Brazzaville: inhumation de l’artiste Toussaint Essou des Bantous de la Capitale

Brazzaville: inhumation de l’artiste Toussaint Essou des Bantous de la Capitale

DISPARITION. L’artiste musicien et chanteur Toussaint Essou, membre de l’orchestre Les Bantous de la Capitale, est inhumé ce mardi 30 septembre au cimetière du centre-ville de Brazzaville. Né le 1ᵉʳ novembre 1974 en République Démocratique du Congo (RDC), Toussaint Essou a rendu son dernier souffle dans la matinée du dimanche 31 août 2025, au Centre hospitalier universitaire  de Brazzaville des suites d’une maladie. L’artiste laisse derrière lui un vide aussi bien sein de l’orchestre des Bantous de la Capitale que de sa famille biologique. Repéré et soutenu par Jean Serge Essou, paix à son âme, alors qu’il évoluait au sein de l’orchestre Bana Plus à Pointe-Noire, Toussaint s’était fait remarquer en reprenant magistralement la célèbre chanson Tantine Tata ya Mwassi . Après cette expérience, il rejoint Brazzaville et intègre plusieurs formations musicales, notamment Patrouille des Stars, Z1 International et G7. En 2024, il s’enregistre avec l’orchestre Les Bantous de la capitale. Théo Blaise Kounkou s’est dit profondément touché par la disparition de Toussaint Essou. « Je suis très triste que mon petit Toussaint soit parti si tôt. Il était souvent à mes côtés dès qu’il apprenait que j’étais au Congo, me disant : “Président, je suis là” », a-t-il confié à Pagesafrik.com. « Toussaint et moi nous sommes rencontrés au sein de l’orchestre des Bantous de la Capitale. J’ai de très bons souvenirs de lui, je l’ai côtoyé pendant des années », témoigne, de son côté, le bassiste Mapassa, membre de l’orchestre. La disparition de Toussaint « est une énorme perte, non seulement pour la famille des Bantous de la Capitale, mais aussi pour ses membres, admirateurs, sympathisants, hommes et femmes de culture, et tous les amoureux de la rumba congolaise », a-t-il ajouté. Cette épreuve douloureuse que traverse aujourd’hui l’orchestre doit le rendre encore plus fort. Elle appelle à l’unité et à la solidarité entre musiciens, ainsi qu’à la poursuite de l’œuvre entamée avec vigueur et détermination. Toussaint Essou rejoint d’autres grandes figures qui ont marqué l’histoire de la musique congolaise en général et des Bantous en particulier : Pamelo, Nganga Edo, Jean Serge Essou, Pandi Célestin, Koukou Mpassi Mermen, Kabako Lambert et tant d’autres. Merci, artiste, pour tout ce que tu as offert à la musique congolaise en général, et aux Bantous de la Capitale en particulier, ta famille de toujours. Va en paix. Fredrich Gunther M’bemba

RD Congo/ KOFFI OLOMIDÉ. « Une Vie en Musique, Une Légende en Or »

RD Congo/ KOFFI OLOMIDÉ. « Une Vie en Musique, Une Légende en Or »

ZOOM. Koffi Olomidé est un rare mélange de génie et de grâce, un savant dosage d’inspiration divine et de discipline artistique. Chez lui, tout respire le travail soigné, le goût du beau, et la quête de l’intemporel. Les êtres exceptionnels ont souvent le chic de se combattre eux-mêmes par leurs excès. Chez Koffi, c’est sa communication émotionnelle, aussi instinctive qu’émotive, qui lutte parfois contre ce don inouï, ce glissement céleste que Dieu n’accorde qu’à une poignée d’hommes, sur une aussi longue durée et avec une telle constance dans la réussite. N’est-il pas un fils légitime de la République Démocratique du Congo ? Ce pays-symbole, ce scandale géologique aux entrailles débordantes de richesses ? Qui, aujourd’hui, dans l’univers de la création artistique, peut encore tenir en haleine des générations entières, sur une journée, sur une vie, avec un répertoire aussi vaste qu’exigeant ? Chez Koffi, la quantité se mêle à une qualité qui dépasse les standards et redéfinit les classiques. Il est le trait d’union des émotions, le relais vivant des générations post-indépendance. De lui, chacun de nous garde une chanson, un vers, un souvenir, une séquence de vie. Pour le comprendre, il faut l’écouter. L’écouter comme on écoute Julio Iglesias ou Mike Brant, ces artistes d’émotion pure. Il faut aller le chercher loin, car Koffi est le fruit d’influences multiples, de courants artistiques croisés, d’une formation riche et d’une démarche quasi-scientifique. Il a écouté, étudié, collaboré. Les premières années de sa carrière passent par toutes les grandes figures de la rumba : il a croisé tous les faiseurs de hits. Il est un athlète de l’art, méticuleux, méthodique, qui conçoit chaque œuvre comme un entraînement au sommet. Ses albums, ses prestations, ses mises en scène, tout est pensé. Koffi a déjà touché le ciel. Le ciel artistique. À l’approche de ses 70 ans, l’homme aux mille idées est une bibliothèque vivante, un carrefour de mémoires. Plus de cinquante ans de musique, de rencontres, de joies et de blessures ont façonné l’homme derrière la légende. Car derrière le nom Koffi Olomidé se tient aussi Antoine Agbepa, l’homme. Avec ses peines, ses doutes, ses colères, ses solitudes. Un homme que le succès n’a pas toujours comblé, qui espère encore que le temps arrangera les choses. Mais le temps file, et la fatigue du guerrier devient un terrain vulnérable aux attaques et aux revancheurs. Et pourtant, malgré tout, malgré tous, le Grand Mopao traverse les décennies et inscrit son art et son nom au Panthéon de notre culture. Koffi Olomidé, c’est aussi Antoine Agbepa : Deux faces d’une même pièce. Une pièce en or que chacun doit garder précieusement. Eddy Fleury Ngombé Acteur Culturel depuis 1992 Président de CULTURE CONGO AVENIR Administrateur de TAMARIS

Congo. Tidiane Mario : « Ma musique ne sera jamais un instrument de division, encore moins une apologie de la violence »

Congo. Tidiane Mario : « Ma musique ne sera jamais un instrument de division, encore moins une apologie de la violence »

C’est ce qu’a déclaré la star congolaise Tidiane Mario dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, au lendemain des violences survenues lors de sa prestation à l’occasion des festivités de l’indépendance de la Répulique du Congo. Pour rappel, au cours de ces deux jours de festivités de l’indépendance de la République du Congo, alors que le chanteur congolais se tenait sur scène pour partager avec ses nombreux fans et à son public sa passion et son art, « j’ai été la cible d’actes regrettables : lynchage, lapidation. Ces violences ont entraîné une altercation entre certains de mes fans et ceux qui avaient choisi de troubler la fête », relate-t-il. Cette situation a visiblement affecté l’artiste qui n’a pas caché sa douleur face au déroulement des événements. « Monter sur scène, c’est offrir une part de soi, c’est tendre la main au public dans un geste d’amour et de partage. Voir cet instant transformé en chaos a profondément blessé mon cœur », avoue-t-il. L’occasion pour la star de hausser le ton pour dire : « ma musique ne sera jamais un instrument de division, encore moins une apologie de la violence. Elle restera toujours un chant d’unité, de paix et d’espérance. La haine n’aura jamais le dernier mot là où l’amour et l’art cherchent à guérir et à rassembler ». S’adressant particulièrement à ses fans et à tous ceux qui croient en lui, Tidiane Mario les appelle à « rester dignes, de ne jamais répondre à la violence par la violence ». Et de rappeler: « notre plus grande force réside dans notre capacité à rester debout, à garder la tête haute et à faire rayonner notre culture et nos valeurs au-dessus de toute provocation ». Avant de remercier tous ceux qui l’ont soutenu dans cette épreuve. Adrien Thyg

Kin Orchestra, porte-étendard de la Rumba congolaise au féminin, vise la scène du festival Visa For Music

Kin Orchestra, porte-étendard de la Rumba congolaise au féminin, vise la scène du festival Visa For Music

Kin Orchestra, un groupe composé exclusivement de musiciennes originaires de la République Démocratique du Congo, espère participer à la 12ᵉ édition du prestigieux festival Visa For Music, prévu du 19 au 22 novembre 2025 à Rabat, au Maroc. La démarche de celles que l’on appelle affectueusement « Les Léopards de la musique féminine de la RDC », s’inscrit dans une volonté de valoriser le talent féminin congolais sur la scène internationale plus précisément au Maroc où elles n’ont encore jamais joué. Cette initiative est chaleureusement soutenue par la communauté africaine notamment congolaise résidant au Maroc, qui voit en cet  ensemble un symbole de fierté et de représentation culturelle. L’ensemble Kin Orchestra a été créé en 2020 à l’initiative de Charly Maïwan, producteur culturel, manager, initiateur et promoteur du Festival Mondial de Musique de Femmes d’ici et d’ailleurs (FMMF), lors d’un séjour à Kinshasa. Son objectif était de mettre en lumière les talents féminins congolais dans le domaine musical, et d’ouvrir ces artistes à des collaborations ainsi qu’à des scènes internationalement reconnues. Le groupe a fait sa première apparition publique dans la province du Kongo Central, plus précisément dans la ville de Muanda, où il a donné deux concerts à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, en mars 2021. À l’heure où la Rumba congolaise est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le groupe Look La Prod Events – spécialisé dans la promotion de la culture africaine, et plus particulièrement de la Rumba congolaise au Maroc – apporte son soutien à Kin Orchestra dans son projet de se produire sur les scènes marocaines. Il rappelle à ce titre : « Kin Orchestra propose un répertoire qui valorise la Rumba, avec des interprétations des grands compositeurs congolais de toutes les époques tels que Tabu Ley Rochereau, Papa Wemba, Pépé Kallé, Koffi Olomide, Mbilia Bel, Pongo Love, etc. » Fredrich Gunther Mbemba

ADIEU MICHEL BOYIBANDA!

ADIEU MICHEL BOYIBANDA!

SOUVENIRS. Une grande figure de la chanson congolaise s’en est allée le mercredi 09 octobre 2024 à Brazzaville. Chanteur, Michel Boybanda a composé plusieurs chansons d’une chaleur émotionnelle évidente. Nous trouvons l’essentiel de son œuvre dans la discographie de l’OK Jazz où il fut un excellent chanteur ténor. Excellent interprète, il s’est spécialisé, également dans les mélodies étrangères, notamment, afro-cubaines. Michel Boyibanda est né le 22 février 1940, à Makungu, dans le département de la Sangha  (Nord Congo). Il connait une enfance heureuse dans ce beau village noyé dans les cacaoyers. Il monte à Ouesso pour l’école. Son Cepe (Certificat d’études primaires) en poche, il aborde, à Brazzaville et Dolisie, des études agricoles. Il renonce, vite, pour se lancer, corps et âme, dans la grande aventure artistique. Le 7 avril 1958, il partage, avec quelques amis, l’engouement de la vie kinoise. Il se lie à Jean Mokuna « Baguin » ou « Baguino » et François Boukaka dit « Franklin », pour donner naissance, le 18 novembre 1958, au « Bar Domingo », à Kinshasa, à l’orchestre Negro-Band. Au bout de deux ans (1960) d’existence, l’ensemble s’installe à Brazzaville.  Les adeptes de la fameuse rumba « Odemba » découvrent un ensemble d’avenir. D’où la tentation de le comparer, à tort, à l’OK Jazz, dès ses premières productions phonographiques. De toutes les façons tout y approche, mais ce n’était pas l’OK Jazz. Pourtant, cheville ouvrière de Negro-Band, Michel Boyibanda veut prendre la place laissée par Joseph Bukasa « Jojo » dans l’orchestre Bantous de la capitale. Et il la prend, au grand dam de ses « Ngembos ». Il en devient pour tout dire, un puissant ténor, renforcé en 1964 par Joseph Mulamba dit « Mujos », en provenance de Kinshasa. Grisé par le succès, Michel Boyibanda atterrit dans l’OK Jazz, le 18 avril 1964. En 1968, il fait partie des musiciens de l’Ok Jazz (Isaac Musekiwa, Kwamy, Brazzos, Mulamba Mujos, Tshamala « Picolo » …) qui se rebellent pour aller former, sous la houlette de Denis Losono (impresario), l’orchestre « Révolution » qui ne fait pas long feu. Aussi Michel Boyibanda réintégre-t’il sans trop de difficulté, en juillet 1969 L’OK Jazz qui à partir de 1972, se restructure et prend le nom de « Tout Puissant OK Jazz », renforcé en 1973, par deux nouveaux chanteurs : Sam Mangwana et Kiambukuta « Josky ». Ainsi est née la fameuse ligne d’attaque dominée par le duo Ndombe Opetum et Michel Boyibanda. Plusieurs compositions, à son actif, lui assurent de la notoriété. Et il restera quatorze ans dans l’écurie du « Grand Maître Franco », en composant dans tous les genres avec vigueur, clarté et perfection. Sa meilleure œuvre est « Nzete », tirée de l’album mémorable du 20ème anniversaire du Tout Puissant OK Jazz en 1976 ; C’est en novembre 1978 que Michel Bovibanda tourne le dos à cet ensemble pour former l’orchestre brazzavillois « Rumbaya » des Trois Frères (Youlou-Mabiala Loko-Massengo et Michel Boyibanda. Hélas ! Il ne dure que le temps d’une rose. Et le musicien, le chroniqueur musical de la « Semaine Africaine » d’ironiser : « Les Trois Faux Frères ». On lui fit la guerre, mais il eut raison. Depuis, Michel Boyibanda a décidé de faire cavalier seul, après plusieurs tentations en vain, de la reconstitution du Negro Band. Mais, Michel Boyibanda n’a pas manqué de violon d’Ingres ; le football dont il a entrainé des équipes amateures dans l’arrondissement 7 Talangai. Tout comme, malgré son long mauvais état de santé, il est resté proche des siens (L’Union de Musiciens congolais) Adieu l’artiste ! Nous ne t’oublierons pas. Clément OSSINONDE/Starducongo

France/Musique. Voici l’été et la Guinguette africaine de Suresnes

France/Musique. Voici l’été et la Guinguette africaine de Suresnes

MUSIQUE. EN EFFET, La GUINGUETTE AFRICAINE DE SURESNES s’est donné pour objectif de porter gchaque année un projet d’envergure autour de l’engagement des jeunes. Cette année, Bravo ! KALY DJATOU pour la réalisation ce 20 juillet 2024 d’un grand concert consacré à la Rumba. KALY DJATOU qu’on ne présente plus, est en tout cas un admirable technicien de la guitare et de la chanson, capable d’en exploiter en solo toutes les ressources, de s’intégrer à une formation de studio ou de se mettre au service d’un vocaliste. Toutefois, tous les goûts seront permis : la danse sous toutes ses formes. Une programmation variées, de qualité et éclectique à découvrir le samedi 20 juillet 2024. Dore et déjà, Cette année encore les nombreuses activités riches en émotions et en surprises. Enfin, la Guinguette africaine de Suresnes à pour objectif de développer les relations intercururelles et de promouvoir les musiques, danses et actes culinaires africaines. Clément Ossinondé