Littérature : «Manifeste pour une Afrique de bon sens», une publication de Gakosso Obambé

Littérature : «Manifeste pour une Afrique de bon sens», une publication de Gakosso Obambé

La rédaction de pagesafrik.info a rencontré l’auteur de «Manifeste pour une Afrique de bon sens», l’écrivain Gakosso Obambé, dans le centre-ville de la ville de Brazzaville. Voici ses réponses aux questions qui lui ont été posées. Pagesafrik : Quel est le titre de votre dernière œuvre et de quoi parlez-vous ? Une idée de la pagination ? Gakosso Obambé : Le titre est « Manifeste pour une Afrique du bon sens », coécrit avec Franck Cana qui en est également l’éditeur. C’est un ensemble de textes issus d’une part de mon premier blog, créé en novembre 2008 et aussi des textes de Cana. Ce sont des textes évoquant des problématiques africaines actuelles sur divers aspects (économie, société et politique notamment). Le parti pris est évident : inviter les Africains à retrouver le chemin du bon sens, tout simplement car nous passons notre temps à opérer des choix désastreux qui minent notre vie actuellement, hypothèquent totalement notre avenir mais aussi qui font que nous soyons la risée du monde entier. Il a 111 pages. Pagesafrik : Qui en est le protagoniste et y’a-t-il un antagoniste ? Gakosso Obambé : Comme dit plus haut, je blogue depuis bientôt 10 ans et, après avoir lu mes textes, Franck Cana, qui n’était pas encore éditeur, m’a proposé d’en sélectionner quelques uns pour que nous fassions un ouvrage collectif. Pagesafrik : Depuis quand écrivez-vous ? Gakosso Obambé : En collectif, j’ai publié pour la première fois en 2011. Sinon, j’avais commencé bien avant mais comme nombre d’auteurs, j’ai d’abord gardé tout cela pour moi et ensuite j’ai commencé à courir les éditeurs. Pagesafrik : Quelle est votre politique de promotion de vos œuvres ? Gakosso Obambé : J’utilise essentiellement le Net pour cela. Les réseaux sociaux, mes blogs, mon site Internet. Pagesafrik : Ecrivez-vous pour espérer vivre de vos œuvres ou simplement pour vous décharger de vos moments de stress ? Gakosso Obambé : Non, je ne rêve même pas un peu vivre de mes œuvres car d’une part je suis conscient que mes idées vont à contre-courant de ce que pensent nombre de mes compatriotes africains et d’autre part, même si je le voulais, je suis réaliste : les auteurs qui vivent des œuvres de l’esprit sont aussi nombreux que des poils sur un œuf. Pagesafrik : Comment pressentez-vous l’avenir de la littérature congolaise et la vôtre particulièrement ? Gakosso Obambé : La littérature congolaise est très florissante. C’est tout simplement impressionnant de voir qu’un territoire aussi peu peuplé puisse produire autant d’hommes de lettres. Il y a donc de quoi être optimiste. Il faut par contre aux questions qui demeurent sans réponses à ce jour : la diffusion en Afrique comme dans le reste du monde, les droits d’auteurs, la rémunération des auteurs, le contenu etc. Quant à la mienne, je ne me pose pas de questions car j’écris et j’écrirai encore et encore, même quand je n’aurais plus de doigts. Pagesafrik : Comment envisagez-vous le passage du témoin aux jeunes qui s’intéressent à la littérature ? Gakosso Obambé : En toute modestie, je dirais que le témoin est déjà passé. Ils sont nombreux, ces jeunes qui chaque jour écrivent, nous passent des textes en sollicitant notre avis. Ils sont nombreux ces jeunes qui ont déjà écrit mais attendent patiemment qu’un éditeur sérieux, un vrai, un pro, accepte leurs textes et leur propose un vrai projet d’écriture. Contrairement à certains domaines, en littérature, les jeunes n’attendent point le témoin : soit ils le sollicitent, soit ils l’arrachent et, pour ceux qui adorent dormir, quand ils ouvrent les yeux, le flambeau éclaire déjà d’autres cieux… Pagesafrik : Quelques notes biobibliographiques ? Gakosso Obambé : En collectif, j’ai coécrit également « p » en 2011, « Franklin l’insoumis » (2016). Seul, j’ai écrit un recueil de nouvelles « Les malades précieux » (2013). Je tiens actuellement deux blogs (un généraliste et un consacré à la littérature de fiction) et je suis aussi rédacteur en chef d’un magazine appelé Panafrikan qui parait trimestriellement. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou