Maroc. Un vibrant hommage posthume à l’artiste Omar Afous

Maroc. Un vibrant hommage posthume à l’artiste Omar Afous

Le vernissage de l’exposition collective «La lumière de l’obscurité», rendant hommage à Omar Afous, artiste plasticien marocain  disparu, a eu lieu récemment  à Casablanca. Organisée par l’Association Atelier Athar Art avec le soutien du Ministère de  la Culture, de la Jeunesse et de la Communication (Secteur de la Culture),  en coordination avec l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca (ESBAC) et en partenariat avec le Conseil Communal de Casablanca, cette manifestation culturelle vise à mettre en avant l’héritage artistique exceptionnel d’Omar Afous. L’exposition permet ainsi aux visiteurs de redécouvrir les œuvres de l’artiste et d’explorer son univers dans toute sa diversité chromatique. Mustapha Ghazlani, président de l’association Atelier Athar Art, souligne que cet hommage est non seulement une reconnaissance du talent d’Omar Afous mais aussi un acte éducatif pour les jeunes talents marocains. « Dans notre Association, nous considérons que le moment de rendre hommage à un artiste est un moment où l’on se place devant le miroir et se voit en le regardant, pour que célébrer l’autre devienne avant et après tout une célébration de soi, et pourquoi pas quand il s’agit de la présence de l’artiste. D’où la célébration du regretté artiste marocain Omar Afous», explique-t-il. Pour Said Guihia, directeur de l’ESBAC, participer à cette exposition est un honneur car elle rend hommage non seulement à un grand artiste mais également à un enseignant qui a formé plusieurs générations d’artistes présents sur la scène culturelle marocaine aujourd’hui. C’est une manière aussi d’exprimer «notre gratitude et notre reconnaissance pour les louables services rendus par le regretté artiste plasticien et enseignant Omar Afous sur la scène créative aux niveaux régional et national.  Il est l’une des figures de proue de la nouvelle génération artistique dans le domaine du modernisme plastique, aux côtés de ses contemporains tels que Hassan Moukdad, Mohamed Bouziane,  Mohamed Chatir, Mohamed Moussik, Mohamed Hamidi, Aziz Rokhsi, SaidHousbane, BouchaibJalibet d’autres qui partagent avec nous la vertu de reconnaissance et la culture de l’équité», indique-t-il. Pour sa part, le critique d’art et enseignant à l’ESBAC, Abdellah Cheikh  affirme que cet hommage posthume est symbolique pour cette figure emblématique de l’art contemporain au Maroc. « L’expérience d’Omar Afous nous enseigne une leçon esthétique inévitable : capturer la lumière de l’obscurité.  Le concept d’obscurité pour cet artiste ermite n’est pas synonyme d’obscurité, de peur et d’errance aveugle. Dans sa demeure symbolique, l’obscurité devient un équivalent objectif de la lumière, de l’espoir et de l’optimisme», souligne-t-il. Et d’ajouter : « La vision esthétique demeure notre guide spirituel à travers cette gamme visuelle. Peut-être pourrons-nous nous réconcilier avec nos âmes brisées dans notre époque désolée où les cavernes du corps se sont rétrécies et ses blessures se sont élargies». Lors du vernissage, un documentaire retraçant la dernière exposition d’Omar Afous intitulée «Gouttes De Lumière» organisée à Rabat en 1998 a été projeté. Parallèlement, Brahim El Haissan a présenté sa monographie intitulée «l’Artiste Omar Afous : Le Sultan de la Lumière ». Pendant toute la durée de l’exposition qui se tient jusqu’au 2 novembre, le public aura également l’occasion de découvrir trois pavillons aux thèmes artistiques différents. Le premier pavillon, intitulé «Exploration de l’âme», présente une série de tableaux abstraits où les formes et les couleurs se mêlent harmonieusement pour évoquer des états d’esprit profonds. Chaque toile semble être le reflet d’une expérience intérieure unique, invitant ainsi le spectateur à plonger au plus profond de son propre univers spirituel. Le deuxième pavillon, nommé «Lumière céleste», met en avant la dimension transcendante des œuvres d’Omar Afous. À travers un jeu subtil entre ombre et lumière, ces tableaux captivent par leur capacité à susciter une sensation quasi mystique chez celui qui les contemple. Ils rappellent que l’art est bien plus qu’un simple fait matériel : il peut également nourrir notre esprit et nous connecter avec quelque chose de supérieur. Enfin, dans le troisième pavillon baptisé «Nature réinventée», Omar Afous explore la relation entre l’homme et son environnement naturel. Ses toiles représentent des paysages idylliques aux couleurs vives et chatoyantes, mais toujours empreints d’une certaine poésie introspective. L’artiste invite ainsi chacun à redécouvrir la beauté du monde qui nous entoure tout en s’interrogeant  notre place au sein de cet écosystème fragile. Au-delà de sa maîtrise technique indéniable, Omar Afous réussit donc à transcender ses créations artistiques vers une dimension spirituelle fascinante. Cette rétrospective offre aux visiteurs un voyage contemplatif où chaque tableau devient une porte ouverte sur leur propre intériorité. Une table ronde  autour de l’œuvre picturale de l’artiste Omar Afous a été animée par Brahim El Haissan  avec la participation des critiques d’art et des chercheurs : BenyounesAamirouch, Hassan Moukdad, Chafik Ezzougari, Driss Kattir , Hassan Laghdach  et Abdellah Cheikh.

Rabat/Bande dessinée. XPO FMR Khaliya : édition 2

Rabat/Bande dessinée. XPO FMR Khaliya : édition 2

ARTS. La Fondation Hiba organise le vernissage de « XPO-FMR Khaliya » à l’occasion de la sortie de la 2ème édition de la bande dessinée, vendredi 5 mai au Café La Scène à Rabat. La Bande-Dessinée est un genre qui reste encore peu répandu au Maroc malgré la présence d’unecommunauté artistique dédiée, de formations adaptées et d’un intérêt grandissant au sein du grand public. C’est dans ce contexte que la Fondation Hiba a initié des résidences artistiques autour du neuvième art dans le but d’accompagner les artistes bédéistes et d’encourager la production nationale de la bande-dessinée. Durant la première édition, huit bédéistes, sélectionnés à travers le Maroc, se sont retrouvés lors d’une résidence de cinq week-ends et ont bénéficié de l’encadrement de Aziz Oumoussa, professeur à l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, et Mehdi Yassire, alias Koman, comédien, scénariste et écrivain. Ensemble, ils ont élaboré un album de bande dessinée en commun qui aborde la thématique de la rue au Maroc. L’album de bande dessinée a été nommé, collectivement, « Khaliya ». Cette 2ème édition, et suite à l’appel à candidatures lancée en septembre 2022, 12 bédéistes ont étésélectionnés et ont effectué une résidence pendant une semaine au studio Hiba à Casablanca pour créer la nouvelle édition de la BD « Khaliya ». Durant cette semaine, le choix des styles graphiques, le ton, l’environnement et l’écriture des scénarios ont été abordés avec les bédéistes sélectionnés afin de définir le concept global de ce deuxième album de bande dessinée. Concernant le thème de cette année, les artistes ont eu des opinions divergentes lors des discussions, toujours centrées sur l’approche collaborative. Parmi les suggestions qui ont suscité de la méfiance, du doute et de la difficulté à imaginer et à scénariser était la thématique traitant de la mort, au sens figuré. Plusieurs références ont été soulevées, notamment en lien avec les zombies, la science-fiction, la vie après la mort, les mythologies, la mort et les valeurs, l’humour dans la mort etc. Ces discussions ont provoqué une émulation et un intérêt commun et a mené à la sélection de la thématique autour de la mort, thème de cette édition. Est-ce une ligne rouge ? peut-on traiter d’un sujet obscur dans une BD de chez nous, au Maroc ? en darija ? doit-on aborder confortablement un sujet populaire et fondamentalement bon ? ou est-ce contre-culturel et anti-commercial ? En effet, c’est un sujet très rarement célébré et mis à l’honneur dans la fiction marocaine, qui peut frôler le sacré et impliquer tabous et non-dits dans notre société car souvent cultivé sous l’angle dramatico-tragique… entre fiction et réalité. Un album de 90 pages, intitulé « Khatar L’mawt » est né suite donc à 5 mois de travail ; résultat de passion et de vivacité d’un collectif d’artistes, orchestré et arrangé par des encadrants et formateurs. L’album de bande dessinée « Khatar L’mawt » sera dévoilé dans le cadre de l’exposition « Expo FMR Khaliya – édition 2» qui se tiendra le vendredi 05 mai 2023 au café La Scène à Rabat. Pour la production de la deuxième édition de la BD « Khaliya», le Studio HIBA a accueilli les 11 artistes bdéistes sélectionnés suite à l’appel à candidature lancé en août 2022. A propos de la résidence artistique Les artistes ont résidé au Studio HIBA pendant une semaine en leur offrant un espace de création etd’expérimentation propice. Avec l’encadrement et l’accompagnement du directeur artistique Mehdi Annassi et du scénariste Mehdi KOMAN, les participants ont été amenés à choisir une thématique commune : « la mort ».