Sénégal : les violences policières doivent cesser et les réseaux sociaux rétablis

Réagissant aux violences qui ont éclaté hier à Dakar et d’autres villes à la suite du verdict du procès de l’opposant Ousmane Sonko, Samira Daoud, directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre déclare : « Nous condamnons les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et la coupure du signal de la chaine de télévision privée Walf TV par les autorités sénégalaises, dans le contexte des manifestations violentes qui ont eu lieu à Dakar, Ziguinchor et Kaolack, entre autres villes. Ces restrictions au droit à la liberté d’expression et à l’information constituent des mesures arbitraires contraires au droit international, et ne sauraient être justifiées par des impératifs de sécurité. « De même les arrestations arbitraires doivent immédiatement cesser. Nous appelons notamment les autorités sénégalaises à libérer sans conditions Aliou Sané, coordonnateur de Y’en a Marre détenu depuis le 30 mai, ainsi que deux membres de FRAPP, Bentalbe Sow, détenu depuis le 31 mai et Tapha Diop, arrêté alors qu’il allait s’enquérir des nouvelles des personnes placées en détention à la gendarmerie Foire. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal a également déclaré : « Nous appelons également les autorités sénégalaises à diligenter des enquêtes crédibles et indépendantes sur les morts enregistrées dans le contexte des manifestations, à Dakar et à Ziguinchor. Nous rappelons aux autorités sénégalaises que la force ne doit être utilisée que lorsqu’elle est nécessaire et de manière proportionnée. La vie et l’intégrité physique de toutes et tous doit être respectée et protégée par les forces de l’ordre.»
Cameroun : Amnesty International regrette le rejet de la demande de libération de 23 détenus

En réponse à la nouvelle concernant le rejet par le tribunal de grande instance du Wouri d’une demande de libération de 23 manifestants, tous condamnés et détenus pour avoir participé à une manifestation en septembre 2020 à Douala, et parmi lesquels se trouve Dorgelesse Nguessan, une mère célibataire de 37 ans, Samira Daoud, Directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a dit : « Nous sommes profondément déçus que le caractère arbitraire de la détention de ces manifestants n’ait pas été reconnu. Arrêter des personnes et les incarcérer au seul motif qu’elles ont exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique est clairement arbitraire, et ne respecte pas les obligations du Cameroun en vertu du droit international des droits humains. » « Ces 23 manifestants n’ont commis aucun crime et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les autres personnes détenues dans le pays pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée doivent aussi être libérées. »
Tchad : Le procès à huis clos des évènements du 20 octobre 2022 soulève de sérieuses inquiétudes

En réaction à la tenue du procès des évènements du 20 octobre 2022, censé avoir débuté ce 29 novembre à la prison de haute sécurité de Koro-Toro (ville située à 600 km au nord de N’Djamena, la capitale), sans la présence des avocats des accusés, Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a déclaré : « L’absence des avocats, des familles des accusés et l’accès aux audiences refusé aux journalistes, soulèvent de fortes préoccupations concernant le respect du droit à un procès équitable, qui inclut notamment le droit de préparer sa propre défense et le droit à un procès public.» Amnesty International rappelle que l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte), à laquelle le Tchad est partie, consacre la présomption d’innocence et confère le droit à toute personne de disposer de suffisamment de temps et de facilités pour la préparation de sa défense, ainsi que de pouvoir communiquer, en toute discrétion, avec un avocat de son choix. Les autorités tchadiennes doivent s’assurer que tous les accusés ont la possibilité et les moyens de se défendre. Elles doivent également garantir le droit à l’information, prévu par la Charte en son article 9, en permettant aux médias d’accéder aux audiences qui, sauf cas exceptionnels, devraient être publiques. La tenue d’audiences à huis clos a par ailleurs souvent constitué une violation du droit à un procès équitable. « Les 401 personnes accusées comparaissent pour attroupement non autorisé, destruction des biens, incendie volontaire ou encore voies de fait. Selon la législation tchadienne, ces charges sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison. Amnesty International rappelle que parmi ces personnes, plusieurs ont été arrêtées arbitrairement, parfois à leur domicile. Certaines familles restent encore aujourd’hui sans nouvelles de leurs proches.»