Real Madrid : Le Discours Émouvant de Kylian Mbappé !

Real Madrid : Le Discours Émouvant de Kylian Mbappé !

Kylian Mbappé a été présenté devant 80 000 socios du Real Madrid, lors d’un show spectaculaire marqué par ses premiers mots en tant que joueur du club. C’est désormais officiel. Attendu avec impatience depuis ce matin, Kylian Mbappé a passé sa visite médicale tôt dans la journée avant de se rendre à Valdebebas pour signer un contrat de cinq ans avec la Casa Blanca. Ensuite, le Français a pris la direction du stade Santiago Bernabéu où 80 000 socios merengues l’attendaient avec enthousiasme. Après s’être changé dans le vestiaire madrilène, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain s’est présenté, vêtu du maillot blanc floqué du numéro 9, devant un public en délire. Après un discours de bienvenue du président Florentino Pérez, Mbappé a pris la parole pour s’adresser à ses nouveaux supporters. Il n’a pas pu cacher son émotion de rejoindre le club de ses rêves d’enfance. « Je ne vais pas parler davantage, sinon je vais pleurer. » « Bonjour à tous. Je vais essayer de parler en espagnol. C’est incroyable d’être ici. Incroyable. J’ai rêvé tant d’années de jouer au Real Madrid. Aujourd’hui, ce rêve est devenu réalité, je suis un homme très heureux. Je veux remercier le président Pérez qui a cru en moi dès le premier jour. Il s’est passé beaucoup de choses, mais je tiens à le remercier. Je veux aussi remercier toutes les personnes qui ont contribué à mon arrivée ici. Ça a été un travail difficile, mais nous avons réussi. Je suis ici, je suis un joueur du Real Madrid. Je vois toute ma famille heureuse, ma mère pleurer. C’est un jour incroyable pour moi. Depuis mon enfance, j’avais un rêve : jouer ici. Être ici signifie énormément pour moi. » Mbappé a poursuivi : « Depuis plusieurs années, les supporters du Real me témoignent beaucoup d’affection et je les en remercie. Maintenant, j’ai un autre rêve : être à la hauteur de l’histoire de ce club, le meilleur club du monde. Je peux vous promettre une chose : je vais donner ma vie pour ce club et cet emblème. J’ai un message pour tous les enfants : j’étais comme vous, j’avais un rêve et aujourd’hui, je l’ai réalisé. Un conseil : avec la passion, vous pouvez tout accomplir. Aujourd’hui, c’est moi, mais peut-être qu’un jour, ce sera vous. Je suis heureux et très fier de faire partie du plus grand club de l’histoire du football. Je ne vais pas parler davantage, sinon je vais pleurer. » L’aventure madrilène de Kylian Mbappé peut désormais commencer. Ya Willy.

Mali. Abdoulaye MAIGA : « la MINUSMA n’a pas été capable de réaliser son mandat »

Mali. Abdoulaye MAIGA : « la MINUSMA n’a pas été capable de réaliser son mandat »

ACTUALITE. « Après dix ans de présence, les populations du Mali ont réalisé que les interventions militaires étrangères n’ont pas permis d’aider le pays à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire, ni à lutter contre les groupes terroristes », a déclaré le Ministre d’État malien, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-Parole du Gouvernement, Abdoulaye MAIGA, dans un discours prononcé au Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du Mouvement des non-alignés. Nous publions ci-dessous l’intégralité de son discours: • Excellence Monsieur Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République d’Ouganda ; • Excellences Mesdames et Messieurs, les Chefs d’État et de Gouvernement ; • Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies ; • Distingués délégués ; • Mesdames et Messieurs, Avant tout propos, qu’il me soit permis de transmettre à Son Excellence Monsieur le Président Yoweri Kaguta Museveni et au peuple ougandais frère et ami, les salutations cordiales et fraternelles de Son Excellence Le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État du Mali, au nom du Peuple et du Gouvernement maliens. Ensuite, voudrais-je vous adresser les chaleureuses félicitations de la délégation du Mali pour l’organisation remarquable de ce Sommet et, en même temps, vous exprimer nos sincères remerciements pour l’accueil fraternel et l’attention toute particulière dont ma délégation et moi-même sommes l’objet depuis notre arrivée en Ouganda, pays frère et ami qui entretient avec le mien d’excellentes relations de coopération dans divers domaines. Je tiens également à exprimer notre satisfaction à l’endroit de la présidence azerbaïdjanaise du Mouvement des non-alignés, pour le leadership et le travail accompli durant les quatre dernières années. • Monsieur le Président, • Mesdames et Messieurs, Notre Sommet se tient dans un contexte marqué par la complexité des multiples défis auxquels nos États font face. Les différentes crises qui n’épargnent aucune région du monde, mettent en péril nos efforts de développement et compromettent l’avenir des générations futures. Le traitement adéquat de ces nombreux défis nécessite une synergie d’actions et le renforcement de la solidarité entre nos États. En cela, le thème proposé pour cette session, à savoir « Approfondir la coopération pour une richesse mondiale partagée », exprime pleinement nos aspirations. Il nous invite également à puiser, d’une part dans les valeurs fondatrices de notre Mouvement pour fournir une réponse appropriée aux attentes légitimes de nos peuples, et d’autre part dans notre culture et notre histoire. Au Mali, le partage et la solidarité font partie de notre patrimoine national. En mettant l’accent sur le partage, ce thème rappelle l’importance d’une action collective et surtout l’urgence d’une sincère solidarité afin de mieux répartir les ressources mondiales. Nous vivons dans un monde profondément divisé, où la confiance entre les acteurs internationaux est fortement entamée. Aussi, il est important, pour notre Mouvement, de veiller à privilégier les acquis du multilatéralisme et de la coopération internationale, qui demeurent des cadres efficaces de règlement des multiples foyers de tension dans plusieurs régions du monde. Comme vous le savez, mon pays, le Mali ainsi que plusieurs autres États du Sahel, suite à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011, ont été des victimes d’une approche cavalière de défense des intérêts nationaux, en dehors des cadres multilatéraux appropriés et en violation des règles internationales, entrainant une prolifération des activités criminelles des groupes terroristes et autres réseaux du crime organisé. Ces derniers ont semé la mort, la destruction, les violences et les déplacements massifs de populations sans précédent dans une région jadis havre de paix, de stabilité, de vivre-ensemble. Pour aider à relever ces défis sécuritaires imposés, le Gouvernement du Mali a bénéficié de l’appui de la Communauté internationale, qui s’est entre autres manifestée par le déploiement, en juillet 2013, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Après dix ans de présence, les populations du Mali ont réalisé que les interventions militaires étrangères n’ont pas permis d’aider le pays à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire, ni à lutter contre les groupes terroristes. Au contraire, la situation sécuritaire s’était davantage détériorée, en dépit de la présence de forces internationales. Tirant les conséquences de cet échec, le Conseil de Sécurité des Nations unies a décidé, par la résolution 2690 du 30 juin 2023, à la demande du Mali, de retirer, sans délai, la MINUSMA à compter du 1er juillet. Le processus de retrait du personnel de la MINUSMA vient de se terminer le 31 décembre 2023 et nous sommes dans la phase de liquidation de la Mission. C’est l’occasion pour moi, du haut de cette tribune, d’adresser la profonde gratitude du Gouvernement et du peuple du Mali à l’endroit des pays membres du Mouvement des non-alignés pour leur soutien multiforme, notamment humain, financier et matériel à la Mission des Nations unies au Mali. Certes, la MINUSMA n’a pas été capable de réaliser son mandat, mais le peuple malien sait gré de la présence à ses côtés des États amis. C’est le lieu, au nom du Gouvernement de la République du Mali, de rendre hommage à la mémoire de toutes les victimes, civiles comme militaires, maliennes comme étrangères, tombées au champ d’honneur au Mali. Je salue le travail accompli par les Casques bleus, venus pour la plupart de pays africains frères et d’autres pays amis du Mali, avec l’intention d’aider mon pays à sortir d’une crise, créée et entretenue. Cette ambition louable des soldats de la paix a hélas été entravée par des acteurs dont l’agenda était tout autre. Il n’est en effet désormais plus un secret que la junte française, aveuglée par les réflexes coloniaux, demeure le principal promoteur du terrorisme dans le Sahel. A cet égard, le Mali réitère sa demande du 15 août 2022, sollicitant la tenue d’une session spéciale du Conseil de Sécurité des Nations unies, en vue de présenter les preuves irréfutables de l’implication de ce pays dans la promotion du terrorisme. A ce jour, l’Armée malienne a récupéré et occupé, conformément aux normes nationales et internationales en vigueur, les camps et autres emprises précédemment occupés par la MINUSMA, malgré

GUINEE/Discours de Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya à la tribune des Nations Unies (ONU)

GUINEE/Discours de Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya à la tribune des Nations Unies (ONU)

« Monsieur le Président, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation, Monsieur le Secrétaire général, Je voudrais avant de commencer, Monsieur le Président, vous adresser les chaleureuses félicitations de la délégation guinéenne pour votre brillante élection à la présidence de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Je voudrais également devant cette auguste assemblée, vous assurer du soutien de mon pays. Je souhaite par la même occasion rendre un hommage mérité à votre prédécesseur, Monsieur CSaba Kőrösi de la Hongrie. À Monsieur le Secrétaire général, Monsieur Antonio GUTERRESS, je le remercie pour le dévouement avec lequel il dirige notre organisation. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, En venant prendre part aux travaux de la 78ème session ordinaire de notre Assemblée, je voudrais m’acquitter d’un devoir, celui de vous transmettre les chaleureuses salutations du peuple souverain de Guinée. Mon pays qui continue de fonder un espoir en l’Organisation des Nations Unies pour trouver des solutions idoines aux questions auxquelles notre monde continue d’être confronté. Dans ce cadre, nous pensons que les fondamentaux qui ont sous-tendu à la création de notre organisation doivent s’adapter aux mutations profondes de notre société. L’objectif du thème de la présente session « Paix, prospérité, progrès et durabilité », est d’actualité, évocateur et mérite une attention particulière de notre part. Epidémie de coup d’état en Afrique. Après celle de la Covid-19, le continent est frappé par celle des putschs militaires. Notamment dans les pays francophones du sud du Sahara. C’est tout le monde qui les condamne. Qui les sanctionne. Qui s’émeut de la réapparition brusque de cette pratique que l’on croyait révolu. A juste titre. Mais j’ai envie de dire que la communauté internationale doit avoir l’honnêteté et la correction de ne pas se contenter de dénoncer les seules conséquences, mais de s’intéresser et de traiter les causes. Les coups d’Etat, s’ils se sont multipliés ces dernières années en Afrique, c’est bien parce qu’il y a de raisons très profondes. Et pour traiter le mal, il faut s’intéresser aux causes racines. Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes pour renverser un régime. Je souhaite que l’on retienne bien que les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir. C’est ceux en col blanc qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les rênes du pays. Voilà les putschistes les plus nombreux. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Je fais partie de ceux qui, un matin, ont décidé de prendre nos responsabilités pour éviter à notre pays un chaos complet. Une situation insurrectionnelle. Aucune force politique, toutes complètement neutralisées à l’époque, n’avait le courage et les moyens de mettre un terme à l’imposture que nous vivions. La rectification institutionnelle à laquelle mes frères d’armes et moi avons pris nos responsabilités le 5 septembre 2021 n’était qu’une conséquence de cette situation de chaos qui avait finit par fissurer le tissu social et mettre à mal le vivre ensemble. En Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, nous assistons avec l’évolution de nos sociétés à des prises de responsabilités par les Forces de Défense et de Sécurité qui suscitent interrogations, réflexions et actions de la Communauté internationale. La question que nous devons nous poser face à cette situation est la suivante : pourquoi les transitions militaires maintenant ? Je ne prétends pas avoir toutes les réponses à cette question. Mais, je voudrais donner des éléments de réponse à partir de l’expérience vécue dans mon pays par le peuple de Guinée et par-delà d’autres pays de l’Afrique de l’ouest confrontés aux mêmes réalités. Sans être exhaustif, nous pensons que les transitions qui sont en cours en Afrique sont dues à plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer les promesses non tenues, l’endormissement du peuple, le tripatouillage des constitutions par des dirigeants qui ont pour seul souci de se maintenir indéfiniment au pouvoir au détriment du bien-être collectif. Aujourd’hui les peuples africains sont plus que jamais éveillés et décident de prendre leur destin en main. La mauvaise répartition des richesses crée des inégalités sans fin, la famine, la misère qui rendent le quotidien de nos populations de plus en plus difficiles. Ces inégalités font partie des causes des événements qui mettent en péril le vivre-ensemble. Quand les richesses d’un pays sont dans les mains d’une élite alors que des nouveau-nés meurent dans des hôpitaux par manque de couveuse, il n’est pas surprenant que dans de telles conditions nous assistons à des transitions pour répondre aux aspirations profondes du peuple. L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui lui a été imposé. Un modèle certes bon et efficace pour l’occident qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à s’adapter à nos réalités, à nos coutumes, à notre environnement. Hélas la greffe n’a pas pris…, Je sais que lorsque je dis cela, tout de suite ils sont nombreux à se dire « encore un bidasse qui veut tordre le cou à la démocratie » « encore un soldat qui veut imposer sa dictature ». Cependant, de façon très claire, sans hypocrisie, sans faux semblant, les yeux dans les yeux, Nous sommes tous conscients que ce modèle démocratique que vous nous avez si insidieusement et savamment imposé après le sommet de la Baule en France, presque de façon religieuse, elle ne marche pas. Les différents indices économiques et sociaux sont là pour le démontrer. Ce n’est pas un jugement de valeur sur la démocratie en elle-même. Croyez-moi. C’est un bilan. Un constat sur plusieurs décennies d’expérimentation chaotique de ce modèle dans notre environnement. Une période où il n’a été question que de joutes politiques. Au détriment de l’essentiel. L’économie. Permettez-moi de pousser l’exercice de vérité un peu plus loin. Avec ma courte mais intense expérience de gestion d’un Etat, la Guinée, j’ai mieux mesuré à quel point ce modèle a surtout contribué à

Niger. Discours du Président Mohamed Bazoum sur l’Industrialisation et la Diversification Economique en Afrique et sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf)

Niger. Discours du Président Mohamed Bazoum sur l’Industrialisation et la Diversification Economique en Afrique et sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf)

·       Excellence Monsieur PAUL KAGAME, Président du RWANDA, Président de notre Conférence ; ·       Excellences Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement ; ·       Mesdames les Premières Dames ; ·       Messieurs les anciens chefs d’Etat ; ·       Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégations ; ·       Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine ; ·       Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Niger ; ·       Monsieur le Premier Ministre du Niger ; ·       Mesdames et Messieurs chers participants ; ·       Distingués invités, à vos différents titres. J’ai l’honneur et le plaisir de vous accueillir à Niamey sur le bord du Niger à l’occasion de ce double Sommet de l’Union Africaine sur l’Industrialisation et la Diversification Economique de l’Afrique d’une part et l’évaluation du processus de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) d’autre part. Ce sommet manifeste l’engagement du leadership de l’UA au plus haut niveau pour accélérer l’industrialisation en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durables 2030 et de l’Agenda 2063 par la mise en œuvre de stratégies concertées avec tous les acteurs, publics et privés. Qui dit industrialisation, dit commerce, leurs dynamiques étant couplées. C’est ainsi que l’Industrialisation de l’Afrique passe par la mise en œuvre de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui, elle, repose sur l’industrialisation. Ce qui est bon pour l’une est bon pour l’autre et réciproquement, ce qui est mauvais pour l’une est mauvais pour l’autre. La promotion des deux doit tenir compte de cette dépendance positive afin d’obtenir un développement économique sûr.  Permettez-moi à ce stade de mon propos de rendre hommage au Président Issoufou MAHAMADOU, champion de la ZLECAf pour son engagement qui a largement contribué à faire de celle-ci une réalité.  Nous attendons vivement la présentation de son rapport qui ne manquera certainement pas d’alimenter nos échanges. Excellences, Mesdames, Messieurs, Pour atteindre nos nobles et ambitieux objectifs d’une Afrique prospère, dynamique, inclusive et durable, il nous faut bien les définir et faire preuve de pédagogie afin de mobiliser les africains autour d’un projet clair et partagé. Sachant d’où nous partons, notre situation actuelle, il convient de préciser de quelle industrialisation il s’agit. En effet, il n’y a pas si longtemps, la juxtaposition des mots industrialisation et Afrique pouvait paraître incongrue. Aujourd’hui, l’interrogation qu’elle suscite est surtout celle des voies et moyens. Cela en soi, est la preuve que nous prenons la bonne voie. Un proverbe nigérien dit qu’on ne peut pas arrêter un fleuve. Ce fleuve, c’est la somme des énergies conjuguées de nombreux africains, qui sont déterminés à améliorer leur situation, celles des jeunes en formation, des entrepreneurs dans toute leur diversité, des décideurs qui ont à cœur le bien être de leur concitoyens, et qui forment la masse critique dont le continent avait toujours eu besoin. Cette masse critique est déjà là, elle est en train de se révéler ; on en perçoit le frémissement au travers de nombreuses initiatives que nous voyons un peu partout. Excellences, Mesdames, Messieurs, L’optimisme n’empêche toutefois pas le réalisme. Pour nous donner toutes les chances de réussir, nous devons nous dire la vérité. S’agissant de l’état actuel de l’industrialisation en Afrique, le constat est frappant : hormis quelques exceptions, l’économie africaine reste peu industrialisée, et l’Afrique exporte de la matière première incorporant peu de valeur ajoutée tandis qu’elle importe des produits manufacturés à forte valeur ajoutée. Ce constat au niveau continental reste valable au niveau de chacun de nos Etats. Deux chiffres témoignent avec éloquence de cet état de fait : la part de l’Afrique dans le commerce mondial est de 4% ; le commerce entre pays africains représente 17% de leur commerce global. Le faible niveau d’industrialisation de l’Afrique explique cet état de fait déprimant. Nul n’est donc besoin de statistiques macroéconomiques pour affirmer qu’en tant qu’africains, nous savons où nous en sommes : notre continent est riche en matières premières variées, et riche d’une jeune population majoritairement rurale projetée à 2 milliards de personnes à l’horizon 2063 dont la moitié aura moins de 27 ans. Ce constat serait trop simpliste si le monde, qui est en train de connaître une révolution digitale, n’était pas à la croisée de nombreuses crises, géopolitique, climatique, énergétique, industrielle, financière et économique. Voilà donc le véritable défi pour nous : appréhender la situation mondiale actuelle, sans filtres idéologiques, sans dogmes, pour agir en conséquence. Comment donc atteindre nos objectifs aux horizons temporels que nous nous sommes fixés sachant que nous naviguons dans un monde soumis aux mutations, aux incertitudes, aux crises comme la guerre en Ukraine et aux aléas imprévisibles comme le COVID19 ?  Nous savons que toute stratégie d’industrialisation qui ne tient pas compte des conditions initiales actuelles, des incertitudes et des aléas ou qui est basée sur l’hypothèse trop restrictive de leur stabilité, est fragile ; elle est vouée à l’échec à moyen terme. Il ne s’agit pas pour nous de réinventer la roue. Les seules stratégies adaptées aux environnements changeants sont les stratégies robustes, c’est-à-dire celles qui sont résilientes aux changements, y compris aux chocs, et les chocs, vous conviendrez avec moi, qu’il y en a, et qu’il va y en avoir. Nous devons donc piloter le processus d’industrialisation, en adoptant une stratégie robuste et sans regret, car en fait, l’industrialisation est un processus dynamique, pas un état statique. Sans regret, c’est-à-dire qu’à chaque étape, nous devons assumer les choix faits auparavant, qui devaient donc être soupesés.  En ce qui concerne les étapes, nous devons prendre en considération le fait que nous devons enthousiasmer une jeune population dont l’âge médian actuel et de moins de 20 ans. Nous devons être particulièrement prudents dans les options de notre industrialisation et veiller à utiliser nos ressources de façon efficiente. Il ne faut pas faire un feu de paille, mais allumer un feu d’industrialisation qui va brûler longtemps. Au-delà des grandes lignes définies par les objectifs, il nous faut définir des priorités pertinentes, qui vont servir de socle solide à l’industrialisation. Oui, il faut renforcer notre base industrielle pour bâtir solidement. L’industrialisation et le commerce ont besoin d’une

Mali: Discours du Col. Abdoulaye Maïga à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Mali: Discours du Col. Abdoulaye Maïga à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Monsieur le Président de l’Assemblée générale, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Mesdames et Messieurs, De prime à bord, je voudrais m’acquitter de l’agréable devoir de vous adresser les chaleureuses salutations du peuple malien riche de sa diversité culturelle, religieuse et ethnique, ainsi que celles de Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat. Enfin, permettez-moi de réitérer à notre Secrétaire général, M. António GUTERRES, notre haute appréciation des efforts louables qu’il continue de déployer pour la réalisation des nobles objectifs de notre Organisation commune. Nous sommes convaincus que vous êtes un ami du Mali et du Sahel. L’amitié reposant sur la sincérité, souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique, au cours de laquelle vous prenez position et vous vous exprimez sur l’affaire des 46 mercenaires ivoiriens, qui est une affaire bilatérale et judiciaire, entre deux pays frères. C’est évident, que la qualification judiciaire des infractions liées à cette affaire ne relève pas des attributions du Secrétaire Général des Nations Unies. Au Mali, notre administration ne travaille pas sur la base de l’oralité, ni des déclarations par voie de presse, par conséquent, nous nous en tenons scrupuleusement à la Note Verbale de la MINUSMA, référence : MINUSMA/PROT/NV/226/2022 du 22 Juillet 2022, dans laquelle, il ressort clairement qu’il n’existe pas de liens entre les 46 mercenaires et les Nations Unies. Les récentes synchronisations des actions et l’harmonisation des éléments de langage consistant à faire passer le Mali de statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont sans effets. Excellence M. le Secrétaire Général, Votre position sur l’affaire des mercenaires a été suivie par certains responsables d’Afrique de l’Ouest, donc c’est sous votre couvert, que nous leur adresserons des messages. A l’endroit du Président en exercice de la CEDEAO, M. Umaro Sissoco Embalo qui affirme : « on vient de voir avant-hier, la déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi à la place des Maliens, j’aurai relâché ces 49 soldats ». Je voudrais très respectueusement signifier à ce dernier qu’il existe un principe de subsidiarité, d’ailleurs aux contours flous, entre la CEDEAO et les Nations Unies et non un principe de mimétisme. Egalement, il est important de lui préciser que le Secrétaire Général des Nations Unies n’est pas un Chef d’Etat et le Président en exercice de la CEDEAO n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la CEDEAO. Enfin, il est utile de rappeler, au Président en exercice de la CEDEAO, qu’au Mali, les autorités n’interfèrent pas dans les dossiers judiciaires et respectent l’indépendance de la Justice. Donc, nous n’avons pas vocation à interpeller ou relâcher, ceci relève de la fonction judiciaire. Aussi, M. Umaro Sissoco Embalo doit être conscient du fait qu’il est le dépositaire d’un lourd héritage et de plusieurs sacrifices qui ont fait la renommée de cette Organisation. La dynamique ayant fait la grandeur de la CEDEAO ne doit pas être brisée. Par ailleurs, nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers. A l’endroit de M. Bazoum, il remarquera que le Gouvernement de la Transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un Nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat. Excellence M. le Secrétaire Général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements. Devant Dieu et en leur âme et conscience, nous demandons à ceux qui réfutent notre version, d’indiquer s’ils accepteront que des militaires ayant dissimulé leurs identités, en mettant sur leurs passeports qu’ils sont peintres, maçons etc… avec des armes, débarquent dans leur aéroport, sans que le pays de destination n’ait été au préalable informé et dans le dessein funeste de déstabiliser ce pays. S’ils ne l’acceptent pas, en tant qu’Etat, si cela n’est pas possible à Lisbonne ou ailleurs, le Mali non plus ne l’acceptera pas en tant qu’Etat et ce ne sera pas non plus possible à Bamako ou dans une autre localité malienne. Monsieur le Président, « Une nouvelle ère : des solutions porteuses de changement pour relever des défis interdépendants » le thème de cette 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale suscitera l’espoir de meilleurs jours pour le Mali, à la condition que le bilan sans complaisance de l’ancienne ère soit établi, que les enseignements soient tirés et que des recommandations objectives soient formulées. Une fois cette étape franchie, je ne doute pas, qu’à travers notre action collective : nous réussirons à pacifier les multiples foyers de tension dans le monde, mais aussi à promouvoir un développement harmonieux et lutter efficacement contre les pandémies, la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique, les inégalités, les politiques de domination et de prédation de ressources. Depuis le mois d’août 2020, le Mali se trouve dans un processus de transition, qui prendra fin le 26 mars 2024, par le transfert de pouvoir aux autorités élues. D’ici à cette échéance et conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation, les autorités de la Transition se sont engagées, dans deux chronogrammes convenus avec la CEDEAO (la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), à faire des réformes politiques et institutionnelles, avant

Congo. Discours du Premier ministre, chef du gouvernement S.E.M. Anatole Collinet Makosso à l’occasion de la commémoration du centenaire de la création de la ville de Pointe-Noire

Congo. Discours du Premier ministre, chef du gouvernement S.E.M. Anatole Collinet Makosso à l’occasion de la commémoration du centenaire de la création de la ville de Pointe-Noire

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement; Monsieur le Préfet du Département de Pointe-Noire; Monsieur le Préfet du Département du Kouilou; Honorable Deuxième vice-Président de l’Assemblée nationale; Monsieur le Président du Conseil départemental et municipal, Député-Maire de la Ville de Pointe-Noire; Honorable Député, Président du Conseil départemental du Kouilou Honorables députés; Vénérables sénateurs; Mon Général, Commandant de la zone militaire de défense N°1 Mesdames et messieurs les administrateurs maires des arrondissements et de la communauté urbaine de Tchiamba Nzassi; Mesdames et messieurs les autorités politiques, administratives, civiles et militaires; Madame la Représentante de l’Unesco; Monsieur le Président de l’Université Marien N’Gouabi et avec vous tous vos collègues universitaires; Mesdames et messieurs les élus locaux; Mesdames et messieurs les Sages et notabilités traditionnelles; Mesdames et Messieurs; Distingués Invités; Chers Ponténégrins; Nous voici, ici, rassemblés pour commémorer un événement historique, d’importance nationale et de portée internationale. Le privilège est grand et le souvenir inoubliable pour notre génération de célébrer le centenaire   de la ville de Pointe-Noire et je voudrais très sincèrement remercier les autorités locales et le Comité d’organisation de m’avoir fait l’honneur de présider la cérémonie d’ouverture de ce colloque, international et historique sur le centenaire de Pointe-Noire. Sous réserve de ceux que diront les historiens, je voudrais prendre le risque de dire que si l’histoire moderne de Pointe-Noire commence le 11 mai 1922 par un décret de réaménagement de la division administrative du Moyen-Congo, signé par Victor Augagneur, lequel fera du Kouilou une région, avec Pointe-Noire comme Chef-lieu, cette histoire nous amène à tenir également compte du processus de son urbanisation. En effet, l’histoire nous enseigne que le premier lotissement de la ville de Pointe-noire s’est fait en septembre 1922 dans la zone actuelle du port autonome de Pointe-Noire. L’histoire nous rappelle également que c’est en 1923 que commence son aménagement, avant de se voir dotée en 1924 de son premier plan de développement consacrant la ville en deux zones, européenne et indigène. Le clou de tout ce processus d’urbanisation aura été l’arrêté du Gouverneur Marchand, en date du 9 décembre 1925 délimitant le périmètre urbain de la ville. Vous aurez ainsi compris, ce qui aura conduit le Gouvernement à suggérer et à obtenir des autorités locales que la célébration du centenaire de Pointe-Noire ne se limite guère en ce mois de mai. Il s’agit plutôt de profiter de cette date emblématique du 11 mai, pour lancer les festivités du centenaire avec l’organisation de ce colloque de la mémoire du souvenir et de l’avenir, pour servir ainsi de rampe de lancement en vue d’une célébration plus grande, sous le très haut patronage du Président de la République en septembre 2022. L’occasion sera ainsi donnée de lancer officiellement le programme pluriannuel de modernisation et de municipalisation de la ville dont le point d’orgue pourrait être 2025. Il ne saurait en être autrement car comme vous le savez, Pointe-Noire, c’est à la fois le berceau de la République et l’histoire du Congo, mais c’est aussi le cœur de la vie économique nationale. Son histoire est étroitement liée à celle de notre pays, le Congo. Mesdames et Messieurs ; Distingués Invités ; Chers Ponténégrins ; Avec une population d’environ 3 000 habitants en 1928, la ville de Pointe-Noire compte aujourd’hui plus d’un million deux cent mille habitants. Après les événements douloureux que le Congo a connus dans son passé récent, le Président de la République, Chef de l’État, a lancé le concept de la municipalisation accélérée dans notre pays. Pointe-Noire a été choisie comme laboratoire pour abriter les premières festivités de cette expérience inédite qui a permis à notre pays de se doter d’infrastructures modernes. Aujourd’hui, la célébration du Centenaire de Pointe-Noire offre ainsi au Président de la République et à son Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger, l’opportunité de transformer la ville, par un programme additionnel de municipalisation accélérée, annoncé par le Chef de l’État lui-même, le 20 janvier dernier, lors de son séjour de travail dans notre ville. Ce programme lui doterait de nouvelles infrastructures. L’objectif ici, bien entendu, est d’améliorer les conditions de vie des populations Pour le gouvernement, la célébration du centenaire devrait être l’occasion tant rêvée de matérialiser la vision du Président de la République, formulée dans son projet de société, visant à moderniser le cadre de vie des citoyens et à construire des villes intelligentes, résilientes et durables dans la perspective de la mise en œuvre de l’objectif 11 du développement durable. Assainir et moderniser les lieux de vie des populations, telle est l’ambition que se fixe le gouvernement telle que repris dans l’axe 4 du projet de société, Ensemble poursuivons la marche. Il s’agit pour la ville de Pointe-noire de se faire doter des infrastructures  de qualité  notamment des voiries urbaines en nombre et bien aménagées, des systèmes de traitement améliorés de déchets et d’évacuationn des eaux usées, de l’éclairage public à faible consommation énergétique. Il s’agit également de restructurer tous les quartiers dits précaires, de rénover et d’étendre les réseaux de distribution d’eau potable, de favoriser la construction des logements sociaux aussi bien par l’Etat et les collectivités locales que par les promoteurs privés ou encore en mode partenariat public-privé. Mesdames et Messieurs, Distingués Invités, Chers Ponténégrins, Parler de Pointe-Noire d’hier et d’aujourd’hui, c’est aussi s’acquiter d’un devoir, un devoir de mémoire et une obligation morale tenant à la célébration des grandes personnalités dont les œuvres ont laissé des empreintes indélébiles traversant les âges et les générations. Devoir et obligation envers le passé, c’est rendre témoignage et un hommage mérité aux grands hommes et pionniers du terroir qui ont forgé la morphologie et l’histoire de la ville et dont les œuvres parlent encore d’elles-mêmes. Sans être exhaustif, outre les Hommes politiques, ayant servi la République au plus haut niveau de l’Etat, de Félix Tchikaya à Martin Parfait Aimé Coussoud Mavoungou, nous ne devons nullement rater l’occasion d’évoquer la mémoire de Lassy Simon Zéphirin, qui a su établir au cœur de l’Afrique un mouvement néo-chrétien dans un synchrétisme ayant permis de convertir un peuple on ne peut plus