Congo Brazzaville. Le financement de la Camu en question

Congo Brazzaville. Le financement de la Camu en question

Sur le papier l’autonomie financière de la Camu est garantie par les cotisations des employeurs des secteurs public (environ 60.000) et privé (environ 350.000), cotisations des bénéficiaires de pensions de retraite, subventions issues de la taxe spécifique, etc. De manière pratique l’équilibre financier de la Camu pourrait se heurter au versement régulier des cotisations de l’Etat en sa qualité d’employeur. Les cas des Cnss, CRF et Averda parlent d’eux-mêmes. À y regarder de près, le mode de financement de la Camu est une copie certifiée conforme de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Caisse de Retraite des Fonctionnaires (CRF) voire de la taxe de prélèvement sur les salaires des agents de l’Etat pour financer Averda, la société privée chargée du ramassage des ordures ménagères. En ce qui concerne la Cnss et la CRF, force est de constater que les deux caisses sont en déséquilibre financier chronique. Et pour cause, le gouvernement congolais ne verse pas de manière régulière ses cotisations. Il en est de même de la société Averda dont les factures ne sont plus payées à date échue alors que des prélèvements, d’un montant de 2000 fcfa, sont mensuellement opérés sur les salaires des agents publics. L’Etat congolais soignera t-il sa signature pour faire fonctionner de manière optimale la Camu ? Rien n’est moins sûr. Une autre interrogation, que deviendra la fameuse « clause de stabilité fiscale » accordée à des sociétés qui bénéficient de la convention d’établissement ? Certaines sociétés qui bénéficient de cette clause font des simulations de calcul sur leur ratio de rentabilité, notamment au moment de s’engager pour investir au Congo. Comme la contribution, de l’ordre de 4, 55% de la masse salariale, n’est pas prévue dans cette convention, la principale inquiétude est de voir ces sociétés rejeter la Camu. Le contraire pourrait écorner l’image du Congo en matière de climat des affaires, au point de rendre la destination Congo moins attractive. Par A.Ndongo Journaliste économique et financier.

Appui financier de l’OPEC FUND à l’étude d’avant-projet du gazoduc Nigeria-Maroc

Appui financier de l’OPEC FUND à l’étude d’avant-projet du gazoduc Nigeria-Maroc

Le projet de gazoduc reliant la République fédérale du Nigeria et le Royaume du Maroc suit son cours et accumule de bonnes nouvelles. La dernière en date concerne la signature de la documentation juridique relative au financement d’une partie de la deuxième phase des études d’avant-projet détaillées dudit projet. Ainsi que l’a annoncé le ministère de l’Economie et des Finances, le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OPEC FUND) a accordé un financement d’un montant de 14,3 millions de dollars à l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) au titre de sa contribution au financement de la deuxième phase de l’étude d’avant-projet détaillée (FEED – Front-End engineering design ». Selon un communiqué du ministère de l’Economie et des Finances, la documentation juridique relative audit financement a été signée par la ministre de l’Economie et des Finances (Nadia Fettah), par échange de correspondance, avec le directeur général de l’OPEC FUND (Abdulhamid Alkhalifa) et la directrice générale de l’ONHYM (Amina Benkhadra). Cofinancée avec la Banque islamique de développement (BID), l’étude « consiste à élaborer la documentation pour l’exécution du projet du gazoduc Nigeria-Maroc et à finaliser les analyses techniques, financières et juridiques y afférentes », a indiqué le ministère de l’Economie et des Finances dans un communiqué rendu public vendredi 29 avril dernier saluant un modèle de coopération Sud-Sud. « A travers son appui à ce projet, l’OPEC FUND renforce, par là même, les relations de coopération financière avec le Maroc et contribue à la dynamique économique et sociale du Royaume », a-t-on souligné de même source. Initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Buhari, le projet stratégique du gazoduc Nigeria-Maroc a l’ambition d’être un catalyseur du développement économique de la région Nord-Ouest de l’Afrique, rappelle le Département de l’économie. « Il porte une forte volonté d’intégration et d’amélioration de la compétitivité et du développement économique et social de la région », relève-t-il sur son site Internet. Cela devrait se ressentir à travers notamment l’accélération de l’électrification et du développement de l’autonomie énergétique de la région ; le soutien au développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Le gazoduc Nigeria-Maroc devrait aussi contribuer à la dynamisation de l’économie régionale par le développement de filières créatrices d’emplois  ainsi qu’à la réduction du «torchage» du gaz et l’utilisation d’une énergie fiable et durable, assure-t-on. Pour rappel, la signature de cet accord intervient quelques jours seulement après l’annonce du bureau d’études et de conseil australien WorleyParsons indiquant qu’il a obtenu un contrat pour la fourniture des principaux services de conception technique initiale (FEED Phase II) pour le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP). « La réalisation de ce projet nécessite une expertise du monde entier. L’ensemble des services FEED sera géré par Intecsea BV, notre entreprise de conseil en ingénierie offshore à La Haye, aux Pays-Bas. Cela comprend l’élaboration du cadre de mise en œuvre du projet et la supervision de l’étude technique », selon les explications de la société. Dans un communiqué publié sur son site Internet, le bureau d’études a précisé que « le périmètre FEED onshore, l’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) et les études d’acquisition de terres (LAS) seront réalisés par notre équipe à Londres, au Royaume-Uni ». Il a en outre ajouté que « le projet sera également soutenu par notre réseau de bureaux en Afrique et notre équipe mondiale de livraison intégrée à Hyderabad, en Inde. Alain Bouithy

Appui financier de la Banque mondiale à l’éducation préscolaire au Maroc

Appui financier de la Banque mondiale à l’éducation préscolaire au Maroc

Le Maroc et la Banque mondiale ont signé, jeudi 11 à Rabat, un accord de prêt relatif au programme « Appui au secteur de l’éducation » dans le cadre du partenariat stratégique 2019-2024 entre le Royaume et l’institution financière internationale. Programme qui permettra de mobiliser 500 millions de dollars. L’accord de prêt a été signé par Mohamed Benchaaboun, ministre de l’Economie et des Finances, et Marie Françoise Marie-Nelly, directrice du département Maghreb et Malte, Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale. La cérémonie de signature dudit accord s’est déroulée en présence de Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance. « Ce programme vise l’établissement d’un environnement favorable à la prestation de services d’éducation préscolaire de qualité, l’amélioration des pratiques d’enseignement dans l’éducation de base », a souligné le ministère de l’Economie et des Finances. Il vise également « le renforcement des capacités de gestion ainsi que la responsabilisation le long de la chaîne de prestataire de services éducatifs », peut-on lire dans un communiqué de ce département. Il est à noter que la Banque mondiale n’est pas à sa première action en faveur de l’éducation au Maroc. Comme l’a rappelé Mohamed Benchaaboun, l’institution de Bretton Woods a soutenu le secteur de l’éducation au Maroc par le biais d’une série de projets d’investissement et de prêts de politique de développement, a-t-il relevé, soulignant à cet égard que le nouveau Programme pour les résultats (PPR) appuiera le Maroc dans la mise en œuvre de la Vision stratégique nationale de l’éducation (2015-2013). Soulignant les acquis réalisés par l’école publique, ce dernier a estimé qu’il y a lieu de les capitaliser et de les faire évoluer. M. Benchaaboun fait allusion, en particulier, aux progrès réalisés dans la généralisation de la scolarisation et à la mise en place de structures institutionnelles d’une gouvernance décentralisée, avec le développement des académies régionales. La représentante de la Banque mondiale a, pour sa part, affirmé que la Banque mondiale a reconnu la nécessité d’un engagement fort pour l’éducation qu’elle a qualifié de « miracle éducatif », précisant que cet engagement marque désormais le partenariat Maroc–Banque mondiale pour les 10 prochaines années. Saisissant cette occasion, elle a, en outre, souligné la nouvelle approche intégrée des partenaires ainsi que le leadership collaboratif entre les différents acteurs du système éducatif marocain, estimant que le changement de paradigme auquel il aspire implique une approche de mise en œuvre renouvelée, focalisée sur les résultats, la flexibilité et l’agilité. Dans ce cadre, Marie Françoise Marie-Nelly a précisé que ledit programme ambitionne d’accompagner cette transformation souhaitée afin de mettre le système éducatif sur une trajectoire ascendante et durable, note le communiqué. S’articulant autour de trois composantes, le programme « Appui au secteur de l’éducation » vise dans un premier temps à établir un environnement favorable à la prestation de services d’éducation préscolaire de qualité. Le travail consiste à mettre en place un programme de formation pour les éducateurs du cycle préscolaire, déployer un système de formation qualifiante au profit de 20.000 éducateurs et éducatrices du cycle préscolaire et mettre en œuvre des outils permettant de mesurer la qualité de l’environnement d’apprentissage au préscolaire. Dans sa deuxième composante, le programme insiste sur l’amélioration des pratiques d’enseignement dans l’éducation de base, en soutenant notamment l’amélioration des modèles de sélection, de recrutement, d’insertion et de déploiement des enseignants. Soutien qui vise aussi la consolidation d’un modèle de formation cohérente, coordonnée et globale et la mise en place des cours de formation en ligne et une plateforme technologique pour le partage du savoir. Quant à la troisième composante, elle vise le renforcement des capacités de gestion et responsabiliser le long de la chaîne de prestation les services éducatifs. Il est notamment question de renforcer le mode de gestion au niveau des établissements scolaires qui vise la numérisation des données recueillies au niveau des écoles dans le système d’information et de gestion de l’éducation (MASSAR), mettre en place un mécanisme d’évaluation et d’appréciation pour la réalisation de projets scolaires comprenant des lignes directrices, des règles pour le suivi et le feedback et créer un système d’évaluation aux niveaux provincial et régional. Alain Bouithy

Appui financier de la BAD à l’amélioration de l’accès à l’emploi au Maroc

Appui financier de la BAD à l’amélioration de l’accès à l’emploi au Maroc

La Banque africaine de développement (BAD) accorde un prêt de 96,6 millions de dollars au Maroc destiné à contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population à travers un accès inclusif à l’emploi et au développement des compétences. A travers cet accord, qui a été paraphé par le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun, et la représentante résidente de la BAD au Maroc, Leila Farah Mokaddem, l’institution financière panafricaine entend financer un programme triennal axé sur les résultats pour l’amélioration de l’accès à l’emploi. Signé mardi 12 à Rabat, en présence du ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Yatim, le nouvel accord vient en appui aux stratégies nationales de l’emploi et de la formation professionnelle ainsi qu’au plan national de promotion de l’emploi, rapporte la MAP rappelant qu’il avait été approuvé le 13 décembre 2018, par le Conseil d’administration de la BAD. A noter que ce programme pour lequel il est destiné s’étend sur la période 2019-2021. Il a pour objectifs de faciliter l’accès à l’emploi des jeunes et des femmes et à améliorer la qualité de l’emploi dans les régions. Comme l’a souligné Mohamed Benchaaboun, l’accord signé entre le Maroc et cette institution financière panafricaine vise essentiellement la création d’environ 100.000 emplois par an. Par ailleurs, outre l’accompagnement de 111.000 bénéficiaires de la formation qualifiante (dont 50% de filles) et l’augmentation de 40% de la part des stagiaires de la formation professionnelle placés en milieu professionnel en alternance et en apprentissage, cet accord porte pour la première fois sur des objectifs quantifiés permettant de tracer des résultats à même de promouvoir l’employabilité des jeunes et des femmes au Maroc, souligne la même source. Le programme, qui se base sur l’utilisation d’un instrument de financement axé sur les résultats et la performance, est une première dans un pays à revenu intermédiaire, a indiqué, pour sa part, la représentante résidente de la BAD au Maroc. Pour la représentante de la BAD au Maroc, il témoigne du niveau de la confiance et de l’assurance de la BAD quant à l’utilisation de ses fonds dans le cadre de cet accord, a-t-elle poursuivi, affirmant que le Royaume est « un partenaire de long terme » de la Banque africaine et le premier client de l’institution financière avec un portefeuille d’environ 3 milliards d’euros. Le niveau et la qualité des relations de coopération entre le Maroc et la BAD ont également été mis en avant par le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle. Ce dernier s’est notamment félicité de l’intérêt porté par la Banque africaine de développement pour le financement de projets structurants au Maroc notamment dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle qui revêt un intérêt primordial, a noté la MAP. A propos du programme triennal, il est à noter qu’il prévoit aussi de réhabiliter et d’équiper un centre de formation professionnelle en entrepreneuriat à Casablanca, de mettre en place un Institut national de formation des formateurs de la formation professionnelle à Tamesna, ainsi que 10 centres de formation placés dans le cadre d’un partenariat public-privé avec le fonds Charaka, souligne la même source. Et d’ajouter qu’une avance de 25% du montant du prêt sera décaissée dès l’entrée en vigueur dudit prêt, tandis que les demandes de décaissement ultérieures seront transmises à la BAD au fur et à mesure de la satisfaction des indicateurs liés au décaissement. Alain Bouithy