Retrait du Mali de la CEDEAO : Le Gouvernement met en place un comité de pilotage pour une gestion optimale des impacts
Le Gouvernement malien a tenu ce jour 11 Avril une rencontre inaugurale du Comité interministériel de pilotage du processus de gestion des impacts du retrait du Mali de la CEDEAO. Cette rencontre, qui a enregistré la participation d’une vingtaine de membres du Gouvernement, avait pour objectif d’orienter, d’harmoniser et d’examiner les actions liées à la gestion des impacts de ce retrait, tout en préservant les intérêts du pays. Plaçant les populations au cœur de ses préoccupations, le Comité a procédé à une revue approfondie des différents secteurs prioritaires de développement du pays. Cette analyse a permis d’identifier les défis, les enjeux et les opportunités liés au retrait du Mali de la CEDEAO. Les discussions ont également porté sur la mise en place de mécanismes de coordination efficaces aux niveaux ministériel et technique. Ces mécanismes permettront d’assurer un retrait apaisé et de garantir la continuité des services essentiels. Un chronogramme de travail assorti d’activités prioritaires a été élaboré à cet effet. Le Comité a également souligné l’importance de coordonner les actions avec les pays membres de l’Alliance Sahel (AES) en vue de mener des négociations concertées et harmonisées avec la CEDEAO.
La CEDEAO lève les sanctions économiques contre le Niger et annonce la reouverture des frontières et le survol du pays avec effet immédiat
CEDEAO a levé samedi, avec effet immédiat, les lourdes sanctions qui pensaient sur le Niger, prises en juillet 2023 après un coup d’État. La levée des sanctions est intervenue lors d’un sommet extraordinaire à Abuja au Nigeria, réunissant les chefs d’État de la CEDEAO. Elle intervient également moins d’un mois après les décisions du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter l’instance avec effet immédiat. En rappel, une semaine après le putsch du 23 juillet, la CEDEAO avait pris une batterie de sanctions contre le Niger, pour exiger le retour du président Mohamed Bazoum aux affaires sous peine d’une intervention armée. Il s’agissait de: 1. Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger ; 2. Institution de la zone d’exclusion aérienne de la CEDEAO sur tous les vols commerciaux à destination et en provenance du Niger; 3. Suspension de toutes transactions commerciales et financières entre États membres de la CEDEAO et le Niger ; 4. Gel de toutes les transactions de services, y compris les services publics ; 5. Gel des avoirs de la République du Niger dans les Banques Centrales de la CEDEAO ; 6. Gel des avoirs de l’Etat du Niger et des Entreprises d’Etat et entreprises parapubliques dans les banques commerciales ; 7. Suspension du Niger de toute aide financière et transaction avec toutes les institutions financières, notamment la BIDC et la BOAD ; 8. Interdiction de voyager et gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup d’État. Il en va de même pour les membres de leur famille et les civils qui acceptent de participer à toute institution ou gouvernement mis en place par ces responsables militaires ; 9. Appelle l’UEMOA et toutes les autres instances régionales à mettre en œuvre la présente décision. Agence d’information du Burkina
Sénégal/CEDEAO : Fin de l’idylle avec Macky Sall ?
Après des jours de silence et d’atermoiements, la CEDEAO semble enfin se sortir de son mutisme et prendre position dans la crise politique sénégalaise. La Commission de l’organisation sous-régionale a en effet déclaré « prendre acte » de la décision du Conseil constitutionnel du Sénégal invalidant le report de l’élection présidentielle. Il aura fallu attendre la décision du Conseil constitutionnel sénégalais pour que la CEDEAO se prononce. Cependant, cette prise de position tardive et teintée d’ambiguïté soulève de nombreuses questions. La CEDEAO, qui s’est montrée complaisante envers Macky Sall se réveille-t-elle soudainement au nom de la démocratie ? Ou bien s’agit-il d’une simple volte-face stratégique face à la pression grandissante de la population sénégalaise ?
La CEDEAO et le PNUD mutualisent leurs efforts pour développer une stratégie de résilience en Afrique de l’Ouest
La Commission de la CEDEAO, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a procédé au lancement d’un atelier régional de trois jours, ayant pour objectif d’élaborer une Stratégie régionale de la résilience pour l’Afrique de l’Ouest. Cet atelier qui se tient au Centre des Conférences de NAF, à Abuja, constitue un pas important dans le cadre des efforts déployés en vue de relever les défis de la région et de promouvoir la résilience et le développement durable. Malgré les ressources naturelles abondantes que possède l’Afrique de l’Ouest, il se pose encore le problème de l’exploitation durable et de la répartition équitable des bénéfices qui en sont tirés. La région, qui n’est responsable qu’à hauteur de 1,8% des émissions de gaz à effet de serre, fait face à des températures croissantes et des évènements météorologiques extrêmes, dont les effets sont exacerbés par les insuffisances en matière de développement et de gouvernance, ainsi que des problématiques liées à la sécurité. Dans son allocution d’ouverture, S.E. Mme le Professeur Fatou Sow Sarr, Commissaire au Développement humain et aux Affaires sociales à la CEDEAO, a souligné la vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest aux aléas et aux catastrophes, en particulier aux effets du changement climatique, aux conflits, à la pauvreté et aux épidémies, avant de mettre l’accent sur l’importance de la réduction des risques de catastrophes, dans les efforts de relèvement après catastrophe et de développement. « Cet atelier représente une étape importante dans nos efforts visant à renforcer la résilience en Afrique de l’Ouest. Grâce à la collaboration avec le PNUD et avec les autres parties prenantes, nous pourrons élaborer des stratégies solides pour faire face aux défis multiformes auxquels notre région est confrontée, » a-t-elle déclaré, tout en exprimant sa gratitude aux partenaires et aux donateurs pour leur soutien, et en réaffirmant l’engagement de la CEDEAO à renforcer la résilience en Afrique de l’Ouest. Quant à l’Honorable Alhaji Mustapha Habib Ahmed, Directeur général de l’Agence nationale de gestion des urgences du Nigeria (NEMA), il a souligné la nécessité pour l’Afrique de l’Ouest d’élaborer une stratégie régionale efficace et efficiente. Celle-ci guidera les actions d’anticipation engagées pour soutenir l’utilisation de données qualitatives et quantitatives en vue de la prise de décision en tenant compte des risques. Il importe pour la région de tirer parti de son riche capital humain et naturel pour réaliser des investissements judicieux pour répondre à ses aspirations futures. Au cours de cet atelier, les discussions porteront sur six domaines thématiques : la bonne gouvernance, la paix et la sécurité; la résilience macroéconomique ; les moyens de subsistance durables ; la protection sociale et la résilience; le genre et l’inclusion sociale; le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe. Prenant la parole à son tour, M. Blessed Chirimuta, Représentant adjoint du PNUD au Nigeria, a souligné l’importance du partenariat pour le développement durable et le renforcement de la résilience: « La capacité à prévenir, à résister, à absorber, à s’adapter, à réagir et à se remettre positivement de divers risques, est d’importance essentielle pour le développement durable, la paix, la sécurité, les droits humains et le bien-être de tous. » « Notre partenariat avec la CEDEAO et le soutien fourni par la Suède et le Danemark sont d’une importance cruciale pour notre mission de renforcement de la résilience en Afrique de l’Ouest. Ensemble, nous devons tirer parti de de notre expertise et de nos ressources pour ouvrir la voie à un avenir plus résilient et plus prospère pour tous, » a souligné M. Chirimuta. S’inscrivant dans le cadre des projets concernant la Résilience du Sahel et la Sécurité climatique, financés par les gouvernements suédois et danois, respectivement, cette consultation rassemble les principaux intervenants en Afrique de l’Ouest, notamment la Commission de la CEDEAO et ses directions, les Etats membres, ainsi que des organisations régionales, continentales, et internationales, en particulier les Nations Unies. Cette consultation technique est un moment crucial dans le renforcement de la résilience de l’Afrique de l’Ouest, à une période où surviennent d’importants changements d’ordre démographique, social, économique, environnemental et politique. Au regard des prévisions selon lesquelles la population de la région devrait dépasser 900 millions d’habitants à l’horizon 2050, avec 64% d’habitants de moins de 25 ans, des approches novatrices seront nécessaires pour répondre à l’évolution des besoins et à l’avenir des jeunes communautés. CP
La CEDEAO exhorte le Burkina, le Mali et le Niger à privilégier le dialogue et la réconciliation, face aux incertitudes liées à leur retrait de la communauté
L’organe régional a adopté cette position à l’issue d’une session extraordinaire de son Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) qui s’est tenue le 8 février 2024 à Abuja, au Nigeria, tout en soulignant l’impérieuse nécessité de mettre l’accent sur la diplomatie et l’esprit d’unité, face aux défis qui se posent à l’échelle régionale. A l’issue des travaux, le Ministre des Affaires étrangères du Nigeria et Président en exercice du Comité de médiation et de sécurité, l’Ambassadeur Yusuf Tuggar, a déclaré que la décision prise par le Burkina, le Niger et le Mali de se retirer de l’organisation constitue un défi supplémentaire, mais que les autres membres, animés par l’esprit de coopération, sont déterminés à relever ce défi, en défendant les valeurs de la Communauté. Il a poursuivi en ces termes “Nous devons mettre à profit la dynamique créée au cours de la présente session et poursuivre nos efforts en vue d’encourager les pays membres concernés à accepter le dialogue, dans un esprit de compréhension et de réconciliation”. L’Ambassadeur Tuggar a souligné l’impact préjudiciable que ce retrait du Burkina, du Mali et du Niger pourrait avoir pour leur citoyens. Il a déclaré dans ce cadre que « Le choix fait ces trois pays de sortir de la CEDEAO aura pour effet non seulement de créer de grandes difficultés pour leurs populations, mais également de saper les efforts d’intégration régionale. ». Il a également réaffirmé l’engagement de la CEDEAO à promouvoir le dialogue, la diplomatie et la réconciliation, qui constituent les fondements de son approche en matière de résolution des conflits au sein de la communauté. En ce qui concerne les implications de ces décisions sur le processus d’intégration plus large, l’Ambassadeur Tuggar a estimé qu’il s’agit d’un léger recul, plutôt que d’une perturbation complète de l’intégration africaine. Il a évoqué les déplacements importants des populations au sein de la région et les liens qui les unissent, soulignant le niveau élevé des réalisations accomplies, en dépit des difficultés actuelles. Outre les questions relatives à l’intégration régionale et la diplomatie, le Conseil s’est également penché sur le problème urgent du terrorisme. Une décision importante prise à cet égard est celle concernant l’appel à l’activation de la Force en attente de la CEDEAO, pour lutter contre la menace existentielle du terrorisme qui plane sur la communauté, y compris sur le Burkina, le Mali et le Niger. En dépit des sanctions imposées à leur encontre, la CEDEAO a continué de soutenir ces pays dans leurs efforts de lutte contre le terrorisme. Pour sa part, le Président de la Commission, S.E. Dr Omar Alieu Touray, a affirmé que la CEDEAO demeure déterminée à œuvrer en faveur de la réalisation des aspirations de ses citoyens relatives à une gouvernance responsable et démocratique. « Nous sommes passés d’une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des Peuples, où les exigences de gouvernance démocratique et de transparence ont une importance primordiale, » a-t-il déclaré, avant de souligner que l’organisation entend tout mettre en œuvre en vue de promouvoir ces idéaux dans chacun de ses pays membres. Avant la clôture de la session, la CEDEAO a réitéré son engagement en faveur de la bonne gouvernance, du renforcement des institutions, ainsi que du bien-être de ses citoyens. La Communauté est unie dans ses efforts pour le dialogue, la réconciliation et la lutte contre le terrorisme – toutes choses qui incarnent l’esprit de coopération et d’unité définissant la CEDEAO. CP
Talon réagit (enfin) après le départ des pays de l’AES de la CEDEAO : « Il faut tout laisser tomber pour préserver la paix »
Le président béninois Patrice Talon a finalement donné son avis sur la situation dans l’espace CEDEAO, après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation. Lors d’une conférence de presse ce jeudi 8 février, Talon a déclaré : « Les sanctions ne sont pas faites pour durer dans le temps. Nous sommes les premiers à vouloir que les sanctions s’arrêtent. S’il faut arriver à la division des peuples, il faut tout laisser tomber, faire la paix entre les organes pour préserver la paix entre les peuples ». Le Bénin a été l’un des pays les plus stricts dans l’application des sanctions contre les pays du Sahel, en fermant sa frontière avec le Niger et en suspendant les importations de marchandises transitant par le port de Cotonou. La levée de la suspension des importations fin décembre a été un premier pas vers l’apaisement, mais la déclaration de Talon aujourd’hui est un signe clair que le Bénin est prêt à aller plus loin pour sortir de la crise.
CEDEAO : L’AES a raison de se retirer !
Le PPA-CI de Laurent Gbagbo apporte son soutien Le Parti des Peuples Africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo exprime son soutien aux pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui ont décidé de se retirer de la CEDEAO. Le PPA-CI dénonce les sanctions « nocives » de la CEDEAO contre les pays qui ont connu des ruptures de l’ordre constitutionnel et l’instrumentalisation des institutions financières à des fins politiques. Le parti rappelle les mises en garde de Laurent Gbagbo contre une guerre de la CEDEAO contre le Niger et souligne que la décision de l’AES est une sage décision.
Riyad: Les chancelleries du Mali, du Burkina et du Niger saluent « la décision de leurs autorités de se retirer de la CEDEAO »
Le mercredi, 31 janvier 2024, l’Ambassadeur du Mali à Riyad, Son Excellence Monsieur Boubacar Gouro DIALL, a reçu pour un déjeuner de travail, son homologue du Burkina Faso, Son Excellence Monsieur Boukary SAVADOGO, et le Chargé d’Affaires du Niger, M. Adahi Siraji. Cette rencontre tripartite s’inscrit « dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) », a annoncé l’Ambassade de la République du Mali à Riyad sur le réseau social X (autrefois Twitter), précisant que les échanges ont porté sur la situation au sein de l’espace AES. « Les trois diplomates ont salué la décision de leurs autorités de se retirer de la CEDEAO, qui s’est éloignée de l’idéal panafricain et qui est devenue une menace pour les États de l’AES », a-t-elle indiqué dans un bref communiqué. La même source ajoute que les trois chancelleries « ont convenu de mettre en place le Groupe des Ambassadeurs AES en Arabie Saoudite et de se rencontrer régulièrement ». Adrien Thyg