Le Maroc demeure crédible sur le marché financier international
Le Maroc vient de réaliser une sortie remarquable sur le marché financier international (MFI), en émettant avec succès un emprunt obligataire d’un montant global de 3 milliards de dollars. L’opération, qui a remporté un franc succès auprès des investisseurs internationaux, marque le retour du pays sur le compartiment du dollar après une absence de 7 ans. «Le Royaume a émis, le 8 décembre 2020, un emprunt obligataire sur le marché financier international d’un montant global de 3 milliards de dollars en trois tranches», a en effet annoncé le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration qualifiant cette sortie de «remarquable». Dans un communiqué, publié mercredi 9 décembre dernier, le département dirigé par Mohamed Benchaâboun a affirmé que la première tranche d’une maturité de 7 ans porte sur un montant de 750 millions de dollars et qu’elle a été émise à un spread de 175 pb et un prix de 99,763% offrant ainsi un taux de rendement de 2,412% et servant un coupon de 2,375%. Portant sur un montant de 1 milliard de dollars, «la deuxième tranche d’une maturité de 12 ans a été émise à un spread de 200 pb et un prix de 99,570% offrant ainsi un taux de rendement de 3,043% et servant un coupon de 3%», a relevé le MEFRA de même source. S’agissant de la troisième tranche d’une maturité de 30 ans, qui porte sur un montant de 1,25 milliard de dollars, le ministère de l’Economie et des Finances a souligné qu’elle «a été émise à un spread de 261 pb et un prix de 100%, offrant ainsi un taux de rendement de 4% et servant un coupon de 4%». Pour Attijari Global Research (AGR), filiale du groupe Attijariwafa bank dédiée à la recherche, le succès de cette opération est la preuve que le Royaume du Maroc continue de bénéficier de la confiance des bailleurs de fonds. Une confiance matérialisée par une demande qui atteint les 13 Md$ assortie à des conditions de financement avantageuses, rapporte la MAP qui cite une note de recherche d’AGR dédiée à cette émission. Comme l’a souligné le ministère dans son communiqué, cette émission a en effet connu un franc succès auprès d’investisseurs internationaux dont 478 ont été servis, le MEFRA relevant que «le livre d’ordre a dépassé les 13 milliards de dollars et l’émission a été ainsi sursouscrite à plus de 4 fois». Outre le fait de marquer le retour du Maroc sur le compartiment du dollar, cette émission a permis de renouer le contact avec les investisseurs américains, diversifier nos sources de financement et établir de nouvelles références sur la courbe du crédit du Maroc, s’est réjoui le département de l’Economie et des Finances. Placée auprès des investisseurs de qualité notamment les gestionnaires de fonds, les compagnies d’assurance et les fonds de pension, cette émission a également «reçu un accueil favorable traduit notamment par une large distribution géographique notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient», a poursuivi le MEFRA. Réalisée sous format 144A/RegS afin de permettre une large participation des investisseurs à travers le monde, cette émission fait suite à un NetRoadshow mené par le ministre Mohamed Benchaâboun et les équipes de la Direction du Trésor et des finances extérieures auprès de la communauté des investisseurs internationaux. A travers ce NetRoadshow, «ont été mises en exergue la stabilité politique dont jouit le Royaume et la résilience de son cadre macroéconomique ainsi que la portée des réformes menées sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi mettant le Maroc sur le sentier du développement pérenne et de construction d’un Etat de droit, démocratique, moderne et ouvert sur le monde», a fait savoir le ministère. Dans son communiqué, le MEFRA a ajouté que ce NetRoadshow a en outre «constitué l’occasion de faire part aux investisseurs des mesures économiques et sociales prises par notre pays pour limiter l’impact des effets de la crise sanitaire et impulser la relance de l’économie marocaine». Alain Bouithy
L’IDA lève 1,5 milliard de dollars auprès d’investisseurs internationaux
1,5 milliard. Tel est le montant qu’est parvenu à lever l’Association internationale de développement (IDA), suite à sa première émission obligataire depuis sa création, il y a près de 60 ans. Pour répondre à des besoins de développement parmi les plus urgents, l’IDA a fait dernièrement son entrée sur le marché obligataire. L’opération, qui marque le lancement du programme d’emprunts de l’IDA sur les marchés financiers internationaux, a permis à de nombreux investisseurs « de saisir cette opportunité de placement dans un actif noté AAA qui leur permettra de soutenir des investissements de nature à changer la donne dans les pays les plus pauvres de la planète ». Il est à souligner que l’IDA, qui fournit une expertise et des financements à faible coût en faveur de projets et de programmes qui soutiennent la croissance économique et réduisent la pauvreté dans les pays les plus pauvres du monde, n’avait jusqu’à récemment presque jamais eu recours à l’emprunt. L’une des raisons est que ses fonds propres, estimés à 158 milliards de dollars, lui confèrent une assise financière sans équivalent. En conséquence elle ne voyait pas l’intérêt d’entrer sur le marché obligataire. Cependant, après la décision en 2016 de ses actionnaires de transformer son mode de financement en utilisant le levier de ses fonds propres, les choses vont évoluer. Il faut dire que dernière ce changement, l’idée était de lancer un nouveau modèle de financement du développement qui combine les ressources apportées par les donateurs avec des fonds levés sur les marchés, apprend-on sur le site de la Banque mondiale. Ainsi, avec ce programme d’emprunts, l’association estime qu’elle sera en mesure d’élargir considérablement son action dans le but d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), tout en offrant aux investisseurs la possibilité de contribuer au développement international. Comme l’explique le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, « l’émission obligataire de l’IDA va lui permettre d’exploiter le potentiel des marchés financiers pour relever de grands défis mondiaux et aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté ». Pour rappel, l’IDA est l’une des principales sources de financement pour les pays les plus pauvres du monde. Notée Aaa/AAA par Moody’s et Standard & Poor’s, cette institution fut fondée en 1960 et placée sous la surveillance de ses 173 États actionnaires. A noter que l’association internationale de développement finance des opérations de développement dans 113 pays. Sur les trois dernières années, ses engagements annuels se sont élevés à environ 18 milliards de dollars en moyenne. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce premier emprunt obligataire de l’IDA « a été accueilli avec enthousiasme par le marché », se réjouit le vice-présidente et trésorière de la Banque mondiale, Arunma Oteh. Martin Kam