Pourquoi la RDC n’a pas pu décoller ?

Pourquoi la RDC n’a pas pu décoller ?

TRIBUNE. Les Mines en République démocratique du Congo sont victimes de pillages : « Un pillage qui réduit une partie de la population à une forme d’esclavage vécue dans l’époque négrière. Gustave de FocusRDCmonde pointe la responsabilité des dirigeants congolais, des entreprises étrangères et des géants du numérique dans le fiasco minier de la RDC. Pour ne rien manquer de l’actualité congolaise et africaine, restez branchés sur FocusRDCmonde depuis ce lien sur WhatsApp.  Pourquoi la République démocratique du Congo (RDC), malgré son sous-sol riche en minerais stratégiques, n’a-t-elle pas fait éclore une Silicon Valley ? Comment expliquer la pauvreté qui frappe les deux tiers de ses 125 millions d’habitants ? Nini yango tosali te pona mboka oyo etelema ? Une question que se posent beaucoup des congolais ! Ces questionnements constituent le point de départ de ma tribune , je suis Gustave, entrepreneur et juge au tribunal de grande instance de la ville état de Berlin , je suis congolais d’origine Luba du kasai, vivant en Allemagne fédéral . Je suis né et j’ai grandis a Kinshasa , dans l’Ouest de la RDC .  A travers FocusRDCmonde, je signe une enquête fouillée et captivante qui remonte le fil d’un désastre économique et industriel de 1960 à 2020. L’enquête se concentre sur la ceinture de cuivre. Cette région d’une superficie supérieure à celle de la Belgique, située dans le sud du pays, qui regorge de cobalt, de cuivre, de manganèse , de tungstène, des minerais utilisés dans la fabrication des batteries rechargeables, des smartphones, des véhicules électriques et dans les industries pharmaceutique et aéronautique. Je me pose la question des responsabilités sur cet échec retentissant d’un des pays dont le sous-sol regorge des richesses les plus recherchées de la terre . Est-ce que c’est la responsabilité des dirigeants congolais, belges, des entreprises étrangères, ou aussi des acheteurs, qui, en bout de chaîne, consomment des produits fabriqués à partir de minerais extraits dans des conditions ignoble , cruelle et inhumaines ? Mon enquête débute en 1960, quand la Belgique octroie son indépendance au Congo.  Le pays commence son existence par une crise grave dénommé la crise congolaise. La crise congolaise est une période de troubles politiques et de conflit ayant eu lieu en République du Congo (aujourd’hui République démocratique du Congo) entre 1960 et 1965. La crise commence presque immédiatement après l’indépendance du pays et prend fin avec l’accession à la présidence de Mobutu. Consistant en plusieurs crises gouvernementales et guerres civiles, la crise congolaise fait partie des nombreuses guerres par procuration de la Guerre froide au cours desquelles les États-Unis et l’Union soviétique apportent leur soutien matériel, financier et logistique à des groupes militaires opposés. Plus de 100 000 personnes trouvent la mort pendant la crise. L’une des causes de la crise congolaise est qu’avant l’établissement de la Première république en 1960, les élites congolaises avaient formé des organisations ethniques semi-politiques qui se constituèrent progressivement en partis politiques réels militant pour l’indépendance. Ces organisations avaient généralement pour base l’une de ces trois origines : soit la communauté ethnique, la communauté d’études ou enfin l’intellectualisme urbain . La plus importante de ces organisations était l’Alliance des Bakongo (ABAKO), fondée en 1950, qui était une association fortement ethnique fondée pour promouvoir les seuls intérêts et la langue des Bakongo (ou Kongo). L’ABAKO, dirigée par Joseph Kasa-Vubu au cours de la crise congolaise , fut plutôt à la tête des demandes les plus insistantes pour l’indépendance du Kongo centrale ou le fédéralisme de la république . D’autres organisations moins connues étaient Liboke lya Bangala et la Fédékaléo – qui comprenait des personnes originaires du Kasaï. Cette dernière se scinda par après en différentes organisations plus petites. Bien que ces organisations défendaient des intérêts issus des provinces d’origine, elles étaient cependant basées à Léopoldville, une des raisons d’être de leur création étant la nécessité de maintenir des liens ethniques entre les groupes d’origine et les nombreux immigrés dans la capitale. D’autres groupes étaient les différentes associations Alumni —dont les membres se recrutaient parmi les anciens étudiants des écoles catholiques congolaises. De nombreux dirigeants politiques venaient de ces associations, dont les réseaux étaient fort développés. La troisième origine de ces groupes politiques était les Cercles, des associations qui se développèrent dans les villes congolaises, qui avaient l’ambition de développer la solidarité entre les évolués (élites éduquées). Selon Patrice Lumumba, le leader des cercles de Stanleyville, les cercles furent créés pour « développer la formation intellectuelle, sociale, morale et physique » des évolués. En bref, les intérêts globaux nationaux n’étaient pas encore dans les esprits des congolais. L’état Nation n’était pas encore né.  🟢 Dans quel état les Congolais récupèrent-ils le secteur minier ? D’après les écrits et les témoignages, la RDCongo a récupéré le secteur minier dans un excellent état, car le Congo est alors le pays en voie d’industrialisation le plus avancé d’Afrique , le Congo de 1960 est plus développé que la Corée du Sud et l’Afrique du Sud. Davantage même, que la Roumanie, la Bulgarie et l’Indonésie. Quelques mois avant l’indépendance, une usine de production d’électrolyse ultramoderne avait d’ailleurs été inaugurée à Kolwezi. C’était l’Union minière du Haut-Katanga, une entreprise privée belge , filiale de la Société générale de Belgique, qui gérait la ceinture congolaise du cuivre.  Les mines tournaient à plein régime, même la nuit. Les agglomérations de la région profitaient des fruits de cette réussite industrielle. Il y avait des routes en bon état, des centres urbains bien organisés, des écoles bien entretenus, des centres sportifs, des hôpitaux… Mais ces cités florissantes étaient aussi marquées par un apartheid colonial qui cachait un tribalisme latent .  D’un côté vivaient les blancs et de l’autre les noirs appelés communément indigènes . Parmi eux, le colonialiste belge désignait les évolués comme faisant partie des noirs de bonne qualité. Un évolué est un terme français utilisé durant l’époque coloniale pour désigner un Africain ou un Asiatique ayant « évolué » en s’européanisant grâce à l’éducation ou par assimilation, partageant les valeurs et adoptant les types de