Maroc. L’économie nationale a connu un rebond en 2021
Le Maroc a connu un rebond exceptionnel de son économie au cours de l’année 2021, selon une analyse de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Cette évolution a confirmé le redressement graduel de la situation économique et financière en 2021, a indiqué ce département relevant du ministère de l’Economie et des Finances. Le rebond exceptionnel de l’économie marocaine a été favorisé par les mesures de soutien déployées par l’Etat depuis le déclenchement de la crise sanitaire, conjuguées aux bons résultats de la campagne agricole, a expliqué la DEPF dans sa première note de conjoncture de l’année 2022 (N°299/Janvier 2022). A l’exception du tourisme et du transport aérien qui ont continué à subir les effets de la crise, la dynamique de reprise observée au cours de l’année écoulée a concerné l’ensemble des secteurs, a indiqué la DEPF. Dans sa note, la DEPF rappelle que les pouvoirs publics ont adapté un plan d’urgence de 2 milliards de dirhams en faveur du secteur touristique fortement impacté par la crise de la Covid-19, en plus de nouvelles mesures de soutien. Selon le document, après un retrait de 65,8% un an auparavant, la valeur ajoutée du secteur touristique a augmenté de 70,2% au troisième trimestre 2021. « Compte tenu d’une hausse de 82,1% au deuxième trimestre et d’un recul de 50,3% au premier trimestre, la valeur ajoutée de ce secteur s’est renforcée en moyenne de 34% à fin septembre 2021 », a relevé la DEPF affirmant que les indicateurs du secteur ont poursuivi leur reprise au quatrième trimestre 2021, mais à un rythme moins soutenu. Portée par la bonne figure des dépenses de consommation des ménages, dans un contexte d’évolution modérée de l’inflation et d’amélioration des revenus, la reprise s’est également confirmée au niveau de la demande, a-t-elle fait savoir. Selon la DEPF, « la consommation des ménages continue sa progression, favorisée par l’amélioration des revenus, tirant profit des bons résultats de la campagne agricole, la dynamique considérable des transferts des MRE (+41,1% à fin novembre 2021), la consolidation de la reprise des créations d’emplois (+572.000 emplois rémunérés au T3-2021) et le raffermissement des crédits à la consommation (+2,3% à fin novembre 2021) et ce, dans un contexte d’inflation maîtrisée (+1,4% à fin décembre 2021) ». Cette tendance à la reprise est également confirmée au niveau de « l’investissement dont l’effort s’est consolidé, bénéficiant de l’évolution favorable des importations des biens d’équipement et des recettes des IDE, la dynamique de créations d’entreprises ainsi que le maintien de l’effort d’investissement public », a-t-elle poursuivi. En ce qui concerne le commerce extérieur, la DEPF a fait état du raffermissement avec un rythme soutenu des exportations marocaines en 2021 qui, profitant de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc, ont retrouvé leur dynamisme à deux chiffres. Des données recueillies par la DEPF, il ressort que les exportations se sont établies à 293,2 milliards de dirhams à fin novembre 2021, en augmentation de 22,5% en variation annuelle et de 12,2% comparativement à fin novembre 2019 (période pré-pandémie). « En parallèle, les importations ont enregistré une hausse remarquable en lien avec la dynamique de l’activité économique et la reprise de la demande intérieure », a-t-elle souligné. Précisons à ce propos que les importations de biens se sont élevées à 474,2 milliards de dirhams à fin novembre 2021, correspondant à une hausse de 24% en glissement annuel et de 5,6% par rapport à fin novembre 2019. Compte tenu de toutes ces évolutions, « les réserves internationales affichent un niveau très soutenu, représentant 6 mois et 17 jours d’importations de biens et services », a fait remarquer la DEPF dans sa note. Selon la même source, sur le plan des finances publiques, « l’exécution de la loi de Finances fait ressortir un bon comportement des recettes (taux de réalisation de 108%), notamment fiscales, qui a permis de compenser largement la hausse des dépenses ». A en croire la DEPF, cette évolution s’est soldée par un déficit budgétaire avoisinant 6% du PIB au terme de l’année 2021. Ce qui représente une amélioration de 1,6 point par rapport à l’année précédente. Enfin, s’agissant du financement de l’économie, la note de conjoncture rapporte que la croissance des crédits bancaires a légèrement ralenti à fin novembre en raison notamment de la baisse des crédits au secteur financier et du ralentissement de la croissance des crédits au secteur non financier. Soulignons à ce propos qu’« à fin novembre 2021, les crédits bancaires se sont maintenus à leur niveau atteint le mois précédent, soit 965,3 milliards de dirhams suite notamment à la quasi-stagnation des crédits au secteur non financier dont ceux aux sociétés non financières (-0,4%) et ceux aux ménages (+0,2%) ». A noter que les indices boursiers MASI & MADEX ont bouclé l’année 2021 sur une évolution positive, comme l’a relevé la DEPF dans sa note. Alain Bouithy