Maroc: Les grossistes s’attendent à une stabilité du volume des ventes au troisième trimestre 2024
CONJONCTURE. 73% des grossistes s’attendent à une stabilité du volume global des ventes au troisième trimestre de 2024, selon les résultats des enquêtes trimestrielles de conjoncture réalisées par le Haut-commissariat au plan (HCP) auprès des entreprises opérant dans les secteurs des services marchands non financiers et du commerce de gros. En effet, dans une note d’information relatant les principales appréciations des grossistes telles qu’elles ressortent de ces enquêtes de conjoncture, le HCP indique : « Les anticipations de 73% des grossistes affichent une stabilité du volume global des ventes pour le 3ème trimestre de 2024, et une hausse selon 18% d’entre eux ». Selon les explications de l’institution publique, chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, cette évolution serait principalement attribuable, d’une part, à la hausse prévue des ventes dans le «Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs», le «Commerce de gros de biens domestiques» et les «Autres commerces de gros spécialisés». Cette variation s’expliquerait aussi par la baisse prévue des ventes dans le «Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication» et le «Commerce de gros de produits agricoles bruts et d’animaux vivants », poursuit la note. D’après les chefs d’entreprise opérant dans le secteur du commerce de gros, « les commandes prévues pour le troisième trimestre de 2024 seraient d’un niveau normal selon 79% des chefs d’entreprise». Quant à l’emploi, la note révèle qu’il « connaîtrait une stabilité des effectifs selon 82% des grossistes ». Toujours selon le Haut-commissariat, dirigé par Ahmed Lahlimi Alami, 28% des grossistes sondés dans le cadre de ces enquêtes estiment que les ventes du secteur du commerce de gros sur le marché local auraient connu une augmentation au deuxième trimestre de 2024. Ils sont 64% à soutenir qu’elles étaient stables durant cette même période. Comme le souligne l’organisme public dans sa note, cette évolution serait principalement attribuable, d’une part, à la hausse des ventes dans le «Commerce de gros d’autres équipements industriels», le «Commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabacs» et les «Autres commerces de gros spécialisés». Le HCP attribue également cette évolution à la baisse des ventes dans le «Commerce de gros d’équipements de l’information et de la communication», fait-il en outre remarquer. Pour 86% des grossistes, l’emploi aurait connu une stabilité au deuxième trimestre dernier. 88% d’entre eux estiment que les stocks de marchandises se seraient situés à un niveau normal alors que 80% des chefs d’entreprise interrogés sont persuadés que la tendance observée des prix de vente aurait affiché une stabilité (ils sont seulement 11% à penser au contraire à une baisse). A noter que les anticipations de 56% des chefs d’entreprise du secteur des services marchands non financiers révèlent une augmentation de l’activité globale au troisième trimestre de 2024, et une baisse selon 16% d’entre eux. Selon le HCP, ces anticipations seraient dues, d’une part, à la hausse de l’activité prévue dans les branches des «Transports aériens», de l’«Entreposage et services auxiliaires des transports» et des «Transports terrestres et transport par conduite» et, d’autre part, à la baisse de l’activité prévue dans les branches des «Activités de location et location-bail» et les «Activités de poste et de courrier». D’après l’institution, 49% des chefs d’entreprise de ce secteur prévoient une hausse de la demande et 26% une augmentation des effectifs employés. Il est à signaler que l’activité des services marchands non financiers aurait connu une hausse au deuxième trimestre de 2024, selon 68% des patrons sondés contre 15% qui estiment qu’elle aurait connu une baisse. Cette évolution aurait été le résultat, d’une part, de la hausse des activités au niveau des branches des «Télécommunications», des «Transports aériens» et des «Transports terrestres et transport par conduite», explique le Haut-commissariat dans sa note. La même source estime qu’elle aurait été aussi influencée par la diminution d’activité enregistrée au niveau des branches des «Activités immobilières», des «Activités de poste et de courrier» et de la «Programmation et diffusion». Par ailleurs, si le taux d’utilisation des capacités de prestation (TUC) du secteur se serait établi à 70%, la note rapporte que les carnets de commandes du secteur se seraient situés à un niveau normal par 74% des patrons; tandis que « l’emploi aurait connu une augmentation selon 35% des chefs d’entreprise, et une diminution selon 22% ». Alain Bouithy Alain Bouithy
Maroc/Industries manufacturières : légère hausse de l’indice des prix à la production à fin juillet 2024
L’indice des prix à la production du secteur des «Industries manufacturières hors raffinage de pétrole» a enregistré une hausse de 0,2% au cours du mois de juillet 2024 par rapport au mois de juin 2024, indique le Haut-commissariat au plan (HCP). Selon le HCP, cette hausse est la résultante de la hausse des prix de 0,5% des «Industries alimentaires», de 0,9% de la «Métallurgie», de 0,8% de l’«Industrie du textile», de 0,3% de l’«Industrie d’habillement» et de 0,1% de la «Fabrication d’équipements électriques». Elle s’explique aussi par la baisse des prix de 0,4% de la «Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques», ajoute l’institution publique dans sa note d’information relative à l’indice des prix a la production industrielle, énergétique et minière du mois de juillet 2024. Par ailleurs, relève la même source, les indices des prix à la production des «Industries extractives», de la «Production et distribution d’électricité» et de la «Production et distribution d’eau» ont connu une stagnation au cours du mois de juillet 2024. Martin Kam
Maroc. L’indice des prix à la consommation en hausse de 1,3% en juillet 2024
L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une hausse de 1,3% au cours du mois de juillet 2024, en glissement annuel, selon le Haut-commissariat au plan (HCP). Cette évolution est la « conséquence de la hausse de l’indice des produits non alimentaires de 1,8% et de celui des produits alimentaires de 0,5% », a indiqué l’institution publique dans sa note d’information relative à l’Indice des prix à la consommation (IPC) du mois de juillet 2024. Selon la même source, pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 1,2% pour la «Santé» à une hausse de 3,8% pour le «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles». En glissement mensuel, le Haut-commissariat fait état d’un recul de 0,2% de l’indice des prix à la consommation, résultant de la baisse de 0,5% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,1% de l’indice des produits non alimentaires. D’après la note, l’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de juillet 2024, une baisse de 0,2% par rapport au mois précédent suite au recul de 0,5% de l’indice des produits alimentaires et de la hausse de 0,1% de l’indice des produits non alimentaires. Les baisses des produits alimentaires observées entre juin et juillet 2024 ont concerné principalement les «Légumes» (6,5%), le «Lait, fromage et œufs» (1,0%) et les «Huiles et graisses» (0,5%), poursuit l’institution. En revanche, les prix ont augmenté de 4,7% pour les «Poissons et fruits de mer», de 0,9% pour les «Fruits» et de 0,4% pour le «Sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 1,3%. Les baisses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Errachidia avec 1,1%, à Safi avec 1,0%, à Fès et Marrakech et Dakhla avec 0,5%, à Agadir et Rabat avec 0,4% et à Oujda, Meknès et Settat avec 0,3%. En revanche, des hausses ont été enregistrées à Laâyoune et Beni-Mellal avec 0,5%, à Kénitra avec 0,4% et à Tanger et Guelmim avec 0,2%. Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de juillet 2024 une hausse de 0,1% par rapport au mois de juin 2024 et de 2,1% par rapport au mois de juillet 2023. Martin Kam
Ni en emploi, ni en éducation, ni en formation: La situation des jeunes NEET au Maroc
L’aperçu préoccupant du HCP SPÉCIAL EMPLOI & POUVOIR D’ACHAT. Plus de 25 % des jeunes Marocains âgés de 15 à 24 ans se trouvent dans une situation de NEET (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation) soit 1,5 million de jeunes, a annoncé en mai dernier le Haut-commissariat au plan (HCP) indiquant que cette catégorie représente un contingent substantiel de la population juvénile. « Cette proportion significative souligne l’importance de comprendre les motifs sous-jacents et les dynamiques sociales qui contribuent à cette désaffiliation des activités éducatives, professionnelles et formatives », estimait alors l’organisme public dans ses « Brefs du plan » (N°29 du 15 mai 2024). Dans ce 29ème numéro, intitulé «Profils et déterminants des jeunes NEETS au Maroc : Un éclairage à partir de l’enquête nationale sur l’emploi 2022 », le Haut-commissariat annonçait qu’une analyse plus approfondie des données révèle une distinction notable entre les jeunes NEET au chômage et ceux inactifs. En effet, soulignait-t-il, plus d’un quart des jeunes NEET (27,6%) sont au chômage, tandis que les trois quarts (72,4%) restants sont inactifs, ne manifestant pas d’intérêt actif pour l’insertion professionnelle. Pour les auteurs de cette étude, Khamissa Elkachach et Zineb EL Ouazani Touhami, « cette distinction entre les deux catégories soulève des interrogations sur les politiques de promotion de l’emploi et de l’activité économique, ainsi que sur les dispositifs d’accompagnement des jeunes vers l’emploi et la formation ». D’après eux, une analyse différenciée selon le genre met en lumière des disparités significatives. Ainsi que le révèle l’étude, « les jeunes femmes sont disproportionnellement touchées par la « NEETitude », avec un taux atteignant 37,3% chez cette population, comparativement à 13,5% chez les hommes ». Il s’avère que « cette disparité de genre dans l’accès à l’éducation et au marché du travail soulève des questions essentielles sur l’égalité des chances et l’accès aux opportunités socio-économiques pour les jeunes femmes au Maroc », faisait savoir l’étude. Toujours selon les deux auteurs, une analyse géographique révèle des variations régionales dans la répartition des jeunes NEET, notant qu’en dépit du fait que « la prévalence soit plus marquée en milieu urbain (51,4% des jeunes NEET sont en milieu urbain), certaines régions telles que Béni Mellal-Khénifra (30,6%) et l’Oriental (28,1%) affichent des taux de NEET supérieurs à la moyenne nationale (25,2%) ». Alain Bouithy Lire également: Maroc/Chômage des jeunes. Cette épine que l’Exécutif peine trop à retirer Maroc/Observations de la Cour des comptes : L’action publique en matière d’emploi pointée du doigt
Maroc/Chômage des jeunes. Cette épine que l’Exécutif peine trop à retirer
Célébration ce lundi de la Journée internationale de la jeunesse SPÉCIAL EMPLOI & POUVOIR D’ACHAT. Il n’est jamais trop tard pour se remettre en question. Contredit par les derniers chiffres du chômage publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP), le gouvernement tente vaille que vaille de corriger les nombreuses failles de sa politique en la matière, autrefois vantée, en remettant à nouveau l’emploi au cœur de ses priorités. En effet, dans une note d’orientation du projet de Loi de Finances (PLF) au titre de l’exercice 2025 adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels, l’Exécutif annonce placer l’emploi au cœur de ses priorités. Il faut croire que les résultats obtenus sur ce volet laissent penser que cela n’a vraisemblablement pas été le cas jusqu’à ce jour. Une nième promesse vouée à un nouvel échec ? On s’interdit de le souhaiter. Une chose est cependant certaine, c’est que la hausse consécutive du taux de chômage, qui est passé de 12,9% au premier à 13,1% au deuxième trimestre 2024, n’a pas arrangé les choses du côté de l’équipe gouvernementale contraint de faire profil bas et d’espérer trouver en ce nouveau défi la recette magique qui lui permettrait d’inverser la courbe du chômage sur la durée et ainsi sortir la tête hôte au terme de sa mandature. Douche froide. Pour le moment, rien n’indique qu’il y parviendra. Il faut dire que les chiffres du HCP, chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc, sont frustrants à bien des égards pour toutes les catégories en quête de travail et insupportables pour les autorités qui doivent bien malgré elles avaler des couleuvres. Mis à part le fait qu’ils n’ont cessé de progresser, au grand dam des jeunes et des diplômés qui en paient encore plus le prix, les chiffres du chômage publiés récemment remettent à terre toute la stratégie du gouvernement sur ce volet. Pire, ils viennent confirmer une tendance fâcheuse qui semble prendre corps depuis l’avènement de l’actuel gouvernement: plus les stratégies sont élaborées puis déployées moins sont probants les résultats. A rappeler qu’entre 2022 et 2023, l’économie nationale a perdu 157.000 postes d’emploi, résultat d’une diminution de 198.000 postes en milieu rural et d’une augmentation de 41.000 en milieu urbain, après avoir perdu 24.000 postes une année auparavant. Un avenir de plus en plus incertain du marché du travail Selon les statistiques du Haut-commissariat, au cours de cette période, le taux de chômage est passé de 11,8% à 13% au niveau national, de 15,8% à 16,8% en milieu urbain et de 5,2% à 6,3% en milieu rural. Et sans grande surprise, il est resté élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans (35,8%), les diplômés (19,7%) et les femmes (18,3%). Mais alors que les premiers, assommés par ces sombres chiffres, s’attendaient à un répit, voire une amélioration de la situation du marché du travail, le même scénario va se répéter au premier trimestre 2024 ; le volume du chômage s’étant accru cette fois-ci de 96.000 personnes, 59.000 en milieu urbain et 38.000 en milieu rural pour s’établir à 1.645.000 personnes, au niveau national. Ainsi, le taux de chômage est passé de 12,9% à 13,7% au niveau national (+0,8 point), de 17,1 % à 17,6% en milieu urbain (+0,5 point) et de 5,7% à 6,8% en milieu rural (+1,1 point). Et comme si cela était devenu une fatalité, il demeure une fois encore particulièrement élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (35,9%), les diplômés (20,3%) et les femmes (20,1%). Tout aussi inquiétant, les données relatives au deuxième trimestre 2024 qui font état d’une augmentation de 6% du nombre de chômeurs (90.000 personnes) en glissement annuel, passant de 1.543.000 à 1.633.000 chômeurs. Comme l’explique l’institution publique dans sa dernière note sur l’évolution du marché du travail, « cette hausse est le résultat d’une augmentation de 48.000 chômeurs en milieu urbain et de 42.000 en milieu rural ». En conséquence, le taux de chômage s’est accru de 0,7 point entre le deuxième trimestre de 2023 et celui de 2024, passant de 12,4% à 13,1%, de 16,3% à 16,7% en milieu urbain (+0,4 point) et de 5,7% à 6,7% en milieu rural (+1 point). Evidemment, « le taux de chômage a connu une hausse de 2,5 points parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 33,6% à 36,1%, de 1,6 point parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 19,8% à 21,4%, de 0,1 point parmi celles âgées de 35 à 44 ans, de 7,2% à 7,3%, et de 0,1 point pour celles âgées de 45 ans et plus, de 3,6% à 3,7%», note le HCP. Alain Bouithy Lire également: Maroc/Observations de la Cour des comptes : L’action publique en matière d’emploi pointée du doigt Ni en emploi, ni en éducation, ni en formation: La situation des jeunes NEET au Maroc
Maroc. L’inflation menace de jouer les prolongations
Malgré la dynamique désinflationniste observée depuis le début de l’année L’inflation alimentaire joue les prolongations. Selon le Haut-commissariat au plan, en glissement annuel et mensuel, les prix des produits alimentaires et ceux des produits non alimentaires ont enregistré une hausse au cours du mois de juin 2024. L’indice des prix à la consommation en hausse de 0,4% sur un mois et de 1,8% sur une année « Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,8% au cours du mois de juin 2024 », a indiqué l’organisme public dans une récente note d’information. D’après l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, cette variation s’explique par la hausse de l’indice des produits alimentaires de 1,7% et de celui des produits non alimentaires de 1,9%. Pour les produits non alimentaires, le Haut-commissariat indique que les variations vont d’une baisse de 1,2% pour la «Santé» à une hausse de 3,7% pour les «Logements, eau, gaz, électricité et autres combustibles». En glissement mensuel, l’indice des prix à la consommation a connu une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent, résultant de la hausse de 0,5% de l’indice des produits alimentaires et de 0,3% de l’indice des produits non alimentaires. Les données rapportées dans sa note relative à l’indice des prix à la consommation du mois de juin 2024 montrent que les hausses des produits alimentaires observées entre mai et juin 2024 ont concerné principalement les «Fruits» avec 4,5%, les «Viandes» avec 2,2%, le «Café, thé et cacao» avec 0,6%, les «Poissons et fruits de mer» avec 0,5% et le «Sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie» avec 0,2%. En revanche, les prix ont diminué de 1,6% pour les «Légumes», de 1,2% pour le «Lait, fromage et œufs» et de 0,4% pour les «Huiles et graisses» au cours du mois de juin dernier, a constaté le HCP soulignant que la hausse enregistrée au niveau des produits non alimentaires a concerné principalement les prix du «Gaz» qui ont bondi de 10,9%. Les données recueillies montrent en outre que «les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Al-Hoceima avec 1,8%, à Errachidia avec 1,5%, à Marrakech avec 1%, à Fès et Oujda avec 0,7% », a par ailleurs noté l’institution. Des hausses ont également été enregistrées à Tétouan, Guelmim et Safi (0,6%), à Agadir (0,5%), à Meknès, Laâyoune et Béni-Mellal (0,4%), à Casablanca (0,2%) et à Rabat et Settat (0,1%), a-t-elle poursuivi indiquant, en revanche, des baisses à Kénitra et Dakhla avec 0,3% et à Tanger avec 0,1%. Compte tenu de ces variations, le HCP estime que l’indicateur d’inflation sous-jacente aurait connu au cours du mois de juin 2024 une hausse de 0,3% par rapport au mois de mai 2024 et de 2,4% par rapport au mois de juin 2023. Pour rappel, dans son Rapport sur le Budget économique exploratoire 2025, l’institution chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc prévoit que « l’inflation mesurée par le niveau général des prix devrait se situer aux alentours de 1,8% au lieu de 6,4% en 2023 ». Toujours selon les prévisions du HCP, la hausse attendue (en valeur) de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 5,9% en 2025 au lieu de 4,8% en 2024, devrait donner « lieu à un niveau d’inflation approché par l’indice implicite du PIB de 2,2% après 1,8% une année auparavant ». Rappelons également que le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé en juin dernier que l’inflation domestique est revenue à des taux faibles ces derniers mois, après des taux de 6,6% en 2022 et de 6,1% en 2023, en raison principalement de l’atténuation des pressions d’origine externe et de la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils. Tenant compte de ces réalisations et de la reprise du processus de décompensation, la Banque centrale a indiqué, au terme de sa réunion du 25 juin 2024, qu’elle devrait terminer l’année 2024 sur un taux moyen de 1,5% et s’élever en 2025 à 2,7%. Et d’ajouter que «sa composante sous-jacente, qui traduit la tendance fondamentale des prix, est ressortie à 2,1% en moyenne sur les cinq premiers mois de l’année et devrait rester proche de ce niveau d’ici fin 2025». A l’issue de sa réunion, le Conseil a en outre promis continuer «de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et de l’inflation aussi bien au niveau national qu’international ». Alain Bouithy
HCP: la croissance mondiale devrait se stabiliser cette année
L’économie mondiale devrait croître en 2024 au même rythme que l’année précédente, soit 3,1%*, a indiqué récemment le Haut-commissariat au plan (HCP) dans son Budget économique exploratoire 2025. Cette évolution devrait bénéficier de l’atténuation des contraintes sur les chaines d’approvisionnement et de la solidité du marché de l’emploi, et ce malgré la poursuite des tensions géopolitiques et le maintien des taux d’intérêts élevés, selon les explications de l’institution publiques marocaine. En 2025, l’activité économique devrait progresser de 3,2% suite à une modeste expansion du commerce et de l’investissement profitant du reflux de l’inflation. Ces rythmes de croissance demeurent toutefois inférieurs à la moyenne de 3,8% observée entre 2000 et 2019, sur fond d’un Policy-mix restrictif et de la persistance des incertitudes. Des trajectoires de croissance contrastées La croissance économique devrait rester modérée, en deçà de 2%avec de fortes disparités inter-pays dans les économies avancées, et soutenue dans les pays émergents avec une croissance de 4%, en dépit du ralentissement prévu de l’économie chinoise. Aux États-Unis, l’activité économique devrait maintenir son rythme d’évolution de 2,5% en 2024. L‘inflation devrait ralentir restant toutefois à des niveaux élevés malgré l’augmentation significative des taux d’intérêt. En effet, l’activité des entreprises américaines devrait continuer de réaliser des résultats favorables et les dépenses de consommation devraient rester fortes tirant profit de la solidité du marché du travail. La politique monétaire de la FED devrait ainsi rester restreinte plus longtemps que prévu. La croissance américaine devrait ralentir à 1,8% en 2025, suite aux effets cumulatifs du resserrement monétaire et aux mesures budgétaires restrictives visant la réduction du déficit budgétaire et l’allégement de la dette publique. Celle-ci devrait continuer d’enregistrer des taux préoccupants dépassant les 125% du PIB en 2025. La situation défavorable des économies européennes accentue le contraste apparu dès le début de la crise sanitaire avec l’économie américaine. La croissance en zone euro devrait rester faible en 2024 avec un taux limité à 0,7%. Les conditions financières restrictives devraient peser sur l’investissement et la consommation, tandis que la faiblesse de la demande extérieure devrait freiner les exportations. La croissance devrait rester fragile en Allemagne et en France, timide en Italie et nettement meilleure en Espagne. L’activité économique dans la zone euro devrait rebondir légèrement à 1,4% en 2025, stimulée par l’expansion de la consommation privée dans un contexte de reflux de l’inflation combiné au dynamisme des salaires. Les investissements devraient se redresser progressivement avec l’amélioration attendue du marché des crédits suite au relâchement de la politique monétaire. Par ailleurs, la contribution du commerce extérieur à la croissance devrait rester neutre malgré la reprise des exportations. Quant à la politique budgétaire, elle devrait se durcir en liaison avec le retrait progressif des mesures d’aide énergétique. Dans les économies émergentes et en développement, la Chine devrait réaliser une croissance en décélération, passant de 5,2% en 2023 à 4,8% en 2024 et 4,1% en 2025. La demande intérieure et l’activité des services devraient continuer de manquer de vigueur, freinées par la crise du secteur immobilier, par les incertitudes réglementaires et par les faibles niveaux de confiance des consommateurs et des investisseurs privés. Cependant, l’économie chinoise devrait tirer profit de la contribution favorable des exportations grâce au redressement de l’industrie manufacturière. En Inde, la croissance économique devrait se modérer suite principalement à la décélération de la demande extérieure. Elle devrait rester toutefois stimulée par la dynamique de l’investissement et de la consommation privée qui devrait bénéficier d’une reprise de la production agricole et de la baisse de l’inflation. Le taux de croissance devrait ainsi rester élevé avoisinant 6,7% en 2025 après 6,6% en 2024 et 8,2% en 2023. En Russie, l’économie devrait réaliser une croissance de 2,9% en 2024 et 1,4% en 2025, bénéficiant de l’importance des dépenses publiques et des investissements liés à la guerre. Les recettes d’exportation de pétrole devraient rester élevées malgré les sanctions occidentales, bénéficiant du développement d’importants liens commerciaux notamment avec la Chine. Au Brésil, la croissancedevrait se modérer à 2% en 2024, impactée par les effets retardés du resserrement monétaire et par une moindre contribution de l’agriculture. En 2025, la croissance devrait avoisiner 2,2%, soutenue par les réformes budgétaires. *Prévisions de la Banque Mondiale – JUIN 2024
Maroc. Ralentissement attendu de la croissance économique à 3% en 2024
Selon les estimations du Haut-commissariat au plan (HCP), qui tiennent compte d’une augmentation de 6,8% des impôts et taxes sur produits nets de subventions, le Produit intérieur brut devrait enregistrer une croissance de 3% au titre de l’année 2024, contre 3,4% en 2023. Bien qu’elles relèvent le maintien de la tendance évolutive de la croissance économique en 2024, ces prévisions traduisent toutefois un ralentissement de l’économie nationale. Dans le détail, la valeur ajoutée du secteur primaire devrait se replier de 4,6% en 2024 après une croissance positive de 1,6% enregistrée en 2023, a indiqué l’organisme public dans son Budget économique exploratoire 2025. Compte tenu de l’évolution de l’activité de la pêche maritime à environ 3,9%, la VA de ce secteur devrait contribuer « négativement de 0,5 point à la croissance du PIB au lieu d’une contribution positive de 0,2 point une année auparavant », a-t-il fait savoir. Portée par le renforcement de l’investissement et par la reprise de la demande extérieure adressée au Maroc, les activités non agricoles devraient afficher pour leur part une progression de 3,6%. L’institution précise que « ce rythme de croissance devrait être soutenu principalement par la relance du secteur du BTP et des activités minières, ainsi que par la poursuite de la dynamique des activités industrielles et touristiques et celle du transport ». En ce qui concerne la valeur ajoutée des industries de transformation, elle devrait profiter de la reprise de l’activité des industries chimiques amorcée en 2023, suite à l’accroissement de la demande extérieure, et afficher une évolution de 3,1% au lieu de 2,7% l’année écoulée. S’agissant des industries du matériel du transport, le Haut-commissariat s‘attend à ce qu’elles bénéficient de la poursuite de la bonne performance de l’industrie automobile et de l’essor de l’industrie aéronautique, notamment dans les segments de l’assemblage et du câblage électrique. En outre, sous l’effet des retombées négatives de l’amont agricole, l’institution estime que « l’industrie agroalimentaire devrait enregistrer une croissance limitée à 1,6% », mais que l’activité du textile devrait continuer de pâtir des répercussions de la concurrence accrue sur le marché international et la faible demande adressée au secteur. Après un repli de 0,4% en 2023, le secteur du BTP devrait marquer de son côté un rebondissement de 3,9% en 2024, grâce à l’accroissement de 56% des investissements publics du secteur et à la mise en œuvre d’importants programmes d’infrastructure, a prévu le HCP notant que la branche du bâtiment devrait tirer profit de la mise en œuvre du programme d’aide à l’acquisition des logements,. A noter que la valeur ajoutée du secteur minier devrait afficher une croissance remarquable de 10,9% en 2024, après deux baisses successives de 2,7% et 23% respectivement en 2023 et 2022. Selon les explications du HCP, «cette reprise devrait bénéficier de la consolidation de la production du phosphate brut portée par la demande croissante des industries locales de transformation et par la dynamique des exportations, dans un contexte de repli des cours à l’international». De ces prévisions, il ressort par ailleurs que le secteur secondaire devrait enregistrer une croissance soutenue de l’ordre de 4,1% en 2024 après 1,3% en 2023, contribuant d’un point à la croissance économique nationale au lieu de 0,3 point ; tandis que les activités tertiaires afficheraient une croissance favorable de l’ordre de 3,4% en 2024, attribuable principalement à la progression de 3,5% des services marchands. L’évolution des activités tertiaires « est renforcée notamment par le maintien de la performance de l’activité touristique et celle du transport, ainsi que par l’expansion des activités financières et immobilières », selon l’institution qui prévoit une évolution positive de 5,2% de l’activité du transport grâce à la progression du transport aérien et maritime. Alain Bouithy