Centrafrique: une aide de 10 millions d’euros de la France, signe du réchauffement entre Paris et Bangui

La France et la République centrafricaine (RCA) ont signé ce 13 novembre 2024 un accord pour une aide de 10 millions d’euros à la RCA afin d’y soutenir la gouvernance, l’éducation et l’organisation des élections. Paris avait gelé son aide budgétaire à la Centrafrique, jugée « complice » d’une campagne anti-française téléguidée par les Russes en 2021. Ce nouveau partenariat marque le réchauffement des relations entre les deux pays. Après trois ans de suspension, la France a repris son aide budgétaire à la République centrafricaine (RCA). La signature de l’accord a eu lieu ce 13 novembre 2024 entre l’ambassadeur de France et le ministre centrafricain des Finances à Bangui. Cet appui budgétaire, d’un montant total de 10 millions d’euros (soit 6,55 milliards de francs CFA), sera injecté dans trois secteurs d’activité pour favoriser la stabilité économique et le développement de la RCA… Lire la suite sur RFI
Bangui : les opérations d’exhumation de corps devront se poursuivre

Lancés il y a une semaine, les travaux d’exhumation des restes des corps des victimes ou encore des personnes décédées pendant la crise militaro-politique de 2013 en République centrafricaine se poursuivent. Après le site de Boulata dans le 3e arrondissement de Bangui, ces opérations seront élargies à d’autres endroits ayant servis de cimetières lors de ces troubles. Au total 281 corps ont été extraits sur le site de l’église évangélique des frères de Boulata, au lieu de 110 prévus initialement. Selon la ministre de l’Action Humanitaire, la prochaine étape des travaux d’exhumation des corps sera sur le site de l’école Ngouciment dans le 5e arrondissement. « C’est un projet qui date depuis quelques années. Nous allons entamer celui de Ngouciment mais il nous faut tout préparer et le soumettre au conseil des ministres. Nous allons réunir les conditions nécessaires pour procéder aux exhumations des corps », a précisé la ministre. Pour l’instant, le gouvernement continue de mobiliser les ressources nécessaires afin d’étendre ces travaux à d’autres sites, où des corps ont été enterrés au temps fort des crises dans tout le pays. « Nous sommes en train de mobiliser les moyens financiers et des personnes ressources. Nous allons le faire avec toutes les précautions sanitaires comme à Boulata. Il y a une ligne financière prévue pour cela et on va tout faire pour offrir à ces compatriotes décédés des sépultures décentes », indique-t-elle. Par cette action, le gouvernement centrafricain entend par-là consolider la cohésion sociale, préserver la santé des habitants des secteurs ciblés et honorer la mémoire de ces victimes de conflit en République centrafricaine. Radio Ndeke Luka
Histoire de disparition de sexes des hommes : ces rumeurs qui se répandent et paniquent Bangui

Bangui vit depuis plusieurs jours dans la tourmente. Des rumeurs de disparition de pénis créent la psychose et des troubles à l’ordre public dans plusieurs arrondissements de la capitale. Plusieurs personnes sont accusées à tort d’être responsables de ce phénomène qui continue d’alimenter les débats et la curiosité des badauds devant les commissariats à Bangui. S’agit-il d’un fait réel ou de simples rumeurs ? Radio Ndeke Luka s’est penchée sur cette affaire. D’après nos investigations, il s’agit de fausses informations, notamment d’une rumeur qui a vite gagné la capitale centrafricaine. Elle a débuté l’année dernière à Ndele dans le Bamingui-Bangoran, puis en juillet dernier à Bambari dans la Ouaka avant d’atteindre Bangui. Selon les faits rapportés, plusieurs personnes auraient perdu leur appareil génital, notamment leur pénis, après avoir salué un passant. Ces témoignages ont fait le tour de la ville et continuent de paniquer la population. Après des passages au commissariat du 8e arrondissement de Bangui, au quartier Gobongo, à Boy-rabe ou encore au quartier Foûh, partout où les gens se sont mobilisés pour cette histoire, aucune preuve de disparition de pénis n’a été présentée. Les prétendues victimes affirment à chaque fois qu’elles ont retrouvé leur pénis alors que personne n’avait pu voir la disparition avant le rétablissement. Plusieurs personnes innocentes ont été violentées et soumises à la vindicte populaire pour vol de sexe alors qu’aucune preuve des faits qu’ils leurs sont reprochés n’est établie. Radio Ndeke Luka a été chez un pasteur au quartier Boy-rabe qui aurait prié pour une dizaine de victimes. Mais la preuve que ce dernier a présentée est une image d’un homme avec un pénis de petite taille. Cette image qui circule sur les réseaux sociaux a été prise depuis plus de 4 ans. Tout cela pour dire qu’il s’agit de manipulation. Aucun centre hospitalier n’a enregistré un cas similaire De passage dans des formations sanitaires, aucune victime n’a été enregistrée dans un hôpital ou dans une structure sanitaire quelconque de la capitale. Interrogé, le professeur Richard Ngbalé, Gynécologue obstétricien à l’Hôpital communautaire de Bangui, il qualifie cela de manipulation. « C’est carrément de rumeurs. Des rumeurs parce que jusqu’au moment où je vous parle nous n’avions pas reçu qui ont perdu leur sexe. Le procureur de la République nous a fait parvenir une note pour demander notre expertise à propos de cette affaire, j’ai eu la chance de voir et poser la question à ces soit disant entre guillemets « victimes », ils n’ont pas perdu leur sexe. Mais il y a des gens qui ont de malformations au niveau de sexe et ils peuvent vivre normalement et ça n’impacte pas leur vie », répond le Médecin. A Bambari où cette rumeur a refait surface cette année pour la première fois après Ndélé l’année dernière, 4 jeunes de la localité avaient accusé un homme d’avoir fait disparaître leurs pénis. Conduits à la gendarmerie puis à l’hôpital, le médecin-chef du district sanitaire de Bambari a établi la semaine dernière un rapport médical après consultation de leurs parties génitales : « l’examen macroscopique réalisé note que toutes les 4 personnes examinées ont leurs pénis en place et aucune personne ne présente d’anomalie morphologique de pénis visible », conclut le rapport médical. Le parquet de Bangui met en garde Le gouvernement se dit préoccupé et projette de communiquer dans les heures qui suivent. Cependant les agressions contre des personnes soupçonnées se multiplient dans la ville mais sans aucune mesure de répression. Selon le parquet de Bangui, les responsables d’agressions des personnes accusées à tort sont poursuivables pour coups et blessures volontaires et risquent des peines de prison. Radio Ndeke Luka.
Centrafrique : un taux de paludisme qui inquiète à Bangui

Ces derniers temps, le paludisme fait rage à Bangui et dans ses environs. Plusieurs milliers de personnes, à en croire les responsables sanitaires, sont atteintes de cette maladie, notamment les enfants. Cette augmentation du nombre de patients est due, selon le personnel soignant, à la tombée régulière des pluies ces derniers jours. Vendredi au centre de santé de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui, 6 nouveaux patients viennent simultanément se faire consulter. Selon les responsables sanitaires de ce centre, près d’une vingtaine de personnes souffrant du paludisme sont enregistrés par jour. « Aujourd’hui, j’ai au moins 18 patients souffrant de paludisme ; dont 9 adultes et 9 enfants. Lorsqu’un patient arrive et qu’il présente un cas sévère, on procède aux premiers soins pour voir si les produits administrés sont efficaces », indique Rosine Fleure Singhaya, une infirmière. La situation est encore préoccupante au centre de santé de Malimaka, dans le 5ème arrondissement de Bangui. Selon les responsables, plus de 700 cas ont été enregistrés durant ce mois d’août. « Nous enregistrons le pic des cas » « Nous sommes en pleine saison des pluies. C’est la saison au cours de laquelle nous enregistrons le pic des cas de paludisme. Notamment, entre juillet et septembre. Le mois passé, nous avons enregistré au moins 1.550 cas de paludisme, tout âge confondu. Pour ce mois d’août, nous sommes déjà à plus de 750 cas », précise Anicet Médard Gbayou, médecin-chef dudit centre. Au complexe pédiatrique, les lits sont remplis d’enfants présentant des formes graves de paludisme. Selon les responsables, une cinquantaine d’enfants sont reçus quotidiennement. D’après le personnel soignant, les eaux stagnantes et les hautes herbes sont à l’origine de la prolifération des moustiques. Face à cela, ils appellent les parents à assainir les environnements et à mettre leurs enfants sous des moustiquaires, en cette saison des pluies.
Centrafrique : des arrestations signalées à Bangui pour soupçons de tentative de coup d’Etat

Ces derniers jours, des arrestations sont signalées dans la capitale centrafricaine. Elles visent certains militaires en fonction ou encore à la retraite ainsi que certains civils. On ignore encore les raisons de ces interpellations, mais selon de nombreuses sources, les personnes arrêtées seraient soupçonnées de tentative de coup d’Etat. Ces arrestations ciblent notamment certains militaires et des proches de l’ancien président du Conseil national de la transition (CNT), Ferdinand Alexandre Nguéndet. Parmi les personnes détenues à la Section des recherches et d’investigations, figure Alexis Kamiss, un sergent-chef de l’armée, déjà admis à la retraite. Selon ses proches, Alexis Kamiss a été torturé et son état de santé est inquiétant. « Je demande sa libération » «Mon fils a été enlevé dimanche aux environs de 8 heures devant la résidence de Ferdinand Alexandre Nguendet. Il a subi des sévices corporels jusqu’au lundi. Pour l’instant, il ne fait que vomir du sang. Il n’avait pas été arrêté avec des armes sur lui. Il assurait juste la surveillance de la maison de Nguéndet. Je demande sa libération », a dénoncé Ariette Mbéléngué, mère d’Alexis Kamiss. A la Section des recherches et d’investigations, des sources proches du dossier confirment la détention de 4 personnes, accusées de complot et de tentative de coup d’Etat en lien avec l’ancien président du CNT, Ferdinand Alexandre Nguendet. Cependant, elles rejettent l’information selon laquelle ces détenus ont été torturés. « Tous les quatre se portent bien et ont droit à la visite de leurs avocats », a fait savoir une source à la Section des recherches d’investigations. Affirmation difficile à vérifier, car Radio Ndeke Luka n’a pas pu avoir accès aux détenus. Ferdinand Alexandre Nguendet est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par les autorités centrafricaines. Il a été condamné par contumace, en août dernier, à 5 ans de prison pour incitation à la haine et à la violence. Il avait, en juin 2023, appelé l’armée à se joindre à lui afin de renverser le pouvoir du président Faustin-Archange Touadéra.
Centrafrique : arrestation à Bangui d’Abdoulaye Hissène, influent chef rebelle du FPRC

L’ancien chef rebelle du FPRC, Abdoulaye Hissène a été placé en détention, mercredi 06 septembre 2023, à la prison du camp de Roux à Bangui. Il a été arrêté 48 heures plutôt. Aucune information n’a encore filtré sur les chefs d’accusation qui pèsent sur lui. Selon des sources judiciaires, Abdoulaye Hissène a été interpellé avant-hier à son domicile dans la capitale centrafricaine. Après des auditions ce mercredi, l’homme a été placé en détention préventive à la prison du camp de Roux. Pour le moment, on ignore tout, des charges qui pèsent sur lui. Mais, selon certaines sources, la Cour pénale spéciale se serait saisie de son dossier et compterait bien ouvrir une procédure judiciaire à son encontre. Longtemps chef militaire du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), Abdoulaye Hissène a été révoqué par le mouvement armé, aile Noureddine Adam, pour sa proximité avec le pouvoir de Bangui. Il siège au sein du comité de suivi du DDR. Plus de précisions sur cette arrestation dans nos prochaines éditions.
Centrafrique : Bangui hausse le ton et menace de poursuivre en justice l’ONG The Sentry

Près d’un mois après la publication du rapport de l’ONG The Sentry sur la République centrafricaine, le gouvernement centrafricain réagit à nouveau. Ce 19 juillet 2023, devant le corps diplomatique, Bangui a qualifié ce rapport de « mensonge« . Selon le gouvernement, le document ne vise qu’à discréditer les autorités. A cet effet, il compte poursuivre en justice l’ONG américaine. Face aux ambassadeurs et représentants des organisations non gouvernementales internationales, le ministre d’Etat à la Justice, la ministre des Affaires étrangères et celui de la Communication, porte-parole du gouvernement, ont haussé le ton. Ces membres du gouvernement ont balayé du revers de la main le dernier rapport de l’ONG américaine The Sentry sur la République centrafricaine. Pour Bangui, il était de la responsabilité des dirigeants de faire éviter au peuple un énième bain de sang. « Nos amis sont ceux qui répondent à nos problèmes » « Des jeunes garçons ont été tués devant leurs parents. Nous avons eu, en un temps record, un nombre inimaginable d’orphelins. Ce qui s’est passé en 2013, nous avons failli le revivre en 2020. Il était de la responsabilité du président de la République, au nom de droit souverain, de retenir toute solution possible pour ne plus faire revivre à ce peuple les mêmes atrocités. Mais, nos amis sont ceux aussi qui répondent à nos problèmes », a déclaré Sylvie Baïpo Temon, ministre des Affaires étrangères. Si le rapport de The Sentry met en exergue les violations à outrance des droits humains, l’exploitation anarchique des ressources minières du pays voire le laxisme du chef de l’Etat face à ces violations, le gouvernement, lui, accuse cette ONG de jouer le jeu des puissances occidentales dans une guerre géopolitique et géostratégique. « On ne veut pas faire partie des querelles de ce monde » « Nous sommes en train de constater dans le monde que la République centrafricaine fait l’objet d’une position géostratégique. Mais, nous ne voulons pas faire partie des querelles de ce monde. Nous avons nos problèmes à nous que nous devons résoudre. Avec votre concours, nous allons les résoudre pour apporter un plus au peuple centrafricain qui ne demande que la paix », a indiqué Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Face aux diplomates accrédités en République centrafricaine, Bangui menace de poursuivre devant les juridictions nationales et internationales l’ONG The Sentry et tous ceux qui sont derrière ce rapport. « Le gouvernement en tirera toutes les conséquences » « Il s’agit encore des diffamations gratuites et sans fondement. Le gouvernement centrafricain en tirera toutes les conséquences de droit, et se réserve le droit de traduire l’ONG The Sentry en justice pour qu’elle réponde de ses actes », a martelé Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’Etat à la Justice. Publié le 23 juin 2023, le rapport de l’ONG américaine The Sentry a recommandé aux institutions internationales de ne plus soutenir la République centrafricaine et à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les actes dénoncés dans le pays.
Bangui: la montée des braquages au PK5 inquiète habitants et autorités locales

Les habitants du PK5 dans le 3e arrondissement de Bangui déplorent la montée de l’insécurité dans leur secteur. En une semaine, au moins 3 personnes ont perdu la vie dans trois braquages. Dépassés, des habitants de ce grand quartier commercial appellent les autorités à l’aide tout en s’inquiétant de la présence de personnes suspectes. Selon les témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka au PK5, les braquages sont devenus récurrents, surtout la nuit. Des hommes armés font irruption chez des particuliers, les menacent ou les agressent et emportent leurs biens. Pour illustration, 3 cas de vols à main armée ont été enregistrés entre samedi 20 et mardi 23 mai 2023. Ils se sont soldés par la mort de 3 victimes. Cet homme, dont l’identité est protégée par peur de représailles, a été braqué dans la nuit de lundi à mardi 23 mai 2023. « Ils ont emporté 2 motocyclettes et d’autres biens » « Vers une heure du matin, des braqueurs sont venus en motos. Chaque moto transportait 3 malfrats. Ces derniers sont entrés par effraction chez nous. Ils ont emporté 2 motocyclettes et d’autres biens. Ils ont fait des tirs de sommation pendant presque une heure. C’est grâce à un militaire appelé à l’aide par mon petit-frère qui dormait dehors que les assaillants, dont l’un a été blessé, ont été repoussés », a-t-il témoigné. Aujourd’hui, des questions se posent autour de cette montée soudaine de braquages et agressions dans le PK5 par des hommes armés non identifiés. Certains habitants disent avoir remarqué la présence de personnes inconnues dans le secteur. Des infiltrés ? « J’ai vu quelqu’un qui vend du pain et je lui ai demandé en sango, combien il vend le pain ? Il m’a répondu en arabe. Je lui ai parlé en français, il m’a encore répondu en arabe. Je lui ai demandé de savoir c’est depuis combien de jours qu’il est en Centrafrique, il m’a dit qu’il y a de cela 3 semaines. A la question de savoir s’il a obtenu une autorisation, il a rétorqué que cela ne me concerne pas », s’est inquiété Ousmane, un habitant du PK5. Les autorités locales du 3e arrondissement, préoccupées de cette montée de vols à main armée et d’agression physique sur des paisibles citoyens, s’inquiètent également de la présence de personnes inconnues dans cette partie de la capitale. « Des gens qui ne parlent ni sango ni français » « C’est avec une peur intense que je lance ce cri d’alarme au ministre de la Défense pour la sécurisation du 3ème arrondissement. Cette semaine, il y a eu 3 braquages et 3 tueries. Ce qui nous stresse, c’est la présence des gens qui ne parlent ni sango ni français. Si le gouvernement commence à les rafler, des gens se soulèvent pour dire n’importe quoi alors qu’il ne fait que nous sécuriser », a déploré Roufaï Amadou, Conseiller à la maire du 3ème arrondissement. Poumon de l’économie de Bangui, le PK5 aspire à une paix durable pour l’affermissement des liens sociaux, déchirés par la récente crise sécuritaire dans le pays. Les habitants, qui réclament la sécurité, appellent le gouvernement à une action d’urgence pour arrêter l’hémorragie.