RD Congo : des troupes burundaises de la force régionale arrivent à Goma • FRANCE 24

RD Congo : manifestation contre la force régionale des pays de l’Afrique de l’Est • FRANCE 24

RDC/Bujumbura : Cet énième bal des chauves

PARLONS-EN. Le communiqué final de la rencontre de Bujumbura a annoncé un cessez-le-feu immédiat et un autre déploiement des troupes de la force régionale. Ce qui est loin d’être un succès diplomatique mais soulève par contre de graves questions de fond. Pourquoi demander à une armée républicaine d’arrêter de se battre pour sa souveraineté et la restauration de la paix tout en cédant à une armée étrangère les prérogatives lui dévolues constitutionnellement? Tout le monde sait qu’un énième déploiement des troupes de la force régionale ne garantit nullement la récupération de territoires spoliés par le Rwanda. Au contraire, il vient renforcer les positions ennemies. Le camp adverse se sert donc des zones tampons pour accélérer et étendre l’occupation des territoires congolais par l’ennemi. L’extension des zones sous contrôle de l’EAC devient pour ainsi dire synonyme de la perte par l’Etat congolais du contrôle des pans entiers de son territoire. Ne nous voilons pas la face : c’est ni plus ni moins une perte de la souveraineté sur une portion de son territoire national. Lorsqu’on sait que dans l’état-major tout comme dans l’équipe de renseignements militaires de la Force régionale, l’on compte des généraux rwandais, l’on se demande alors pourquoi bon sang Félix Tshisekedi s’acharne-t-il à se faire aider par les propres bourreaux de son peuple plutôt que par les armées de la SADC qui ont sauvé la RDC de l’implosion en 1998? Trouver réponse à cette grande énigme c’est ôter les masques aux manipulations d’un sale petit jeu en cours dans les Grands-Lacs. Sachez-le bien : la seule opération intellectuelle pour dénouer le noeud gordien de la crise sécuritaire congolaise, ne consiste pas à trop s’intéresser aux différentes réunions qui se déroulent à Nairobi, à Luanda ou à Bujumbura. Non! On en découvre l’intrigue secrète dès lors qu’on se demande pourquoi Kinshasa privilégie l’EAC à la SADC? Pourquoi il choisit de donner du crédit aux troupes de l’EAC qui sont guidées entre autre par les officiers de l’Armee qui agresse la RDC? Pourquoi continue-t-il de s’asseoir autour d’une table avec une organisation sous-régionale qui, via des zones-tampons ou des cessez-le-feu bidons, travaille visiblement contre l’intérêt supérieur du peuple congolais ? On est là en face d’un bal des chauves masquant une logique politique souterraine dictée par des engagements extra-constitutionnels pris en 2018 (d’abord à Nairobi puis à Kigali) et qui mettent la corde au cou de certains de ses signataires en plaçant ces derniers entre le marteau de leurs commanditaires et l’enclume du peuple congolais. L’on ne sait dire qui, de ces trois protagonistes, remportera cette bataille : le marteau, l’enclume ou l’entregent coincé entre les deux. Par Germain Nzinga
Déploiement de la force régionale de l’EAC en RDC : un échec programmé

OPINION. Un contingent de l’armée burundaise est arrivé ce lundi 15 août, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre du déploiement de la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). D’autres pays de la région, excepté le Rwanda, vont déployer des troupes dans les semaines à venir dans les provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Nord et du Sud-Kivu. Le mandat confié à la force régionale est de «contenir, vaincre et éradiquer les forces négatives opérant dans l’est de la RDC. » Si la démarche est louable, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut rien attendre de cette force régionale. Les raisons sont multiples, mais je vais me limiter à en donner deux qui me paraissent essentielles : 1. Le mandat confié à cette force est plus que flou. Qu’entend-on par « forces négatives » ? Les groupes armés étrangers, les filles et fils du Congo (Mai Mai) qui ont décidé de prendre les armes pour se défendre des envahisseurs, les enfants de la région instrumentalisés par des gens à Kinshasa ou les voyous congolais et étrangers instrumentalisés par certains pays faisant partie de la force régionale ? Tout ceci rappelle étrangement le fameux « état de siège » dont personne n’ose plus parler à Kinshasa. Les mêmes causes vont produire les mêmes effets et les mêmes folies. 2. La répartition des théâtres d’opérations laisse penser que certains des pays intervenants vont chercher à défendre et à protéger leurs intérêts nationaux plutôt que d’œuvrer au rétablissement de la paix et de la stabilité dans les provinces orientales congolaises. C’est notamment le cas du Burundi et surtout de l’Ouganda, voire du Soudan du Sud dont le déploiement reste à confirmer. À l’instar de l’état de siège, la force régionale de l’EAC ne produira rien de bon. Son déploiement est la preuve que la RD Congo est incapable de sécuriser et de stabiliser la partie orientale de son territoire. On peut même craindre que cette force contribue à aggraver l’instabilité dans les provinces du Kivu et de l’Ituri. À Kinshasa, on se vante d’avoir rejeté catégoriquement toute participation de l’armée rwandaise dans les opérations de la force régionale en RDC. Si cette décision est salutaire, il n’en reste pas moins vrai que le Rwanda a un allié de circonstance qui peut faire le boulot à sa place : l’Ouganda. Pour rappel, le président ougandais Yoweri Museveni avait insisté pour que les forces de défense rwandaises soient associées aux opérations militaires dans le Kivu. La leçon à tirer est simple : malgré les tensions qui caractérisent leurs relations, Kigali et Kampala semblent émettre sur même fréquence en ce qui concerne le Congo. Il suffit d’analyser l’intervention du représentant ougandais au Conseil de sécurité pour s’en apercevoir. Félix Tshisekedi comprend-il cela ? Réalise-t-il seulement dans quel bordel il a embarqué le pays de Lumumba ? En vérité, la République à démocratiser du Congo n’est pas dirigée. On a un individu qui joue le rôle de président et dont le seul « haut fait » est d’insulter et de menacer ses propres compatriotes. Pendant ce temps, c’est un tout un pays qui se meurt… Par Patrick Mbeko
MALI: Abdoulaye DIOP confirme le retrait du pays de la force régionale du G5 sahel

RD Congo. Les dessous des révélations de KABILA…

TRIBUNE. « Les ADF c’est un mouvement terroriste. Au sein de ce mouvement il y a et des Ougandais, et des Kenyans, les Tanzaniens, des gens venant du Tchad, et récemment des sud-africains » dixit Joseph Kabila. En conclusion, de ces révélations faites par Kabila, l’on peut tirer trois petites observations : 1) De ces forces démocratiques alliées(ADF) d’origine ougandaise, tout le monde connaît le leader nommé Jamil Mukulu. À son arrestation en 2015, on trouvera avec lui cinq différents passeports dont le passeport Rd congolais sans que les officiels congolais ne lèvent un petit doigt de protestation. En septembre 2016, l’ancien ministre congolais des affaires étrangères Mbusa Nyamuisi lancera un pavé dans la mare en révélant que Jamil Mukulu est une « vieille connaissance »… du général-major « Joseph Kabila ». Les deux hommes ont vécu sous le même toit avant l’accession de ce dernier à la tête de l’Etat congolais. « Je peux vous dire que Jamil Mukulu a résidé à Ma Campagne sur l’avenue Bocage n°55 ». On se plaint contre les ADF pendant que les complicités de ce mouvement qui massacre les congolais se retrouvent jusqu’au sommet de l’état congolais. 2) Tous ces Ougandais, Kenyans et Tanzaniens constituant les terroristes ADF sont bien curieusement des ressortissants des pays composant la fameuse FORCE RÉGIONALE devant opérer les prochains jours sur le territoire congolais. 3) L’Afrique du Sud qui se veut le moteur de la SADC et dont la ministre des Affaires étrangères fustigeait le Rwanda la semaine dernière pour les incursions de son armée en RDC est aussi citée par Kabila comme partie prenante des opérations criminelles des ADF. Mon peuple périt faute de connaissance et continuera à souffrir tant qu’elle refusera de comprendre que la paix sur sa terre ne viendra que des congolais et d’eux SEULS. Par Germain Nzinga
RDC : les rebelles ne veulent pas de l’Ouganda dans la force régionale

Pourquoi c’est une grave erreur stratégique de faire entrer la force régionale en RDC ?

TRIBUNE. Le président congolais vient de signer à Nairobi ce lundi 20 juin un document conjoint avec quatre présidents de la communauté de l’Afrique de l’Est ( Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda et Sud Soudan) ordonnant un cessez-le-feu immédiat des hostilités et le retrait des M23 des zones conquises dont Bunagana. Il faut surtout éviter de se laisser distraire par ce communiqué officiel et prendre en compte qu’il y a eu deux étapes durant cette rencontre de Nairobi, à savoir : Celle du huis clos tenu uniquement entre les cinq chefs d’état et/où les choses sérieuses ont été décidées et la deuxième avec les ministres sur des discussions directes sur l’agression de la RDC par le Rwanda ainsi que l’activation de l’option militaire tel que convenu au dernier conclave du 21 avril dont l’entrée d’une force régionale en Ituri, Nord et Sud Kivu. Ce qui revient à dire que ce document lu à l’issue du conclave peut renfermer beaucoup de non-dits. Pourquoi donc une telle décision de faire entrer une force régionale en RDC constitue-t-elle une gravissime erreur stratégique contre les intérêts vitaux et la sécurité de la RDC? Voici la réponse : 1) Selon la note de presse de la présidence kenyane convoquant ce troisième conclave, il a été question de statuer essentiellement sur le dialogue intercongolais du processus de Nairobi regardant la situation de paix et de sécurité dans l’Est de la RDC. En d’autres termes il s’agit pour les FARDC de déposer les armes pour passer à un dialogue inter congolais et à des négociations. 2. Mais négocier sur quoi? Le Rwanda derrière le M23 a sûrement repris le cahier de charges reprenant les principales exigences présentées le 22 avril dernier par les M23 au gouvernement congolais à savoir : a) l’engagement du gouvernement congolais de la création d’une ZONE ÉCONOMIQUE pour le Rutsuru ; b) la réinsertion et nomination au grade des généraux et officiers supérieurs des certains cadres combattants M23 dans les FARDC et enfin c) la nomination des cadres de leur bureau politique dans l’administration et les entreprises publiques congolaises. 3. Accepter de telles exigences c’est signer la défaite humiliante de la RDC devant un groupe qualifié de TERRORISTE par le même gouvernement congolais. Est-il logique pour un gouvernement sérieux de dialoguer avec des terroristes qui sont en réalité des militaires des pays voisins vêtus en tenues militaires congolaises ? Si on ordonne à ces M23 de se retirer, cela veut tout simplement dire que leurs commanditaires ont été assis à la même table avec Tshisekedi à Nairobi, et dans ces conditions comment peut-on faire foi à des partenaires qui te poignardent dans le dos? 4. Un pays défend ses frontières en équipant solidement ses forces armées et en faisant la guerre si nécessaire. Aller négocier avec les criminels de guerre est un acte de haute trahison. L’organisation de l’Etat voudrait que l’armée de l’Etat, les services de renseignement de l’Etat soient tous mis en œuvre pour assurer la défense militaire du territoire ainsi que la sécurité des personnes et des biens. 4. Pour revenir à cette force régionale devenue le cheval de bataille du président Kenyan et des partenaires de la sous-région, le président congolais a largement tort d’exiger seulement la non participation de l’armée rwandaise, ignorant qu’elle agit présentement dans une action coordonnée avec l’Ouganda. Si la RDC était un pays sérieux, elle n’appellerait jamais un autre Etat agresseur à sa rescousse pour résoudre ses problèmes internes. Aucun congolais à Kisangani ou ailleurs n’est prêt à imaginer un seul instant que l’armée ougandaise peut être une armée de paix. 5. La grave erreur stratégique de la RDC relève surtout de son manque de vision en perspective de l’actuelle crise à l’Est. Laquelle crise politico-militaire doit être mise en parallèle avec ce qui s’était passé en 1997 au Zaïre avec l’entrée de l’AFDL. En demandant aux FARDC de déposer les armes pour faire de tout l’Est congolais « une zone neutre démilitarisée» et en acceptant le déploiement de cette force régionale composée des armées ennemies, le gouvernement congolais ouvre de ses frontières à un PLAN PLUS VASTE peaufiné par tous ces membres de l’EAC consistant à vouloir déposséder les congolais du contrôle d’une large bande de terre ( cfr l’exigence de la Zone Neutre de Rutsuru mentionnée plus haut) et dans laquelle chacun de ces pays signataires pourra tirer de larges profits économiques. 6. Le même plan prévoit d’aller plus loin vers Kinshasa avant 2023 pour vouloir contrôler le processus électoral de 2023. Goma ne sera pas le point de chute. Les signataires prévoient d’aller plus loin. Raison pour laquelle ont été découvertes ces importantes caches d’armes et de munitions la semaine dernière dans le cimetière de la ville de Kisangani. Cette ville-charnière à comprendre sur le plan militaire comme le principal verrou avant de prendre Kinshasa, la capitale et siège du pouvoir et des institutions. 8. En retirant du théâtre des opérations l’armée congolaise pourtant surmotivée à vouloir en découdre avec les ennemis du Congo et ce, avec un large appui du peuple congolais rangé derrière son armée, le président congolais vient de commettre une erreur stratégique très très grave, semant des doutes sur ses véritables mobiles politiques. Car une de clauses de la création de cette large zone non militairisée a curieusement des visées géopolitiques très claires : Tout le Kivu, pendant 10 ans renouvelables, sera sécurisé pour le LIBRE ÉCHANGE et LA LIBRE CIRCULATION DES PAYS SIGNATAIRES de cet accord. Une dénomination euphémique pour ne pas parler de la balkanisation de la RDC ( ratifiée officiellement par le numéro un congolais) Notez bien que les armées de la plupart de ces pays ( Rwanda, Ouganda, Burundi et Kenya) sont déjà opérationnelles sur le territoire congolais sans jamais réussir à faire cesser les hostilités et les tueries. Et cette fois-ci le fait de poser la signature présidentielle sur ce document conjoint équivaut à accorder officiellement aux ennemis de la RDC, un blanc-seing qui leur manquait pour avancer leurs pions et consolider