Congo /Covid 19 : Sassou Nguesso pour le port obligatoire du masque

Congo /Covid 19 : Sassou Nguesso pour le port obligatoire du masque

Le président de la république, M. Denis Sassou Nguesso, a annoncé le 30 avril 2020, à Brazzaville, le port obligatoire du masque pour toute personne présente dans les espaces publics fermés ou ouverts. Le président de la république a fait cette annonce au cours d’une adresse à la nation sur la situation du Corona Virus 19 en république du Congo. Il a avant tout présenté les condoléances de la Nation aux familles endeuillées du fait de cette pandémie et tout en s’inclinant devant la mémoire des disparus. Il a également rendu hommage à ceux des personnels de santé qui se sont illustrés, avec beaucoup de patriotisme, sur les premières lignes de ce combat. «Tout comme les soldats au front, ce sont des héros et ils méritent toute notre reconnaissance», a-t-il dit tout en déplorant le comportement de ceux qui se seraient éloignés de leur serment d’Hippocrate. Il les a en outre exhortés à retrouver le chemin du devoir, pour soulager leur conscience de la lourde incrimination de non-assistance à personne en danger. «Au moment où je prends la parole, les statistiques source OMS, au niveau mondial, affichent 2.804.796 personnes contaminées et 193.710 décès répartis entre 185 pays touchés sur les 198 que compte la planète», a déclaré le président de la république.  Il a ensuite indiqué que l’Afrique cumule 30.135 cas de contaminations et 1.380 décès. Ces nombres comptabilisent, bien sûr, les décès et 209 sujets contaminés de la République du Congo contre les 19 cas, le 28 mars 2020 lorsque au moment de sa première intervention sur cette grave crise sanitaire. Brazzaville et Pointe-Noire, principaux foyers de la pandémie «Avec 143 cas à Brazzaville et 57 cas à Pointe-Noire, ces deux agglomérations constituent les principaux foyers de COVID-19 dans notre pays», a révélé M. Sassou Nguesso, expliquant que ce  bilan pourrait être revu à la hausse en cas de systématisation des tests de masse au coronavirus. En outre, il a estimé que ce tableau aurait pu être bien moindre si les populations avaient consenti plus de rigueur dans le respect des gestes barrières. Il a reconnu que beaucoup de congolais gagnent leur vie au jour le jour en réalisant eux-mêmes des activités marchandes ou en occupant des emplois journaliers rémunérés à la tâche. Il a pour cela appelé au sacrifice malgré ces difficultés.  Le Congo, a-t-il martelé, ne saurait être un îlot de miraculés dans une situation dramatique d’aussi grande envergure qui affecte la planète entière. La nature invisible de cet ennemi pernicieux contribue davantage à accroître le laxisme et la désinvolture. Il a condamné ceux  qui émettent des doutes sur l’existence du COVID-19 dans le pays. Le virus mortel ne choisit pas, a conseillé le chef de l’Etat. Des insuffisances de système sanitaire «Nous sommes conscients des insuffisances de notre propre système sanitaire qui n’était pas préparé à affronter un tel défi. Si les pays nantis sont confrontés à d’innombrables difficultés, alors combien de fois le nôtre», a exhorté le président de la république qui a dit ne pas occulter les graves manquements encore perceptibles au sein de la société. Il a désapprouvé le comportement irresponsable de certains jeunes qui continuent à pratiquer des sports collectifs, au mépris des mesures de protection édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Il n’a pas ignoré les rassemblements de plus de 50 personnes encore organisés comme en temps normal, dans l’insouciance la plus complète du danger encouru devant le COVID-19. Il a noté que ces désordres inacceptables sont observés dans les rues et les marchés domaniaux, en particulier les lundis, les mercredis et les vendredis, jours d’ouverture de ces sites. Malgré toutes les entraves, a-t-il martelé, la stratégie du Congo restera basée sur la prévention, car mieux vaut prévenir que guérir. La force publique doit veiller «C’est pourquoi je demande à la Force publique de veiller scrupuleusement, avec professionnalisme et sans dérapage, à l’application salvatrice du confinement à domicile de l’ensemble des populations, selon les règles déjà en vigueur», a attesté le président de la république. Il a aussi exhorté les dirigeants politiques et les Organisations de la Société civile à renforcer la communication de proximité pour l’information et l’encadrement des populations, à l’effet de mieux les prévenir du danger. Sur le plan économique Du fait de cette pandémie, le monde enregistre une hausse historique du chômage devant les pertes massives d’emplois dues à l’ampleur inédite des fermetures d’entreprises. A ce propos, il a informé sur la création par le gouvernement  d’un Fonds national de solidarité, sous forme d’un compte spécial de trésor qui est inscrit dans le projet de loi de finance rectificative pour un montant de 100 milliards de Francs CFA. Pour amorcer la mobilisation de cette ressource, les contributions de généreux donateurs ont permis de recueillir à ce jour, la somme de 2 milliards 584 millions 36 000 Francs CFA, répartis comme suit : Fonds COVID-19 : 1 milliard 124 millions de Francs CFA ; Fonds national de solidarité : 1 milliard 460 millions 36 mille Francs CFA. Il a fait savoir que l’Etat vient de faire un apport de 50 milliards de Francs CFA au Fonds national de solidarité.   Décisions Le chef de l’Etat a de ce fait, avec l’avis du comité des experts, du gouvernement et des Présidents des deux Chambres du Parlement, décidé de la prorogation de l’Etat d’urgence sanitaire, conforment aux dispositions de la loi récemment adoptée à cet effet par le Parlement c’est à dire jusqu’au 10 mai 2020 ; de la prolongation du confinement à domicile de l’ensemble de la population, pour 15 jours, dans les mêmes conditions que celles de la première phase qui s’achève ce 30 avril 2020 ; la mise en œuvre, à grande échelle, du test de dépistage au Corona virus ; du renforcement des moyens de la riposte clinique et biologique ; du port obligatoire du masque pour toute personne présente dans les espaces publics fermés ou ouverts. A cet effet, une première commande de 1.500.000 masques locaux a été faite chez des artisans par le gouvernement en vue de leur distribution gratuite et encadrée aux populations