Congo Brazzaville -Terre des Légendes. Pour une fois. Parce que, ce n’est pas courant

Congo Brazzaville -Terre des Légendes. Pour une fois. Parce que, ce n’est pas courant

OPINION. Oui, pour une fois, les Congolais s’interrogent sur les raisons du départ d’un Ministre du Gouvernement. Moi également, ancien Ministre, je m’associe à ces interrogations. Je me pose des questions. A tort ou à raison. En fonction des pouvoirs qui lui sont conférés, un Chef d’Etat a le droit de placer au Gouvernement le citoyen de son choix. Qu’il soit brillant ou pas. Compétent ou inapte, sur toute la ligne, pour être ministrable et à même de gérer les affaires d’un département ministériel dont il a la charge. C’est l’intime conviction du Chef de l’Etat. La politique a des raisons que parfois la raison ignore. Ici, dans le cas du Congo Brazzaville, en vertu de la Constitution de 2015, le Président Denis Sassou Nguesso, sur proposition du son Premier Ministre, Chef du Gouvernement, M. Anatole Collinet Makosso, nomme au Gouvernement. Certainement pour des motifs que tous les deux partagent. Généralement, les Congolais, en raison de leur patriotisme, ils suivent l’actualité politique nationale. Mais, jamais, pour le peu que je connaisse d’eux, ils ne s’emballent, outre mesure sur la composition des équipes gouvernementales ou sur les remaniements ministériels. Tellement, ils sont attachés à la quête quotidienne des solutions à leur survie, croulant sous les souffrances que leur impose la vie difficile du pays. Et puis, réalité des réalités, les Congolais se sont offerts la latitude d’imaginer que les Ministres ne s’installent au Gouvernement que pour leurs propres intérêts et pour un cumul de privilèges et autres avantages. La nation, le service pour lequel ils sont nommés comptent peu ou presque pas. Ces appréhensions ne s’adressent pas qu’au pouvoir du Président Denis Sassou Nguesso. Sous le Président Pascal Lissouba, les choses se présentaient de la même manière. Là où le bât blesse c’est l’emballement que soulève dans le pays le renvoi de M. Rigobert Roger Andely du gouvernement issu du remaniement du 24 septembre 2022. Les réseaux sociaux présentent l’ancien Ministre des Finances comme un cadre intelligent, avec de l’expérience dans son domaine et un renon au plan international. Ils estiment que M. Rigobert Roger Andely a le savoir, le courage politique et l’ambition d’apporter aux finances congolaises le bagout nécessaire aux fins de leur faire jouer, dans la transparence, le rôle républicain que les Congolais attendent d’elles. Un rôle où l’argent du Congo, propriété sacrée et inaliénable des Congolais, doit servir uniquement aux causes nationales, avec la rigueur d’une gestion orthodoxe des finances publiques. M. Rigobert Roger Andely aurait-il commis des fautes pour qu’il soit si vite radié du Gouvernement, après une seule année de mandat, alors qu’il avait été renvoyé les années d’avant, puis ramené au ministère des Finances pour poursuivre les négociations avec le Fonds Monétaire Internationale, rassurer les partenaires économiques internationaux du Congo, apaiser les tensions financières locales et mettre à la disposition de son pays ses capacités? Je ne saurai répondre. Bic rouge, ainsi est désigné le Ministre Rigobert Roger Andely pour symboliser la marque de l’enseignant qui corrige à l’encre rouge pour éveiller l’élève et lui notifier sa faute afin qu’il ne la réédite plus. Le bic rouge du Miniistre Rigobert Roger Andely c’était, d’une part, la représentation de la mise à l’écart de toutes les mauvaises destinations que prenait l’argent congolais. De l’autre le respect scrupuleux des règles pour une gestion saine de l’argent public. Au cas où M. Rigobert Roger Andely n’aurait pas été à la hauteur de sa mission, son licenciement se justifie. Si non, son départ répondrait à des situations qui cacheraient ce qui n’est pas à dissimuler. Il ressort, par ailleurs, de la synthèse des opinions sur les réseaux sociaux, à propos du départ de M. Rigobert Roger Andely du Gouvernement, une tendance qui n’est pas pour ennoblir le pouvoir de Brazzaville. Puisqu’il est relevé la mise hors jeu de M. Rigobert Roger Andely comme une volonté de Brazzaville d’en finir avec la rigueur de ce dernier dans le but de se réapproprier les mauvaises habitudes de gestion financière des Ministres précédents que M. Rigobert Roger Andely serait venu balayer. Ce n’est qu’une synthèse d’avis d’internautes qui ont droit à l’erreur d’appréciation comme ils pourraient également verser la vérité sur le cas Rigobert Roger Andely. Les Congolais aiment leur pays. Ils le voudraient fort, uni, bien gouverné, aux richesses nationales équitablement réparties. Un pays où aucun groupe ne doit pas écraser le reste de la population. Un pays dont l’image internationale ne doit souffrir d’aucun mauvais jugement. Un pays où il fait bon vivre, les libertés fondamentales respectées. Un pays où l’avenir des jeunes, c’est le Congo. L’avenir du Congo, le Congo lui-même. Pour une fois. Parce que, ce n’est pas courant. Et les Congolais s’interrogent. Peut être que le Ministre des Finances montant, M. Ondaye pourrait être l’alter égo du descendant, M. Rigobert Roger Andely. On le saura. On n’en est pas encore là. Que le rentrant, M. Ondaye, occupe son siège. Organise son équipe. Les Congolais seront suspendues à ses lèvres. Ses premières paroles seront suivies avec grand intérêt. Parce que le retour de M. Rigobert Roger Andely, comme Zorro est arrivé du Chanteur Henri Salvador, avait été salué. Dans l’entre temps, les Congolais ne cesseront pas se s’interroger sur le cas Rigobert Roger Andely. Parce que, pour une fois, Et ce n’est pas courant, Ils se sont emballés sur le limogeage d’un Ministre. D’ordinaire, ils sont indifférents. Une indifférence qui doit faire réfléchir les politiques, en général, les autorités congolaises, en particulier. Ouabari Mariotti Paris 25 septembre 2022