Interview. Rossen Yaourt enfin de retour au Congo avec un single très inspiré, « A86 » 

1
1451
La star congolaise Rossen Yaourt

COME-BACK. Cofondateur et actuel leader du groupe Génération Universal, Rossen Yaourt est considéré comme une des plus belles voix de la rumba congolaise. Actuellement au bercail, après un long séjour à l’étranger, précisément en Côte d’Ivoire, l’ancien sociétaire du groupe Extra Musica Zangul et cofondateur d’Universal Zangul s’est prêté à nos questions à l’occasion de la sortie de son single « A86 », tiré de son prochain album « Double face ».

PAGESAFRIK.COM : Vous venez de sortir un nouveau single, « A86 ». Mais avant d’en parler, cela fait un bon moment qu’on ne vous a plus revu sur scène au Congo. Quelles sont les raisons de cette longue absence ?

Rossen Yaourt : Ça fait effectivement un bon moment que je ne suis pas monté sur scène au Congo. Mais il y a une bonne raison à cela : j’étais en Côte d’Ivoire suite à un contrat de production phonographique signé avec une maison de la place (Showbiz Muziki). Compte tenu du fait qu’il prévoyait que je fasse quelques tournées en terre ivoirienne, j’ai donc dû m’installer dans le pays.

Vous avez également quasiment disparu du marché du disque. Etait-ce pour les mêmes raisons ?

Pas du tout. Les artistes sortent de moins en moins d’albums faute de producteurs qui se font rares de nos jours. En ce qui me concerne, je dois reconnaître que j’ai eu la chance de travailler avec un grand producteur d’Afrique qui avait jeté son dévolu sur moi. Malheureusement, l’album dont faisait l’objet notre contrat n’a pu voir le jour suite à une baisse de chiffre d’affaires de la maison de production. Elle a du suspendre ses activités après la sortie de deux disques d’artistes ivoiriens, prévue juste avant le mien.

Cela étant, la maison avait tout de même pu lancer un single, notamment un générique tiré de l’album « Tout le monde en enfer sauf… ? ». C’est d’ailleurs ce générique qui m’a permis de faire des grands plateaux télé et radio à Abidjan et des tournées dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire jusqu’à ce que je prenne la décision de m’installer dans ce pays.

Le nouveau single de la star congolaise

« A86 » est sur toutes les plateformes de musique. Quelle est la particularité de ce single ?

Avant de répondre à cette question, je tiens à préciser que le contrat qui me liait à la maison de production Showbiz est arrivé à son terme et que nous sommes restés en bon terme. D’où la sortie d’un nouvel album intitulé « Double face » produit par la maison « Defranco » sise à Paris.

De ce projet, nous avons pensé lancer single par single progressivement question de permettre aux mélomanes et fans de consommer minutieusement chacun des morceaux en son temps. D’où le 1er single lancé est « A86 ».

Pourquoi l’avoir intitulé ainsi ? Serait-ce un code pour accéder à un univers que seul vous connaissez ?

A86 n’est autre qu’une autoroute en France. J’ai simplement voulu créer une liaison d’amour en explicitant un fait qui se serait déroulé dans le tunnel traversant cette voie.

La scène artistique connaît ce dernier temps une effervescence et voit émerger plusieurs rivalités entre plusieurs groupes et leaders. Où souhaitez-vous vous situer, maintenant que vous avez décidé de rentrer au bercail ?

L’artiste Rossen Yaourt, le seul Yaourt de la musique congolaise, a existé bien avant l’émergence de nombreux artistes et groupes sur la scène musicale congolaise. Quand bien même je me suis absenté pendant un bon moment du marché du disque, je reste ancré dans la tête des mélomanes et cela je l’expérimente chaque jour depuis mon retour au bercail.  Ce qui, évidement, me réjouit et me réconforte. Je pourrais même dire que cela me pousse, avec plus de détermination, à ne jamais reculer.

Vous êtes considéré comme une des plus belles voix de la rumba Congolaise. Une musique qui a été élevée au rang de patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

La reconnaissance de la Rumba congolaise par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité est une grande victoire pour notre culture, pour les artistes rumbistes (qui excellent dans la Rumba) et le pays tout entier.

C’est dire qu’il est temps que nos gouvernants prennent conscience de la Valeur que représente notre musique à l’échelle mondiale et que cela soit suivie des faits. Que l’on songe à créer des salles de spectacles, un centre culturel national, organiser des séminaires d’échange entre sachant, opérateurs culturels et artistes.

Il est aussi important de penser à former les artistes afin qu’ils aient des armes nécessaires pour se défense professionnellement et donc mieux mener leurs activités en toute connaissance de cause.

Cependant, tout cela ne sera possible que si l’Etat s’implique comme il se doit par son ministère de tutelle. Sinon, ce sacre ne sera que l’ombre de lui-même, nous le désacraliserons tout en sachant qu’il pourrait qu’il soit retiré un jour… J’ai bien peur que cela arrive, hélas!

Un mot aux mélomanes et à tous ceux qui attendaient de pied ferme votre retour ?

J’aimerais tout d’abord remercier tous les mélomanes, amoureux de la bonne musique, et dire tout particulièrement à tous mes fans que je tiens beaucoup à eux, je les aime tous et qu’ils sachent que je ne les décevrais jamais.

En attendant la sortie de l’album « Double face », je vous invite tous à massivement télécharger votre premier single « A86 » qui est déjà disponible sur toutes les plateformes de téléchargement légal, notamment sur YouTube et ITunes.

Enfin, aux producteurs et organisateurs de spectacles, j’aimerais leur dire que je suis disponible et ouvert à tout événement musical. Merci à vous Pagesafrik/StarduCongo

Propos recueillis par Martin Kam

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici