Maroc. Bank Al-Maghrib laisse de nouveau inchangé son taux directeur
Le taux directeur reste de nouveau inchangé à 3%. Bank Al-Maghrib en a ainsi décidé au terme de la quatrième et dernière réunion trimestrielle de son Conseil de l’année 2023 tenue mardi 19 à Rabat. Le Conseil, estime que « le niveau actuel du taux directeur reste approprié et favorise le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix » et assure suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et des pressions inflationnistes, tant au niveau national qu’international. La croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,7% en 2023 et s’améliorer à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025 Cette décision, qui se base sur un ensemble de données, prend en compte notamment l’évolution de la conjoncture nationale et internationale, les projections macroéconomiques à moyen terme de la Banque, la nette atténuation des pressions inflationnistes à l’international, la baisse des prix de l’énergie ainsi que la décélération de la croissance économique qui continue de pâtir des tensions géopolitiques et de la montée des incertitudes. A propos des pressions inflationnistes, en particulier de l’inflation domestique, le Conseil a noté un ralentissement sensible qui devrait se poursuivre à moyen terme. L’inflation terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022 Il en veut pour preuve, « depuis le pic de 10,1% atteint en février dernier, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 4,3% en octobre et terminerait l’année avec une moyenne de 6,1% contre 6,6% en 2022 », a-t-il fait remarquer dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion. Concernant toujours l’inflation, le Conseil prévoit qu’elle devrait enregistrer une nette baisse pour se situer autour de 2,4% en 2024 et en 2025. Précisons toutefois que cette prévision prend en considération la dissipation prévue des pressions inflationnistes d’origine externe, des effets directs des mesures fiscales de la loi de Finances 2024 et du processus de décompensation graduelle prévu par la programmation budgétaire triennale 2024-2026, et dans l’hypothèse d’une quasi-stabilité des prix des produits alimentaires à prix volatils, comme cela a été souligné. A cette prévision s’ajoute celle de sa composante sous-jacente qui « connaîtrait une évolution similaire, passant de 6,6% en 2022 à 5,6% en 2023 puis s’atténuerait à 2,4% en 2024 et à 2,3% en 2025 », selon le Conseil. Tenant compte cette fois-ci d’une production céréalière de 55,1 millions de quintaux au titre de la campagne précédente, le Conseil prévoit une amélioration de 5% de la valeur ajoutée agricole au titre de cette année. Selon la Banque centrale, « elle augmenterait ensuite de 5,9% en 2024 et de 2% en 2025, sous l’hypothèse de productions céréalières moyennes de 70 millions de quintaux et de la poursuite de la performance tendancielle des autres cultures ». Pour les activités non agricoles, le rythme d’accroissement de leur valeur ajoutée devrait ressortir à 2,5% cette année, à 2,7% en 2024 avant de s’accélérer à 3,7% en 2025, Tiré par la reprise prévue dans les secteurs de l’industrie et du BTP, le rythme d’accroissement de la valeur ajoutée des activités non agricoles devrait ressortir à 2,5% cette année, à 2,7% en 2024 avant de s’accélérer à 3,7% en 2025. Ainsi, « après un taux de 1,3% enregistré en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,7% cette année et s’améliorer graduellement à 3,2% en 2024 puis à 3,4% en 2025 », selon le Conseil. Sur le plan des comptes extérieurs, les échanges de biens devraient accuser une légère baisse en 2023 avant de reprendre leur hausse. En effet, après une contraction prévue de 2,6% cette année, les importations s’accroîtraient de 4,2% en 2024 et de 8,2% en 2025 ; tandis que les exportations seraient en quasi-stagnation en 2023. En parallèle, les recettes voyages poursuivraient leur amélioration avec une progression de 13,2% en 2023 à 106 milliards de dirhams, une quasi-stabilité en 2024 et une augmentation de 6,5% en 2025 à 112,4 milliards. Les transferts des MRE devraient de leur côté s’établir à 112,8 milliards de dirhams en 2023, contre 110,7 milliards en 2022, et atteindre 120 milliards en 2025 ; tandis que les recettes des IDE connaîtraient une baisse en 2023 pour avoisiner l’équivalent de 2,3% du PIB, avant de retrouver leur niveau tendanciel de 3% au cours des deux prochaines années. Ainsi, et tenant compte notamment des financements extérieurs réalisés et prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se situeraient à 360,9 milliards de dirhams à la fin de cette année et de 2024 avant d’atteindre 372,1 milliards à fin 2025. Sur les conditions monétaires, le Conseil note que les taux débiteurs ont connu une nouvelle hausse trimestrielle de 10 points de base à 5,36% au troisième trimestre 2023, cumulant ainsi une augmentation de 112 points de base depuis le début du resserrement de la politique monétaire. Le besoin de liquidité des banques continuerait de se creuser pour s’établir à 92,6 milliards de dirhams à fin 2023 et atteindre 137,7 milliards en 2025; le crédit au secteur non financier devrait connaître une sensible décélération avec un rythme revenant de 7,9% en 2022 à 2,6% en 2023, avant de s’accélérer à 4,6% en 2024 tandis que le taux de change effectif réel afficherait une hausse de 0,8% en 2023, et poursuivrait son appréciation avec des taux de 1,1% en 2024 et de 0,6% en 2025. Au niveau des finances publiques, le Conseil prévoit que « le déficit budgétaire devrait se situer, selon les projections macroéconomiques de BAM, à 4,8% du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025 ». Alain Bouithy
Maroc. Le cash connaît une forte accélération
La circulation fiduciaire a connu une accélération exceptionnelle au titre de l’année 2022, selon un rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) rendu public récemment. La hausse du volume d’argent liquide en circulation s’est accélérée « sous l’effet conjugué de l’augmentation générale des prix et de la forte hausse des transferts des MRE et des recettes touristiques », a indiqué la Banque centrale notant que le cash en circulation a dépassé les niveaux enregistrés avant 2020. Dans son Rapport annuel sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l’inclusion financière – Exercice 2022, il ressort en effet que l’encours de la monnaie fiduciaire (qui ne tient pas compte des encaisses détenues par les banques) a enregistré une hausse annuelle de 10%, après 6% enregistré en 2021. Il s’est ainsi établi, en valeur, à 372 milliards de dirhams. Selon les données publiées par l’institution publique, en volume, l’encours de la monnaie fiduciaire s’est situé à 2,5 milliards de billets et 3,1 milliards de pièces de monnaie, soit des progressions annuelles respectives de « 9% et 3% ». Dans son rapport, BAM fait également remarquer que la demande de cash s’est inscrite dans un mouvement haussier depuis le début de l’année 2022, après l’accalmie observée au titre de l’année 2021 où le rythme de progression de la masse fiduciaire est revenu à la normale. Ainsi que le montrent les statistiques livrées par l’organisme, il apparaît qu’« après l’accroissement des sorties nettes de 3,7 milliards de dirhams enregistré courant le premier trimestre de l’année, l’augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire, sous l’effet des évènements et fêtes religieuses ainsi qu’à celui des vacances scolaires, s’est élevée à 19,5 milliards de dirhams courant les deuxième et troisième trimestres de 2022 ». L’analyse des données suggère qu’elle s’est accentuée courant le dernier trimestre, a fait savoir la Banque centrale liant cette évolution à la hausse massive des transferts des MRE, aux réformes fiscales en faveur des entreprises individuelles ainsi qu’au déploiement du programme de subventions accordées par les autorités au secteur du transport routier et au secteur de tourisme, pour atteindre 11,8 milliards de dirhams. En fin de compte, BAM note que « le ratio de la circulation fiduciaire rapporté au PIB s’est établi à 27% contre 29% constatée l’année précédente». Nette amélioration du volume des billets en circulation Dans le détail, au titre de l’année écoulée, les billets de banque marocains (BBM) ont enregistré une nette amélioration en volume de 9,3% contre 5,4 % en 2021 et en valeur de 10,5% (5,7% en 2021), équivalant à 2,5 milliards de billets pour une valeur de 368 milliards de dirhams. Il est à préciser que les billets en circulation ont représenté au cours de cette même année une part de 44% en volume et 99% en valeur du total de la circulation fiduciaire. En ce qui concerne la structure en valeur des billets en circulation, le rapport fait état d’un changement en faveur des billets de 200 DH dont la part a augmenté durant l’année 2022, passant de 74% en 2021 à 75% en 2022. Selon le constat établi dans ledit rapport, « ce renforcement s’est effectué au détriment de la coupure de 100 DH, dont la contribution est revenue de 24% à 23%» durant l’année dernière. Toujours selon BAM, « l’analyse en volume des billets indique la poursuite de la tendance haussière de la part de la coupure de 200 DH dans le volume global des BBM en circulation » ; celle-ci ayant, en effet, atteint 56%, en augmentation de 1 point de pourcentage par rapport à 2021, suivie des billets de 100 DH avec une part stable à 35%. Alors que les contributions descoupures de 20 DH et 50 DH ont de leur côté atteint respectivement 3% et 6%. A noter également que, « par type de billets, 90% des billets en circulation sont de type 2012, 9% relèvent de la série d’émission de 2002 et 1% sont de type 1987 actuellement en phase de retrait de circulation ». Le volume de la monnaie métallique, l’autre liquidité en circulation, a pour sa part affiché une hausse de 3,1% au titre de la même année atteignant 3,1 milliards de pièces, et 4,1% en valeur, correspondant à 4 milliards de dirhams. Selon les données, en nombre, la structure des stocks de pièces a été marquée par un renforcement de la part de ½ DH, passant de 12% à 13% ainsi que celle de 5 DH passant de 7% à 8%. Quant aux autres parts, elles « ont respectivement stagné à 29% pour 1 DH, 4% pour 10 DH, 2% pour 2 DH, à l’exception des pièces de 20 C et 10 C dont leurs parts ont enregistré des baisses de 1 point de pourcentage chacune, passant respectivement de 16% à 15% et de 19% à 18% », a indiqué BAM. Notons enfin qu’en valeur, la structure du stock des pièces n’a pas connu de variations significatives à l’exception de la pièce de 2 DH (3% contre 4% en 2021) et que «la part de 10 DH y représente 34%, 29% pour celle de 5 DH, 22% pour 1 DH et 15% pour le reste des dénominations», a conclu la Banque. Alain Bouithy
Maroc. Les échanges interbancaires poursuivent leur tendance haussière
Les échanges interbancaires transitant par le Système interbancaire marocain de télé-compensation (SIMT) ont poursuivi leur tendance haussière au titre de l’exercice 2022, selon Bank Al-Maghrib (BAM). Après le repli enregistré en 2020, en raison du confinement national pour la lutte contre la propagation du Covid-19, les données publiées par la Banque centrale montrent que le nombre des échanges a poursuivi sa progression aussi bien en nombre qu’en montant. Ainsi, au terme de l’année écoulée 2022, il « a atteint 108,5 millions d’opérations contre 98 millions en 2021, enregistrant ainsi une augmentation de 10,7% », a indiqué l’institution publique dans son rapport annuel sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l’inclusion financière – Exercice 2022. D’après la même source, « dans le même sillage, les valeurs compensées se sont élevées à 2.181,1 milliards de dirhams au cours de l’année en référence, soit une progression de 9,9% ». Il est à noter que le nombre des échanges mensuels des instruments de paiement a oscillé entre 7,9 et 9,9 millions d’opérations et que la moyenne journalière a atteint 427.230 opérations par jour avec un pic de 796.365 opérations. Quant au temps de traitement moyen de ces opérations, Bank Al-Maghrib l’estime à 4min avec un maximum de 11min 53s pour les plus grands lots. Toujours selon l’organisme, les montants échangés au cours de la période sous revue ont suivi de leur côté la même tendance, tandis que les valeurs mensuelles minimales et maximales atteignaient respectivement 157,8 et 198,9 milliards de dirhams. Dans son rapport annuel, BAM annonce en outre que « la moyenne journalière des valeurs échangées a enregistré 8,6 milliards de dirhams avec un pic journalier de 13,3 milliards de dirhams ». Après analyse, il ressort ainsi que le total des soldes déversés dans le Système des règlements bruts du Maroc (SRBM) par le SIMT, s’est établi à 445 milliards de dirhams en 2022, ce qui correspond à un accroissement de 9,8% par rapport à son niveau en 2021. Le rapport annonce par ailleurs que le GSIMT (Groupement pour un Système interbancaire marocain de télé-compensation) a poursuivi ses travaux de mise en place du projet de virement instantané avec l’ensemble des banques de la place. Ainsi, informe-t-il, durant l’année 2022, il s’est attelé à la finalisation des tests internes des banques et à la correction des anomalies relevées. D’après la Banque centrale, « la recette interbancaire, incluant 13 banques pour la première vague, a été entamée par la suite et a porté sur la simulation d’une journée complète à partir de la préproduction afin d’examiner tout le schéma fonctionnel du virement instantané jusqu’au déversement au niveau du SRBM tout en vérifiant également le volet rapprochement comptable ». Selon les précisions de l’institution, cette recette a couvert également les tests de performance sur le délai de traitement de la banque bénéficiaire du virement instantané. A noter enfin que d’autres actions ont été menées parallèlement à ces travaux, a fait également savoir Bank Al-Maghrib. Il s’agit notamment de l’homologation de la nouvelle plateforme du virement instantané (PCVI) tant au niveau de la sécurité qu’au niveau de la performance pour valider les objectifs initialement fixés et l’élaboration d’une convention de service dédiée à l’adhésion des banques au PCVI, a précisé l’institution. Alain Bouithy
Maroc. L’activité industrielle poursuit sa progression en septembre
L’activité industrielle continue de progresser en septembre 2023 pour le cinquième mois d’affilée, selon la récente enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib (BAM). La production aurait enregistré une hausse dans toutes les branches à l’exception de l’«agroalimentaire» où elle aurait plutôt reculé, a constaté la Banque centrale notant que le Taux d’utilisation des capacités de production (TUC) se serait stabilisé à 76%. Menée du 2 au 30 octobre 2023, l’enquête de Bank Al-Maghrib fait, en outre, ressortir une hausse des ventes recouvrant une augmentation sur le marché local et une baisse des expéditions à l’étranger. D’après l’organisme public, les ventes auraient, par ailleurs, progressé dans toutes les branches hormis l’«agro-alimentaire» et la «chimie et parachimie» où elles se seraient plutôt repliées. Après analyse des éléments recueillis auprès des entreprises, BAM indique que les commandes auraient connu une progression dans toutes les branches d’activité à l’exception de l’«agroalimentaire» et de la «mécanique et métallurgie» où elles auraient reculé. En ce qui concerne les carnets de commandes, l’enquête révèle qu’ils se seraient situés à un niveau inférieur à la normale dans l’ensemble des branches à l’exception de l’«électrique et électronique» où ils se seraient établis à un niveau supérieur à la normale et de l’«agroalimentaire» avec un niveau normal. Quand bien même que les industriels anticipent une amélioration de la production et des ventes dans toutes les branches pour les trois prochains mois, force est de constater que «près d’une entreprise sur quatre déclare avoir des incertitudes quant à l’évolution future de ces indicateurs», a souligné la Banque. Dans le détail, la production de la branche «agroalimentaire» aurait accusé une baisse avec un TUC qui se serait situé à 71%, tandis que les ventes auraient connu un recul, reflétant une baisse sur le marché local et une stagnation des expéditions à l’étranger. Avec un carnet qui se serait situé à un niveau normal, les commandes se seraient, de leur côté, repliées. Il n’empêche que les chefs d’entreprise s’attendent à une hausse de la production et des ventes pour les trois prochains mois, même si 47% d’entre eux indiquent un manque de visibilité quant à l’évolution future de la production et 36% pour ce qui est des ventes. Au niveau de la branche «textile et cuir», la production et les ventes auraient enregistré une hausse dans l’ensemble des sous-branches, selon Bank Al-Maghrib, notant que le TUC se serait établi à 81%. Toujours selon l’enquête, menée auprès d’un échantillon représentatif comprenant près de 400 entreprises industrielles, par destination, les ventes auraient marqué une progression sur le marché étranger et un repli sur le marché local. Quant aux commandes, elles se seraient accrues avec un carnet de commandes qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale. D’après BAM, si les industriels s’attendent à une hausse de la production et des ventes pour les trois prochains mois, 29% d’entre eux indiquent un manque de visibilité quant à l’évolution future de la production et 39% pour ce qui est des ventes. Dans la branche «chimie et parachimie», la production aurait progressé en septembre dernier et le TUC se serait établi à 75%; tandis que les ventes auraient baissé, recouvrant un recul des expéditions à l’étranger et un accroissement des ventes locales. De leur côté, les commandes auraient progressé, avec un carnet qui se serait établi à un niveau inférieur à la normale, a poursuivi BAM ajoutant que «pour les trois mois à venir, les industriels de la branche anticipent une amélioration de l’activité». Avec un TUC qui se serait établi à 81%, la production de la branche «mécanique et métallurgie» aurait augmenté au cours du même mois, tout comme les ventes qui auraient progressé aussi bien sur le marché local qu’étranger; alors que les commandes auraient reculé et les carnets de commandes se seraient situés à un niveau inférieur à la normale. «Pour les trois prochains mois, rapporte BAM, les patrons anticipent une hausse de la production et des ventes. Cependant, 33% des industriels déclarent des incertitudes quant à l’évolution future des ventes». Quant à la production de la branche «Industrie électrique et électronique», la Banque centrale rapporte qu’elle aurait marqué une hausse en septembre et le TUC se serait situé à 76%, tout comme les ventes qui auraient progressé tant sur le marché local qu’étranger. Elle rapporte, par ailleurs, que les commandes auraient enregistré une progression et le carnet des commandes se serait situé à un niveau supérieur à la normale. Optimistes, les patrons prévoient une hausse de la production et des ventes pour les trois prochains mois, a conclu Bank Al-Maghrib. Alain Bouithy
Maroc. Ralentissement de la croissance du crédit bancaire au secteur non financier
Le rythme de progression du crédit bancaire au secteur non financier (SNF) a connu un ralentissement au titre du mois d’août 2023, selon les données publiées par Bank Al-Maghrib (BAM). Après un accroissement de 3,4% enregistré en juillet 2023, la croissance du crédit bancaire au secteur non financier s’est décélérée à 2,5% en août dernier, a en effet, indiqué la Banque centrale dans son bulletin sur les statistiques monétaires du mois d’août 2023. Selon les explications contenues dans ce document, rendu public récemment, « la décélération de la progression du crédit au secteur non financier reflète la baisse des prêts aux sociétés non financières privées de 1,4% après une hausse de 0,9%, les crédits aux sociétés non financières publiques et aux ménages ayant connu une accélération de leur progression respectivement de 34,9% à 36,3% et de 2,4% à 2,7% ». D’après la même source, par objet économique, l’évolution du concours bancaire au secteur non financier traduit l’accentuation de la baisse des facilités de trésorerie de 4,8% après 0,8%, en lien avec le repli de celles allouées aux sociétés privées à 10,6% après 5,6%. Cette évolution traduit également « l’accélération des crédits à l’équipement de 5,6% à 6,1%, avec un accroissement de ceux alloués aux sociétés publiques de 13,5% après 12,7% et un léger ralentissement de ceux alloués aux sociétés privées de 4,3% à 4,1% ». Elle reflète, en outre, « la stagnation des prêts à la consommation à 1% et des crédits immobiliers à 1,7% », souligne l’organisme public dans son bulletin. En ce qui concerne les créances en souffrance, l’institution indique que leur taux de croissance est revenu de 6,4% en juillet à 6,2% en août 2023, et leur ratio au crédit s’est établi à 8,9% après 8,8%. Constitué des prêts alloués par les banques aux sociétés non financières privées, au secteur public hors administrations publiques, aux ménages et ISBLSM, le Crédit au secteur non financier inclut les crédits immobiliers, de trésorerie, d’équipement, à la consommation, les créances en souffrance, et autres crédits, rappelle Bank Al-Maghrib notant, de même, que «Ijara Montahiya bitamlik» et «Mourabaha» sont assimilés à des opérations de crédit. Toujours selon les statistiques monétaires du mois d’août dernier, la masse monétaire (agrégat de monnaie M3) a, de son côté, marqué une décélération de sa croissance en glissement annuel. D’après BAM, l’agrégat de monnaie M3 est revenu à 6,7% à fin août après s’être élevé à 7,1% en juillet dernier, en raison principalement du ralentissement de la progression du crédit bancaire au secteur non financier qui est passé de 3,4% à 2,5%, comme évoqué plus haut. Il ressort, par ailleurs que « les avoirs officiels de réserve ont connu une quasi-stagnation de leur croissance à 6,2%, tandis que les créances nettes sur l’Administration Centrale ont enregistré une hausse de 8,3% après 3,2% », selon les données de BAM. Dans son bulletin, la Banque centrale indique que la décélération du rythme de progression annuelle de l’agrégat M3 reflète principalement l’accentuation de la baisse des comptes à terme de 5,2% à 7,8% et la décélération de la croissance des détentions des agents économiques en titres d’OPCVM monétaires de 26,3% à 16,9%. Ce ralentissement reflète aussi « l’accroissement de la croissance de la circulation fiduciaire de 11,6% après 11,2% et des dépôts à vue auprès des banques de 8,6% après 8,3% », explique-t-on de même source. Il est à noter que, par secteur institutionnel, l’évolution des actifs monétaires hormis la monnaie fiduciaire traduit une décélération de la progression de ceux des ménages à 5,9% après 6,4%, reflétant le ralentissement de la croissance de leurs dépôts à vue et comptes d’épargne, ainsi que l’accentuation de la baisse de leurs comptes à terme. Selon BAM, elle traduit en outre « une stagnation de la progression des actifs monétaires des sociétés non financières privées à 8,5%, reflétant l’accélération de la croissance de leurs dépôts à vue et la baisse de leurs comptes à terme après une hausse en juillet». Alain Bouithy
Maroc. Misant sur un minimum vital, le nouveau gouvernement ne se mouille pas trop
Plus d’un an et demi après le début de la pandémie, le Maroc se remet progressivement mais sûrement de la crise liée au Covid-19 qui a ébranlé plusieurs pans de son économie. « En dépit des effets inédits générés par la crise et le repli de l’économie mondiale, l’économie nationale connaît une embellie significative », a récemment déclaré Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de son adresse au Parlement. « Grâce aux mesures adoptées sous Notre impulsion, il est attendu qu’en 2021, le Maroc, si Dieu le veut, réalise un taux de croissance supérieur à 5,5%, ce qui constitue une performance inégalée depuis des années et compte parmi les plus élevées à l’échelle régionale et continentale », a prédit le Souverain qui s’exprimait ainsi à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la première année législative de la 11ème législature. Comme l’attestent les estimations diffusées au fil des mois par les institutions économiques nationales et internationales, qui se sont livrées à l’exercice de la prévision de croissance, les rythmes de la reprise laissent à présent présager de belles perspectives pour l’année 2021. En effet, quand bien même la vigueur de la reprise semble varier sensiblement d’une institution à l’autre, les pronostics produits par le Centre marocain de conjoncture (CMC), Bank Al-Maghrib (BAM), le Haut-commissariat au plan (HCP), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale sont jusqu’alors tous optimistes. Dans son nouveau rapport annuel n° 53, intitulé « 2022 : Relance en perspective », le Centre marocain de conjoncture table sur un taux de croissance de 7,1% pour cette année. Cette estimation délibérément élevée s’appuie sur l’amélioration des conditions sanitaires constatée au milieu du premier semestre après le soubresaut pandémique enregistré en début d’année, la cadence soutenue du déroulement de la campagne de vaccination et l’acheminement vers une immunité collective, selon l’observateur privé. Les prévisions découlent aussi de « l’engouement des opérateurs pour la reprise de l’activité, l’excellente campagne agricole et la forte croissance qui se profile pour l’économie mondiale », ajoute le CMC dans son rapport qui présente, par ailleurs, le bilan économique et social relatif à l’année 2020 tout en faisant état des prévisions et cadrage des années 2021 et 2022. Si les grosses vagues de craintes et d’incertitudes engendrées par le coronavirus devraient s’aplanir en 2022, avec notamment l’avancée des mesures prophylactiques, le Centre prévient cependant que le climat de confiance ne se serait pas pour autant entièrement rétabli. « Le doute et la peur d’un retour de manivelle devraient persister dans les esprits des opérateurs économiques », a-t-il fait savoir. Dans ce contexte, le CMC annonce qu’elle abaisse légèrement sa prévision de croissance pour l’année prochaine à 4,1%. Après actualisation de ses dernières estimations, Bank al-Maghrib prévoit pour sa part que « le PIB en termes réels terminerait l’année avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier ». « Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6% de celle non agricole », a expliqué la Banque centrale à l’issue de la troisième réunion trimestrielle qui s’est tenue le mercredi 13 octobre dernier. A noter qu’en 2022, BAM pense que la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant un repli de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6% de celle des activités non agricoles. De son côté, le FMI a également relevé ses prévisions de croissance pour le Maroc en 2021. L’institution de Bretton Woods anticipe désormais une progression de 5,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,5% auparavant. Quant à la Banque mondiale, il ressort de ses projections qu’elle s’attend maintenant à un taux de croissance de 5,3% pour cette année. Après avoir progressé de 15,2% au deuxième trimestre 2021 et s’être raffermie de 5,9% au troisième trimestre, la croissance économique se situerait à 4,3% au quatrième trimestre 2021, au lieu d’une baisse de 5,1% au même trimestre de l’année précédente. C’est ce qu’a indiqué le HCP dans sa note sur la situation économique nationale rendue publique en début de mois, précisant que ce raffermissement tient compte d’une hausse de 18,5% de la valeur ajoutée agricole et de 2,5% de celle des activités hors agriculture. Soulignons que le nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch a pour sa part situé le rythme de la croissance économique à une moyenne de 4% durant les cinq prochaines années. Ce chiffre paraît bien éloigné de ceux avancés récemment par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) qui, dans sa note de conjoncture du mois de septembre (N°295), prédisait que l’économie nationale devrait clôturer l’année 2021 avec une croissance du PIB, en volume, entre 5,5% et 5,8%. A en croire ce département relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, « cette évolution globale devrait quasiment combler l’écart de la production apparu en 2020 et contribuer à redresser progressivement les principaux agrégats macro-économiques ». Quoique nous réserve l’avenir, on ne peut qu’espérer que l’activité économique continue de se renforcer, comme le suggèrent les indicateurs conventionnels et à haute fréquence auxquels la DEPF fait allusion dans sa note de conjoncture. Des indicateurs qui «portent à l’optimisme et à l’espoir, renforçant la confiance des citoyens et des ménages et stimulant l’esprit d’initiative chez les opérateurs économiques et les investisseurs », comme l’a relevé SM. le Roi Mohammed VI dans son discours au Parlement. Alain Bouithy
BAM table sur une contraction plus prononcée de l’économie nationale en 2020 (Maroc)
Les prévisions pessimistes se succèdent au fil des mois, depuis l’avènement en mars dernier de la pandémie de Covid19 dont les effets ont fortement impacté certains secteurs de l’économie nationale. Après le Haut-commissariat au plan (HCP), qui prévoyait en juillet dernier une décroissance de 5,8% pour cette année et les perspectives alarmantes du Centre marocain de conjoncture (CMC) tablant sur une récession de 6,2%, Bank AlMaghrib annonce, à son tour, une récession bien plus sévère. En effet, selon le scénario de base retenu par la Banque centrale, l’économie nationale devrait connaître une contraction de 6,3% au lieu de 5,2% prévu en juin dernier avec des reculs de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,3% de celle des secteurs non agricoles. «La prévision annoncée en juin a été ajustée à la baisse au regard du redémarrage plus lent que prévu de l’activité, de la mise en place de certaines restrictions locales ou sectorielles suite à la recrudescence des infections, ainsi que de la poursuite de la fermeture quasi-totale des frontières pour les voyageurs», a expliqué le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Mais en dépit de prévisions pessimistes, l’économie marocaine devrait retrouver une meilleure santé en 2021. Ainsi, «le PIB rebondirait de 4,7%, porté par une hausse de 12,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux, et par une amélioration de 3,7% de celle non agricole», a-t-il indiqué à l’issue de la troisième réunion trimestrielle de l’année du Conseil de Bank Al-Maghrib. Le wali de BAM a toutefois prévenu que «ces perspectives qui restent entourées d’un niveau exceptionnellement élevé d’incertitudes liées notamment à l’évolution de la pandémie, à l’ampleur de ses retombées ainsi qu’au rythme de la reprise, vont devoir être régulièrement actualisées ».Mais avant cela, Abdellatif Jouahri s’est exprimé sur la décision de BAM de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%, après avoir considéré que «les conditions de financement de l’économie restent adéquates». Pour en arriver à cette décision, le Conseil a analysé lors de sa réunion les développements de la conjoncture économique et sociale et les projections macroéconomiques à moyen terme de la Banque en précisant que ces dernières ont été ajustées par rapport à l’édition de juin à la lumière des données disponibles, de l’évolution de la situation sanitaire et de la réponse des autorités. Il s’est enquis par la suite de la transmission des décisions de politique monétaire prises depuis le début de la pandémie pour soutenir le financement de l’économie, atténuer l’impact de la crise et favoriser la relance, ainsi que du bilan des différentes mesures adoptées par le Comité de veille économique, a relevé BAM dans un communiqué. Pour l’ensemble de l’année, les prévisions de BAM sur le plan des comptes extérieurs indiquent que «les exportations devraient baisser de 16,6% avant d’augmenter de 22,4% en 2021, portées en particulier par la progression prévue des expéditions du secteur automobile» ajoutant, en parallèle, que les importations de biens se contracteraient de 17,4% avant de s’accroître de 17% en 2021. De leur côté, «les recettes de voyage ressortiraient en forte diminution, passant de 78,8 milliards de dirhams en 2019 à 23,9 milliards en 2020 et rebondiraient à 49,1 milliards en 2021», selon la Banque centrale relevant que les transferts des MRE bien que plus résilients à la crise, accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards en 2021. Si l’on tient compte des rentrées de dons à hauteur de 7,2 milliards de dirhams en 2020 et de 2,6 milliards en 2021, «le déficit du compte courant devrait se creuser à 6% du PIB en 2020, au lieu de 10,3% prévu au mois de juin, et s’alléger à 5,2% du PIB en 2021», a prévenu Bank Al-Maghrib. A noter que les entrées d’IDE reculeraient à l’équivalent de 1,5% du PIB cette année, contre 2,9% du PIB en 2019, avant de revenir en 2021 au niveau moyen observé avant la crise. Et que « l’encours des avoirs officiels de réserve avoisinerait 294,7 milliards de dirhams à fin 2020 et 289 milliards à fin 2021, soit une couverture autour de 6 mois et 20 jours d’importations de biens et services ». Autres prévisions, celles de l’encours du crédit bancaire au secteur non financier qui devrait enregistrer une progression autour de 4% en 2020 et en 2021, alors que le repli des taux débiteurs devrait se poursuivre « au regard de la réduction de 50 points de base du taux directeur opérée en juin et de la mise en place de dispositifs de garantie pour le financement de la relance à des conditions indexées sur ce taux », a expliqué BAM. Après une appréciation de 1,1% en 2019, le taux de change effectif réel devrait se déprécier de 0,8% en 2020 et de 2% en 2021, résultat d’une dépréciation en termes nominaux ainsi que d’un niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux. Sur le plan des finances publiques, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’aggraver de 4,1% du PIB en 2019 à 7,9% cette année, avant de s’atténuer à 5,1% en 2021. Tandis que la dette du Trésor augmenterait de 65% du PIB en 2019 à 76,1% en 2020 et se situerait à 75,9% en 2021. Alain Bouithy
Récession. BAM abaisse son taux directeur à un niveau historique (Maroc)
En dépit des efforts fournis par les autorités pour atténuer les effets de la pandémie du Covid-19, l’évolution de la conjoncture économique et sociale n’est guère de bon augure. De plus, malgré la reprise attendue en 2021, l’économie marocaine devrait enregistrer cette année sa plus forte contraction en plus de deux décennies, a annoncé Bank Al-Maghrib. « Les projections macroéconomiques de la Banque restent entourées d’un degré exceptionnellement élevé d’incertitude et font clairement ressortir une forte contraction de l’économie nationale qui pâtirait de l’effet conjugué de la sécheresse et des restrictions pour limiter la propagation du Covid-19 », a expliqué la Banque centrale. Ainsi, l’économie nationale « accuserait une contraction de 5,2% en 2020, la plus forte depuis 1996 », a-t-elle souligné au terme de la deuxième réunion trimestrielle de l’année du Conseil de la Banque tenue mardi 16 juin à Rabat. A quelques nuances près, ces projections confirment les prévisions du Haut-commissariat au plan (HCP) et du Centre marocain de conjoncture (CMC) dont nous avons fait écho dans nos précédentes éditions. En effet, dans ses prévisions (révisées) de la croissance économique nationale pour le premier et le deuxième trimestres 2020, le HCP évoquait en avril dernier des signes d’une récession qui se confirme au fil des mois. L’institution publique avait alors prévenu que la baisse de la croissance économique nationale serait plus prononcée que prévu au deuxième trimestre 2020. Dans le cadre de ses travaux, ses analystes avaient ainsi prévenu que « l’économie nationale serait amputée de 8,9 points au deuxième trimestre 2020, par rapport à son évolution d’avant crise Covid-19, au lieu de -3,8 points prévus au 7 avril ». Analysant l’ampleur des effets du Covid-19 sur l’économie nationale, le CMC s’était aussi intéressé à la récession, annonçant un affaiblissement du PIB de -3,2% dans sa publication mensuelle « Maroc Conjoncture » (n°324) de mai 2020. « La configuration des prévisions sectorielles retenues pour le scénario de référence a permis de dégager un taux de croissance négatif conjecturable du Produit intérieur brut à prix constants de l’ordre de -3,2% pour l’exercice 2020 », avait relevé le Centre dans ce numéro spécial. « Cette contre-performance économique devrait découler du retrait de l’ensemble des secteurs sous les effets multiples déclenchés par la maladie du Covid-19 de la psychose et de la perte de confiance en passant par les restrictions des déplacements et le confinement pour arriver au stade de l’état d’urgence sanitaire », avait expliqué l’Observatoire privé. Dans sa dernière édition semestrielle des perspectives économiques mondiales, et plus précisément sur le volet consacré à l’activité économique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), la Banque mondiale tablait, de son côté, sur une récession de 4% de l’économie marocaine. A noter que la valeur ajoutée agricole, telle qu’elle ressort des projections de Bank Al-Maghrib devrait connaître « un recul de 4,6%, avec une récolte céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 30 millions de quintaux, et celle des activités non agricoles diminuerait de 5,3% », a fait savoir BAM. Au regard de l’évolution de la situation économique du pays, et après la baisse de 25 points de base en mars dernier, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de procéder à une deuxième réduction du taux directeur de 50 points de base, le ramenant à 1,5%. En plus de cette décision historique, la Banque a choisi de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques. L’autre décision prise par BAM concerne la mise en place des dispositions spécifiques en vue de fournir un appui au refinancement des banques participatives et aux associations de microcrédit. A en croire la Banque centrale, « ces décisions, conjuguées aux différentes mesures d’assouplissement déjà mises en œuvre, notamment l’élargissement du collatéral éligible à ses opérations de refinancement, le renforcement de ses programmes non conventionnels, ainsi que l’allègement temporaire des règles prudentielles, devraient contribuer, avec celles prises par le Comité de veille économique, à atténuer l’impact de la pandémie et à soutenir la relance de l’économie et de l’emploi ». Bank Al-Maghrib, qui a affiné le cadre de ses opérations de refinancement pour favoriser davantage les banques qui déploient le plus d’efforts dans ce sens, a, par ailleurs, assuré qu’« elle veillera, plus que par le passé, à la transmission de ses décisions à l’économie réelle et fera le point régulièrement à ce sujet avec le plus haut management du système bancaire ». Soulignons qu’en dépit du contexte difficile, la sinistre réalité qui prévaut au Maroc laisse tout de même une place à l’optimisme. En effet, la croissance marquerait un rebond en 2021 de « 4,2%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 12,4%, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 75 millions de quintaux, et une amélioration du rythme des activités non agricoles à 3,1% », a relevé BAM. La vigilance doit tout de même rester de mise au regard de l’évolution rapide et incertaine de la situation, a estimé la Banque soulignant que « ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes, avec une balance des risques orientée à la baisse ». Aussi, Bank Al-Maghrib a prévenu que la récession serait beaucoup plus profonde dans le cas « d’une reprise plus lente de l’activité ou de la persistance de la faiblesse de la demande étrangère et des perturbations des chaînes d’approvisionnement ». Dans un communiqué rendu public au terme de sa deuxième session trimestrielle de l’année, BAM a relevé qu’après s’être établie à 1,4% en moyenne au premier trimestre 2020, l’inflation est revenue à 0,9% en avril en lien essentiellement avec le repli des prix des carburants et lubrifiants. Selon ses prévisions, « à moyen terme, et dans un contexte de faibles pressions inflationnistes émanant de la demande et des cours bas des matières premières, elle se maintiendrait à un niveau modéré autour de 1% aussi bien en 2020 qu’en 2021 ». Se basant sur les dernières données de l’enquête nationale sur l’emploi collectées par le HCP entre le 1er janvier et le 20 mars (qui n’intègrent pas l’effet