L’évolution du secteur des télécommunications : défis et opportunités pour les fournisseurs émergents
Le marché africain des télécommunications a connu une consolidation importante au cours de la dernière décennie, caractérisée par des fusions, des acquisitions et des fermetures telles que l’acquisition par Telecel des opérations de MTN en Guinée-Bissau et en Guinée Conakry ; ainsi que son acquisition de Vodafone Ghana. Selon Robert van Breukelen, PDG d’Itemate Solutions, ces événements interviennent alors que les services financiers mobiles en Afrique ont augmenté avec environ 435 millions (hausse de 9 % en glissement annuel) de comptes d’argent mobile actifs à la fin de 2023. « Les opérateurs de télécommunications plus grands et plus établis se concentrent sur de plus grands marchés, se diversifiant dans les services financiers mobiles tels que les services bancaires, les prêts, les envois de fonds, les assurances et l’argent mobile. Cette situation crée une occasion en or pour les opérateurs de télécommunications émergents d’étendre leur empreinte et d’apporter une réelle contribution à la transformation numérique et au PIB local dans leurs régions respectives. Cibler les marchés ruraux mal desservis Les grandes entreprises de télécommunications ont tendance à se concentrer sur les clients numériques, les entreprises et les clients haut de gamme dans les zones densément peuplées, ce qui permet aux entreprises de télécommunications émergentes de cibler les segments de marché bas de gamme dans les zones rurales, y compris les clients prépayés avec des téléphones mobiles. En Afrique subsaharienne, environ 66 % des connexions mobiles sont prépayées, et les téléphones mobiles représentent près de la moitié de tous les appareils mobiles. Mais les opérateurs de télécommunications émergents sont confrontés à des défis tels que la fidélité à la marque et les coûts d’infrastructure, selon van Breukelen. Bon nombre des marques les plus reconnues en Afrique sont des opérateurs de télécommunications : MTN se classe2e et Safaricom/Mpesa4e dans le rapport des marques africaines les plus admirées de 2023. « Ce classement souligne la difficulté d’entrer sur un marché où la fidélité de la clientèle est forte », explique van Breukelen. « Les coûts élevés associés au déploiement des réseaux 5G constituent également un obstacle important. » Soutien gouvernemental et avantages réglementaires Cependant, tout n’est pas perdu et Van Breukelen dit que de plus en plus, les interventions gouvernementales jouent également un rôle crucial dans le renforcement des opérateurs de télécommunications émergents. « Les gouvernements pourraient avoir une participation dans la compagnie de téléphone ou offrir des prix préférentiels et un soutien réglementaire pour promouvoir le développement et l’inclusion numériques qui peuvent être utilisés pour aider les petits acteurs à accroître leur part de marché », dit-il. Répondre aux besoins d’un client diversifié L’Afrique, et en particulier les petits marchés émergents d’Afrique tels que le Rwanda et l’Éthiopie, abritent une clientèle diversifiée, allant des métros compatibles 5G aux zones rurales peu peuplées. « Il est essentiel d’améliorer l’accès à Internet dans les zones rurales et d’étendre les cas d’utilisation mobile qui répondent aux besoins d’une population diversifiée », explique Van Breukelen, « mais cela commence par la collecte et l’exploitation de données clients riches qui informeront la compagnie de téléphone là où elle doit personnaliser ses services pour mieux répondre à la demande. » « Les entreprises de télécommunications émergentes sont particulièrement bien placées pour comprendre et répondre aux besoins de leurs diverses bases de clients. Leur agilité et leur approche centrée sur le client leur permettent de s’adapter rapidement à l’évolution des demandes du marché et de fournir des solutions sur mesure », explique van Breukelen. Alors qu’ils continuent d’évoluer et d’adopter des technologies de pointe, les opérateurs de télécommunications émergents sont sur le point non seulement de répondre mais de dépasser les attentes de leurs clients, de stimuler la croissance et de favoriser un avenir plus connecté et inclusif.
Hydrogène vert : L’IMIS publie une analyse stratégique autour des défis et opportunités pour le Maroc
L’Institut marocain d’intelligence stratégique a publié, lundi 04 septembre 2023, une analyse stratégique intitulée « Hydrogène Vert au Maroc : Défis et Opportunités pour le Royaume Chérifien ». Élaborée par Ghalia Mokhtari, avec la participation de El Mahdi Karoum, cette analyse stratégique se penche sur l’opportunité que présente la filière de l’hydrogène vert pour le Maroc, en vue de passer d’une dépendance énergétique «grise» à une souveraineté énergétique verte et même exportatrice à horizon 2035. Les experts de l’IMIS expliquent, à travers ce document, comment la diversification des ressources renouvelables et le développement d’une stratégie énergétique méditerranéenne s’imposent désormais comme une nécessité, notamment pour le Royaume, dont les gisements d’hydrocarbures sont en cours d’exploration. Face aux chocs énergétiques de 2022, cette transition « verte » apparaît donc comme incontournable. Le document retrace dès lors l’évolution de l’hydrogène vert au Maroc et dans le monde, notamment en France, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil, en Allemagne, des pays particulièrement actifs dans la course à l’hydrogène vert. L’étude met le focus aussi sur le potentiel important de cette filière, considérée comme futur «pétrole du 21ème siècle», qui devrait permettre au Royaume, ayant prévu d’investir l’équivalent de 7% de son PIB, de se défaire d’une dépendance énergétique de près de 88% à 35% en 2040 et moins de 17% en 2050. Ce secteur embryonnaire demeure toutefois exposé à plusieurs défis, liés au coût, au cadre légal, au transport, ainsi qu’à la gestion d’eau et du stockage. Ainsi, les auteurs de cette analyse appellent à faire preuve de prudence par rapport à ce que l’hydrogène vert pourrait accomplir et à quel prix, et préconisent d’inclure dans la doctrine marocaine qui découlera de l’«Offre Maroc» des points de vigilance non négociables, qui doivent présider à l’examen de tout projet soumis aux pouvoirs publics.