Centrafrique : Bangui frappée par une nouvelle pénurie de carburant à la pompe

Centrafrique : Bangui frappée par une nouvelle pénurie de carburant à la pompe

Quelques jours après le lancement, à Bangui, des opérations de lutte contre la vente illicite du carburant par le ministère de l’Energie, l’on constate depuis, ce 16 avril, une pénurie dans les stations-service. Une carence qui n’est pas sans conséquences sur les activités des usagers. La société civile, elle, fustige l’indifférence des autorités. A la station Tradex du 4ème arrondissement, l’on observe des bousculades des usagers avec des bidons et des conducteurs de taxis motos. Là, les files d’attente de motocyclettes, taxis et véhicules de particuliers constituent le principal décor. Conducteurs et pompistes se rentrent dedans en permanence. Après avoir passé plusieurs heures dans la queue, certains ne cachent pas leur agacement vis-à-vis du gouvernement. « Qu’allons-nous faire maintenant ? » « Le gouvernement a pris une décision irréfléchie. Il n’a pas pris le temps de connaître réellement la situation. Auparavant, on se ravitaillait dans la rue et ça nous aidait. Subitement, il décide d’interdire cette vente. Et nous voilà dans cette situation. Nous sommes là depuis 3 heures du matin. Qu’allons-nous faire maintenant », s’indigne un conducteur de mototaxi. Face à cette situation difficile, d’aucuns ont choisi d’immobiliser leurs moyens. « Je suis obligé de garer ma moto »  « Ce sont beaucoup plus les vendeurs à la sauvette qui nous ravitaillent en carburant. Mais actuellement, un litre de carburant se vend chez eux à 2000 voire 2500 francs. Nous ne pouvons plus travailler normalement. Donc, je suis obligé de garer ma moto. Ça fait déjà 4 jours », témoigne Benjamin, un conducteur de mototaxi. Cette situation est identique dans presque toutes les stations-service de Bangui et impacte drastiquement le quotidien voire les activités des Banguissois. « Nous sommes obligés de rester dehors » « Je vis à Damala. Pour atteindre la faculté, ce n’est pas une mince affaire car la distance est longue. Cette question de rareté de carburant est considérable. Ce qui fait qu’on n’arrive pas au cours en retard. Avec ça, certains enseignants ne nous admettent pas en classe et nous sommes obligés de rester dehors comme aujourd’hui », déplore Ted Lemuel Kolossia, étudiant à l’université de Bangui. Des réactions n’ont pas tardé suite à cette nouvelle pénurie de carburant. Le Groupe de travail de la société civile (GTSC) s’indigne de l’indifférence des autorités. « Où va-t-on avec ce pays ? » « Ce qui se passe dans ce pays est inconcevable et inimaginable. Est-ce que nos gouvernants tiennent compte de la précarité qui caractérise la vie des Centrafricains ? Les prix du carburant à la pompe ont été élevés de façon arbitraire. Aujourd’hui, le Centrafricain paie le litre d’essence à 2.500 frs. Où va-t-on avec ce pays », s’irrite Paul Crescent Beninga, porte-parole du Groupe de travail de la société civile. Depuis le lancement, le 3 avril 2023, de l’opération contre la vente illicite de produits pétroliers, l’approvisionnement en carburant devient laborieux à Bangui. A en croire certains responsables et pompistes de stations-service, ils attendent le dépotage pour pouvoir démarrer la vente.

Près de 30% des stations-services françaises en rupture de stock

La pénurie de carburant s’étend en France, où presque un tiers des stations-services connaissent des difficultés d’approvisionnement en carburant. Alors que l’Allemagne se débat avec son ravitaillement en gaz aux portes de l’hiver, en France c’est l’essence qui inquiète. Près de 30% des stations-services du pays font face à la pénurie d’au moins un carburant, a annoncé le ministère de la Transition écologique, ce 9 octobre. La situation est particulièrement délicate dans les Hauts-de-France (59,1% des stations touchées), le Nord (55,8%) et le Pas-de-Calais (41%). Dans ces deux derniers départements, les préfets ont d’ailleurs interdit le remplissage de jerricans et de bidons. Certaines professions y sont même prioritaires à la pompe, comme les forces de l’ordre et les professionnels de santé. Grève et retour de bâton Ces pénuries sont en partie liées à la grève des employés d’Esso et de TotalEnergies, qui réclament des revalorisations salariales depuis fin septembre. Le bras de fer semble engagé puisque TotalEnergies s’est dit prêt à négocier seulement après un arrêt des blocages. Les protestataires ne l’entendent pas de cette oreille et ont décidé ce 9 octobre de reconduire la grève dans les raffineries. Le gouvernement a d’ailleurs appelé les deux parties à se retrouver autour de la table, craignant pour l’approvisionnement en essence des Français. « Une issue doit être trouvée sans délai dans le cadre du dialogue social, qui doit avoir lieu au sein des entreprises. Les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un mouvement social. Ce conflit doit cesser », a ainsi déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier Runacher. TotalEnergies avait déjà commencé à éprouver des difficultés de ravitaillement après avoir annoncé sa remise de 20 centimes d’euros par litre de carburant. Cette annonce avait fait exploser la fréquentation des stations du groupe qui avaient eu du mal à suivre. Retrouvez cet article sur Sputniknews

Pénurie de carburant au Congo : Nécessité d’augmenter les capacités

Pénurie de carburant au Congo : Nécessité d’augmenter les capacités

Le ministre des hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, a recommandé l’augmentation des capacités des sociétés gestionnaires de leur stock de carburant conformément à la réglementation tandis que l’Etat promet de constituer un stock de sécurité et de stratégie. Le ministre Itoua a fait savoir l’élaboration d’un plan d’action du gouvernement et qu’un dossier relatif à la constitution du stock de sécurité est à l’étude à la Société nationale des Pétroles du Congo (S.N.P.C), en collaboration avec la tutelle.  Les responsables des stations d’essence ont posé beaucoup de problèmes, à savoir, la rareté à répétition des produits de consommation des véhicules devenu récurrente, la loi les obligeant à importer du combustible en cas de rareté et surtout le fait de savoir que seule la Société nationale des Pétroles du Congo (S.N.P.C) est seule capable d’en importer. Il est connu que la disponibilité du carburant à la pompe relève de la Congolaise de raffinage (Coraf) qui livre 60% de la consommation nationale. Des travaux y sont en cours en vue de permettre l’amélioration technologique et l’évaluation de l’impact environnemental de son activité. Le gouvernement se donne pour urgence de parvenir à convaincre les marketeurs qui ne sont autres que les patrons des stations-services de constituer le stock-outil représentant quinze jours de consommation nationale, pouvant compenser le déficit de l’importation et l’arrêt de la Coraf. Cette situation déplorable d’absence de l’essence et du gasoil se vit à Brazzaville et à Pointe-Noire. Ces patrons ont relevé le coût élevé en lien avec le stockage et l’importation du carburant. Ils ont évoqué plusieurs difficultés qui sont la rareté répétitive du carburant dans le pays, causée par l’absence de fonds de compensation.  La Coraf est une société dotée d’une capacité de traitement d’un million de tonnes de brut par an à hauteur de plus de 600.000 tonnes par an. Ce niveau ne lui permet pas de satisfaire la forte demande nationale. C’est pour cette raison que le gouvernement congolais a décidé, depuis l’année dernière, de construire une seconde raffinerie, avec les partenaires chinois. Cette raffinerie aura une capacité annuelle de 2,5 millions de tonnes, avec en perspective, la création de 5.000 emplois. Le spectacle est cependant très désolant avec des longues files de voitures, de bus et de gros camions qui passent des journées et des nuits devant les stations-services, gênant la circulation de leurs amis qui les remplaceront le lendemain pour attendre leur tour.    Florent Sogni Zaou

Congo Brazzaville. Les vraies raisons de la pénurie de carburant à Brazzaville

Congo Brazzaville. Les vraies raisons de la pénurie de carburant à Brazzaville

OPINION. Près de 2 semaines que les stations d’essence de la capitale congolaise n’arrivent plus à répondre à la demande des automobilistes et motocyclistes. Le gasoil et le super se font bien rares. Conséquence: la rareté crée l’inflation et des pratiques de magouilles entretenues par des pompistes véreux. Dans des conditions difficiles, un bidon de 25 litres de super se négocie entre 18000 et 25000 FCFA contre exactement 14.875 FCFA en temps normal. À la base de cette énième pénurie de carburant à Brazzaville, la défaillance de la logistique de transport ferroviaire entre Pointe-Noire, la capitale économique, mieux fournie en carburant, et Brazzaville. Il n’ en est rien, croît savoir, sous couvert d’anonymat, un cadre du Cfco: » Je ne comprends pas les causes de cette pénurie, étant donné que nous assurons quotidiennement le transport du carburant depuis de deux mois ». Les grossistes de carburant qui voudraient bien assurer le transport terrestre se heurtent aux surcoûts occasionnés par le paiement, à l’aller comme au retour, des 7 péages sur la nationale 1 longue de 510 kilomètres seulement, soit 210.000 x2=420.000 FCFA par camion citerne. Trop cher pour les grossistes de carburant qui ne voudraient pas supporter des dépenses non budgétisées! Le gouvernement ne semble pas, non plus, disposé à alléger, même de manière circonstancielle, les charges de paiement de péage aux grossistes de carburant. En attendant que la logistique du transport ferroviaire soit de retour, la perturbation du marché de vente de carburant pourrait encore amener la capitale congolaise à vivre au ralenti. Par Alphonse Ndongo Journaliste économique et financier.