Paradoxe des paradoxes en Guinée Conakry
TRIBUNE. Le président guinéen Alpha Condé est le prototype de ces intellectuels qui se sont battus, toute leur vie, pour la démocratie dans leur pays. Son combat lui a coûté de dures années de prison. Il y a frôlé la mort. N’eussent été le soutien et la solidarité agissante des défenseurs des droits de l’homme et des républicains du monde libre, on ne parlerait plus du président Alpha Condé. Arrivé à la tête du pays, au terme d’une élection présidentielle difficile , il voudrait tordre le cou à cette valeur républicaine pour laquelle il s’est illustré avant de gravir les marches du pouvoir. Malheureusement, pour le président Alpha Condé, l’opposition guinéenne est, en Afrique, parmi celles les plus attachées à république.Déjà, ça sent le brûlé en Guinée. Pour son passé républicain, le président Alpha Condé, n’a aucune raison objective de suivre les traces de son collègue du Congo, Sassou Nguesso, dont le pays, depuis les controversées modifications constitutionnelles de 2015, est fracturé, ne s’apaise pas, en déficit de cohésion sociale, avec des figures de l’opposition, injustement emprisonnées, au compte desquels le général Jean Marie Michel Mokoko et le ministre André Okombi Salissa.Qu’il entende raison, le président Alpha Condé. La communauté internationale, avec elle, les forces de progrès, ont les yeux rivés sur lui, dans l’espoir de le voir quitter légalement les affaires publiques, au terme de son deuxième mandat présidentiel, aux fins de laisser la démocratie s’exercer librement et normalement dans son pays.La nation guinéenne lui en sera reconnaissante. Et l’Afrique en fera un répère pour contrer toutes ces velléités de tripatouillages constitutionnels qui trotinent dans la tête de ces chefs d’État du continent tenus par d’illégitimes et desastreuses ambitions dynastiques. Paris le 14 octobre 2019Ouabari Mariotti –Ancien Ministre