RDC. “Notre pays va très mal” et “j’accepte d’être votre candidat à la Présidence de la République »
ACTUALITE. « Notre pays va très mal », a vitupéré le Prix Nobel congolais, le Dr Denis Mukwege dans son discours dans une salle archicomble de Notre-Dame de Fatima dans la commune de Gombe. Cette crise multiforme qui secoue la RDC, le docteur Mukwege a eu des mots très durs pour la décrire sur les plans sécuritaire, politique ou des droits humains, avec de multiples arrestations d’opposants et de journalistes ces derniers mois. Fustigeant « les rapaces qui font main basse sur les richesses de la RDC », Denis Mukwege a dressé un bilan très critique de l’administration Tshisekedi, l’accusant d’avoir « préparé la fraude » au lieu de « préparer un bilan ». Dénonçant tour à tour « le débauchage politique » et « l’intervention de forces étrangères sans autorisation du Parlement », le prix Nobel de la paix 2018 a estimé que la « Constitution est foulée par celui qui est censé en être le garant suprême », plaidant ainsi pour une « véritable rupture » avec les anti-valeurs de barons de l’Union sacrée de la nation attirés par le pouvoir pour le pouvoir contre les intérêts du peuple souverain. “Notre pays est devenu la honte du continent” et « nous ne pouvons pas attendre pour agir […] Demain ce sera tard, c’est aujourd’hui, c’est pourquoi je suis prêt et que j’y vais maintenant », a-t-il martelé, se décrivant comme « un citoyen révolté et qui prend ses responsabilités devant l’histoire avec cette déclaration solennelle: « J’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République”. Il a affiché sa grande ambition d’imposer le nouveau profil de l’homme politique congolais et de redonner à son pays la dignité et le respect qu’il mérite sur la scène continentale et internationale. Son intégrité, son combat pour la justice transitionnelle et sa longue expérience de terrain font ses grands atouts capables d’influencer les millions d’électeurs congolais assoiffés d’une bonne gouvernance après plus d’un demi-siècle d’exploitation par une succession de dirigeants ayant conduit le pays dans le chaos où il se trouve présentement. Par Germain Nzinga.