Congo : les non-dits sur le remaniement du Gouvernement et le séjour du Président angolais à Brazzaville

TRIBUNE. Le remaniement gouvernemental annoncé dans notre publication du 9/01/2025 avec deux challengers, Yves Castanou et Anatole Collinet Makosso (ACM) à la primature, a été confirmé ce 11/01/2025 par le Président Denis Sassou Nguesso qui recevait le même jour son homologue angolais, Joâo Lourenço. Véritable Gendarme d’Afrique centrale, il est venu délivrer un message de fermeté à son hôte qui jouerait un jeu trouble entre la RDC et le Rwanda. L’anxiété par rapport au futur incertain qui taraude 80% des Congolais est palpable. La confirmation d’ACM au poste de premier des ministres, n’est pas une surprise en soi : son équilibrisme, sa bonne étoile qui le place au centre de tous les prétendants au trône, son don de négociateur, son contrôle partiel, des Vili du Kouilou et Pointe-Noire, des Yombé et Kugnis de Dolisie, mais aussi ses relations avec certains leaders de l’axe de la mort (Mindouli-Mayama-Missafou-Madzia-Vindza ) et, last but not least l’appui de la Première Dame ont milité pour son maintien au poste. Son challenger, Yves Castanou comme Jean Baptiste Ondaye, a été victime de plusieurs tirs croisés (torpiller). M. Sassou reçoit nuit et jour plusieurs plaintes concernant Yves Castanou, notamment le fait qu’il met en difficulté le système par des prêches à l’image de celles de son frère jumeau Yvan. La dernière fut celle du dimanche 5/01/25 où il a indexé des dictateurs africains qui sont aux affaires depuis 40 ans et les responsables politiques qui transgressent les lois bibliques (transgenres) ! Exit Jean-Baptiste Ondaye, éphémère Ministre de l’économie et des Finances. Le choc est rude pour lui qui est toujours sacrifié même quand il a raison : les affaires du « DSRP 2 » ou de « l’évaluation de l’action gouvernementale » face au Ministre d’État Pierre Moussa ; le nettoyage du fichier des agents de la présidence de la république qui avait abouti à la détection de milliers d’agents fictifs percevant des salaires. C’est suite à cela qu’il décida de procéder au paiement des salaires par virement bancaire, suscitant l’ire des clans au sein de la Présidence. En 2025, en voulant fermer le GUP/CUT, initier les audits sur les douanes et les impôts, dénoncer au grand jour la magouille du président de l’Assemblée et de sa commission économie et finances qui ont balayé les amendements de la loi de finances 2025, bref mettre de l’ordre dans les régies financières, il a déclenché l’acrimonie, de l’entourage de M.Sassou, des gouvernants mafieux et méchants qui se sont mis à ses trousses. Jean-Jacques Bouya, en revanche, sort ultime grand vainqueur de cette affaire de remaniement. Non seulement il tient désormais très fermement ACM par ses précieux <<bijoux de famille >> en ayant plaidé pour son maintien, mais il aura réussi à renforcer ses positions en maintenant en premier Ingrid Eboucka Babackas dont les résultats ont été scabreux et catastrophiques. Rappelons qu’en sa qualité de Gouverneur-Pays, elle a vu les financements de 491 millions de dollars pour les 10 projets en cours être arrêtés depuis septembre 2024 faute de contrepartie. La gestion des projets PRISP, PSTAT ou COVID par son petit frère a fait l’objet de scandales inouïs qui ont contribué à affaiblir très largement la position du Congo. En second, le retour de Rigobert Maboundou comme Ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique lui permet d’élargir et de neutraliser simultanément l’axe Niari-Bouenza-Lekoumou en maîtrisant Pierre Mabiala et Thierry Lezin Moungala. En troisième, le maintien de Ludovic Ngatsé à l’économie et au plan en lieu et place de Eboucka-Babackas. A l’avenir, il devrait lui être entièrement redevable, notamment dans la phase des négociations (incontournables) avec le duo Banque mondiale – FMI qu’il a déjà pratiqué. Ancien négociateur auprès du FMI/BM avec Denis Gokana pour le point d’achèvement IPPTE, JJB avance ses pions dans l’optique de la conquête ultime du pouvoir. La découverte d’un écart de déclaration de 1000 milliards de stock de la dette a été gérée par lui en 2010-2011. Suffisamment de quoi se financer un destin… En quatrième et dernière position qu’on pourra qualifier de coup de maître, Christian Yoka ! Ancien Enfant de Troupe (AET) de la promotion 1978, Christian Yoka dit « Kijo », fils d’Aimé Emmanuel Yoka, arrive aux affaires en ayant perdu sa sœur Nathalie Laurence, un atout solide et habile de la fratrie. Il arrive sans complexe, doté de réseaux africains, français et anglo-saxons, à un poste délétère et dans des circonstances où aucun clan ne lui laissera le temps de s’asseoir s’il est réellement transparent. Il aura, à travers Edgard Nguesso, son bleu, y compris Christel Denis Sassou un appui indéniable du réseau des AET. Son premier défi sera avant tout technique. Il aura 60 jours en général, mais dans la pratique, 30 jours seulement en raison du premier grand obstacle qui va arriver dès février 2025 : la contraction des finances publiques en raison du changement brutal dans les termes de l’échange du sous-jacent central de l’économie congolaise qui est le pétrole. Ce tsunami annoncé s’inscrit dans le sillage des remous des relations économiques internationales pour l’Afrique centrale avec le retour en force des USA via l’Angola. Que présage l’arrivée du Président angolais à Brazzaville ? Peu de gens ont noté le retrait définitif de l’américain Chevron qui vient de céder officiellement l’ensemble de ses actifs à la compagnie pétrolière Trident Energy, après plus de 30 années de présence continue au Congo. Les actes d’approbation de cette cession ont été validés par ya Bruno Jean Richard Itoua, Ministre des Hydrocarbures ce 09 janvier. Que cache ce départ ? Le repositionnement du groupe Chevron en Angola pour le « Corridor de Lobito » d’une part, et l’accroissement du risque-pays du Congo, dont la notation dans les structures financières n’en finit plus de se dégrader. Le Congo est désormais sujet à caution en matière d’investissements : une gouvernance économique scabreuse et un pouvoir politique à l’agonie ne permettent plus d’engager des financements sur le long terme. D’ailleurs, la visite du Président angolais à Brazzaville le 11 janvier vient souligner
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