Afrique. Le digital accélère le processus de transformation des collectivités et des villes

MAROC. Comment les villes africaines peuvent-elles concilier développement durable, modernisation et innovation ? Tout bien considéré, c’est à cette question lancinante et à bien d’autres que les acteurs de la transformation digitale en Afrique et les responsables des collectivités territoriales du continent ont tenté de répondre récemment à Casablanca. C’était lors du Digital African Tour (DAT)- Edition 2022, «un événement itinérant qui réunit depuis plusieurs années des responsables IT des villes, des collectivités territoriales et des décideurs autour de la transformation digitale des pays et des entreprises», a souligné le président de cet important rendez-vous et des ATDA, Mohamadou Diallo. «L’idée autour de cette rencontre, c’est de voir comment le digital peut aider à accélérer le processus de transformation et de modernisation des villes et des collectivités territoriales», a-t-il relevé soutenant que «le digital peut aider à transformer ces villes et ces collectivités territoriales». Sur la nouveauté de cette édition, organisée par la revue panafricaine «Cio Mag» dont il est le président fondateur, sous le thème «Villes africaines, comment concilier développement durable, modernisation et innovation», Mohamadou Diallo a déclaré que le DAT a choisi cette année de mettre en avant les collectivités territoriales et les villes. Ce qui n’était pas le cas lors des précédentes éditions au cours desquelles étaient mis en avant les directeurs de cellules d’information, les entreprises et les utilisateurs. Au cours de cette édition, les participants ont examiné les problématiques liées à l’urbanisation rationnelle des villes africaines et évoqué les pistes de réflexion pour le développement durable, la modernisation et l’innovation des villes africaines. Les échanges ont notamment été axés sur la «stratégie numérique & gouvernance : quelles tendances pour les collectivités africaines ?», «Le numérique, une clé pour le renforcement de l’attractivité et la compétitivité des villes et des territoires en Afrique» et «Co-contruire la Smart City : de la réflexion stratégique au modèle de financement : quelles spécificités pour l’Afrique ?». Les débats ont également porté sur les données personnelles et publiques, notamment comment rétablir la souveraineté et la confiance par le traitement et le stockage en terre africaine ; les datacenters, la cybersécurité et le haut débit, rôle et importance dans l’attractivité numérique et économique des territoires. Les participants ont en outre porté attention aux questions liées à la gestion des déchets en tant que défi majeur pour l’Afrique, au «Futur des mobilités africaines : le digital est-il garant de l’avenir ?», aux «Energies renouvelables en Afrique : comment bâtir des territoires connectés et respectant l’environnement ?» ainsi qu’au thème «Connectivité, innovation et digital : pour une ville intelligente et inclusive». Pour bien comprendre les enjeux de la transformation digitale des territoires, point central de cette rencontre, il est important de relever ce constat : la crise de Covid-19 a précipité le basculement, quasi-forcé, vers le numérique. Comme l’avaient relevé les organisateurs, quelques semaines plus tôt, le basculement a été tel que ce mouvement a touché « les collectivités territoriales où le digital est de plus en plus au service de la gouvernance, du développement économique local et de la création d’emplois, surtout pour les jeunes ». Ainsi, par la force des choses, le digital s’est imposé au cœur du processus de transformation des collectivités. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le DAT Maroc 2022 a été l’occasion de mieux comprendre les stratégies « smart » mises en place par de grandes villes africaines comme Benguerir, Berkane, Casablanca ou encore Dakar et Kanel au Sénégal. «Nous sommes très heureux et honorés de participer à cette rencontre autour du digital. Et en tant que porte d’entrée de l’Afrique, vous comprenez aisément notre présence au Maroc », a confié le maire de Dakar, Barthélémy Dias. « Aujourd’hui, Dakar aspire à être une ville digitale, une ville connectée, une smart city et c’est la raison pour laquelle nous sommes venus participer à cet échange, espérant pouvoir rencontrer les partenaires techniques et financiers, découvrir des potentialités et surtout les mettre à la disposition des Dakaroises et Dakarois, permettre à des jeunes de pouvoir bénéficier de formations des éventuellement d’emploi», a-t-il poursuivi. «A Dakar, nous avons depuis une dizaine d’années lancé un programme consistant à changer à peu près 25.000 points lumineux et à les transformer en led. Certes pour une économie d’énergie, mais aussi pour pouvoir créer des prédispositions pour que, d’ici quelques années, Dakar puisse aussi accueillir entre autres le Li-Fi, qui permet d’avoir accès à internet à travers des points lumineux ». Maire de Kanel, commune rurale située à 670 km au nord de Dakar, Mamadou Sadio Diallo a, de son côté, confié : «Nous sommes venus dans cette belle ville de Casablanca pour écouter, apprendre, et s’il y a possibilité pour exposer notre petite expérience sur la manière de traitement des déchets» Alain Bouithy
La Banque mondiale approuve 750 millions de dollars pour soutenir la gouvernance, le transport et la connectivité numérique en République démocratique du Congo

Dans le cadre de son engagement approfondi en République démocratique du Congo, le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé la semaine dernière un appui budgétaire de 250 millions de dollars pour des réformes fondamentales de gouvernance économique et 500 millions de dollars pour renforcer les transports et la connectivité en République démocratique du Congo (RDC). Les deux projets sont financés par l’Association internationale de développement (IDA). « Ces deux opérations représentent un engagement et un dialogue renforcés entre la RDC et tous les niveaux du Groupe de la Banque mondiale. Ce dialogue nous a permis de redéfinir et de porter notre partenariat à un nouveau niveau – ce qui, nous l’espérons, profitera aux plus de 90 millions d’habitants du pays », a déclaré Jean-Christophe Carret, directeur national de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo. Suivant la signature des deux conventions de financement aujourd’hui, le Ministre des finances Nicolas Kazadi a exprimé sa satisfaction de voir que les réformes de fond entreprises par le gouvernement du Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo portaient leurs fruits : « Le retour de l’appui budgétaire après plus de quinze ans est un signe de l’engagement du gouvernement à renforcer la gouvernance, à libérer le potentiel de croissance dans les secteurs économiques clés et à améliorer les conditions de vie des populations congolaises. Il témoigne du réchauffement de la coopération au développement avec nos partenaires techniques et financiers et devrait catalyser des flux de financement conséquents, permettant au gouvernement de répondre aux immenses besoins de développement du pays. » L’appui budgétaire soutiendra le programme de réformes du gouvernement visant à relever les principaux défis en matière de gouvernance dans les domaines des finances publiques, de l’ouverture des marchés et de la gestion des forêts, dans le but d’accélérer un développement vert, résilient et inclusif. Il soutiendra la transparence, en tant que condition préalable au renforcement de la responsabilité du gouvernement, et la gestion durable de la vaste forêt tropicale de la RDC, qui est essentielle pour maintenir les moyens de subsistance de la population congolaise et représente un puit de carbone d’importance planétaire. Le projet d’appui au transport et à la connectivité est le premier d’une série de trois projets destinés à fournir des transports et une connectivité numérique sûrs, résilients et durables dans et entre la région du Kasaï et la partie orientale de la RDC, tout en soutenant le renforcement de la gouvernance du secteur. Il soutiendra l’ambitieux programme du gouvernement visant à mieux intégrer le pays en rétablissant la liaison de transport routier Est-Ouest, en modernisant les principales infrastructures de transport et en améliorant la connectivité numérique. Plus précisément, il financera la modernisation et le revêtement de 440 km de routes résilientes au climat dans les provinces du Kasaï et du Nord-Kivu, tout en posant une infrastructure de fibre optique le long des routes financées par le projet. Le projet d’appui aux transports et à la connectivité comprend des mesures visant à atténuer et à traiter le risque de violence sexuelle lié à l’afflux soudain de travailleurs dans les zones de construction, par des mesures telles que la surveillance par des tiers, la formation des parties prenantes du projet et le partenariat avec la société civile et d’autres entités communautaires pour gérer les plaintes. Le projet soutiendra des infrastructures résilientes au climat et renforcera la préservation des forêts. Les communautés locales seront appuyées dans la gestion des ressources naturelles, y compris la reforestation de terres dégradées le long des routes du projet.
La Banque mondiale débloque 180 millions de dollars en appui à une agriculture durable au Maroc

Face à la pression accrue des changements climatiques et de la croissance démographique sur les ressources hydriques et foncières du pays, la Banque mondiale décide de débloquer un financement d’un projet d’investissement d’un montant de 180 millions de dollars en faveur du Maroc. Cette opération vise à appuyer une agriculture résiliente et durable au Maroc, a indiqué l’institution internationale dans un communiqué précisant que le prêt ainsi alloué est destiné au Projet pour une gestion de l’eau résiliente et durable dans l’agriculture (RESWAG). L’organisme international en est persuadé : ce projet constitue un programme innovant et inédit qui améliorera les usages agricoles face à la raréfaction des ressources en eau. « Il allie investissements structurels, avec la modernisation des services d’irrigation et de drainage, et investissements immatériels destinés à renforcer la gouvernance des ressources hydriques et à apporter des services de conseil agricole aux cultivateurs », estime de même source l’institution de Bretton Woods. Selon les explications de la Banque mondiale, cette opération devrait ainsi permettre au Maroc de « renforcer la gouvernance des ressources hydriques dans le secteur agricole, améliorer la qualité des services d’irrigation et élargir l’accès des agriculteurs à des conseils techniques dans ce domaine ». Et donc de faire face, un tant soit peu, à la sécheresse historique qui sévit cette année dans le pays. L’organisme rappelle à ce propos que « le Maroc vit sous la menace d’une pénurie d’eau. Les précipitations en baisse et la multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les canicules provoquent une réduction du débit des cours d’eau et une augmentation de l’évaporation ». Ce n’est pas tout. Puisque l’essor démographique, considéré comme le plus grand recours à l’irrigation pour les cultures et le développement, pèsent également sur les ressources en eau renouvelables, constate la Banque mondiale. « Le manque d’eau crée un cercle vicieux de surexploitation des aquifères. Un temps plus chaud et plus sec ne fera qu’accroître les besoins en irrigation pour les plantations, ce qui accentuera la pression sur des ressources en eau déjà limitées », souligne l’organisme. Le soutien qu’entend apporter la Banque mondiale à l’agriculture marocaine à travers ce financement trouve sa justification dans le fait que «l’agroalimentaire est un moteur crucial pour le développement économique et social de la population marocaine », comme le relève Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. Cité dans ce communiqué, ce dernier rappelle que le secteur représente 21 % du PIB et près de 39 % de l’emploi. Des taux qui sont encore plus élevés en milieu rural. « L’agriculture figure au cœur des ambitions économiques et sociales du Maroc, et ce financement de projet vient soutenir ce secteur vital, en s’inscrivant dans le droit fil de la stratégie «Génération Green», du Plan national de l’eau et du Nouveau modèle de développement poursuivis par le pays », souligne-t-il. A titre de rappel, le nouveau projet de gestion hydrique auquel la Banque mondiale apporte un soutien financier s’articule autour de trois volets. Le premier volet dudit projet a pour ambition d’améliorer le cadre de gouvernance de l’eau et garantir des prélèvements durables dans le secteur agricole. Comme le relève Rémi Trier, spécialiste senior de la gestion des ressources en eau et coresponsable du projet, sa première composante vise à compléter les investissements de longue date du Maroc dans la gouvernance de l’eau. Précisons qu’elle revêt trois axes stratégiques prioritaires en matière de conservation de l’eau. Il s’agit de l’assouplissement du processus d’allocation des ressources hydriques, l’optimisation de la gestion des aquifères et une meilleure connaissance des effets des programmes d’amélioration de la productivité de l’eau, rappelle-t-il. Ces axes stratégiques visent à « affiner et réajuster les politiques dans un souci de prise en compte des enjeux climatiques », explique Rémi Trier. L’approche adoptée dans le deuxième volet, qui consiste à fournir des services d’irrigation et de drainage climato-intelligents à travers le déploiement de techniques de conservation de l’eau sur de nouvelles surfaces, parait tout aussi intéressante pour la Banque mondiale. Elle « favorisera la résilience aux sécheresses, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le stockage de carbone dans les sols », note l’institution. Et d’estimer que cette approche implique de moderniser les équipements hydrauliques (réseaux d’irrigation, canaux…) et de donner aux gestionnaires publics chargés de l’irrigation les moyens d’optimiser les services d’irrigation et de drainage. Pour l’organisme international, il ne fait aucun doute que les bénéficiaires seront les petits exploitants agricoles des grands systèmes d’irrigation à gestion collective. Dans son troisième volet, le programme prévoit d’apporter à 23500 agriculteurs des services de conseil visant à optimiser les investissements, à renforcer la résilience climatique et à intensifier la productivité de l’eau, relève la Banque mondiale. Ainsi que l’explique Safaa Bahije, spécialiste des ressources en eau et coresponsable du projet, « le projet prévoit d’appuyer l’agence nationale chargée des services de conseil agricole afin d’élargir l’accès des agriculteurs à des services de conseil adaptés aux enjeux climatiques ». Le projet, qui accordera également une attention particulière aux femmes et aux jeunes agriculteurs, entend ainsi « accroître la portée et la qualité de ces services dans les zones irriguées, notamment grâce à la formation de conseillers publics et l’embauche de consultants », précise cette dernière. Ce qui devrait faciliter la transition des agriculteurs vers des techniques d’irrigation modernes, assure-t-elle. Alain Bouithy
Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance au cœur des priorités des entreprises marocaines

Face au contexte économique actuel, les sujets liés à l’environnement, aux enjeux sociaux ou de gouvernance sont chaque jour plus présents dans le débat public. La question essentielle autour de ce débat touche à la nouvelle définition du rôle de l’entreprise dans la société et l’économie. L’entreprise de demain ne sera plus évaluée uniquement sur sa seule performance financière mais également sur son impact social et environnemental. Avec l’adoption de la Stratégie Nationale de Développement Durable en 2017 et autres initiatives multipartites, le Maroc s’est engagé dans la voie d’une économie ouverte et compétitive capable de générer une croissance durable et plus équitable. Cependant, ces objectifs de croissance ne peuvent se concrétiser sans la mise en œuvre d’un agenda prenant en compte les enjeux Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) et la mise en place d’un cadre réglementaire propice à son développement. Ce cadre est dans sa phase d’implémentation au Maroc notamment à travers les Directives de Bank Al Maghrib, pour ce qui est des Établissements financiers, la mise en place des reporting extra-financiers répondant au référentiel de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), les financements destinés aux investissements de décarbonation afin de faire face aux évolutions réglementaires européennes, pour ce qui est notamment des entreprises exportatrices… « Le tissu économique marocain est en pleine mutation en cette période post covid. Les entreprises doivent saisir cette opportunité pour engager et accélérer leur transformation de manière durable. Les critères ESG, au-delà d’une vision de conformité réglementaire et d’analyse de risques, permettront aux entreprises d’assurer une meilleure performance environnementale, sociale et de gouvernance » explique Réda Loumany, Territory Managing Partner de PwC au Maroc. Cependant, l’intégration de pratiques plus durables nécessitera davantage d’efforts combinés de la part des entreprises, du gouvernement et du secteur financier pour planifier et conduire des améliorations à long terme. Cela doit commencer aujourd’hui pour qu’il y ait l’impact nécessaire et des résultats durables pour les entreprises et l’économie marocaine. Selon l’étude Global Investor ESG Survey 2021 de PwC, publiée en novembre 2021 et menée auprès de 325 professionnels de l’investissement (pour la plupart des gestionnaires d’actifs sur 43 territoires, notamment en Europe, Moyen-Orient et Afrique), de plus en plus d’investisseurs s’interrogent actuellement sur la notion d’impact positif et négatif des entreprises, dans la mesure où cet impact se conjugue avec leur performance sur le long terme. Près de 80 % des personnes interrogées considèrent les risques ESG comme un facteur important dans leurs évaluations d’investissement, et près de la moitié des investisseurs (49%) interrogés se disent prêts à céder leur participation dans les entreprises qui ne prennent pas suffisamment de mesures en faveur des questions ESG. « Les investissements orientés vers le Maroc et les pays en développement iront vers les projets sociaux et environnementaux et vers des entreprises engagées dans des véritables pratiques ESG » souligne Réda Loumany, Territory Managing Partner de PwC au Maroc. Lancement de la plateforme ESG de PwC au Maroc, en réponse aux besoins environnementaux, économiques et réglementaires du marché marocain La plateforme ESG mise en place par PwC au Maroc, a pour vocation d’accompagner les nouveaux enjeux des entreprises au Maghreb et en particulier dans le Royaume . A travers cette plateforme dédiée, PwC a déployé une approche transversale permettant d’adresser les priorités en matière d’ESG et ce en faisant les bons choix stratégiques pour positionner les entreprises dans un avenir durable ; en implémentant les aspects ESG dans les opérations quotidiennes ; en définissant et en mettant en œuvre les indicateurs non financiers adéquats afin de répondre aux intérêts des différentes parties prenantes. «La dimension ESG est aujourd’hui pleinement intégrée dans nos offres de services et lignes de métiers afin de permettre aux entreprises d’assurer la meilleure performance environnementale, sociale et de gouvernance, être conformes aux évolutions réglementaires, notamment en termes de reportings extra-financiers et tirer profit des opportunités de financements verts ». souligne Assia Benhida, Associée PwC au Maroc, Market & ESG Leader Maghreb. Le lancement de cette plateforme s’est accompagné d’un vaste programme mondial de montée en compétences des collaborateurs de PwC sur les sujets du développement durable, et qui a bien sûr couvert l’ensemble des collaborateurs au Maghreb. « Notre rôle chez PwC au Maroc est d’inscrire le sujet des ESG à l’ordre du jour des priorités des dirigeants marocains et d’anticiper les évolutions socio-économiques et réglementaires pour mieux soutenir les entreprises. L’engagement et l’implication de nos collaborateurs dans cette mission est au cœur de nos priorités » conclut Assia Benhida. CP
Maroc: Al Akhawayn abrite le colloque international sur la Gouvernance et le développement local

L’Université Al Akhawayn à Ifrane (AUI) a abrité, du 11 au 13 février 2022, le colloque international sur la gouvernance et le développement local. Organisé en partenariat avec Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), son Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA) et la Commission de l’Union géographique internationale pour la gouvernance (UGI), ce colloque, qui s’est tenu en format hybride, vise à réunir et à soutenir le réseau de chercheurs, de praticiens et de parties prenantes engagées dans les défis de la gouvernance locale. Une trentaine de chercheurs et de praticiens venant de AUI, des universités marocaines, de la Banque Mondiale, de l’Université Paris IV, de l’University College Dublin, de l’University of Essex, de l’Université du Cabo Verde, de Anglia Ruskin University Cambridge Campus, d’Ardhi University, de l’University of Kentucky, de l’Université Tunis El Manar, d’African Local Government Academy,… ont ainsi pris part à cet événement pour débattre des politiques de gouvernance locale et des stratégies actuelles de développement visant à atteindre les objectifs de développement durable (ODD). En effet, pour une gouvernance efficace, les politiques de développement doivent être basées localement, contextualisées et adaptées aux spécificités et caractéristiques spatiales locales. À noter que la gouvernance locale est le moyen adéquat pour fournir des services de base aux populations, contribuant ainsi à réduire les inégalités socio-spatiales. Elle est actuellement et continuera d’être le meilleur moyen d’impliquer les citoyens et les gouvernements locaux dans les programmes de développement économique, social et humain. Les réponses à la pandémie du COVID 19 ont révélé qu’aux niveaux local et régional, de nouveaux modes de gouvernance territoriale plus efficaces sont nécessaires pour relever les défis actuels à l’échelle mondiale. AUI ainsi que ses partenaires sont fortement engagés en matière du défi de la gouvernance locale et ont déjà établi des réseaux transnationaux de chercheurs et de praticiens traitant des questions de gouvernance locale. L’expérience récente du Maroc en matière de stratégies de développement local (Commission spéciale sur le modèle de développement, Régionalisation avancée, INDH, Plan Maroc Vert, Plan Azur pour développer le tourisme balnéaire, les plans de développement stratégique pour l’énergie verte, la création de projets de développement économique durable, la planification de « Villes sans bidonvilles »…) offre l’occasion d’élargir ces réseaux d’expertise. Parmi les thématiques abordées lors de ce colloque : “ Penser grand mais agir localement : évaluation réflexive des principales initiatives nationales ”, “ Que mesurons-nous et comment ? Données et indicateurs pour la gouvernance locale”, “Gouvernement territorial et mondialisation”, “Gouvernance et disparités régionales”, la Responsabilité et transparence de la gestion spatiale”, “l’Esprit d’entreprise et développement économique local”, “la Citoyenneté et gouvernance participative : dimensions politiques et géographiques”, “les Droits civiques et démocratiques au sein de la gouvernance locale”, “ Justice spatiale et droit à la ville” et “le Changement climatique et pandémies : résilience, atténuation et adaptation”. Suite aux différentes discussions, une sélection d’articles sera publiée en anglais et en français après révision par un comité scientifique.
Congo Brazzaville. Et si un audit sur la gouvernance et la corruption arrangeait tout

TRIBUNE. SNPC, ex- Délégation générale aux grands travaux, dossiers Ecair et Asperbras, gestionnaires des fonds Prepaids, banques et personnes qui ont cautionné ce surendettement…, peuvent-ils être dans le collimateur ? Au-delà du discours du Président de la République sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès, il faut maintenant passer à la concrétisation de la lutte contre la corruption grâce aux instruments dont s’est doté le Congo(ministère du contrôle d’État, Haute autorité de lutte contre la corruption, Inspection générale d’État, Cours Suprême…). Dans la mise en œuvre du programme conclu récemment avec le Fmi, « il n’est pas impossible que cette institution de Bretton Woods impose la recette d’audit à la Snpc. Un audit qui pourrait être confié à un cabinet dont l’indépendance ne souffre d’aucune contestation « , croît savoir un expert financier proche du FMI. Il n’y aura donc pas de cabinet ayant déjà des intérêts au Congo(KPMG, Ernst &Young, Price Whaterhouse & Cooper, Deloite…). Les comptes de gestion de la Snpc (société nationale des pétroles du Congo) seront, dans ce cas , poursuit notre source, passés au peigne fin. Leur certification par les cabinets d’expertise comptable de renommée internationale pourrait même être remise en cause. En d’autres termes, le nouvel auditeur ne s’appuiera pas sur les comptes de gestion interne certifiés par Kpmg ou Ernst &Young par exemple. Qui a fait quoi et dans quel intérêt? C’est, entre autres, des questions que se posent généralement les auditeurs dans pareilles circonstances. Comme pour se mettre à l’abri de la clameur publique et de l’audit à venir, le mastodonte pétrolier congolais s’était déjà fendu d’un document non officiel en 2017 pour tenter de se dédouaner à la Ponce Pilate. » À la lecture de ce document, que nous avons refusé d’exploiter, aucun chiffre, ni les montants des transactions menées n’y figurent. Un tract mal conçu. Comme dans un kilogramme de mensonge, il y a aussi des centaines de grammes de vérité, ce document révèle que « …Le ministre des Finances(ndlr, Gilbert Ondongo) s’est, par conséquent, largement appuyé sur la Snpc pour obtenir de la liquidité via ces dispositifs de financement adossés au pétrole couramment appelés prepaiements. .. « Que « Les prepaiements contractés par la Snpc pour le compte de l’Etat résultaient en effet de la demande du gouvernement afin de fournir des liquidités pour permettre la mise en oeuvre de plans de développement infrastructurel… », peut-on y lire. En clair, la Snpc, au centre des transactions et montages financiers, sera dans la ligne de mire des fins limiers de l’audit indépendant recommandé, c’est un euphémisme, par le FMI aux autorités congolaises. Ensuite seront passés au peigne fin le dossier des travaux d’envergure gérés par la Délégation générale aux Grands travaux, les montages des dossiers Ecair, ASPERBRAS, la gestion des liquidités procurées par ces prepaiements, le circuit emprunté par ces fonds prepaids avant d’atterrir à la Beac via trésor public… Existe t-il des paradis fiscaux ? Et quand il ne s’agira pas de taux d’intérêt trop élevés à leurs yeux sur certains prêts, et donc sur les risques potentiels sur les ratios du surendettement du Congo, les experts pourront sortir de leur chapeau « l’absence de transparence et de la mauvaise gouvernance « , spécule, sous couvert d’anonymat, un auditeur qui travaille chez KPMG. Comme au Mozambique, il est donc à craindre que le FBI et autres services européens de lutte contre la délinquance financière braquent leur caméras sur Brazzaville pour solder certains vieux comptes à Beijing pour sa percée au Congo, sous le nez et barbe des ex conquistadors français. Un expert de l ‘Agence française de développement(AFD) nous avait confié, sous couvert d’anonymat, en 2013, qu’elle jugeait partiaux les appels d’offres internationaux de la Délégation générale aux Grands travaux. Certaines entreprises chinoises qui rafflent la mise dans le cadre de ces appels d’offres ne sont même pas identifiées en Chine. À qui appartiennent-elles alors? S’interrogeait-il. Vrai ou faux? Toujours est-il que « l’audit sur la gouvernance et la corruption commandé par le FMI pourrait aboutir à des scandales qui donnent des crises d’urticaire », affirme notre expert financier international. Last but no least, pourraient aussi être sur la sellette des banques(une congolaise et des étrangères) et des personnes physiques qui ont cautionné ce surendettement du Congo dans le but de gagner des commissions. C’est ce que le FBI fait déjà avec les banques qui ont participé au surendettement du Mozambique. Si tant est possible que ce surendettement du Congo a profité à des personnes que l’on appelle à Brazzaville « les intouchables de la République « , Denis Sassou-Nguesso pourra t-il engager une opération toges blanches ? La justice congolaise pourra t-elle enfin faire montre de son indépendance en s’autosaisissant du dossier pour couper l’herbe sous le pied du FBI? Seuls les résultats de l’audit pourraient établir la proportion de la gravité des faits ou pas, imputables à ceux que les brazzavillois, si friands des matches de Barça, Réal de Madrid et PSG, désignent déjà comme » le trio arbitral ». Les amoureux du ballon rond savent bien qu’au football, les rôles sont clairement définis entre l’arbitre central, qu’assitent ses deux juges de touche et le commissaire du match. Bonne devinette pour l’année 2022! Par Alphonse Ndongo Journaliste économique et financier.
Les administrations publiques doivent réexaminer leurs dépenses pour gagner en efficience

RAPPORT. Dans l’après-Covid, les pouvoirs publics devraient chercher en priorité à renforcer la résilience face aux crises et à reconquérir la confiance des citoyens, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si la pandémie de Covid-19 a prouvé l’aptitude des pouvoirs publics à faire face à une crise mondiale majeure avec un niveau extraordinaire de flexibilité, d’innovation et de détermination, l’organisation internationale d’études économiques a toutefois estimé qu’ils auraient pu faire mieux dans un nouveau rapport intitulé « Panorama des administrations publiques » -édition 2021. En effet, « les données qui commencent à apparaître semblent montrer qu’il aurait été possible de renforcer considérablement la résilience en amont », a relevé l’OCDE dans son document phare sur la gouvernance publique, faisant remarquer en outre que de « nombreuses actions peuvent avoir entamé la confiance des citoyens et limité la transparence des pouvoirs publics ». L’organisation internationale, qui œuvre pour la mise en place de politiques meilleures pour une vie meilleure, a en conséquence estimé que « les administrations publiques vont devoir réagir aux crises à venir avec rapidité et à l’échelle requise, sans mettre en péril la confiance ni la transparence ». La directrice de la gouvernance publique de l’OCDE, Elsa Pilichowski a sur ce sujet indiqué qu’« à l’avenir, nous devrons tout à la fois favoriser la reprise économique et éviter le déclin démocratique ». Sur ce dernier point, la responsable a estimé que « renforcer la démocratie devra être l’une de nos priorités absolues ». Dans sa publication, qui fournit des indicateurs fiables et internationalement comparables sur les activités des administrations publiques et leurs résultats au sein des pays de l’OCDE, l’organisation fait remarquer que les pays ont adopté des milliers de dispositions d’urgence, souvent selon des procédures accélérées. Mais si un certain allègement des exigences habituelles est, certes, inévitable dans les situations d’urgence, le rapport biennal a néanmoins estimé qu’« il doit être limité en termes de durée et d’ampleur, afin de ne pas nuire à la perception qu’ont les citoyens de la compétence, de l’ouverture, de la transparence et de l’équité des pouvoirs publics ».Dans ses recommandations, le rapport exhorte les pouvoirs publics à redoubler d’efforts dans trois domaines pour favoriser la confiance et la transparence et renforcer la démocratie. Considérant qu’il existe un risque de rupture entre certains individus et groupes et les processus démocratiques traditionnels, il estime qu’il est essentiel de lutter contre la mésinformation. D’autant plus qu’en 2020, seuls 51 % des citoyens de la zone OCDE ont fait confiance à leurs administrations publiques. Pour l’organisation, il est crucial d’améliorer la représentation et la participation de manière équitable et transparente. A ce propos, elle exhorte les pouvoirs publics à « s’efforcer de promouvoir l’inclusion et la diversité et appuyer la représentation des jeunes, des femmes et des autres groupes de population sous-représentés dans la vie publique et dans les consultations sur l’action publique ». Si le fait d’affiner les pratiques de consultation et d’association peuvent permettre de renforcer la transparence et la confiance à l’égard des institutions publiques, l’OCDE constate que « moins de la moitié des pays ont instauré des exigences de transparence qui s’appliquent à la plupart des acteurs pratiquant régulièrement des activités de lobbying ». Enfin, pour affronter les défis mondiaux, l’organisation appelle les pouvoirs publics à ériger en priorité le renforcement de la gouvernance tout en tirant parti des nouvelles technologies. « Pour pouvoir affronter l’avenir et préserver les fondements de la démocratie, les administrations publiques doivent se tenir prêtes à agir avec rapidité et à l’échelle requise, sans mettre en péril la confiance ni la transparence », a-t-elle expliqué. A noter qu’en plus de proposer des comparaisons entre pays membres et partenaires de l’Organisation dans des domaines tels que les finances publiques, l’emploi public, la budgétisation, la transformation numérique et la prestation des services publics, ledit rapport exhorte les administrations publiques à apprendre à mieux dépenser. « Les administrations publiques vont devoir réexaminer leurs dépenses pour gagner en efficience, s’assurer que les priorités définies correspondent aux besoins de la population et améliorer la qualité des services publics », a conclu l’OCDE. Alain Bouithy
La Mauritanie et la Banque africaine de développement signent deux accords de don de plus de huit millions de dollars pour l’investissement, l’emploi des jeunes et la gouvernance

Le directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord, Mohamed El Azizi, et le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane, ont signé, lundi à Nouakchott, deux accords de don de plus de huit millions de dollars américains pour promouvoir l’emploi des jeunes et la gouvernance. L’appui de la Banque africaine de développement va permettre de mettre en oeuvre le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion socio-économique des jeunes vulnérables et le Projet d’appui à la gouvernance économique et à la gestion des investissements. Les deux accords de financement ont été signés au ministère des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs à Nouakchott, en présence de Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique du Nord et responsable-pays pour la Mauritanie. Le premier don de quatre millions de dollars américains permettra d’améliorer l’insertion professionnelle de plus de 5 000 jeunes grâce à de nombreux services de conseil et d’orientation. Il offrira à 850 autres des formations qualifiantes et placera 450 jeunes en apprentissage en garantissant une proportion de 30 à 50% de femmes dans le total des bénéficiaires. En outre, 700 jeunes entrepreneurs bénéficieront des opportunités générées par les chaînes de valeur dans differents secteurs économiques. Le projet facilitera enfin l’accès au financement pour les jeunes entrepreneurs par le biais de la microfinance. Le second don, de près de 4,3 millions de dollars, a pour objectif d’améliorer l’exécution et le suivi de l’investissement public et d’appuyer les organismes publics et parapublics chargés de la promotion des investissements privés en Mauritanie. Il accompagnera, dans le cadre d’une démarche intégrée, la réforme du code des marchés publics et contribuera à consolider les moyens de la justice transactionnelle. Il vise également à renforcer la sécurité juridique des opérateurs économiques et des particuliers par la délivrance d’un plus grand nombre de titres fonciers grâce à un appui à la direction générale des domaines et du patrimoine de l’État. La gouvernance fiscale sera aussi renforcée par un appui à l’amélioration des systèmes d’information de la direction générale des impôts. « Je voudrais louer le niveau de coopération qui lie notre pays au Groupe de la Banque africaine de développement. Ces deux signatures témoignent d’une coopération fructueuse et multiforme », a déclaré Ousmane Mamoudou Kane, le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs. « Ces deux nouvelles opérations se complètent parfaitement pour renforcer la dynamique de l’investissement, créer de nouveaux emplois et offrir de nouvelles perspectives aux jeunes », a souligné Mohamed El Azizi. « Le premier projet permettra de doter en compétences les jeunes sans emploi, non scolarisés et sans formation tout en impulsant une nouvelle dynamique d’entreprenariat. Il est en parfaite synergie avec le second qui contribuera à améliorer le déploiement de l’investissement public, à promouvoir l’investissement privé et à consolider la gouvernance foncière et fiscale. Ces deux opérations renforcent l’excellent partenariat qui lie la Banque africaine de développement à la Mauritanie », a confirmé Malinne Blomberg. La Banque africaine de développement intervient en Mauritanie depuis plus de cinquante ans dans divers secteurs stratégiques de développement, dont l’agriculture, la gouvernance, l’eau et l’assainissement, le secteur minier, le secteur privé, les transports et le social.