Madagascar : la Banque africaine de développement accorde un prêt de 178 millions de dollars pour stimuler les échanges commerciaux régionaux
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, mercredi à Abidjan, l’octroi d’un prêt de 178,75 millions de dollars américains au gouvernement de Madagascar pour la mise en œuvre du Projet d’aménagement de corridors et de facilitation du commerce. « Le projet contribuera au désenclavement du sud de Madagascar et participera au renforcement de la résilience des populations, face à l’insécurité alimentaire récurrente dans cette partie du pays », a souligné Adam Amoumoun, le responsable-pays à Madagascar de la Banque africaine de développement. Le projet, qui constitue la deuxième phase du projet de développement de corridors et de facilitation du commerce, bénéficie du soutien financier du Fonds africain de développement, le guichet de financement concessionnel du Groupe de la Banque. Il comporte trois objectifs principaux. Le premier est l’amélioration des conditions d’accessibilité du Sud de Madagascar. Le deuxième se présente sous la promotion du commerce et de l’investissement à travers la facilitation des procédures d’exportation, d’importation et d’investissement, ainsi que le développement de la culture de la concurrence. Le troisième objectif est le soutien aux liens d’inter-modalité entre la route et les voies navigables qui, dans ce cas sont assurés par la connexion entre des corridors routiers dans le Sud de Madagascar et le port de Tuléar qui s’ouvre sur le Canal du Mozambique. Ce dernier débouche sur le réseau portuaire mozambicain, dont la cible est, pour ce projet, le port de Beira qui va constituer la porte d’entrée pour relier le Mozambique, le Zimbabwe, le Malawi, la Zambie jusqu’à la RDC. Au-delà de ce corridor, il s’agit d’une connexion importante aux pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Le Mozambique, à travers le port de Beira, sera concerné essentiellement par les études et autres cadres d’influence sur la facilitation du commerce, mais aussi par les interconnections avec le port de Tuléar à Madagascar. Le projet consistera notamment en la réalisation des travaux d’aménagement et de bitumage de deux sections de routes essentielles connectées au port de Tuléar : il s’agit de la RNT 12A sur 121 km avec 11 ponts dans le sud-est et de la RN 9 d’une longueur de 185 km dans le sud-ouest donc environ 306 km. La Banque couvrira entièrement la RNT 12A et d’autres partenaires ont exprimé leur volonté d’intervenir dans le financement du projet dans sa totalité. Sont également programmées la mise en place d’un laboratoire national de contrôle de la qualité et des chambres froides pour les marchandises périssables au niveau des frontières. D’une manière générale, le projet soutenu par la Banque africaine de développement vise à améliorer les conditions de vie des populations par la création de sources de revenus. Ainsi, les bénéficiaires seront appelés à participer aux travaux de construction de la route et aux aménagements connexes à travers la livraison de services, de travail et d’opportunités d’échange. En outre, les formations des entités de production procureront des connaissances nouvelles à la population, en particulier aux femmes. Le projet doit avoir un impact significatif sur le dynamisme économique des zones d’influence, par un effet induit sur le développement des secteurs agricoles et touristiques des zones qui disposent d’un grand potentiel, jusqu’alors non exploitable en raison de l’enclavement. Le projet couvre les régions d’Anôsy et d’Atsimo Atsinanana dans le sud-est, ainsi que les régions du Menabe et Atsimo Andrefana dans le sud-ouest qui constituent les principales zones d’influence. Les populations bénéficiaires directes sont essentiellement les agriculteurs, les pêcheurs et les agro-pasteurs et surtout les commerçants, estimés à environ 800 000 personnes. Le 15 novembre 2021, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement à Madagascar comprenait 19 opérations, d’un montant total de 573,84 millions de dollars, notamment dans trois grands secteurs : l’énergie (32,4%), l’agriculture (17,6%), multi secteur (8,1%), l’industrialisation (7,9%) et l’environnement (0,2%).
Le Maroc à la 49ème position en matière de facilitation du commerce
Le Royaume gagne trois places dans le classement du Forum économique mondial Le Maroc s’est hissé au 49ème rang à l’échelle mondiale en matière de facilitation du commerce. Selon les résultats du «Global Enabling Trade Report», le classement du Forum économique mondial (WEF), il a gagné trois petites places au classement. Pour rappel, il occupait la 52ème place en 2014. Le Maroc devance ainsi son principal rival l’Afrique du Sud qui se place à la 55ème place. Il devance la Tunisie (91ème), l’Egypte (116ème), l’Algérie (121ème) et le Nigeria (127ème). Co-publié par le Forum économique mondial et l’Alliance mondiale pour la facilitation du commerce, ce rapport présente l’Indice du commerce habilitant qui évalue le degré d’intégration et d’ouverture des pays au commerce international. « Il évalue 136 économies en fonction de leur capacité à faciliter le flux de marchandises au-delà des frontières et à leur destination », expliquent les auteurs du document. Ainsi, selon les auteurs du rapport, « l’Algérie (en hausse de six) et le Maroc ont nettement amélioré leur positionnement, confirmant la tendance positive de l’intégration croissante en Méditerranée occidentale». Ils ajoutent que «d’autres pays de la région restent largement coupés des flux commerciaux. En particulier le Yémen (134e) et la République islamique d’Iran (132e), où la levée des sanctions internationales pourrait améliorer la situation à l’avenir. » Grâce à cette remontée, le Maroc rejoint désormais le peloton de tête des pays africains, puisqu’il occupe désormais la deuxième place, juste après la République de Maurice (39ème). A noter qu’en termes d’accès au marché intérieur, le Maroc se situe au 91ème rang mondial. Derrière la Turquie, la Thaïlande, la Tanzanie et la Suisse. Concernant l’accès au marché étranger, il se trouve à la 30ème place derrière l’Espagne, la Croatie et la Pologne. Pour ce qui est de l’efficacité et de la transparence de l’administration des frontières, le Maroc trône à la 54ème place, mais devance le Costa Rica, la Grèce, Bahreïn et le Rwanda. S’agissant de la disponibilité et la qualité des infrastructures des transports, le Royaume se situe à la 33ème place. Juste au-dessous de l’Afrique du Sud, du Panama, de l’Arabie Saoudite et d’Oman. « L’Afrique subsaharienne est la région qui s’est le mieux améliorée en 2016, grâce à des améliorations significatives de l’accès aux marchés (notamment l’étranger) et de l’adoption des TIC, où elle reste cependant à la traîne par rapport au reste du monde, augmentant ainsi son écart », note le rapport. Selon le rapport, la Zambie, le Zimbabwe, le Cameroun et la Mauritanie ont amélioré leur score ETI par rapport à la précédente édition. Alors que « la performance de Maurice a stagné, faisant glisser le pays neuf rangs à la 39ème », fait-on observer. Le manque d’infrastructures et la mauvaise qualité des services de transport seraient deux des principaux goulets d’étranglement de la participation de l’Afrique subsaharienne au commerce international, relève le rapport. En conséquence, « la répartition des résultats pour ces deux piliers est la plus déséquilibrée vers le bas du classement ». A noter qu’à l’échelle mondiale, Singapour, les Pays-Bas et Hong-Kong se retrouvent aux trois premiers rangs de ce classement. Ils sont suivis par le Luxembourg, la Suède, la Finlande, l’Autriche, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Belgique. Plus loin, en bas du classement, on retrouve le Venezuela (136ème). Le pays de l’ancien président Hugo Chavez arrive juste après le Yémen et le Tchad. Pour rappel, le rapport présente une évaluation des obstacles entravant le commerce extérieur sur la base d’un indicateur composite « Enabling Trade Index (ETI)», qui permet de comparer les pays en fonction de quatre principaux critères importants : l’accès aux marchés, les infrastructures de transport et de communications, l’administration des douanes et l’environnement des affaires.