RDC/Enrôlement des électeurs : le parti politique MDVC dénonce la « légèreté de la CENI »
Le parti politique Mouvement d’élites pour la démocratie et le vrai changement (MDVC) a dénoncé, vendredi 30 décembre, ce qu’il a qualifié de « la légèreté » dans les opérations d’enrôlement des électeurs. Son président, Justin Mudekereza, a fait cette dénonciation dans une déclaration faite devant la presse, à Kinshasa. « Je viens dénoncer la légèreté délibérée dans laquelle la CENI conduit les opérations d’enrôlement des électeurs. Ces irrégularités qui frisent la honte et le ridicule pour notre pays, nous interpellent tous comme citoyen congolais. A part les difficultés logistiques, il est signalé des problèmes techniques graves, et l’impréparation des opérateurs de saisi, dans la manipulation de l’outil informatique », a-t-il déclaré. Parmi ces irrégularités, Justin Mudekereza a révélé l’absence de témoins et de représentants des partis politiques dans plusieurs centres d’enrôlement dans la première ère opérationnelle. Il a redouté que ces couacs puissent planter le décor des élections bâclées en RDC. Comme solution, le président du MDVC a proposé la recomposition de la centrale électorale afin de mettre en place une équipe qui bénéficierait de la bénédiction des confessions religieuses. Justin Mudekereza a par ailleurs souhaité que le processus électoral congolais se poursuive sur des bases solides et acceptées par toutes les parties prenantes.
Congo. Parti Politique : Doctrine identitaire et Orientation de l’action publique ou Expression d’intérêts égoïstes ?
TRIBUNE. Bâtir une nation forte, mettre en place des institutions fortes, redonner les lettres de noblesses… tant d’expressions qui ont caractère récurrent dans la communication de nos dirigeants et de nos élus. S’agit-il de simples discours politiques ou bien de l’expression réelle d’une volonté ? Il y a visiblement matière à se questionner. On est aisément en droit de s’interroger sur le sens de ces propos malgré le fait qu’il y a bien évidemment certaines évidences. Il faut reconnaitre que dès lors que ces expressions tombent dans la sphère publique, il s’en suit naturellement un examen de la marche à suivre pour arriver à cet état de fait qui nous ramène à l’animation de l’environnement social et public, in fine à l’exercice politique. Au sens large sinon élémentaire, la politique est entendue comme la désignation de ce qui est relative à l’organisation ou l’autogestion d’un État. Dans la pratique, l’exercice politique passe essentiellement et concrètement au travers des partis dit politiques. Ces derniers sont les principaux organes d’expression politique. Un parti politique est un groupe de personnes possédant des idées politiques communes réunies en association, en ce sens, ils peuvent s’assimiler à un regroupement des Hommes politiques. Entre temps, certains acteurs politiques agissent de façon isolée et indépendante. Historiquement un parti politique prône une doctrine, une vision, une culture, une identité et une dynamique qui se matérialise dans l’animation de la vie politique. Ils orientent la politique de l’exécutif et l’action gouvernementale, de façon directe par l’exercice de la magistrature suprême ou indirecte au travers des opinions de l’opposition. Au Congo, l’histoire nous apprend qu’à l’avènement du monopartisme le tissu politique était marqué d’une obligation de cohabitation sous une même bannière, celle du parti initial le MNR (Mouvement National de la Révolution), puis plus tard celle du PCT (Partie Congolais du Travail) qui a pris la suite. Au passage, il est malheureusement à déplorer que l’environnement social du parti unique n’a apporté aucune contribution à l’éradication de l’ethnocentrisme. Il nous est également rappelé par l’histoire que le MNR défendait une politique socialiste. En conséquence, la politique nationale avait aussi une orientation socialiste au même titre que les institutions de l’Etat. L’Etat providence dirait-on. Le PCT aussi qui a pris la suite prône également une vocation socialiste même si la réalité des choses semble quelque fois laisser penser le contraire. Avec l’avènement de la démocratie, le paysage politique s’est métamorphosé donnant naissance à une pluralité de partis politiques. Selon une note du 12 Juin 2018, du Préfet Directeur Général de l’Administration du Territoire, Jacques ESSISSONGO, le Congo compterait 55 partis politiques pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants. Par contre, sous d’autres cieux le tissu politique est clairement configuré suivant une logique identitaire : on retrouve facilement des partis socialistes, démocrates, capitalistes et d’autres, ce qui a permis d’aboutir à des regroupements en parti de gauche et de droite… Alors comment bâtir des institutions fortes si l’environnement se compose des partis politiques sans identité, qui pour la plus part sont absents du débat public et du débat d’idée puisque tout converge vers le fondateur à tel enseigne que le culte de la personnalité devient la règle. Dans le contexte actuel, pouvons-nous aller de l’avant et donner du sens aux discours des dirigeants qui n’ont aucune identité politique ? Quand on voit le nombre quelques fois hallucinant des partis politiques existant dans notre environnement, l’on s’interroge sur la motivation profonde de leur création. Est-ce par courant de pensé, par envie de prôner une doctrine politique différente ou par purs intérêts égoïstes et personnels de façon à se retrouver au sommet ou à la table du pouvoir ? Difficile dans ces conditions d’accorder du crédit, de manifester un intérêt nationaliste face aux actions politiques et même de s’intéresser à l’exercice politique. Aujourd’hui il semble qu’à tous les niveaux, l’intérêt égoïste soit au-dessus de la réalité existentielle de l’œuvre politique. Il semble évident de repenser notre tissu politique pour avoir des discours que l’on jugerait crédibles et cohérents. Certains nous dirons comme nous l’avions entendu que nous avons des partis du centre mais par curiosité que prône-le centre ? Où se trouvent la gauche et la droite ? Où se situe la limite entre chaque regroupement ? Au-delà de tout, l’on ne devrait pas se limiter à autoriser la création d’un parti politique pour un intérêt égoïste et personnel ou par simple désir de contestation. Les points de vue différents peuvent émerger mais l’intérêt commun doit demeurer au-dessus. En sommes, il se pose une fois de plus une question essentielle qui est celle de s’interroger sur l’orientation politique de notre gouvernement compte tenu de la multiplicité des hommes politiques qui le compose ? Pouvons-nous parvenir à quelques choses de constructif, avoir des repères sans orientations ? Comment l’opposition pourra-t-elle juger l’action gouvernementale ? Un tourbillon de questions semble se créer et remettre en cause le discours politique, car s’érige le problème de l’organisation de l’action politique. Par Geze MAKOSSO Expert en relation clientèle entreprise.