RCA/Culture: la fête de la musique célébrée sous fond de revendication de l’application de la loi portant droits d’auteur

RCA/Culture: la fête de la musique célébrée sous fond de revendication de l’application de la loi portant droits d’auteur

Lundi 21 juin, est célébrée la fête de la musique dans le monde. Cette journée a pour vocation de promouvoir la musique à travers des concerts gratuits, la prestation des amateurs et aussi des professionnels. Elle permet à un public large d’accéder à des musiques de toutes sortes et de toutes origines. Dans quel état d’esprit, cette journée est-elle célébrée en Centrafrique ?  Au bar Dancing 1+1 à Cattin, l’orchestre Centrafrican-Jazz déballe sa galerie de musique Tango-Yabawendo, devant une foule réunie pour l’occasion. Le célèbre titre « Valère » ne déprécie pas, 52 ans après son enregistrement. Une chanson composée par Docteurr Wesh. De son vrai nom Michel Darma, c’est depuis le début des années 60 que Docteur Wesh électrise le public avec sa voix grave et ses chansons poétiques. La musique, selon cette icône, est un art. « J’ai commencé à chanter au collège, dans les années soixante à Yaoundé avant de devenir professionnel. La musique c’est toute ma vie. A chaque fois que je compose une chanson, je fais de mon mieux de lui donner une valeur poétique afin qu’elle soit capable de traverser le temps », révèle-t-il. Malgré le poids de l’âge, cette légende vivante de la musique centrafricaine et certains artistes de sa génération continuent de tracer le chemin à la jeune génération. Il compte à son actif plusieurs tournées en Afrique et en Europe. Malgré tout, Docteur Wesh fait partie des rares musiciens qui vivent de leurs œuvres.  « La musique c’est ce qui me fait vivre. Il y a des hauts et des bas, mais néanmoins je tire profit de mon modeste métier », témoigne Dr Wesh. La nouvelle génération est aussi à l’honneur, tout comme la musique mondaine et le gospel. Alain Samba, dit Alino Moskito, a représenté le drapeau centrafricain lors des festivals en France, en Chine ou en Corée du Sud. Le chef du groupe traditionnel Abakelin de Bangassou, maîtrise mieux les difficultés des artistes centrafricains.  « Contrairement à ce que j’ai vu sous d’autres cieux, le train de vie des artistes centrafricains est nul. C’est des gens qui ne vivent pas de leurs œuvres. Malgré nos efforts, on nous appelle toujours des parents pauvres », regrette l’artiste.  De son côté, Didace Sabone, artiste musicien et promoteur culturel, propose quelques solutions pour l’émergence de ce secteur. « Nous voulons la création d’une industrie de musique en Centrafrique. Depuis un an, nous avons les yeux tournés vers les autorités pour que la loi portant droit d’auteur votée par les députés le 7 juillet 2020 soit appliquée. L’application de cette loi et la construction des salles de spectacles dans le pays, pourront changer la vie des artistes centrafricains en général et, des musiciens en particulier », suggère Didace Sabone.  Aujourd’hui selon certains artistes musiciens, il reste beaucoup à faire pour sauver la musique centrafricaine même s’il y a une loi encadrant le secteur de la culture en Centrafrique.

Congo. De la Transition politique au gouvernement d’Union nationale : une revendication fantaisiste d’une partie de l’opposition congolaise

Congo. De la Transition politique au gouvernement d’Union nationale : une revendication fantaisiste d’une partie de l’opposition congolaise

TRIBUNE. Lors d’une conférence de presse organisée à Brazzaville le 30 juillet 2020, l’opposant Paulin MAKAYA a rendu publique sa lettre adressée au Président de la République Denis SASSOU NGUESSO. Dans le contenu de cette lettre, il a dit avoir fait l’état des lieux de la situation globale du pays et des propositions de sortie de crise dont entre autres une transition politique ponctuée par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dirigée par l’opposition. Bien avant lui, plusieurs leaders de l’opposition avaient soulevé les mêmes préoccupations. Je ne vais pas revenir ici sur le chapelet des points soulevés par Paulin MAKAYA. Je vais m’appesantir sur le point qui a le plus attiré mon attention. Il s’agit de la période de transition et d’un gouvernement d’union nationale. Pourquoi réclamer une période de transition, alors que le mandat du Président Denis SASSOU NGUESSO n’est pas encore à sa fin et le gouvernement congolais n’a pas encore dit qu’il se trouvait dans l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels ? Dans l’état actuel des choses, comment réclamer un gouvernement d’union nationale et exiger le poste de Premier ministre alors que la majorité présidentielle dispose d’une forte majorité à l’Assemblée Nationale et au Sénat? Dans les faits, les gouvernements de transition sont souvent des périodes fondamentalement conflictuelles bien loin de l’union nationale et du sursaut patriotique que réclament certaines situations dramatiques. Outre le fait qu’elle apporte en elle les germes de son échec, la période de transition approfondit le plus souvent la crise au lieu de lui apporter un début de solution car, très souvent, les forces en présence se neutralisent et cherchent à se rejeter les responsabilités des échecs. Si nous puisons dans l’histoire politique de notre pays, nous constaterons que les transitions politiques ou les gouvernements d’union nationale ont apporté plus de problèmes que de solutions. En plus, cette revendication (période de transition, gouvernement d’union nationale) de l’opposition n’est pas inscrite dans la constitution du 25 octobre 2015, elle est anticonstitutionnelle. Il doit donc falloir modifier notre constitution, soit par voie référendaire, soit par celle effectuée par un vote au parlement réuni en congrès comme le stipule l’article 241 de notre constitution. Dans le premier cas, le peuple congolais sera donc appelé à aller aux urnes pour modifier cette constitution. Or que cette modification doit se faire avant la fin du mandat actuel. D’où la question suivante: si pour l’opposition, les conditions ne sont pas réunies pour faire voter les congolais à l’élection présidentielle, comment se fait-il que celles-ci soient réunies pour le référendum ? Dans le deuxième cas, tout dépendra de la volonté de la majorité présidentielle car, dans notre pays, la majorité présidentielle coïncide avec la majorité parlementaire. L’autre point, évoqué lors de cette conférence de presse, qui a attiré mon attention, c’est le lien fait par Paulin MAKAYA entre les résultats de l’élection présidentielle et les événements qui se sont déroulés dans le département du Pool à partir du 04 avril 2016. Il a affirmé que « s’il y a eu le 04 avril 2016, l’affaire du pool, c’est parce que la CENI n’a pas joué son rôle. Les élections n’étaient libres ». Il pense donc que la CENI était responsable des événements du 04 avril 2016. J’ai du mal à comprendre ce raisonnement. Pour rappel, en 2016, le pasteur NTUMI n’était pas candidat à l’élection présidentielle. Il avait soutenu un même candidat que moi en l’occurrence Parfait KOLELAS. Donc s’il y a un leader qui devrait contester les résultats de l’élection présidentielle de 2016, c’était bien Parfait KOLELAS. Or que ce dernier avait pris acte des résultats de cette élection. Où est donc le lien entre la proclamation des résultats de cette élection et les événements du 04 avril 2016 ? Concourir à la pérennisation et à la consolidation de la paix dans notre pays est un devoir qui nous incombe à tous. Le peuple congolais en a assez, des divergences politiciennes qui lui prennent en otage, de cette règle de jeu dictée la jungle politique. Faire de la politique, ce n’est pas jouer avec la vie des gens comme on joue au Monopoly, ce n’est pas les manipuler en leur promettant une libération, une délivrance, un paradis. L’opposition a le droit de réclamer des élections équitables, mais tout devrait se passer dans un cadre légal prévu par la constitution du 25 octobre 2015. Sortir de ce cadre c’est ouvrir une boite de pandore qui pourra nous conduire à des situations détestables et incontrôlables et provoquer une instabilité que personne ne pourra maîtriser. En définitive, la période de transition peut représenter un danger pour l’enracinement et la consolidation de la démocratie dans notre pays.Le Congo d’abord, le Congo pour toujours. Paris le 05 août 2020 Henri Blaise NZONZA Président de la Nouvelle Dynamique pour le Congo.