le 01 Juillet 2021 après près de 15 mois de relative accalmie. Sur le plan des droits de l’Homme, il s’observe une hausse inquiétante des violations des droits de l’Homme, la restriction forte de l’espace civique ainsi que des difficultés d’accès à la justice depuis l’instauration de l’état de siège. Les membres des services de sécurité se croient désormais tout permis et n’hésitent pas d’arrêter, de torturer, d’imposer des frais illégaux aux citoyens pour des faits non infractionnels. Les libertés publiques sont carrément mises en veilleuses et toutes les voix discordantes sont vigoureusement réprimées par un puissant arsenal militaire visiblement préparer à taire toute protestation contre la persistance de l’insécurité plutôt que taire l’insécurité elle-même. Les tribunaux militaires, désormais habilités à juger les civils pour toute infraction, sont très peu nombreux, sans moyens et personnel suffisants et ne présentent pas suffisamment de garanties d’une justice équitable, indépendante, rapide et impartiale. Les détentions préventives prolongées sont ainsi devenues la norme en raison des capacités opérationnelles très limités de la justice militaire. Sur le plan de la gouvernance locale, l’état de siège a complètement normalisé le dysfonctionnement de l’Etat, paralysé l’administration et bloqué les initiatives de développement locale en ordonnant le remplacement des dirigeants civils par des militaires qui ne sont ni formés, ni destinés à administrer les entités territoriales. Au Nord Kivu comme en Ituri, il s’observe une tendance dangereuse à focaliser les actions de gouvernance vers des initiatives d’enrichissement des nouvelles autorités sur le dos des paisibles citoyens dont le pouvoir économique a été largement affaibli par des années de conflit. Le fait que les activités des assemblées provinciales soient suspendues pendant l’état de siège et que les libertés publiques soient très largement surveillées compromet toute initiative de contrôle de la gouvernance des dirigeants militaires et accroit le risque sérieux de prédation des ressources publiques. Du fait du manque d’une évaluation sans complaisance des causes et des acteurs des violences armées ainsi que des échecs des opérations militaires successives depuis 2014, l’échec de l’Etat de siège était prévisible malgré la bonne foi des populations et des organisations comme la nôtre qui se sont résignées à l’accepter. Il faut maintenant tirer les leçons de ces limites majeures de l’état de siège comme stratégie de pacification et envisager des alternatives crédibles. Ainsi, la LUCHA appelle les autorités Congolaises à lever l’Etat de siège afin de faire ce qui aurait dû être fait il y a trois mois : une évaluation transparente, sans complaisance et avec la participation des populations affectées, afin d’identifier les vrais remèdes aux tueries, à l’insécurité et aux violences armées à l’Est de la RDC et les appliquer. À défaut ou en attendant une levée totale de l’Etat de siège, nous appelons à : Démilitariser complètement les administrations publiques (perception des impôts et taxes, gestion financière des provinces et des entités locales/décentralisées, questions économiques, sociales et culturelles…) pour permettre à l’armée de concentrer ses efforts spécifiquement sur les opérations militaires et non sur des questions de gouvernance locale ; Rétablir les juridictions civiles dans leur compétence ordinaire et fixer les infractions spécifiques ayant trait à la sécurité pour lesquelles les juridictions militaires seront compétentes conformément à l’article 156 de la constitution ; Tout en félicitant l’armée pour ses nouvelles initiatives de contrôle des fonds alloués aux opérations militaires, identifier et écarter des opérations militaires en cours et de la chaîne de commandement de l’armée, de la police et des services de renseignements les officiers et militaires soupçonnés de violations graves de droits humains, des collisions avec les groupes armés ou de trafics divers et les mettre à la disposition de la justice ; Soutenir financièrement et sur le plan logistique les opérations militaires fortes en dotant l’armée d’une logistique de guerre conséquente, d’une solde digne et payée à temps, de la ration alimentaire suffisante, des soins médicaux complets, des camps militaires mieux équipés, etc. ; Mettre en œuvre un vrai programme de démobilisation, désarmement, réinsertion communautaire et éventuellement rapatriement des membres de groupes armés étrangers. La nomination à la tête du programme DDRC de Tommy Tambwe Ushindi Rudima, un rebelle multirécidiviste qui a encore récemment dirigé l’Alliance de Libération de l’Est du Congo, un mouvement armé visant à créer une « République Indépendante du Kivu », est une entorse majeure au processus de pacification de notre pays. Nous appelons à son remplacement. En remplacement de la fainéante force militaire de la MONUSCO, associer aux opérations militaires
RD Congo. Un député incarcéré pour avoir dit sa part de vérité…

« La grande responsabilité de la violence en Ituri revient au Président de la République, il trompe beaucoup. Le Chef de l’Etat se permet d’aller au Tchad enterrer Idriss Déby alors qu’en Ituri on a égorgé plus de 15 personnes, à Beni on en a égorgé beaucoup. Moi je commence à douter que le Chef de l’Etat ait vraiment le souci de la population iturienne. Il a promis le cantonnement (des miliciens, ndlr) rien, il a promis le désarmement rien, il avait dit qu’il viendrait rester ici rien, tout ce qu’il promet il ne le fait pas. Le jour où le Président de la République viendra ici je vais le lui dire en face. » C’est en ces termes que s’exprimait l’honorable Jean-Bosco Asamba, le député provincial d’Ituri devant sa base électorale, bien avant l’arrivée du président congolais à l’Est du pays. Il a été aussitôt convoqué à l’auditorat militaire et jeté comme un malfrat dans la prison de Bunia depuis le lundi 28 juin 2021. Pour quel délit? Au nom du crime d’avoir porté outrage au Chef de l’Etat. Les paroles sont trop crues certes mais on s’attendrait à ce que le Chef de l’Etat réponde à pareilles critiques par des ACTES concrets d’instauration de la paix à l’Est, prouvant ainsi le contraire à ce député. Hélas ! Malgré l’état de siège, les derniers événements en cours à l’Est du pays semblent marqués par une escalade encore plus grande de violence aveugle et meurtrière sur les pauvres civils. En arrêtant ce député sans avoir pris les précautions juridiques de lever son immunité, le régime de Kinshasa ne risque-t-il pas de renvoyer l’image d’un pouvoir qui n’honore plus les garanties offertes par la constitution et sur la liberté d’expression et sur l’immunité d’un élu dans l’exercice de ses fonctions. Et qui pis est, cet avertissement glaçant du gouvernorat militaire de l’Ituri qui, commentant cette arrestation, ne laisse que très peu de marge de manœuvre au respect de droits citoyens : « cette arrestation doit servir d’exemple à ceux qui se livrent parfois ds des propos déplacés contre l’armée. » Le plus caucasse dans l’enchaînement de tous ces événements, c’est que les véritables criminels siégeant au sein même des institutions se sentent protégés par le parapluie du pouvoir tandis que ceux qui osent lever la voix pour défendre l’intérêt supérieur du pays subissent menaces et incarcérations. Est-ce la meilleure démonstration d’un état de droit où dire la vérité devient un crime impardonnable de lèse-majesté? Par Germain Nzinga
Pour mieux cerner les contours de l’état de siège en RDC

TRIBUNE. L’état de siège décrété par les deux ordonnances présidentielles du Chef de l’Etat le 3 mai 2021 suscite des réactions diverses et cache difficilement le dessous de cartes derrière cette décision nommant des gouverneurs militaires au Nord-Kivu et à l’Ituri. Johnny Luboya Nkashama, nommé gouverneur militaire du Nord-Kivu, est un ancien commandant de la 13e région militaire de l’Equateur avant d’être nommé patron de la première zone de défense incluant entre autres la province de Kinshasa. Cet officier a un passé sulfureux qui montre qu’il a été un ancien de la rébellion du RCD Goma et un officier réputé très proche de James Kabarebe et de Gabriel Amisi. C’est en somme un homme de main de Kabila et un très proche du Rwanda, ce pays accusé de semer la violence dans cette partie de la province et d’être derrière plusieurs groupes armés écumant dans la région. Le général Constant Ndima Kongba, le tout nouveau gouverneur militaire d’Ituri est également un ancien rebelle issu de la rébellion du MLC de Jean-Pierre Bemba considéré comme proche de l’Ouganda. D’abord commandant de la 3e zone de défense couvrant les deux Kivu, le Maniema et la Tsopo, il était jusque-là le Chef d’état-major général adjoint chargé de l’administration et de la logistique. Selon le rapport UN S/2003/674 du 2 juillet 2003, c’est sous le commandement du colonel Constant Ndima que sera confiée l’Opération « Effacez le Tableau » initiée par le MLC de Bemba et qui laissera des souvenirs terrifiants en Ituri car caractérisée par des massacres, des viols et des actes de cannibalisme visant notamment les pygmées et les Nande. Le dénominateur commun entre ces deux gouverneurs est d’avoir des liens historiques très étroits avec des puissances qui travaillent depuis deux decennies contre la paix en Rd Congo : l’un pro-Rwanda, l’autre pro-Ouganda. Le Rwanda et l’Ouganda oeuvrant au Congo comme des sous-traitants et des fidèles gendarmes de la puissance américaine qui a créé l’AFDL en 1997 et sous la barbe de laquelle se déroule le génocide des congolais qui dure maintenant depuis 24 ans. Tout en soutenant nos vaillants combattants au front, nous aurions tout de même tort de faire AVEUGLEMENT confiance à ces deux gouverneurs. Accordons-leur momentanément le bénéfice du doute et donnons-leur « sous le sceau de la réserve » un crédit exceptionnel dans un temps bien déterminé. L’état de siège ayant une durée constitutionnelle de trente jours, les deux gouverneurs militaires et l’autorité qui les a nommés seront jugés à leurs actes. Pendant le gouvernorat militaire et dans la période qui suivra l’état de siège. Par Germain Nzinga
RDC : Bintou Keita réitère la détermination de la MONUSCO à appuyer la stabilisation de l’Ituri

« Pour guérir les plaies pour tout un chacun et pour toutes les communautés en Ituri, il est impératif que la confiance s’installe entre tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les ennemis de la paix. C’est ce qu’a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, Bintou Keita, ce jeudi à Bunia en Ituri. Lors d’une réunion avec le Comité provincial de sécurité à Bunia, la cheffe de la MONUSCO s’est montrée optimiste face à la situation sécuritaire dans cette province de la RDC. « Avec la Force, la volonté politique de l’Etat au niveau central, au niveau provincial, au niveau local, et avec la volonté d’accompagnement de tous les partenaires, des Nations Unies, de la MONUSCO et des partenaires bi et multilatéraux, il est possible de faire autrement », a-t-elle déclaré. Faire autrement pour vaincre les groupes armés dans cette province volatile de l’Est de la RDC, c’est aussi l’attente des populations. Celles-ci espèrent qu’avec un nouveau leadership à la tête de la MONUSCO, des changements pourraient s’opérer en vue de la restauration de l’autorité de l’Etat et de la pacification de la province. Reconnaissant l’importance de la MONUSCO dans la province, Alphonse Likana, Journaliste à Bunia souhaite que les actions de la Mission soient davantage expliquées aux populations à travers des sensibilisations, afin que celles-ci ne fassent plus d’amalgames et sachent faire la différence entre rumeurs et réalité sur le rôle exact et la présence de la MONUSCO. « La population de l’Ituri attend de la nouvelle Représentante spéciale un changement, afin qu’on ait un nouvel espoir. La population a besoin de la MONUSCO ici en Ituri pour nous aider à mettre fin à l’insécurité. La MONUSCO est souvent accusée de ne pas visiter certains points chauds de la Province et même du pays. Avec elle, nous attendons de voir la MONUSCO se déployer partout où il y a de l’insécurité. Nous attendons de voir l’efficacité réelle des casques bleus dans notre région, dans tous les coins chauds de l’Ituri », a déclaré Alphonse Likana. Les ennemis des Nations Unies sont les ennemis du Congo aussi Pour sa part, le Gouverneur de la province de l’Ituri est monté au créneau pour fustiger les « spoilers », qui propagent de fausses rumeurs sur la présence de la MONUSCO et qui ne servent pas la cause de la paix. Il condamne les rumeurs qui insinuent que les hélicoptères de la MONUSCO serviraient au ravitaillement des groupes armés. « Soyez tranquilles, vous savez que lorsque les hélicoptères sont chargés, lorsque les hélicoptères décollent, il y a tous les services de renseignements congolais qui sont à l’aéroport… Les Nations Unies sont des forces de préparation et aujourd’hui, avec l’insécurité, ils font des entrainements pour des évacuations ou pour des interventions pendant la nuit ou pendant la journée ; ils n’attendent pas que les problèmes se produisent, ils font des entrainements. Nous souhaitons qu’il n’arrive rien. Nous avons nos services de sécurité qui ne nous ont jamais rapporté ni montré un objet néfaste qui soit embarqué dans les hélicoptères de la MONUSCO », a-t-il affirmé devant la presse de Bunia. Jean Bamanissa poursuit : « Vous savez que les ennemis des Nations Unies sont les ennemis du Congo aussi. Quand vous voyez ces messages qui disent que des hélicoptères de la MONUSCO ont déposé des gens à tel ou tel endroit, vous remarquerez que c’est bien chronométré par rapport aux actions qui sont en train de se passer là-bas. Ce sont des personnes qui savent qui est en train de faire des choses pour déstabiliser le pays et la Province et qui veulent aussi rompre la confiance avec la population, le Gouvernement et les Nations Unies auxquelles nous appartenons ». La Province de l’Ituri compte plusieurs groupes armés locaux et étrangers, dont les ADF (Allied Defense Forces). La MONUSCO y a établi des bases militaires, notamment à Fataki, Roe, Djugu, Bogoro, Amee. De jour comme de nuit, les casques bleus organisent des patrouilles pédestres et motorisées, pour protéger les populations civiles. Ils n’hésitent pas à intervenir directement pour déloger des miliciens de telle localité. Ils évacuent également les militaires des FARDC blessés au combat et même des civils blessés dont la vie est en danger… A Bunia, Bintou Keita s’est également entretenue avec la Société civile, les Communautés locales, mais aussi le personnel des Nations Unies. JEAN TOBIE OKALA (MONUSCO)