Maroc. La valeur ajoutée du secteur manufacturier recule au premier trimestre

Maroc. La valeur ajoutée du secteur manufacturier recule au premier trimestre

La valeur ajoutée du secteur manufacturier a connu une baisse au premier trimestre 2022 de 2,4%, en glissement annuel, après avoir enregistré  +5,1% au quatrième trimestre 2021 et une légère baisse de 0,8% au premier trimestre 2021, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Ce recul intervient après le redressement significatif observé lors des derniers trimestres, et après avoir dépassé son niveau pré-crise au quatrième trimestre 2021, a souligné la DEPF dans sa note de conjoncture de juillet 2022. « Cette évolution est intervenue dans un contexte international difficile marqué par la hausse des prix des matières premières et énergétiques et par des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et de production », a fait savoir ce département relevant du ministère de l’Economie et des Finances constatant que la valeur ajoutée du secteur a diminué de 2,4% comparativement au premier trimestre 2019. Dans le détail, au titre du premier trimestre 2022, le retrait, en glissement annuel, a concerné particulièrement la valeur ajoutée des industries de « fabrication de produits chimiques » (-6,9%, après +2,8% un an auparavant), de « fabrication de produits alimentaires et de boissons » (-1,1%, après +1,3%), de « fabrication de textiles, d’articles d’habillement, de cuir et d’articles de cuir » (-1,9%, après -5,9%). D’après  la même source, la baisse de la valeur ajoutée a également été constatée au niveau des industries de « fabrication de matériel électrique » (-4%, après +3,9%), de «fabrication d’articles en bois et en papier; imprimerie et reproduction de supports» (-2,5%, après +0,5%) et de «fabrication de matériel de transport»         (-0,6%, après -2,9%). Dans sa note de conjoncture, la DEPF annonce que des hausses ont été enregistrées au niveau du secteur de la «fabrication de produits pharmaceutiques de base et de préparations pharmaceutiques» qui a progressé de +9,2%, après avoir accusé un recul 0,3% au cours de l’année précédente. Des hausses ont également été observées au niveau des secteurs de la «fabrication d’articles en caoutchouc et en matières plastiques, et autres produits minéraux non métalliques» (+1,4%, après +2,4%) et de la «fabrication de machines et de matériel, n.c.a » (+2,7%, après -3,9%). Il faut en outre noter qu’au cours des trois premiers mois de l’année, une quasi-stagnation a été observée au niveau de l’industrie de « Fabrication de produits métallurgiques de base et d’ouvrages en métaux, sauf machines et matériel ».  Selon la Direction des études et des prévisions financières, la valeur ajoutée de ce secteur a connu une amélioration de +0,1% après un recul de 2,2%. Il est à rappeler qu’en mai 2022, les résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib, menée auprès du secteur manufacturier, indiquent une poursuite de l’amélioration de l’activité d’un mois à l’autre. De cette enquête, il ressort que la production aurait progressé dans toutes les branches d’activité à l’exception de la « chimie et parachimie » et de l’« électrique et électronique » où elle aurait baissé, a relevé la DEPF. Autres enseignements tirés de la même étude : les ventes auraient stagné suite à une hausse dans la branche «mécanique et métallurgie» et dans l’«électrique et électronique»; mais elles auraient baissé dans le «textile et cuir » et dans la « chimie et parachimie» et une stagnation dans l’«agroalimentaire». Il ressort de la même enquête que « le taux d’utilisation des capacités de production a atteint 72,5% au titre des deux premiers mois du deuxième trimestre 2022, soit le même taux enregistré au cours de la même période de l’année précédente », a également relevé la DEPF dans sa note. Et de préciser que cette évolution incorpore une hausse au niveau des industries de textile et cuir (+9 points), mécanique et métallurgique (+8 points), électrique et électronique (+2 points) et chimique et para-chimique (+0,5 point), contre une baisse de 3,5% au niveau de l’industrie alimentaire. Quant à la valeur des exportations du secteur, le constat est qu’elle a poursuivi « sa progression au titre des deux premiers mois du deuxième trimestre 2022, avec des croissances à deux chiffres dans la majorité des secteurs », a-t-elle noté. Des croissances qui ont notamment concerné les exportations des dérivés de phosphates (+121,4%), de l’automobile (+58,5%), du textile et cuir (+32,9%), de l’industrie alimentaire (+31,2%), de l’aéronautique (+74,8%) et de l’électronique et électricité (+34,8%). Alain Bouithy

Maroc: Décélération de la demande intérieure au premier trimestre

Maroc: Décélération de la demande intérieure au premier trimestre

Selon le Haut-commissariat au plan (HCP), au premier trimestre 2022, la demande intérieure aurait connu une sensible décélération par rapport à 2021, mais serait restée le principal support de l’activité. « L’essentiel de sa croissance aurait été attribuable à la progression de 5,3% de la consommation des administrations publiques, en ligne avec le renforcement des dépenses de fonctionnement », a indiqué le HCP dans sa note de conjoncture au titre du premier trimestre 2022. D’après la même source, le rythme de croissance de la consommation des ménages se serait en revanche sensiblement réduit, atteignant +0,8% au premier trimestre 2022, au lieu de 1,5% au cours de la même période de l’année passée. Le HCP ajoute: « Le repli des revenus agricoles aurait pesé sur les dépenses des ménages dans un contexte d’accentuation des pressions inflationnistes. L’investissement  productif aurait, pour sa part, augmenté de 2,9%, en variation annuelle, dans un contexte de modération des investissements en construction ». Martin Kam

CEMAC : anticipation d’une amélioration de l’activité économique au premier trimestre 2022

Les chefs d’entreprise de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) anticipent une amélioration de l’activité économique de la zone au premier trimestre de l’année en cours, selon une enquête de conjoncture publiée vendredi par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). Selon ce test prévisionnel, de nature prospective et réalisé tous les trois mois, l’optimisme des opérateurs reposerait essentiellement sur les retombées économiques favorables de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2021), dont le Cameroun aura été le pays hôte du 9 janvier au 6 février, conjugué avec les perspectives stables dans les autres pays que sont le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad. Ces investisseurs ne cachent toutefois pas une appréhension majeure, en rapport avec le développement de la pandémie de Covid-19 et l’apparition du variant Omicron. La BEAC table ainsi sur une dynamique assez favorable du secteur primaire, de bonnes performances dans l’agriculture, l’activité minière et le secteur secondaire, avec toutefois un secteur secondaire moins performant du fait d’une demande publique en berne.