Congo/Conservation : vers une ré-opérationnalisation des organes de l’Accord TRIDOM et le CTPE

Pendant trois jours, la ville de Ouesso, dans le département de la Sangha, est la capitale de la biodiversité avec la tenue, du 16 au 18 octobre 2024, de la réunion du Comité tri-national de la planification et d’exécution (CTPE) de l’accord Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM). « Jeter les bases d’une ré-opérationnalisation des organes de l’Accord TRIDOM et notamment de son Comité Tri-national de Planification et d’Exécution (CTPE) » dans le but de développer et renforcer les capacités des différents acteurs du secteur public, privé et de la société civile, pour une interaction cohérente et efficace en vue de la conservation de la biodiversité et d’un développement durable dans le paysage forestier du TRIDOM. « La réunion que j’ai le privilège d’ouvrir solennellement marque une étape importante dans la mise en œuvre de l’ambitieux projet tri-nationaux, né de la volonté commune de nos trois pays ; le Congo, le Cameroun et le Gabon, de préserver un patrimoine naturel d’une valeur inestimable », a déclaré le Préfet Edouard Denis Okouya, en ouvrant les travaux, en présence des autorités militaire et civiles ainsi que l’équipe de la GIZ qui en est l’organisatrice. Au cours de ces assises de trois jours, les participants vont examiner les dispositions de l’Accord nécessitant une révision ; réparer un projet de protocole d’accord révisé à soumettre au Comité Tri-national de Suivi (CTS) et Comité Tri-national de Supervision et d’Arbitrage (CTSA) (la révision de l’accord TRIDOM vise à prendre en compte toutes les réalités de terrain dans un contexte nouveau) ; élaborer un projet de plan de travail et le budget annuel consolidé ; discuter du protocole d’organisation et de réalisation des patrouilles dans les Aires Protégées situées au-delà de 20 Kilomètres de part et d’autre de la frontière y compris les procédures judiciaires ; faire un état des lieux des postes TRIDOM ; tenir à disposition un recueil des lois sur la gestion des ressources forestières des pays de la TRIDOM et de préparer le prochain CTSA. Relations séculaires de fraternité et d’amitié A noter que cet Accord appelé « Accord TRIDOM » repose essentiellement sur les relations séculaires de fraternité et d’amitié qui existent entre les trois pays et leurs peuples respectifs, mais également sur leur intérêt commun à conserver les écosystèmes forestiers des pays d’Afrique centrale qui constituent non seulement un riche patrimoine universel, mais aussi un important pôle de développement économique et un cadre de vie irremplaçable pour les communautés riveraines. Les Etats parties à l’Accord ont convenues d’un système de gestion participative du paysage TRIDOM, reposant sur les actes suivants : l’harmonisation des législations, la lutte anti-braconnage, la recherche scientifique, le suivi écologique, le contrôle de l’exploitation des ressources, l’éco-tourisme, l’appui institutionnel et le renforcement des capacités, l’implication des communautés riveraines et des opérateurs économiques, le financement des activités, le partage des retombées et la mise en place d’un système de communication transfrontalière. Cependant depuis l’entrée en vigueur de l’Accord, l’une des difficultés en lien avec son opérationnalisation, est la mobilisation des ressources nécessaires à son fonctionnement ce qui empêche la tenue périodique des sessions de ses organes. Vers la réorganisation du projet TRIDOM Afin de redynamiser ce projet, avec l’appui du projet « Biodiversité et développement durable du paysage Tri-national Dja-Odzala-Minkébé (ProTRIDOM) » financé par le Gouvernement fédéral allemand via son Ministère Fédéral de la Coopération Economique et du Développement (BMZ), à travers son outil technique (GIZ), une rencontre préliminaire tenue à Ebolowa en Juin 2024 et mettant en présence différentes parties prenantes du paysage, a permis de faire une relecture des différents axes d’intervention du projet et d’envisager un peu plus sereinement sa mise en œuvre. C’est à l’issue de cette concertation qu’a été retenue l’idée de la programmation pressante la première session du CTPE. Organes de mise en œuvre La Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) a organisée en 2004, la conférence extraordinaire qui a conduit à Libreville au Gabon à l’élaboration d’un Accord relatif à la mise en place de la Tri-nationale Dja–Odzala–Minkébé (TRIDOM). Le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC ou son représentant, assurent le secrétariat de la CTSA de l’Accord TRIDOM et sont membres de son CTS. Elle assure la tutelle politique du projet ProTRIDOM de la GIZ, qui apporte son appui pour la tenue de cette session du CTPE. Elle est chargée de l’orientation, de l’harmonisation et du suivi des politiques forestières et environnementales en Afrique centrale. Quant à la Coopération technique allemande GIZ mandatée par le Ministère Fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) va accompagner dans le cadre du ProTRIDOM, les Etats membres de l’Accord TRIDOM (Cameroun, République du Congo et Gabon) dans la redynamisation de ses organes. Sephora Huguette
Congo/Législatives 2022 : Fin de course pour Léonidas Mottom Mamoni

Le ministre de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et du Développement local, Guy Georges Mbacka, a rendu publique, le 2 juillet 2022 à Brazzaville, la fin de la course à la députation du candidat du Parti congolais du travail (PCT), Léonidas Carrel Mottom Mamoni aux élections législatives des 4 et 10 juillet 2022 dans la deuxième circonscription de Ouesso dans le département de la Sangha. Les déclarations de Mottom Mamoni ont été jugés contraires à l’article 27 de la loi électorale qui stipule que les réunions électorales sont pour faire connaître un candidat ou une liste des candidats, de présenter les programmes ou les arguments d’un candidat d’une liste dans les conditions fixées par la loi. Pour le ministre Mbacka, le candidat aux législatives à Ouesso 2 a eu des écarts de langage à travers des propos portant sérieusement atteinte à l’unité et à la cohésion nationales, enfreignant certaines dispositions de la loi électorale. Pour Mottom Mamoni, le fief de l’Upads n’est pas dans le département de la Sangha, ni celui du PCAP, du PRL et que les neuf circonscriptions du département de la Sangha sont pour les députés du PCT. Seuls ces derniers peuvent être élus dans ce département, pas d’autres, se demandant si un ressortissant de la Sangha pourrait chercher à se faire élire à Dolisie ou à Mouyondzi. Ces propos ont permis au PCT qui l’avait investi de le lâcher. Dans une déclaration du 1er juillet 2022 à Brazzaville, le secrétariat permanent du bureau politique du Comité central du PCT a condamné toute attitude et propos non républicains frisant la division, l’ethnocentrisme et le repli identitaire. Le ministre Mbacka a condamné ces propos qui ne reconnaissent pas la force des orientations du 23 juin 2022 aux différents candidats. Il a rappelé le caractère des propos de ce candidat à Ouesso dans le département de la Sangha, le 29 juin 2022, au cours de la campagne électorale en cours. Ces propos dans lesquels ce candidat prônait la désunion nationale tout en vantant la haine tribale et le régionalisme, ont envahi les réseaux sociaux. Selon lui, cette déclaration qui porte gravement atteinte à l’unité et à la cohésion nationales enfreint manifestement à certaines dispositions de la loi électorale. Il s’agit notamment des articles 42-1 nouveau et 42-2. Le ministre Mbacka a, en effet, rappelé que la loi électorale prévoit des sanctions sévères contre tout candidat qui trouble la sérénité de la campagne électorale ou met en péril le scrutin. Florent Sogni Zaou
Congo Brazzaville/Le cas Mottom. Pierre Moussa à Ouesso

OPINION. Il devrait, selon des indiscrétions, y réaffirmer la décision prise hier par le secrétariat permanent du bureau politique du Pct à l’endroit de leur candidat dans la deuxième circonscription de Ouesso. On imagine, selon la règle établie au sein du parti dominant, que la dernière décision, en pareilles circonstances, relève de la compétence exclusive du Chef. En clair, Mottom a donc été sanctionné par le Chef. Reste à savoir, s’inquiète un exégète du landerneau politique national, si la bourde de Mottom fait passer en pertes et profits : poste, honneurs, dépenses de campagne…, alors qu’il a souvent mouillé le maillot, avec un excès de zèle, pour les causes du pct. Une chose est sûre le pct, qui ne voudrait perdre sa main mise sur Ouesso 2, pourrait miser sur le candidat d’un parti allié à la Majorité présidentielle. Lequel? Hum, je vais d’abord bouillir mes intestins avec un bon plat de Kpéké à la viande de chasse, avec comme accompagnement de la banane pilée. Par A. Ndongo Journaliste économique et financier
La BDEAC et le Congo signent un accord de prêt de 100 milliards de F CFA

Vendredi 10 décembre 2021 à Brazzaville, Fortunato-Ofa Mbo Nchama, Président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), et Rigobert Roger Andely, Ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, ont signé l’Accord de financement de 100 milliards de F CFA par la BDEAC, pour la réalisation de la première phase du Projet d’aménagement du Corridor multimodal Brazzaville- Ouesso (République du Congo)- Bangui (République centrafricaine) – N’Djamena (République du Tchad). « Dans le cadre de cette phase, l’intervention de la BDEAC sur le territoire congolais concerne principalement le bitumage de la section de route Ouesso-Pokola, longue de 50 km ; la construction d’un pont de 616 mètres sur la rivière Sangha et l’aménagement minimum du tronçon Pokola (dans le département de la Sangha) – Betou (dans le département de la Likouala). Le projet inclut également quelques aménagements connexes au niveau de la ville de Pokola », a précisé Fortunato-Ofa Mbo Nchama. Ce dernier a souligné les avantages économiques, sociaux et environnementaux de ce projet, ainsi que l’intérêt affiché par le gouvernement congolais pour cette phase du Corridor, en ces termes : « Au plan économique, ce projet contribuera à la réduction du coût et de la durée du transport entre la frontière centrafricaine et Ouesso. Ce qui entraînera des gains financiers susceptibles d’être orientés vers le développement des activités économiques dans la zone. Les avantages économiques, sociaux et environnementaux du projet confirment bien son importance pour le Congo, en particulier, et pour l’Afrique centrale, en général. Mais, c’est surtout l’intérêt déterminant affiché par le gouvernement congolais pour ce projet qui a motivé la BDEAC quant à l’urgence de son financement. A travers la mise en œuvre du présent projet, le Congo participera à la réalisation des programmes intégrateurs en matière de liaison routière entre les capitales des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ». Pour sa part, le gouvernement congolais, représenté par Rigobert Roger Andely, a remercié, à travers ce prêt de 100 milliards de F CFA, l’accompagnement de la BDEAC dans le renforcement de la position de ‘’pays de transit’’ qu’a toujours occupé le Congo pour ses voisins, depuis la colonisation. Il a plaidé, à juste titre, pour un effort de financement supplémentaire de la part de cette banque, pour la réalisation de la bretelle de Betou. Car elle désenclavera le département de la Likouala, comme l’a toujours souhaité le président congolais, Denis Sassou-N’Guesso. Le Ministre Andely n’a pas manqué de solliciter l‘assistance de la BDEAC pour la réalisation du Plan national de développement (PND 2022-2026), en cours d’élaboration par le gouvernement congolais. Ce Plan quinquennal met un accent particulier sur la diversification de l’Economie. Enfin, le Ministre Andely a saisi l’occasion pour inviter les pays membres de la CEMAC à se serrer les coudes pour que vive longtemps la BDEAC, malgré la conjoncture. Car, «la BDEAC, c’est notre instrument de développement », a-t-il conclu. A noter que l’éclat de la cérémonie a été rehaussée, notamment, de la présence de Madame Olga Ingrid Ghislaine Ebouka-Babackas, Ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale ; de Marcel Ondélé, Vice-président de cette banque de développement sous-régional ; et des conseillers ministériels.
Sorel Boulingui : «Le cinéma congolais a presque disparu au Congo»

Sorel Boulingui est un des artistes comédiens et acteurs de cinéma qui se bat pour le maintenir en selle. Il a déploré, lors de sa rencontre avec Pagesafrik (ex-Starducongo) à Ouesso dans le département de la Sangha, la descente aux enfers de la culture congolaise en général et du cinéma en particulier. Pagesafrik/Starducongo : Vous dites que vous êtes un artiste comédien mais est-il possible de dire à nos lecteurs ce que c’est un artiste comédien ? Sorel Boulingui : Un artiste comédien est une personne qui fait de la comédie et un artiste musicien est la personne qui fait de la musique. C’est un canal par lequel on peut accéder au cinéma. Vous dites que vous êtes un artiste congolais mais ce métier est-il connu du public congolais ? Sorel Boulingui : Ce métier était considéré par les congolais à un certain moment. Nous ne devons pas oublier que le Congo a eu des grands comédiens qui ont fait valoir le Congo sur le plan artistique tant national qu’international. Il y a de ce fait une génération qui a fait parler de ce métier noble avec un public qui les a accompagnés pendant des années. Ce métier a commencé à décliner au début des années 80. On peut dire qu’il est en berne et mieux, inexistant. Les quelques artistes encore en activité se battent avec leurs propres moyens pour tenter de la pérenniser. C’est un métier de combat, de résistance. Est-il vrai que les comédiens sont des provocateurs qui passent leur temps à ne rechercher que la petite bête ? Sorel Boulingui : ce sont les affirmations de certaines personnalités. Aujourd’hui, on classe les activités culturelles en fonction des aspirations et de vocations. On dit que le comédien est un provocateur, simplement parce qu’il n’a pas sa langue dans la poche comme l’écrivain. Nous puisons dans la littérature ou nous nous inspirons du vécu quotidien de la société. Nous ne faisons pas de l’art pour l’art. Selon mon analyse, l’art est avant tout engagé. Je rappelle que lorsqu’on est engagé dans l’art, il faut choisir des contextes pour dénoncer ce qui est dénonciable ou faire valoir ce qui a de la valeur. On ne saurait dire que le comédien est la personne qui perturbe. Sinon, que dire des musiciens, des politiciens ? Nous avons connu des musiciens qui ont dénoncé le comportement des hommes politiques et de manière particulière les gouvernants. C’est peut-être pour ces dénonciations que ce métier n’est pas financé ou soutenu. Pour eux, ce métier devrait être au service de certaines personnalités qui aiment toujours recevoir des salves d’applaudissements. Je ne pense pas que les artistes devraient vivre ce qu’ils vivent. On reconnait que le comédien passe son temps à dénoncer, c’est ce qui explique la réticence de certaines personnes quant à apporter un tant soit petit soutien aux artistes comédiens. Vous êtes aussi acteur de cinéma comme vous l’avez dit au début de cet entretien, vous est-il arrivé de parler de cet art avec les cinéastes et surtout avez-vous concocté un plan de remontée de la pente ? Sorel Boulingui : Nous essayons de remonter la pente. Le théâtre, comme vous le savez, bat sérieusement de l’aile. Le cinéma congolais, on peut le dire sans risque de se tromper, a presque disparu, à l’exception de quelques réalisateurs qui essaient de se battre de jour comme de nuit. Le cinéma est le septième art. C’est un art assez complexe et qui nécessite beaucoup de moyens financiers et matériels, un investissement complet. Le Congo est un pays qui pourrait apporter un soutien tant matériel que financier aux artistes et aux cinéastes. Je crois qu’il y a une certaine volonté manifestée pour faire valoir la chose. Vous ne pouvez pas vous imaginer des pays comme ceux de l’Afrique de l’Ouest où les gouvernants ont manifesté la volonté d’accompagner les cinéastes dans leur action. Ici au Congo, on ne voit pas. Pourquoi ? Il y a eu à Brazzaville, un collectif de cinéastes congolais dénommé Tozali, incluant les cinéastes de la diaspora et les locaux ainsi que les acteurs. Ils ont tenté de faire valoir les œuvres artistiques et purement cinématographiques, mais qui n’ont jamais bénéficié d’un quelconque soutien. Ce sont des individualités qui se débrouillent avec leurs propres moyens pour créer des œuvres. Lorsque nous participons à certains films, en tant qu’artiste comédien, nous sommes obligés de puiser dans nos propres poches pour accompagner les réalisateurs afin de trouver ensemble les meilleures possibilités de faire valoir ce cinéma. Comment se porte votre art sur le plan international après le tableau sombre que vous venez de peindre sur le plan national ? Sorel Boulingui : Sur le plan international, on peut dire que c’est un problème de coopération. Vous savez que lorsqu’un pays a des accords de coopération culturelle avec un autre, le pays accompagne les artistes nationaux pour aller se produire à l’international. Par contre, lorsqu’un pays n’a pas de partenaires à l’étranger, ce sont donc les artistes qui créent les conditions pour se frayer des voies et trouver des créneaux pour une visibilité. Je crois que c’est ce qui se passe présentement au Congo. Je doute qu’il y ait à ce jour un groupe d’artistes qui a été soutenu par les pouvoirs publics pour aller se produire à l’extérieur. Je vous informe que dans le domaine du théâtre par exemple, chaque artiste essaie de trouver son créneau pour aller se vendre hors du pays. Les artistes peuvent être très connus à l’étranger mais ne bénéficient d’aucune considération dans leur pays. Ce n’est que lorsqu’il a forcé les portes par ses propres moyens qu’on vante ses mérites et on crie partout que c’est le fils du pays et on a un petit regard sur lui. Je ne dérange personne si peux affirmer que le cinéma ou le théâtre sur le plan international est une affaire de coopération entre artistes ou entre individus. Je ne pense pas qu’on se représente des artistes comme Dieudonné Niangouna, Rufin Mbou qui
Sylvain Mpili : «Nous sommes venus rapprocher le livre des lecteurs de Ouesso»

Le directeur général de la librairie galerie du Congo et du Stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo à Paris, M. Sylvain Mpili, a déclaré le 16 août 2015 à Ouesso (département de la Sangha) au Congo Brazzaville, que l’activité de la librairie qu’il dirige, ayant consisté amener des écrivains à Ouesso, a eu pour but de rapprocher le livre de la jeunesse de Ouesso et du département de la Sangha. Pagesafrik (ex-Starducongo) l’a rencontré devant le stand à Ouesso. Pagesafrik/Starducongo : Quelles sont les raisons de la présence la librairie galerie du Congo et du stand de livres et auteurs du Bassin du Congo à Ouesso au moment où on célèbre la fête de l’indépendance ? Sylvain Mpili : La raison est très simple. Le Congo célèbre le 55ème anniversaire de l’indépendance du Congo, et cela se passe à Ouesso dans le département de la Sangha. Tout le monde sait que la ville de Ouesso est la capitale du Bassin du Congo, pour ce qui concerne le Congo. Il est difficile de ne pas être à Ouesso avec le nom que nous portons. Nous avons ensuite souhaité faire une action de proximité avec les jeunes du département, en vulgarisant, même si je n’aime pas ce terme, la lecture et la littérature, leur faire connaître aussi ce que nous faisons d’une part, mais aussi surtout les auteurs congolais qui sont leurs frères, leurs contemporains et que la plupart ne connait pas. C’est une bonne chose que ces auteurs viennent avec nous à Ouesso et c’est ce qu’ils ont accepté gentiment de faire pour parler avec ces jeunes de leur production, d’organiser des rencontres avec eux, de leur parler de la littérature africaine et la particularité de la littérature congolaise. Avez-vous mis le livre à la disposition de tous en le leur offrant ou en le leur vendant ? Sylvain Mpili : Le livre est vendu à un prix symbolique qui n’excède pas les 1000 FCFA par ouvrage parce que nous avons pensé que pour l’efficacité de cette action, il fallait faire des efforts sur le prix ; ainsi avons-nous pris des œuvres auprès des éditeurs avec la responsabilité de régler le différentiel en achetant ce livre à son prix réel du marché. Nous l’avons ensuite proposé aux jeunes de Ouesso à un prix qui n’excède pas le prix précédemment annoncé. Peut-on penser que cette activité est une manière de poursuivre ou de préparer la présence des auteurs du Bassin du Congo au Salon du livre de Paris ? Sylvain Mpili : Je pense que les deux se valent. D’une part, on peut parler de la poursuite du salon du Livre de Paris 2015 où nous avons fait une présence remarquable grâce aux auteurs venus du Congo et ceux de la diaspora ; et d’autre part, on parlera des préparatifs de l’édition de ce salon en 2016. Cela ne fait que huit mois depuis que je suis à la tête de la librairie galerie du Congo et du stand livres et auteurs du Bassin du Congo. C’est aussi une façon de nouer des relations de proximité avec les auteurs, notamment ceux qui sont à l’intérieur du pays pour participer avec eux à différents événements culturels autour de la littérature congolaise. Quelle est votre appréciation de la littérature africaine en général et congolaise en particulier ? Sylvain Mpili : Il faut dire que je découvre avec beaucoup d’intérêt et de surprise agréable la littérature congolaise ainsi que le talent des auteurs congolais qui écrivent avec une originalité et une diversité dans la création littéraire. C’est un monde que je ne connaissais pas. Je viens du monde financier et banquier, je découvre des gens qui sont passionnés par ce qu’ils font et qui écrivent des ouvrages remarquables. J’ai foi en cette littérature. Mon devoir est de les aider à s’ouvrir au monde, à se faire connaître davantage par tous et par le monde entier d’où l’intérêt de leur présence au Salon du livre de Paris. Il sied de dire que nous recevons, à la librairie galerie du bassin du Congo, outre les auteurs congolais, ceux du Bassin du Congo pour ne pas faire du déshonneur au nom que nous portons. Nous recevons également des français et autres nationalités qui s’intéressent de plus en plus à ce que nous faisons parce qu’ils y trouvent un intérêt et la diversité qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou