Congo-Gouvernance : un temps de haute mafia électrique annonciateur d’un soir crépusculaire à la Primature et…?

PARLONS-EN. L’inconvénient majeur des pierres intaillables est qu’elles finissent par se briser en morceaux sous la puissance des coups d’un maillet. Ainsi en va-t-il du secteur de l’électricité et d’Anatole Collinet Makosso qui s’enfoncent tous deux dans leurs jours les plus sombres. Anatomie d’une faillite totale et systémique, De Profundis. Lorsque Anatole Collinet Makosso (ACM) accède à la primature le 14 mai 2021, un murmure de surprise et de circonspection s’empare du Congo avant de laisser place à un timide vent de liesse. De Pointe Noire à Brazzaville, les universitaires, les chrétiens et les jeunes notamment de son quartier à Moukondo vont vite déchanter. Pas d’éclairage de cette avenue de Ngamaba pourtant stratégique, pas de curage de caniveaux, pas de réfection des nids de poules… rien ne laisse transparaitre qu’il dispose désormais plus de six cents millions mensuels de frais de souveraineté à sa volonté. Pire, il va s’enfuir de ce quartier et s’établir dans la somptueuse résidence d’Alexis Vincent Gomez au plateau centre-ville, impayée jusqu’à ce jour. ACM est trahi par ses passions dévorantes incontrôlées emprisonné autrefois mais que l’argent et le pouvoir viennent de déverrouiller. Son retournement d’alliance en faveur de Jean-Jacques Bouya en 2022 aura scellé son statut de futur de vassal dans la conquête du pouvoir au prix de la trahison de son propre père spirituel Sassou-Nguesso qui lui a pourtant confié après moults tergiversations la supervision de la délégation générale des grands travaux. Tout comme le défénestrage successif des deux derniers ministres des finances, la validation récente d’un recrutement ubuesque de pseudos-enseignants à l’UMNG ou encore le démantèlement d’un actif stratégique comme E2C dans l’électricité confirment le dicton qui dit : les eaux douces sont les plus dangereuses ! Pour aider nos lecteurs à comprendre, récapitulons depuis le début : 1) Le projet fou d’éclater la Société Nationale d’électricité (SNE) a été enclenché par le duo d’enfer Jean Jacques Bouya (JJB) et Gilbert Ondongo (GO) le 14 juillet 2018. L’idée de ces deux compères était de se constituer un trésor de guerre financier en vue de la bataille pour l’accession à la magistrature suprême du premier contre le fils Denis Christel Sassou, JDO, le très discret Richard Mondjo qui avait trahi son bienfaiteur Marcel Tsourou. Il en sera de même pour la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE). L’idée de diviser les 2 sociétés nouvellement créée E2C et LCDE en 3 morceaux chacune est cachée mais activée en manipulant le benêt professeur de lycée en philosophie Honoré Sayi nommé Ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et qui signe candidement ce salmigondis de partenariat-public-privé via des statuts hors-la-loi ; 2) En éclatant le patrimoine de E2C entre une société de production, une société de transport d’énergie et une de distribution, il a été écrit que les deux premières resteraient à la charge de l’État tandis que la dernière serait privatisée. En clair, les investissements colossaux de l’État en barrages, lignes THT et autres seraient payés et réparés par le budget de l’État, tandis que la société de distribution rémunérait exclusivement et tranquillement les nouveaux propriétaires privés ; Un tel schéma condamne l’ensemble du pays à l’arrêt car qui paiera les réparations et les investissements si l’argent s’en va dans des mains privées hors du Congo ? 3) Une myriade de sociétés écrans sont ainsi créés et détenues en réalité par JJB et GO pour financer le projet avec les fonds de l’état volés et placés à l’extérieur du Congo (Chine, Macau particulièrement) et des hommes liges du Sénégal (via Macky Sall) et du Congo (Paul Obambi). Mais tout s’écroule car Emile Ouosso est nommé à la place de Honoré Sayi en 2021. 4) Émile Ouosso, en prenant le ministère de l’énergie et de l’hydraulique fait le réel diagnostic dès la première année. Certainement sous pression, il choisit ne pas dénoncer des contrats de PPP léonins dont celui du dépècement d’E2C par les duo JJB-GO, Obambi-Itoua et Cie via leurs sociétés chinoises et celles de droit congolais (ENERGAZ) et autres qui ne veulent s’occuper que de la vente de l’électricité alors qu’ils n’ont jamais rien investi. La faute est que les administrations, les agents sous tutelle et lui-même Ouosso ne communiquent pas clairement ou à défaut le font maladroitement. La preuve, les justifications sur les délestages intempestifs sont des successions d’âneries : niveau d’eau trop faible sur la Léfini ; Vétusté du réseau ; Pluies torrentielles ; Révision des turbines ; Chute des pylônes, etc., alors que ce sont des aléas normaux de gestion ! Et tout récemment, devant le parlement, Emile Ouosso a déclaré que l’État avait reçu un financement de 100 millions de dollars de la Banque mondiale pour remédier à la situation énergétique désastreuse. Alors que les liquidités n’étaient pas encore disponibles et que JJB et GO s’apprêtaient à rapatrier les fonds pour racheter le bien des Congolais durement acquis ! Les non-dits sur E2C-SNEL-SENELEC E2C génère un énorme cash, de l’ordre de 6 à 9 milliards par mois. Mais cette société est gérée d’une manière archaïque et mafieuse par des vautours qui se partagent la moitié des recettes et prennent les congolais pour des imbéciles. En dehors des bras cassés qu’elle compte, il y a des problèmes d’infrastructures qui ont été mal bâties malgré les milliards de FCFA que le trésor public a sorti et la dette contractée auprès des Chinois pour réaliser bon nombre des travaux. L’accord avec la société sénégalaise (SENELEC) attributaire du contrat concessionnel de distribution avait été réglé par les présidents Macky Sall et Sassou. Le fait que Habib Sy, a été porté à la tête du conseil d’administration de cette société, en remplacement de Serigne Mbaye Dia, protégé de Macky Sall a créé des problèmes de ressources sérieuses. Ne disposant pas de cash, SENELEC se tourne vers » la blancherie BSCA Congo » pour obtenir 40 milliards de FCFA pour racheter notre propre société E2C ! Incroyable mais tristement vrai ! Une société sérieuse ne peut pas venir chez vous prendre le Beurre, l’argent du Beurre et
Maroc/ Technologies de l’intelligence artificielle : Les secteurs technologique et de la gouvernance accusent un retard par rapport à la dynamique globale

Les évaluations internationales effectuées au sujet des technologies de l’intelligence artificielle « placent actuellement le Maroc dans des positions relativement avancées parmi les pays à revenu comparable », selon le Centre marocain de conjoncture (CMC). Le Maroc ne dispose pas actuellement d’une loi dédiée à l’encadrement de l’IA Cependant, si les progrès enregistrés jusqu’à présent semblent porter essentiellement sur les infrastructures et les données, avec un score atteignant 56,79 sur 100 en 2023, force est de constater que « les segments relatifs au secteur technologique et à la gouvernance restent, en revanche, bien en retrait par rapport à la dynamique d’ensemble », constate l’Observatoire privé de l’économie marocaine. Le Centre préconise donc « le déploiement d’efforts plus soutenus pour garantir un développement plus équilibré de l’écosystème et le prémunir contre les facteurs de risque ». Quoi qu’il en soit, « au Maroc, l’usage des technologies de l’intelligence artificielle connaît depuis quelque temps un développement soutenu avec des applications qui s’étendent à différents domaines», observe le CMC dans son Bulletin annuel intitulé « Thématique » du mois de décembre 2024. Dans ce spécial portant sur la « Cybersecurity. Digitalisation et transformations numérique – Vecteur de modernisation économique », le CMC précise que ces applications concernent en particulier le traitement des images, la reconnaissance vocale automatique, l’apprentissage et la compréhension du langage naturel. Pour ce qui est du traitement des images, les applications usuelles « portent notamment sur la surveillance du trafic urbain au moyen des systèmes de radar, l’organisation du transport en commun dans les grandes métropoles à travers des caméras installées dans les principales artères et le suivi des activités agricoles sur la base des images satellitaires renseignant sur l’état des cultures, du couvert végétal et de la situation hydrique », cite-t-il. Concernant la reconnaissance vocale automatique, l’observateur explique que cette technologie avancée « permet aux entreprises un gain de temps et de productivité dans l’accomplissement de certaines tâches importantes à travers le « Machine Learning » (apprentissage automatique)». Toujours selon l’Observatoire privé, « les techniques de compréhension du langage naturel appliquées aux documents écrits offre également de nombreuses possibilités aux entreprises pour la collecte et le traitement de l’information et la documentation nécessaires au développement de leurs activités ». Elles permettent également aux services publics de mieux organiser leurs activités et de prévenir les risques inhérents à travers l’analyse de documents et signaux appropriés. Pour le CMC, il ne fait aucun doute que les nouvelles technologies de l’intelligence artificielle offre au Maroc de multiples possibilités de développement dans de nombreux secteurs d’activité. Bien maîtrisées, elles peuvent être mises à contribution dans le secteur industriel pour renforcer la compétitivité sur les marchés d’exportation les plus concurrentiels. Dans le secteur primaire, de plus en plus soumis au stress hydrique, l’IA permettrait de « gagner en efficience à travers une meilleure programmation des activités agricoles et une optimisation des ressources en eau ». Le Centre indique par ailleurs que l’IA pourrait jouer un rôle crucial dans « l’opérationnalisation du système de protection sociale » en garantissant son accessibilité dans les meilleures conditions de qualité et de coût ; et l’éducation, en contribuant à la réalisation des objectifs stratégiques du secteur. Anticiper les risques majeurs Le développement spectaculaire des technologies et leur dissémination dans toutes les sphères de l’activité humaine comportent des risques majeurs qu’il importe d’anticiper, prévient le CMC qui cite la perte de contrôle des systèmes générés par l’IA comme l’un des principaux risques les plus évoqués. « En l’absence d’anticipation ou de contrôle, on ne peut a priori exclure les scénarios où les développements malveillants de l’intelligence artificielle pourraient être utilisés à des fins de déstabilisation et même de destruction ». Autres risques encourus à travers l’IA : la confidentialité des données et le risque de substitution massive d’emploi par des « machines intelligence » pouvant conduire à des perturbations majeures sur le marché du travail. Pour faire face à ces risques et à bien d’autres, le Centre estime « indispensable de mettre en place les règlements, les normes éthiques et les mécanismes de contrôle appropriés pour encadrer les activités de l’intelligence artificielle et garantir une contribution positive de ces nouvelles technologies au développement de l’humanité ». Rappelons qu’en dépit du fait qu’il ne dispose actuellement d’aucune loi spécifique à l’encadrement de l’IA, le Maroc a adopté différents textes fondamentaux visant la régularisation des activités cybernétiques. Alain Bouithy
Congo – gouvernance :les turpitudes infinies du triumvirat Sassou, Collinet et Mvouba

TRIBUNE. Le début du mois d’avril au Congo fait tâche : des sanctions et interpellations discriminatoires des tiers en violation des procédures sont constatées à l’assemblée nationale et à la primature alors qu’à côté, des grands criminels se la coulent douce. Entre-temps, le pays stagne. Décryptage Entre les études de faisabilité des projets et les approches méthodologiques que le Premier ministre Anatole Collinet Makosso (ACM) aime à prôner, on est perdu dans les dédales de la parole gouvernementale. ACM nous a habitué aux formules sibyllines telles que « le gouvernement y travaille », reprises en chœur et à tue-tête par ses ministres dont le bilan est plus que mitigé. On a l’impression que des grains de sable enrayent la machine de l’Exécutif. On ne peut pas dire que c’est le fait d’un complot pour nuire à l’action du gouvernement. La machine s’est auto-enrayée par l’incompétence des animateurs des départements ministériels. Qu’il s’agisse d’éradiquer les phénomènes d’insécurité, de corruption, de concussion et de vol ou qu’il s’agisse d’améliorer les conditions de vie des populations, le gouvernement patauge et peine à donner les résultats escomptés. Au contraire, Il laisse se perpétrer et se développer les anti-valeurs. Des dirigeants d’entreprises nationales dont on sait qu’ils ont amassé des fortunes colossales en détournant les deniers publics ne sont pas inquiétés ou sont, pour quelques uns, théâtralisés par une fausse présentation devant le procureur et envoyés en petite et courte villégiature à la maison d’arrêt pour en ressortir illico presto comme si aucune charge ne pesait contre eux. La toute dernière est celle de Ludovic Itoua, D.G des impôts. ACM a lâché son bâton de commandement. Il ne frappe pas, surtout pas ceux de ses ministres indélicats à la boulimie financière reconnue, ou d’autres responsables tels que le DG du CHU de Brazzaville ou celui de E2C qui brillent par une gestion peu orthodoxe. Ce sont de trop gros poissons, lourds à prendre au filet. La sanction est réservée aux petites personnes, à l’instar de Jean Aimé Njembo, chef de département de la logistique et du parc de la primature, suspendu de ses fonctions, il y a peu. Il est reproché à ce capitaine retraité depuis 2019, plusieurs fautes lourdes dont la dernière a été la subtilisation de deux véhicules 4×4 de commandement dont il a changé l’immatriculation avant de les prêter à Raoul Tchicaya qui s’en est gaiement servi aux obsèques de sa cousine, pour la frime rien de plus. La suspension de Njembo est l’exemple des petits fretins que l’on s’empresse de sanctionner tandis que les gros poissons continuent de vaquer à leurs activités de lucre. Njembo a été sanctionné et Tchicaya, le conseiller occulte d’ACM qui est à l’origine du problème, se frotte les mains. Une fois encore, la pression ethnique sera si forte que Njembo sera réhabilité sans doute. ACM est même allé à la rescousse d’Adou Danga pour soutenir l’incompétence d’un DG qui ment chaque jour pour justifier le manque de fourniture d’électricité : en décembre 2023, il parlait de révisions des turbines, après ce fut les fortes précipitations qui ont endommagé les turbines, après c’est le manque d’entretien, puis la canicule, etc. Pire, ce dernier n’arrive pas à s’acquitter souvent des factures de la Snel (RDC) alors que E2C génère mensuellement 5 milliards de FCFA au minimum qui devraient lui permettre d’améliorer les services et régler divers problèmes de ladite société. Curieusement ACM dédouane tous ces malfrats y compris Denis Christel Sassou Nguesso qui brade les terres arables et des polymétaux au profit des Rwandais sans tirer les conséquences que subissent les voisins de la RDC. On se demande ce que retiendra le citoyen lambda de la gouvernance d’ACM. De même, quid de l’Assemblée nationale où le maillet d’Isidore Mvouba dévie de la trajectoire réglementaire ? Les manœuvres du président de l’Assemblée, Isidore Mvouba (Isis) L’article 130 de la constitution congolaise de 2015 et 73 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale interdisent l’interpellation d’un député sans lever son immunité parlementaire. Isis s’est passé desdits articles en laissant les services de sécurité kidnapper le député Hydevert Moigny. Plus grave, pour montrer sa complicité avec les services de renseignements, Isis impose à ses collègues le vote à main levée alors qu’il existe, dans l’hémicycle, le système de vote électronique qui permet dans la discrétion à chaque député d’appuyer juste sur un bouton comme cela se fait au Sénat. Sassou Nguesso à la manœuvre. Mais ACM et Isis ont-ils assez de courage politique pour être objectifs et contrarier leur mentor Sassou Nguesso, pourraient se demander les âmes naïves ? Par le passé et même aujourd’hui, le Congo connaît les patriotes qui ont le courage et le sens de l’honneur, comme Gnali Gomez qui avait démissionné de ses fonctions, Clément Mouamba, Marcel Ntsourou et Cie qui ont pu résister aux injonctions de M. Sassou. Mais les gouvernants actuels ne sont aux affaires que pour se remplir les poches et non pour le bien être et l’avenir harmonieux des congolais. Face au désordre observé dans diverses administrations et à la violation permanente des libertés fondamentales et des droits humains, les Congolais patriotes doivent prendre des vraies résolutions pour faire bouger les lignes et ne pas laisser leurs terres aux Rwandais expansionnistes et hégémoniques. Ghys Fortune BEMBA DOMBE
Fondation Mo Ibrahim | Le rapport 2023 sur l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique met en évidence une forte corrélation entre la qualité des données et l’efficacité de la gouvernance

La Fondation Mo Ibrahim a présenté récemment son rapport IIAG 2023, intitulé The Power of Data for Governance: Closing data gaps to accelerate Africa’s transformation (« Le pouvoir des données au service de la gouvernance : combler les lacunes en matière de données pour accélérer la transformation de l’Afrique »). La disponibilité de données fiables est un pilier des programmes de gouvernance et de développement de l’Afrique. Le rapport souligne le rôle essentiel des données comme moteur de progrès, mais aussi pour l’évaluation de l’action des pouvoirs publics, la définition des priorités stratégiques et la confiance à l’égard des gouvernements. En s’appuyant sur l’ensemble de données de l’IIAG 2022, le rapport 2023 met en évidence une corrélation très significative entre l’accès à des statistiques de qualité et l’efficacité de la gouvernance dans les pays africains entre 2012 et 2021. Or, l’Afrique reste le continent le plus touché par le manque de données, affichant les plus faibles niveaux de disponibilité en matière d’enregistrement des faits d’état civil et de statistiques. De nombreux pays africains manquent de données de base essentielles à l’élaboration de politiques publiques, notamment les recensements de la population et l’enregistrement des naissances et des décès. Même dans les domaines en progression, de graves lacunes subsistent, notamment sur les infrastructures de santé, l’économie informelle, l’environnement, la violence à l’égard des femmes, le travail des enfants ou les flux financiers illicites. Le sous-financement des systèmes statistiques demeure une difficulté majeure à l’échelle mondiale, ces derniers ne recevant que 0,34 % du total de l’aide publique au développement (APD). En Afrique, l’APD allouée aux données et aux statistiques a presque diminué de moitié entre 2018 et 2021. Outre l’investissement dans les données, le rapport indique des pistes essentielles pour renforcer l’impact des données et accélérer le développement sur le continent : assurer l’indépendance des instituts nationaux de statistique, exploiter d’autres sources de données telles que les données produites par les citoyens et les données des entreprises privées, et tirer parti de technologies nouvelles telles que l’intelligence artificielle. Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation, a souligné l’importance des données pour la réalisation des programmes de développement et la définition des politiques publiques : « Sans données, nous avançons à l’aveuglette : les politiques sont mal ciblées et les progrès chaotiques. Si nous souhaitons vraiment ne laisser personne de côté, nous devons agir de toute urgence pour combler l’insuffisance de données en Afrique. Les données sont essentielles à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des objectifs de développement durable des Nations Unies. Je pense depuis longtemps que le Programme 2030 des Nations Unies aurait dû comporter un ODD 0 qui se serait intitulé “Des données fiables au service de la gouvernance”. » Le rapport a été présenté à Accra, au Ghana, lors d’un événement coorganisé avec Afrobaromètre. Depuis sa création, la Fondation Mo Ibrahim soutient énergiquement Afrobaromètre, aujourd’hui le principal institut africain menant des enquêtes d’opinion sur le continent. Afrobaromètre est l’unique source de données de la section Voix des citoyens, qui complète l’ensemble de données de l’IIAG. La présentation du rapport fait suite à une réunion de deux jours du groupe d’experts de l’IIAG à Accra. L’organe consultatif renouvelé se réunit une fois par an en présentiel dans un pays africain pour mener des consultations sur l’IIAG.
La République du Congo promeut des réformes de gouvernance pour stimuler une croissance inclusive et durable

La Banque mondiale a approuvé un financement à l’appui des politiques de développement d’un montant de 80 millions de dollars en faveur de la République du Congo. Ce financement vise à soutenir les efforts de réforme entrepris par les autorités pour renforcer la mobilisation des recettes et la gestion des finances publiques, et créer des conditions plus propices à une croissance inclusive et durable. Il s’agit de la deuxième d’une série de trois opérations prévues sur la période 2022-2024 et financées par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA)* dans le but de placer l’économie congolaise sur la voie de la reprise, conformément au Plan national de développement 2022-2026 porté par le gouvernement. « Les réformes soutenues par ce financement à l’appui des politiques de développement sont indispensables pour améliorer la situation budgétaire et la gouvernance du pays tout en diversifiant l’économie, souligne Cheick Fantamady Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République du Congo. Il s’agit de mesures essentielles pour parvenir à une croissance durable et inclusive, soutenir l’économie du pays et améliorer le bien-être de tous les citoyens. » Cette opération s’articule autour de deux axes prioritaires. Le premier vise à renforcer la viabilité budgétaire et la gouvernance grâce à la modernisation de l’administration fiscale et douanière, à une réglementation plus rigoureuse du secteur pétrolier, à un contrôle accru des finances publiques et à l’amélioration de l’efficacité du système de passation des marchés publics. La seconde priorité est de soutenir la diversification économique et l’inclusion en améliorant l’environnement de l’entreprise, la protection sociale pour les populations les plus vulnérables, ainsi que l’accès à l’électricité et aux services essentiels comme la santé et l’éducation. Ces efforts seront essentiels pour renforcer la résilience du pays aux chocs futurs et augmenter la marge de manœuvre budgétaire disponible pour financer des investissements dans les infrastructures et le capital humain. Il s’agit notamment de mettre l’accent sur les budgets et les dépenses alloués à l’enseignement technique et professionnel, afin de doter les futurs actifs des compétences pratiques nécessaires pour affronter la concurrence du marché du travail, et contribuer ainsi à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. La mise en opération du programme national de filets sociaux renforcera également la protection sociale, en ciblant les segments de la population les plus vulnérables.
Culture/Publication : Nouvelles voix(es), les jeunes architectes des villes secondaires de demain

Tel est le nom de la prochaine publication (livre) qui sera lancée, par la maison, « Je m’engage pour l’Afrique, le 20 septembre 2023, à Paris (France), au Comité des villes africaines du Salon INNOPOLIS, fruit de la Résidence JMA, et un programme d’élaboration de politiques publiques par les jeunes. Selon le communiqué de presse publié par les organisateurs, cette première édition s’est concentrée sur l’attractivité des villes africaines, en mettant l’accent sur les villes secondaires. Les résidents, originaires de neuf pays d’Afrique et d’Europe, ont travaillé sur les questions de mobilité, tourisme, gouvernance et emploi dans trois villes : Aného (Togo), Abomey Calavi (Bénin) et Ben Guérir (Maroc). « Je m’engage pour l’Afrique » a lancé, en mai dernier, la Résidence JMA, un programme visant à encourager la participation citoyenne des jeunes et à renforcer leur influence auprès des décideurs publics et privés. Cette résidence qui a duré 3 mois, a permis aux 20 jeunes, sélectionnés par candidature, de suivre des formations, de participer à des débats et réfléchir à des enjeux cruciaux pour le développement de l’Afrique. Ils ont eu des échanges avec des acteurs tels que Climate Chance, l’Agence française de développement, l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles, et le Fonds mondial pour le développement des villes, entre autres, pour affiner leurs opinions sur les thématiques de la résidence. Une jeunesse engagée Ces jeunes ont également initié un dialogue constructif avec les décideurs publics et privés de ces 3 villes pour identifier les opportunités et les enjeux locaux. À titre d’exemple, ils ont rencontré le maire d’Aného (Togo) pour discuter des aspirations de la ville, des besoins en matière de tourisme, d’environnement et d’emploi des jeunes, alimentant ainsi leurs recommandations et stimulant un dialogue multi-acteurs pour mener à bien cette mission. Au terme de leur résident et des travaux, ils ont présenté leurs propositions citoyennes à un jury de haut niveau composé de Houda Bendib (Architecte), Kolia Benié (Elue Paris 19e), Crystal Cordell Paris (Directrice du campus Afrique SciencesPo), Malick Diawara (Responsable éditoriale Le Point Afrique), Jessy Fula (Directeur développement chez Apos Media), Marie-France Réveillard (Journaliste à La Tribune Afrique et Forbes Afrique), Sophie Renaud (Directrice coopération et dialogue des sociétés à l’institut français). Ainsi, lors du salon Innopolis à Paris, le 20 septembre prochain, la première promotion de la Résidence présentera les résultats de trois mois de travail (environ 6 jours de travail par Résident) dans un ouvrage intitulé « Nouvelles voix ». La présentation de la Résidence sera suivie d’une conférence sur la thématique : comment repenser les mobilités en Afrique en présence notamment de Jules Samain (CEO de Spiro), Alain Bloch, Franck Okpeicha (Président de la Communauté de communes du Plateau au Bénin) et André Diouf (Consultant Senior EY et participant à la Résidence JMA). Outre cette présentation, la Résidence JMA publiera également des podcasts sur l’attractivité des villes africaines, organisera des sessions de coaching pour aider les citoyens à concrétiser leurs idées, et favoriser des rencontres avec des décideurs publics et privés pour continuer à promouvoir le débat d’idées.A noter que ces jeunes sont étudiants, chercheurs, consultants, chefs de projet, responsables associatifs. Ensemble, ils ont choisi de s’engager et de faire entendre leur voix. Quid sur JMA et en chiffres Le concept « Je m’engage pour l’Afrique (JMA) » est un projet citoyen du duo Forbes Under 30 Afrique, Ileana Santos et Amina Zakhnouf, lancé en janvier 2021, Ce projet s’inspire du Policy Cycle pour construire un cercle vertueux des politiques publiques pour une Afrique excellente et donne aux jeunes un rôle clé dans l’élaboration des politiques publiques. A l’origine de sa création, un constat simple : l’avenir du monde se joue en Afrique, et pourtant les premiers concernés semblent peu présents dans le débat public. Chaque jour, des initiatives dans des domaines tels que la santé, la culture, la finance, l’agriculture, l’urbanisme, le numérique et la formation révolutionnent les normes. De Lomé à Alger, de Lyon à Abidjan, de Cotonou à Tanger, ces initiatives témoignent de l’engagement citoyen en quête d’une expression publique. A ce jour, le JMA c’est : +15 000 acteurs engagés pour l’Afrique, + 50 experts, +300 bénéficiaires et un ancrage dans aujourd’hui 7 pays : Bénin, Belgique, Côte d’Ivoire, Cameroun, France, Maroc et Togo. Wilfrid Lawilla D.
Congo-Gouvernance : Le Plan d’action sociale 2023-2026, adopté

ACTUALITE. « L’adoption du Plan national d’action sociale et son plan d’action témoigne de l’engagement du gouvernement à améliorer le bien-être des Congolais à travers un système adéquat et performant de protection sociale non contributive », a expliqué la ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Irène Marie-Cécile Mboukou-Kimbatsa. Elle a de ce fait évoqué la nécessité de rechercher de façon permanente de meilleures stratégies pour répondre efficacement à la demande sociale toujours croissante. Les différentes actions planifiées dans le Plan national d’action sociale permettront au gouvernement de mettre en place un socle minimum de protection, conformément au Plan national de développement 2022-2026, à en croire Mboukou-Kimbatsa. Toutes les parties prenantes ont apporté leurs pierres à l’édification de ce plan : partenaires techniques et financiers, notamment l’Agence française de développement (AFD) et Expertise France ainsi que les organisations de la société civile et les bénéficiaires qui ont travaillé dans une approche inclusive. Il s’agit d’une synergie permettant d’éviter les dysfonctionnements dans la mise en œuvre du Plan national d’action sociale en répondant avec efficacité aux divers défis sociaux auxquels le pays fait face. Pour sa part, le directeur de l’AFD, Maurizio Cascioli, a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner le Congo dans la mise en œuvre des actions contenues dans ce plan, aux côtés des autres partenaires. Florent Sogni Zaou
Congo. Affaire FIGA, une hirondelle qui annonce le printemps ?

TRIBUNE. Après la publication de notre billet sur l’affaire FIGA, certains esprits grincheux ont trouvé le moyen de s’indigner contre, disent-ils, un bouclier ethnique qui aurait été dressé afin de protéger Mme Lydia Mikolo, comme si cette dernière avait été envoyée au gouvernement par son ethnie, pour servir les intérêts de l’ethnie. Nous rappelons à ces blancs-becs, qui soutiennent M. Sassou Nguesso, un Président ethniciste qui avait choisi Mme Lydia Mikolo pour des raisons que nous ignorons, que nous n’avons aucun état d’âme à soutenir une opération mains propres, si le pouvoir décide d’aller dans ce sens. Nous nous réjouissons d’ailleurs que ceux qui avaient l’âme en hibernation et la conscience dans le tiroir-caisse lorsque la commission animée par M. Lamyr Nguelet avait mis en lumière un détournement de plusieurs milliards de F CFA, retrouvent enfin les chemins de la vertu. Si l’affaire FIGA peut servir à réanimer la conscience citoyenne dans ce temple de médiocrité démontrée par l’absence de toute réalisation, temple dans lequel les voleurs essaiment dans le système depuis 1 million d’années, alors notre soutien sera total. Sans tarder, exigeons donc au gouvernement d’initier l’audit de la SNPC qu’attendent les experts du FMI depuis des années, celui des Grands Travaux, des municipalisations accélérées, d’Ecair, du fonds routier, etc ….. Aussi, que ceux qui embraient l’itinéraire du parfait ignorant en qualifiant de détournement de fonds un dispositif d’aide institutionnelle légal dans notre pays, en prennent de la graine. Pour rappel, la pratique dénoncée dans l’affaire du FIGA qui consiste pour les établissements publics à financer les activités ministérielles, existe aussi à l’ARPCE et dans bien d’autres établissements publics. Qui devons-nous donc croire ? Une ministre considérée comme l’une des plus crédibles du gouvernement, qui a géré le budget pharaonique de la santé sans que l’opinion n’ait été saisie du moindre rien et qui découvrirait les délices de la prédation des deniers publics ou un homme déchu et aigri qui voyage en jet privé, qui a été épinglé par le ministère en charge du contrôle d’Etat pour sa gestion chaotique à la tête du FIGA et qui aurait mis des documents officiels sur les réseaux sociaux en enjambant le droit de réserve, simplement parce qu’il est protégé par le ministre de l’intérieur et qu’il ne veut pas couler seul ? Alors, au lieu vouloir amener à la guillotine une Ministre victime d’un règlement de compte de la part d’un maitre mangonneau qui avait été auditionné par le Premier Ministre avant sa mise en quarantaine, dénonçons un système ou des pratiques qui peuvent conduire à des dérives inimaginables. Il y a fort à parier que l’opération qui est en cours soit justifiée par d’autres motivations pour que le PCT aille à la remise sortir des banderoles en sommeil. Il y’a à redouter que la décision d’en finir avec elle ait été entendue quelque part, ou encore, le PCT qui est passé maitre dans l’art de l’enfumage, dissimule un autre coup tordu, comme ce fut le cas lors des législatives dans la circonscription unique de Mouyondzi, lorsque ce parti s’est servi de la montée de fièvre pour masquer le braquage national des législatives. Nous demandons moins d’agitation et de pépiements à tous les passereaux qui auraient reçu des promesses de financement du FIGA et qui mettent toutes leur force dans ce qu’ils considèrent comme la mère des batailles. M. le Premier Ministre, ce n’est pas glorieux de laisser un membre de votre gouvernement se faire lyncher par une meute sur les réseaux sociaux quand on sait que vous et votre Ministre en charge du contrôle d’Etat, aviez diligenté une réunion extraordinaire du comité de direction du FIGA en février 2023. Qu’avez-vous fait des résultats de ce rapport ? A partir des éléments de ce rapport, soit vous protégez la ministre parce que vous estimez qu’elle n’a rien à se reprocher, soit vous la virez dans le cas où vous estimez qu’il y’a des éléments à charge contre elle. Il n’y a pas de juste milieu entre ces deux positions. Se délecter de la souffrance d’une femme dans le tourbillon d’une machine à laver, est une forme de lâcheté. L’affaire FIGA montre à suffisance, que les invités au banquet des putschistes de 1997, qui en occupant des strapontins croyaient avoir obtenu le label de filles et de fils adoptifs du système, se doivent de retrouver leurs esprits. Malheureusement, comme une barque qui prend l’eau de toute part, on commence par balancer par-dessus bord les bagages les moins importants, tout en caressant le rêve d’éviter le naufrage. Autoriser une partie de sa jeunesse oisive à organiser une marche le week-end prochain pour demander la démission de la Ministre, est un signe qui ne trompe pas. Tout pouvoir qui dévore ses propres enfants est un pouvoir qui court à sa perte. Malheur aux sociétés qui envoient à dache des femmes qui ont du cran. Ce n’est que le début de la fin d’un piètre système qui martyrise les congolais depuis 4 décennies. Que Dieu bénisse le Congo. Laurent DZABAPrésident du Mouvement Panafricain et Citoyen